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calamite. Pierre minérale p'refque noire , qui a de
merveilleufes propriétés ; entr’aùtrès d’attirer le fer
& de tourner les pôles vers le nord & le 'midi.
Quelques auteurs prétendent que Xaimant a fes
propres mines , mais pour l’ordinaire il fe trouve
dans les mines des métaux , particulièrement dans
celle de cuivre & de fer; on l’e.ftime même la mar-
caflite de ce dernier métal.
Les anciens comptoient de cinq fortes d'aimant,
différens de couleur aulïi-bien que de vertu; l’éthio-
pique , le magnéfien, le boetique , l’alexandrin &
le natolieri. Ils croyoient aufli qu’il y en avoit de
mâle & de femelle ; mais toute la vertu qu’ils lui
connoifloient alors , étoit l’attra&ion du fer & quelque
ufage dans la médecine fur tout pour la guérifon
des brûlures & des fluxions fur les yeux.
Les modernes , ou plus heureux , ou plus attentifs
à étudier la nature de cette admirable pierre,
ayant découvert le regard fixe de fes deux pôles
vers le nord & vers le midi, en ont fait le guide de
leurs voyages de long cours, en s’en fervant pour
aimanter & comme pour animer l’aiguille de la
bouffole.
AIRAIN. C’eft proprement le cuivre "rouge.
Voyeç cuivre.
Vairain non ouvré paye en France de droits
de fortie du cent péfant trois livres, & de droits
d'entrée cinquante fols avec les fols pour livre.
AIS. Pièce de bols de fciage & peu épaifîe.
Voye{ bois. ~~~
Les ais de fapin payent en France de droits de
fortie trois livres dix fols du cent en nombre &
tes fols pour livre.
AIS - S Y , quon nomme plus ordinairement
aisseau & bardeau. Petit ais ou planche fort mince
de la grandeur d’une thuile , qui fert en quelques
lieux à couvrir les maifons. On dit ais-Jy , comme
quidiroit ais-fcié. Voyez bardeau.
AISSIEU ou ESSIEU. Pièce de bois de char-
ronage , ordinairement d’orme & quelquefois de
charme, qui fe débite & s’envoye en grume. Les
ai [fieux en grume font partie du commerce des
bois.
AISSIL. ( Vieux mot qui fgnifie vinaigre. ) Il
fe trouve dans les anciens ftatuts de: la communauté
des vinaigriers, Voyeç vinaigre.
AISSIN. Certaine mefure de froment, dont il eft
' arlé dans les anciennes ordonnances de la ville de
aris, qui n’en expliquent pas la continance.
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AL B ASTRE. Efpèce . de pierre brillante , gip-
feufe , tendre & facile à tailler. Il y en a de plu-
fieurs fortes. Le plus commun eft blanc & luifant ;
il étoit autrefois le moins eftimé. On n’eftimoit
guères non plus celui qui étoit couleur de corne &
tranfparent. Le plus précieux tiroit fur le jaune, un
peu- femblable au miel & étoit marqueté de quelques
points ou venuleç. Le blanc femble à préfent
Remporter fur les autres. U n en fait des ftatues , des
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colomnes & des vafes de diverfes grandeurs. Les
anciens fe fervoient de ces vafes pour mettre leurs
parfums les plus exquis.
Les contrées de PEurope où il fe trouve le plus
a albâtre , font l’Allemagne , du côté de Coblentsy
le Mâconnois, aux environs de Cluny ; l’Italie , vers
Rome dont celui de Montaïout fe diflingue non-
feulement par fa blancheur , mais encore pour la
groffeur -de fes blocs ou morceaux, y en ayant de
fi confidérables , qù’on en peut aifément former des
ftatues aufli grandes que nature. Il s’en voit aufli en
quelques endroits de Lorraine, qui n’eft pas beaucoup
eftimé.
L'albâtre non ouvré paye en France quatre fo ls
du pied de droit d'entrée & autantpour la fo r t ie ,
avec les fo ls pour livre.
ALBAZARIN ou ALBARAZIN. Sorte de laine
d’Efpagne. Voyez laine , où i l eft parlé de celles
<TEfpagne.
ALBERNUS. Efpèce de camelot ou boüracan,
qui vient du Levant par la voie de Marfeille.
