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eft différemment divifée , comparées aux parties 3 e I
la livre tournois de zo fols. *
Cette table & la manière de s’en fervir, qui fe
voient dans Legendre , ont paru d’une fi grande
utilité pour ceux qui voudront entreprendre le négoce
des marchandifes fujettes à l’aunage , qu on a
cru ûe pouvoir fe difpenfer de les rapporter telles
qu’elles fe trouvent dans les ouvrages de ce fameux
arithméticien.
T A B L E
D U B O R D E R E A U D 'A U N A G E
P a r t ie s d e l’au ne , P a r t ie s d e la l iv r e .
o fols io deniers
4
8
6
3 . fi . 4
4
5
6
6
4
BORDURE.. Sorte de tifîu, ou fangle de chanvre
, large d’environ un pouce de ro i, qui fe fabrique
parles cordiers , & dont les tapiffiers fe fervent
à border les tentes de campagne & les tapifferies.
B o r d u r e . (Terme de boiffelier). C’éft un bord en
forme 'de cerceau , de la largeur de deux ou trois
pouces, qu’on met par en haut & par en bas d’un
îc eau, pour le renforcer. Lorfque les fceaux font,
grands , & qu’on veut davantage les fortifier , les
bordures font de fix à fept pouces j ce qui s’appelle
doubler un fceau.
BOSSE DE CHARDON, autrement TÊTE DE
CHARDON. Petit globule longuet & épineux ,
BOT
que produit une plante, qui eft une efpèce de
chardon.
On fe fert des boffés ou têtes de chardon dans-
les manufactures de lainages , pour laner, ou tirer
la laine du fond des étoffes , afin de les couvrir
de poil.
BOSSETIER. Qualité que fe donnent les fondeurs
dé Paris dans leurs ftatuts , où ils font appelles
maîtres fondeurs , mouleurs en terre & en fable ,
boffetïers , fonnetiers , &c. Ce nom leur vient de
ce qu’ils font des ouvrages de rond de bofïe, & de
ce qu’il leur eft permis de faire des boflettes de
cuivre pour mettre aux mors des chevaux.
BOSSU. C’eft ainfi qu’en Touraine on appelle
cette monnaie de billon , qu’on nomme à Paris fo u t
marqué,
BOTTAGE. Eft un droit que l’abbaye de Saint-
Denis en France lève fur tous les bateaux & marchandifes
qui pafïent fur la rivière de Seine , à compter
du jour de Saint Denis p octobre , jufqu’à celui
de Saint André 30 novembre.
Ce droit eft aftez confîdérable , pour que les marchands
prennent leurs mefures de bonne-heure pour
l’éviter , foit en prévenant l’ouverture de ce droit
pour le paftâge de leurs marchandifes, foit en différant
jufqu’après fa clôture, fur-tout fi ces marchandifes
font de gros volume.
BOTTANNE. Sorte d’étoffe qui fe fabrique dans
les pays etrangers , & dont il fe fait un aftez grand
négoce à Lyon.
Par le ta r if de la douane de cette ville , les
bottannes payent par pièces 5 fo ls d'ancien droit % -
& 10 fo ls de nouvelle réapréciation.
BOTTE. Se dit d’un certain tonneau, ou vaiffeau
de bois à mettre du vin , ou autre liqueur. Une botte
de vin d’Efpagne , ont botte d’huile.
La botte pour les huiles eft à peu près femblable
a un muid ; celles pour les vins font plus larges par
lé milieu que par les extrémités, allant toujours en
diminuant depuis le bondon jufqmau jable.
Le terme de botte eft ufité particulièrement dans,
les provinces de France qui approchent de l’Italie
où l’on appelle bottaio un tonnelier. Il eft aufll
en ufage chez les Efpagnols, où la botte contient
trente arrobes chaque arrobe pefant vingt - cinq
livres.
En Bretagne , on jauge les Bottes par veltës r
chaque velte eftimée 4 pots, c?eft-à-dire, 8 pintes
mefure de Paris. Les bottes de Portugal jaugent 67
à 6S veltes : celles d’Efpagne ne font pas fi grandes»
Les boites dfrnile d’Efpagne & de Portugal
pèlent environ un millier. En Bretagne , on les
vend au poids , & l’on diminue 16 pour cent pour,
la tarre. Il y a auffi des demi -bottes d’huile , qui
pèfent à proportion.
La botte de Venife eft la moitié de l’amphora,
& contient 2 bigots ou bigonti ; le bigot 4 quartes ;
la quarte 4 tifchauftères. La botte vénitienne fe
divife auffi en muftaches f dont il en faut 7.6 pour
l ’amphora*' -
B O T
La botte de Lifbonne n’eft pas fi grande qjie celle
d’Efpagne , la première ne rendant à Amfterdam
que 25 à 26 fteckans , & l’autre 36 à 37.
Bo t t e . Efpèce de fagot de plufieurs chofes de
même genre, liées enfemble. Une botte dechalats,
de lattes , de penches, d’ofier.
Il fe dit auffi des foies non ouvrées, & des fils
â coudre. Une botte de foie, unebotte,de fil.
Les fils de chanvre , qui viennent de Troyes, font
Ordinairement en bottes d’une ou deux livres :
celles d’une livre font appellées f i l en botte , par
petit détail, parce que les écheveaux en font très-
petits.
On appelle auffi bottes, certains petits rouleaux
d’environ un pied de long, couverts d’étoffes , de;
ruban ou de papier de diverfes couleurs , que
quelques marchands, particulièrement les merciers ,.
font pendre à leurs boutiques, pour leur fervir
d’étalage & de montre.
