
Enfin ,'le négociant d’Eufope accoutumé à cette bur-
lefque négociation , refte tranquille, & n'offrant
rien «le plus , le , cenfâl reprend auffi fa tranquillité,
& lui tendant la main, & FembrafTant étroite^
îïient en figue du marché conclu', finit la'pièce par
fon kalia quebar, kalia qucbir, Dieu eft grand,
8c très-grand, qu'il prononce avec un auffi grand
fang-frotd, que s’il n avoir pas contrefait toutes les
conter fions' & les cris d’umpéfîedié.
- GENSERIE. Exprime tout ce .que fignifîe courtage
; c’eft-à-dke, quelquefois la prôfefjion du ctn-
f à l , & quelquefois le droit qui lui eft dû.
CENT. Se dit. d'un certain poids fixe & réglé ,
que Fon appelle en plufieurs endroits quintal. Il
eft çompofe de cent livres, la livre plus ou moins
forte, folvant les lieux.
Il y a des marthandrfes qui fie- vendent au cent
de pièces , d’autres au fient en poids,'
Eli Angleterre , particùîrèrem eut à Londres , on
fe fert pour les drogueries & épiceries , d’ün poids'
qiie Fon appelle grand cent, qui eft compofé de
cent douze livres j dont les cinquante-fix livres font
le demi - cent ; les vingr-huit livres , le quarteron ;
8c les quatorze livres ,- le- demi-quarteron.
En r rancé , les bois de' charpente fe vendent au
Çent de pièces ; les fagots & les cotterets , au cent ;
&‘l’on en donne quatre par-defîtis le cent. Le hareng
blanc fe vend fur le pied: de cent quatre poil-
fons pour certt.
A Nantes, & dans la pldpart des ports de mer
de France, la morue fe Cdrripte, & fe vend a raifon
de cent vingt-quatre poiffons, ou foixante-déurpoignées
, omcouples pour cent; ce qui fe nomme grand
çomptfi. ‘
A Orléans & en Normandie, le cent de morue,
grand compté, eft de cent trente-deux poiflbns, ou
loixante-fix poignées.
A Paris , il n'eft que de cent huit, ou cinquante-
uatre poignées ; & e'eft ce que Fon appelle le cent
e morue petit compte.
Le maquereau le vend & s?achete aulfi au cent.
Au Havre de Grâce & a Dieppe, on en donne cent
tfente^deux pour çent. A Rofcoff, en baffe-Bretagne,
dit n’ert donne que cent quatre.
Cent. Eft âum un terme' dont on fe fert foüvent
dans le commerce, pour exprimer le profit ou la
perte qui fe rencontre fur la vente dç quelque mar-
chandife ; en forte que quand oti dit qu'il y a eu dix
pour cent de gain, ou dix pour'Gérct de perte fur
une marchandife que Forr a vert due , cela doit s’entendre
que Fort y a profité, ou qtfe Fort y a perdu
dix francs for chaque fois ' cënr francsJ du prix , à
quoi la marchandife revenoit d'achat ; ce qui eft un
dixiéme de perte, ou un dixiéme de gairt fui' le total'
de la vente.
Gagner çent pour cent for un commerce, c’eft
doubler fon Capital1 ; y perdre çjnqirattte pour cent,
ç?eft le diminuer de rrroitrë^ :
Cent, Eft encore un terme en üfage dans le né»
goçç ÿargetïtj if figtfifie Iç fâuéfitç-QV.f i'nféifp ‘Jüf
fe tire de celui que Fon fait valoir. Ainfi , Fon dit :
l’argent vaut huit pour cent fur la place ; pour faire
entendre, qu’il rend huit francs de bénéfice for chaque
fois cent francs que Fon prête.
Cent. Se dit encore par rapport aux traites, &
remifes d’argent que l’on fait d’une place for une
iautre- place. Il en coûtera deux & demi pour cent
pour remettre en une telle ville. Le tant pour cent
qu’il en coûte.pour les traites & remifes d’argent,
eft ce que Fan appelle le prix du change.