Par le ta r if de la douanne de Lyon les dlber-
nus payent d ix fo ls de la pièce pour F ancien droit,
& cinq fo ls pour la nouvelle réapréciation. Voye\
BOÜRACAN.
ALBERTUS. Monnoie d’or frappée en Flandres
pendant le gouvernement d’Albert archiduc
d’Autriche. Il eft du poids de quatre deniers , au
titre /de vingt-un carats trois quarts. Il n’eft qu’au
marc dans les hôtels des mônnoies , pour être fondu
& converti en louis d’or.
ALBS. Petite monnoie d’Allemagne qui'vaut huit
fenins du pays. Voyeç la table des monnôiest
ALBUS. Petite monnoie de Cologne qui vaut
douze deniers ou deux creuftze'rs. Il faut 78 albus
pour la richdale. Vayeç la table.
ALCANA. Drogue qui fert à la teinture , qui
vient d’Egypte & de quelques autres endroits du
Levant. Les botaniftes appellent liguftrum cegyp-
tiacum, ou troefhe d’Egypte , la plante qui produit
cette teinture.
La couleur qu’on tire de fes feuilles , eft rouge
ou jaune, fuivant qu’on la prépare ; jaune , fi o n ia
fait tremper dans.'de l’eau; & rouge , fi on la laifle
infufer dans du vinaigre , du citron ou de l’eau
d’alun.
L’huile qu’on extrait des bayes de XAlcana, eft
d’une très-agréable odeur, & a quelque ufage dans la
médecine , particulièrement pour adoucir les nerfs.
On l’appelle huile de cyprus, qui eft aufli le nom que
l’on donne quelquefois a la plante.
ALCÂVALA. Droit de douanne que l’on paye
en Efjpagne & dans l’Amérique Efjpagnole, C’eft un
droit d’entrée d ràifon de cinq pour cent du prix des
matchandifes.
ALDERMAN. On nomme ainfi en Angleterre
ce qu’on appelle â Paris , garde ou juré. Chaque
corps de métier a fon alderman, qui eft charge de
veiller à ce qu’on appelle la police du corps & 1 execution
de fes ftatuts , c’eft-à-dire, principalement à
la
ALI
la confervatïon des privilèges exclufifs de là corpoîa
tio n , contre la liberté publique. , . ,
ALESNE. Outil d’acier emmanche de bois, ie-
plus ordinairement de buis, qni fert comme ai
quille à plufieurs artifans. , ,
5 ALESNIER. Artifan qui fabrique & vend des
alefnes, des aiguilles , des épingles, &c. Voye{
AÏGUILLIBR. 1 1
ALEVIN,. Menu poiffon dont on peuple les
ctano-s , les marais & les rivières.
ALEVINAGE. Ori appelle ainfi tous les petits
poijfons , qui ne feroient pas propres à vendre, &
que les pêcheurs rejettent dans l’eau pour peupler,
quand ils les ont pris dans leurs filets.
ALEVINER un étang. C’eft y jetter de 1 alevin, ;
afin de le peupler.
ALEZAN ou ALZAN. Cheval d un poil roul-
fatre, ordinairement avec des crins roux ou blancs.
Il y a fix fortes d’alezans * alezan brûle , alezan
bay tirant fur le roux , alezan poil de vache, alezan
clair , alezan commun, & alezan obfcur.
Préfque tous les alezans font eftimes ; les bruns
6 les. 'clairs font les moindres. Les alezans brûlés,
font les meilleurs. 1
ALFANDIGA. C’eft ainfi que l’on nomme la
douane de Lifbonne , capitale du Portugal. L o n
fçait allez, que c’eft dans ce lieu que fe payent les
droits d’entree & de fortie , comme il fe pratique
dans toutes les.douanes des autres états : mais peut-
être il ne fera pas inutile d, ceux qui y veulent
faire commerce , d’être inftruits , que tous les galons,,
franges , brocards , & rubans d’or & d argent
ss . comme y font coijfifqués ,mmaarric handifès de .contrebande
; n’étant permis à qui que ce foit en Portugal,
d’employer de l’or ni de l’argent filé fur fes habits ,
ni pour fes meubles ; règlement très-remarquable
dans un pays qui récolte beaucoup d’or dans fes
colonies.1 • -
ALGATRANE. {Efpèce depoi:r).Elle fe trouve
dans la baye que forme la pointe de Sainte-Hélène,'
au fud de l’ifle de la Plata.
