
fts c o u COUVERTE. Ancien mot, qui fîgnifïe la même
cliofe que COUVERTURE.
•' « Le tarif rte Lyon de 5632,, a confervé ce'termc.
» dans la fixation des droits qui fe payent a la
» douane de cette ville , pour cette forte de mar-
» chandifè..
.» Ces droits font différens fuivant la nature &
» qualité des couvertes ; fçavoir :
» Les couvertes de Montpellier, drAvignon &
yy autres Semblables, 3 .1. de la charge pour l’ân-
» cienne taxation ; & 1 ? f. du. cent pefant, pour la
.*>/ nouvelle réapréciation.
» Les couvertes.de laine d*Auvergne , ao f. dé
» la charge. d’anciens droits ; & 5 f. du cent pefant
d e s n o u v e a u x .
» Les grojfes couvertes de p o il de chèvre ou de
»' chien , iz f. de la charge anciennement taxés;
» & 3 f. de la réapréciation.
• » Les couvertes à p o il de chien de Lorraine,
3-0 fi la balle d’ancienne taxation,, 8c 1 fol dé
» nouvelle.
» Les couvertes de cot&nine piquées , 1 1. pièce
» d’anciens droits, & 5 f. de nouveaux.
■ » Les couvertes piquées avec taffetas. Voyeç
». Van buts.
» Les couvertes de Catalogne & à?Efpagne, ,
3 !• pièce d’une part ; & 7 f. 6 d. d’autre, d’an-
»r cienries taxations ; & 3 f. auffî d’une p a r t, &
» pareille Somme d’une autre , pour les nouvelles
»■ reapréciations.
» Le même tarif parlé d’une autre forte de cou-
» vertes de Montpellier , outre cel’e ci-deffîis em-
» ployée, qui paye 30 f. de la balle, d’ancienne
»'taxation; & 15 fi de réapréciation. » •
COUVERTURE DE L IT . Étoffe ordinairement
dé laine blanche , qui Sert a couvrir le s lits ,
pour -fè g a r a n t i r de la fraîcheur de la nuit.
Il fe fabrique quantité de couvertures de laine 2
Paris 8c dans quelques provinces du royaume, p a r tis
iilic renient en No rman d ieen - Auvergne & en
Languedoc. La plupart de celles qui fe font àParis ,
fè fabriquent au fauxbourg S. Marceau ; il y a auffî
quelques métiers dans lefau-xbourg S. Martin.
Des couvertures de Normandie , celles de Dar-
netal .p r o c h e Rouen font les meilleures & les plus
fines ; les cquverturîers y mêlant des Laines d’Angleterre
& d’Sfpagne avec des laines du pays.
Les couverture* de Vernon, autre ville de Normandie
, où iL s’en fait auffî beaucoup , font moins
eftimées, parce qu’il n y entre aucune laine étrangère.,
■ I es couvertures- de Darnétal fë‘ débitent à Rouen
& à Paris, & pendant la paix, dans les pays étrangers.'
celles de Vernon-, a-Beauvais, & dans les petites
villes d’alentour.
• Outre les couvertures dé laine qui-,fé fon: en
F ançe,.OB en tire auffî quantité des pays étrangers"
3 entr autres , de Catalogne, d’Efpagne-, de
Flandre & d2Angleterre.
■G elle s. de Catalogne , qui font-t-rès-belles & très—
£aes , ont confaryé.le nom du lieu* de leur-fabrique.
C R A
Quelques-uns- néanmoins prétendent, que le mot
de Caffalogne , ou Caflelogne , comme difenc
d’autres, vient de Caflalana , qui fignifie en latin ,
la la in e des agnelins , dont on fuppofe que ces
couvertures font fabriquées.
On fait auffî des couvertures de lit en foie & en
coton.
« Les couvertures de laine qui viennent des pays
» étrangers , "payent en France les droits d’entrée
» fuivant leur fîneffe , conformément à l’arrêt du 7
» décembre 168-8 ; fçavoir , celles- de laine fine ,
» 6 1. de la pièce ; & celles de laines grofles Sc nié-
» diocres, 3 liv. Les unes & les autres ne peuvent
» entrer que par Calais &S. Valéry.