.Quand on d it, qu’un'courtier, ou agent de change
prend un o&ave pour cent, pour fon bénéfice des
négociations qui fe font par fon entremife , cela doit
s’entendre, qu’il lui revient la huitième partie de
vingt fols , qui eft deux fols fix deniers pour chaque
fois cent francs qu’il a fait négocier. L oétave pour
cent fe donhe ordinairement par les deux parties,
c’eft-àrdir.e, par le donneur'& par lè preneur d’argent
; en forte que chaque négociation produit deux
; ô&aves pour cent ail courtier, qui font cinq fols ,
ou le quart d’une livre pour cent ; ce qui fait cinquante
fols pour chaque fac de mille livres. ,
Lorfqu’un commifuonnaire met en ligne de
compté à la fin d’une faéhtre d’achat, qu’il envoyé
a fon commettant deux pour cent pour fa provifioa
■ ou commiffion ; cela veut dire , qu’il emploie pour
fes peines & falaires, autant de Fois deux livres ou
quarante .fols, qu’il y a de fois Cent francs dans le
total de la fotture. Il faut Remarquer que le tant
pour cent de provifîôn, fe prend par le çomfqiffion-
naire fur tout le montant de la Facture , c’eft-a-dire ,
tant for le prix principal de l’achat de la marchan-*.
dife, que for les frais & débotrrféx faits pour raifon
d’icelle, comme droits de traites & douanes, ports ,
emballages , &c.
Dans les écritures des marchands négocians &
banquiers, le tant pour cent fe met ainfi en abrégé
( z p f ) ce qui veut dire deux pour cent,
CENTAINE. Se dit d’un certain brin de foie , de
fil ou de laine, par où oti doit commencer a devider
un écheveau. Pour ne pas mêler cette foie, il faut
j trouver la centaine,
CENTAL. Bois odoriférant, qui vient des Indes
Orientales. Voyez Senta 1.
CEPEES ou SEPÉES. ( Terme d'exploitation 6/
de commerce de bois J. Ce terme fignifie. quelquefois
des buijfôns , mais le plus foùvent on le dit des
; bois qui rêpôuffenf d’une même fouche, comme le
! taillis, qui de-la font appellés bois de cepées.
L’ordonnance de 1669 porte, que les bois de
| cepées ne. feront point'àbbàtus, ni à la ferpe, ni à la
: feie , mais feulement à la coignéç. .
' Cepées fe prend auftî quelquefois pour les fouches
! qui reftent après que les bois font àbbatus,
CERCEAU. Lien de boiç facile à fe plier, dont
on fe fert pour relier les tonneaux, les cuves, cuviers
, baignoires, &c. Les meilleurs cerceaux font
ceux de châtaigne r ’; ôn en fait au fit' de coudre, de
frêne, de bouleau & d’autres bois blancs, dont Fort
fond les brahçliçs p^r lç- ïtiijfour Ceù? 4$ châtain
gnier viennent de Picardie; & ceux de bois. mêlé.,
de Champagne, particulièrement de la Ferte-fous-
Jouare. On les apporte en molle, c’eft-a-dîre, en
bottes, compofees de plus ou moins de cerceaux ,
fuivant leur efoèce.
Cerceau. On nomme leton en cerceau, des fils
de leton tournés, -ou pliés en paquets, de figure
circulaire.
CERCHE ou SERCHE, qu’on appelle plus communément
ÉCLISSE. Sorte de bois de refend, très-
mince. Il fe fait de chêne ou de hêtre.
CERCLE. Grand cerceau de bois de châtaignier,
de coudre, de bouleau ou d’autres fomblables bois
flexibles ;, dont on fe fert pour relier plufieurs ouvra-1
ges de tonnellerie. Il y a cependant quelque’difFér
rence entre les cercles & les cerceaux ; les uns ne
fervant que pour les grands ouvrages , comme les
Cuves & les cuviers, les baignoires ; & les autres aux
médiocres & aux petits tonneaux , tels que font les
muids, demi-muids, barils, &c. Les cercles fe vendent
â la molle ; les grands, de trois à la molle , de
quatre toifes de longueur ; & les plus petits, de douze
cercles auffi à la botte. Les cuves d’une grandeur
extraordinaire, fe relient prefque toujours avec dés
cercles de fer ; & il y a même bien des cabaretiers &
marchands de vin en détail, qui ont là précaution d’en
mettre deux aux pièces de vin qui doivent long-tems
refter en cave : on les place à chaque bout, un peu
au-delà du j'able.
« Les cetcles & cerceaux payent en France les
» droits d’entrée fur le pied de 6 fols du millier en
>» nombre j & pour les droits de fortie, 30 fols avec
» les fols pour livre ».
CERF. Animal fauvàge fort leger â la courfe,
qui porte for la tête un grand bois branchu.