Cette matière bitumineufe qui .fort d un trou en
bouillonnant, à quatre ou cinq pas des bornes où
monte la haute mer , eft d’abord liquide comme du
goudron ; mais â force de bouillir elle devient dure
comme de la poix ; & l’on peut s’en fervir à tous les
\ifages que la poix s’emploie.
ÂLIBANIES. Toiles de coton qu’on apporte en
Hollande des Indes orientales, par les retours de
la compagnie.
ALICONDE. Arbre qui croît dans quelques endroits
de la baffe Éthiopie , dont le fruit eft femblable
à la noix cfu cocos ; mais qui ne vaut rien a
manger.
On tire de l’écorce en la battant, une efpèce de
filaffe qu’on file, & dont on fait des toiles prefque
aufli belles que celle de chanvre.
ALIPON-MONTIS-CETI. ( Efpèce de turbit
blanc, qui eft un puiftant purgatif ). Il fe trouve
en plufieurs'endroits dé Languedoc,.particulièrçmety j toutes
Commerce. Tome I.
A L L 33
auprès de Ceté, d’où les botaniftes modernes lui ont
donné le nom.
On le fubftitue quelquefois au fené ; ce qui peut
être dangereux , étant beaucoup plus violent que
cette herbe orientale. Voyep turbit.
ALISIER ou MICOCOULIER.(j?7 pèce de grand
arbre a [fez connu en France).Son bois fert â monter
les outils à fuft des menuifiets , & à faire des chevilles
ou fufeaux pour les rouets ou lanternes des
moulins. Le bois deftiné à ces derniers ouvrages
doit fe débiter en morceaux de trois ou quatre poucesr
en quarré fur feiz-e ou dix-huit pouces de longueur.
Paris eft le lieu du royaume où il s’en fait le plus
grand négoce,
ALKERMES. Sirop &alkermts\ confection dW-
kermes. Voyez escarlate.
A L L È G E . C’eft fur les rivières un bateau
vuide , qu’on attache à. la queue d’un autre plus
grand pour l’alléger & prendre une partie des marchandises
dont il eft chargé , au cas q u il vint a lui
arriver quelque accident dans fa route. Les coches
d’eau & les bateaux de conféquence, ne vont jamais
fans allèges, particulièrement quand ils font beaucoup
chargés.
Sur mer on appelle aufli allèges , certains bâti-
mens fervans à porter les marchandifès des vaiffeaux ,•
qui, à caufe dé leur trop grande charge , ont de la
difficulté à naviger ; ou pour faciliter Lentree de ceux
qui prennent trop d’eau, dans les ports rivières',- '
qui n’ont pas fuffifamment de,fonds.
On fe fert encore d'allèges pour faire le d.élef~
tage des.bâtimeias. En quelques endroits on leur
donne le nom de fouleges.
Le maître ne peut retenir la marchandife dans
fon vaiffeau, faute de paiement de fon fret ; mais il
peut dans le terns de. la décharge , s’oppofer au
tranfport, ou la faire faifir , même dans les allèges
ou gabarres. A r t 24 du titre 3 de Vordonnance de
la. marine de 1681. Voye^ gabarre.
Allégés d’Amsterdam. Ce font des bateaux-
groflièrement faits , fans mâts ni voiles , dont on fe
fert dans les canaux de cètte ville , pour décharger
i & tranfporter d’un lieu à un autre cette prodigieufe
quantité de marchandifès qui s’y débitent. Le voileur
lert de gouvernail.
ALLEGEAS. Étoffe fabriquée aux Indes orien-»
talés. Il y en a de deux fortes. Les unes font de
coton, & les autres de plufieurs efpèces d’herbes qui
fe filent comme le chanvre & le lin. Leurs longueurs
& largeurs font de huit aunes de long fur cinq, fix
ou fept huitièmes de large ; & de douze aunes fur
trois quarts & cinq fîxiémes.
ALLEMAGNE. ( Etat actuel du commerce d? j
N u w é .R-o p r e m i e r .
Commerce intérieur.
L’Empire à'Allemagne poflède non-feulement
Lite s les chofes néceftaires & utiles â l’homme ;