B o t t e d e pa r c h em in . C’eft une certaine quantité
de peaux , ou de cayers de parchemin liés
enfemble en forme de paquet.
La botte de parchemin en cofle, de même que
celle de parchemin raturé , foit qu’il foit équarrié
ou non , eft compofée' de trente-fix peaux. Le parchemin
raturé en cayers-, fe vend auffi par bottes de
dix-huit cayers chacune , le cayer. compofé de
quatre feuilles , ce qui fait en tout foixante-douze
■feuilles.
B o t t e de c o r d e d e b o y a u . C’eft un petit paquet
de cordes de boyau plié en fept ou huit plis»
B o t t ë ou ja v e l l e d’é ch a las . C’eft un certain
nombre d'échalas liés enfemble, plus ou moins
fuivant leur longueur.
B o t t e de m o u c h o ir s . Les mouchoirs des-Indes,
qui fe vendent au Caire , s’achettent à la botte. La
botte de fins & de ceux au-deftous, eft compofée
de dix-huit mouchoirs, & la botte des ■ communs
feulement de dix.
B o t t e s . (Soies en bottes. ) Ce font des o rg e n -
fïns, qui au fortir de la teinture font mis en bottes
par les plieurs de foies. Les foies plattes s’y mettent
auffi après qu’elles ont été teintes.
Ce pliage eft carré., long environ d’un pied ,
fur deux pouces d’é,paiffeur .de tout fens , & chaque
botte pèfe une livre de quinze onces. Il y a des
marchands qui ne font que le négoce de ces fortes
de foie, d’où on les appelle marchands de fo ie
en bottes.
B o t t e s . On donne auffi le nom de bottes, à de
gros paquets de chanvre , du poids de cent cinquante
livres , que les marchands de fer de Paris
tirent de Bourgogne & de Champagne. Voyez
CHANVRE.
Bo t t e s . Signifie encore une chaujfure de çuir,
dont on fe fert pour monter à cheval.
Les bottes neuves, de toutes fortes , payent en
France de droits d'entrée, s ix livres de la douzaine
, & trois livres dix fo ls 4e fo r tie , avec les
fo l s pour livre•
B O U 2.8-j
B o t t e s . On nomme ainfi dans les manufactures
de lainages de la province de Champagne, une
forte de' forces qui fervent à tondre les droguets
en dernier. Le réglement du 15 août 1724, ordonne,
article V I , que les droguets qui fe font à Reims,
feront tondus deux fois à l’endroit , & que la ,dernière
tonte fe fera avec des forces appellées Bottes,
BOU - ARGUES. Les Provençaux nomment,
ainfi ce qu’on appelle plus communément b ou-
targue.
BOUC. ( Le mâle de la chèvre,') Quand il eft *
encore très-jeune , on l’appelle chevreau.
On tire du bouc quantité de marchandifes qui
entrent dans le commerce. Les principales font les
fuivantes, qui font toutes expliquées à leur article »
que l?on pourra confulter.
Le lapdanum naturel ou en barbe ; le lapdanum
liquide , ou baume noir j le lapdanum en tortis ; le
fang de bouc ; le fuif de bouc ; les peaux de bouc y
foie paflees en maroquin, en chamois ou en mégie ,
foit en poil, qu’on nomme outre, ou fimplement
'bouc, & quelques autres moins importantes.
Les boucs vivans payent en France les droits
d'entrée fu r ie pied de trois Jols la pièce, & pour
: ceux de fortie cinq fo ls.
Les peaux de boucs non apprêtées payent dt
droits de fortie , fuivant le ta r if de i66y, douq&
fo ls la douzaine ,. & de droits d'entrée , venant
tant d'Ecojfe que d'ailleurs, huit fo ls ; le tout
avec les fo ls pour livre,
B o u c - e sta in , qu’on écrit auffi & qu’on prononce
b o u q u e t in . C’eft un bouc fauvage, de la
grandeur d’un bouc ordinaire , mais dont les cornes
font d’une longueur démefurée, fi 011 les compare
à la petitefte de l’animal 5 fon /fang paffe pour être
un remède fouverain qui brife la pierre dans la
veffie , fuppofant que dans les rochers où il fe
nourrit , il ne vit que d’herbe qu’on nomme fa x i-
fiage, . ''
B o u c , autrement o u t r e . C’eft une peau de bouc
où le poil tient encore, dont on fe fert comme de
vaiffeau pour mettre du v in , de l ’huile, & autres
liqueurs qu’on veut tran{porter.
Les peuples a’Orient , & fur-tout les Arabes ,
paflent les plus, rapides rivières fur ces peaux de
boucs enflées & remplies de vent. On en fait auffi
des radeaux pour porter les marchandifes & les voyageurs
, fur l’Euphrate & autres fleuves , dont la
navigation eft interrompue par des jfauts & chutes
d’eau , & où les barques feroient moins commodes ,
& courroient plus de rifque.
BOUCASSIN. C’eft le nom que l ’on donnoif
autrefois à certaines efpèces de toiles gommées ,
calendrées & teintes en différentes couleurs. Ce
n’étoit autre ehofe qu’une efpèce de bougran ou gros
treillis.
Les boucaffins fervent à doubler 9 payent en
France, de droits d'entrée, quinze fo ls de la
pièce de douze aunes, &. de. droits de fortie deux
livres du cent pefant 7 comme mercerie, fuivant
N $ i j