Les marchandifes qu’il fournit font, Veau de tête
de cerf, ou de crû de cerf i la corne de c erf,
Vos de coeur de c e r f, la moelle de c e r f , le
f u i f de cerf ; fon nerf, ou priape , fa veffie, fa
nappe ou peau ; fa bourre 5 & enfin un efprit, un
fel , une huile & une efpèce de fpode ou cendre,
propres à la médecine.
L’eau de tête de c e r f, ou de cru de cerf \ eft
une eau qu’on tire par le moyen de la diftillation
du^ bois de cerf> lorfqu’il commence à pouffer, &
qu’il eft encore mol. C’e ft, à ce qu’on allure, un
cardiaque, ou cordial admirable & un remède fou-
verain pour faciliter l’accouchement des femmes, &
pour la guérifon des fièvres malignes.
La corne de c erf ^ c’eft le bois du cerf. Les
ouvriers qui s en fervent, lui donnent le premier
nom j & les chafleurs , pour en parler plus noblement
, lui donnent le fécond. On râpe , on racle
cette corne, pour en compofer des ptifanes aftrin-
gentes , & pour en foire des gelées ; c’eft cette raclure
que les marchands épiciers - droguiftes nom-
ment graine de corne de cerf. tl faut prendre garde
qu’on ne lui fubftitue point des os de boeuf râpés,
t e s couteliers font des manches de couteaux avec
la corne de cerf i & les fourbifieurs, des poignées
de couteaux de chaffe, &c.
L’os de coeur de c erf eft un os, ou car tilage qui
fe trouve dans le coeur de cet animal j il faut le
choifir médiocrement gros & bien blanc. Il fe trouve
dans le coeur du boeuf un pareil os j quoique peut-
être il ait autant de vertu, & qu’il foit un excellent
cardiaque , pour n’être point trompé, en le recevant
l’un pour l’autre des marchands épiciers-dror
guiftes , on le peut diftinguer par la figure & par
la grofïeur, celui du boeuf étant beaucoup plus gros*
& celui de c e r f plus triangulaire j ce dernier entre
dans la compofition de la confection d’hyacinthe.
La moelle de c erf fe tire de fes plus, gros os -9
qu’on caffe & qu’on fait bouillir, & qu’on réduit
enfuite en petits pains ronds de différentes épaif-
feurs. Fondue avec l’efprit-de-vin , elle eft excellente
pour les humeurs froides.
Le foif de cerf9 qu’on tire des parties les plus
graffes de l’animal, a prefque les mêmes propriétés
que la moelle 5 l’un & l’autre font fort füjets à être
fophiftiqués.
Le nerf ou priape de c erf9 qui eft proprement
une portion des parties génitales de cet animal, eft
mis au nombre des remèdes diurétiques ; & fa veffie -,
â ce que Fon prétend , a une vertu toute fingulière
pour guérir la teigne.
Toutes ces differentes chofes qui fe tirent du cerf
font une portion du négoce des marchands épiciers*
droguiftes.
Pour ce qui eft de la peau , que les chafleurs
appellent nappe, on en foit des gants, des culottes
, des chemifectes, des ceinturons & d’autres femr
blables ouvrages , après qu’elle a été pafïee en huile
par les chamoifeurs, ou isn mégie par les mégifi-
fiers. Les marchands. foureurs en font quelquefois
des manchons, quand elle eft encore avec tout fon
poil & préparée comme les autres fourures.
« Les péaux de cerfs & chevreuils, tant grandes
» que petites, encore en p o il, payent l’une portant
» l'autre, 4 fols de la pièce de droits d’entrée en
» France; & celles apprêtées & pafîees en buffle ,
» comme buffle , 15 üv. du cent pefont ».
« Les peaux de cerfs & chevreuils non apprê-
» tées , payent de droits de Sortie 6 fols de la pièce ,
» tant grande que petite, Fune portant l’autre , avec
» les fols pour livre ».
La bourre du cerf C’eft le poil que les mégifi-
fiers ou les chamoifeurs ont foit tomber de défias
la peau de l’animal, en lui donnant ces apprêts.
Cette bourre ou p o il, étant mêlée avec d’autre
bourre, fert à rembourer des felles, des bâts , des
chaifès, . &c.
CERF-VOLANT. C’eft ainfi que les tanneurs
& autres artifans qui font commerce de gros cuirs ,
appellent les cuirs tannés à fort, donc le ventre a été
ôté.C
ERISE. Couleur rouge , qui refièmble au fruit
qui lui a donné fon nom. C’eft une efpèce d’incarnat
, qui fe teint avec les mêmes drogues & de la