C o u v e r tu r e s de m o u s s e lin e s . Il vient des
Indes par le retour des vaiffeaux de la compagnie ,
des couvertures de mouffelines brodées à fleurs , qui
font fort eftimées & allez rares. Leur, longueur &
largeur font de 3 aunes fur 2 aunes ; ||
C o u v e r t u r e s co to n is. Ce font des couvertures
ou courtepointes , d’une efpèce de fatin, que
l’on cire des Indes d’orient.
C o u v e r t u r e , en terme de relieur. Signifie ce
qu'on m et fur les livres en les reliant ; ce qui s’en-
teni également du carton & de la peau qu ou met
deflus. Ou dit : une couverture de. ùïaioq-in , de
veau , &c.
C o u v e r t u r e . Terme de V a rt de bâtir-, 8c en
particulier, des maçons & des couvreurs.
Ce mot comprend en général tout ce qui fert ife
couvrir le comble d’une maifoa ; comme le plomb' ,
l’ardoifè, la tuile, le mairain.,- les rofeaux , la paille
, &c. On le dit auffî du comble même.
COUVREUR.^4T/iryiî/t qui couvre les maîlons.
COYEMBOURC. On nomme ainfi aux ifles
Antilles des efpèces de çoffres ou caffettes faites
avec de grofFes callebaffes d’arbres , que l’on coupe
a la quatrième ou cinquième partie de leur longueur,
& qu’on couvre dune autre partie de calle-
baffej elles fervent à ferrer les toiles * les-dentelles ,
les étoffes de foie, & lés papiers de conféquence
que l’on veut fauver du pillage des ennemis : lorsqu’ils
font des defeentes , on Tes met en terre après
les avoir liées- & couvertes de lianne , ce qui empè—
che que ce qu’on y met ne foit gâté par la pluie &
par l’humidité. L’invention & le nom en viennent
des Sauvages.
c R
CRABE.. S o r te de bois qui vient dé rAméricfue,,
dont on fait un allez bon commerce à la Rochelle.;
On n’a pii le trouver parmi les diverfes fortes dé
boas, dont le pere Labar a parlé dans fà relation des
îfles Fra^içoifes » a moins que ce ne: foi.t le bois
caraïbe, dont le nom féroir un peu- corrompu.
• Ce boîs n’étant point tariffe, il eft du nombre des
marchaudifes qui doivent payer cinq; pour cent de
leur valeur par eftimarion.. Cette eftimation eft fixée
au bureau- dé la Rochelle , d:u confemement des.
marcjunds-ji&o liv. le cent.pefant.
t: R A
- CRAMOISI, rouge c r a m o is i • C’eft une des fepf
couleurs rouges des teinturiers. Le A em i- ç ram o is i
eft auffî une des fept couleurs.
CRAPAUD AILLE ou CRESPODAILLE. Efpèce
de c r é p o n de f o i e fort délié. Le réglement de
l’année 1667 , fait pour les manufactures de draps
d’o r , d’argent & de foie, des villes dé P a risL y o n
8ç T ours, porte que les c r a p a u d a ille s feront, tant
en chaîné qu'ea trême, de bonne & pure foie, à
peine de confiscation , & de vingt-quatre livres1, d’amende.
CR AP AUDINE, qu’on nomme auffî COUETTE
& GRENOUILLE. C’eft un m o r c e a u de f e r , ou
de. c u iv re , dans lequel tourne un pivot. V o y e £
Couette.
CRAQUEL-OT. L’on, nom me ainfi le h a r e n g fo r ,
lôrfcm’il eft encore .dans fa primeur.
CRAVATTE. Efpèce de c o l l e t , que les hommes
portent au co u , quand ils font en jufte-au-
çorps.
Cravattes. Il vient des-Indes Orientales, particulièrement.
de Bengale , certainès mouffelinés.,. ou
toiles de. coton blanches , appellées c r a v a tte s , parce
qu’on' s’en fert ordinairement à faire des c r a v a tte s •
Ces moufTelmes-font.de deux fortes les unes brodées
de fil de coton blanc ; les autres rayées auffî de
fil' d'e coton blanc.
Lés. brôdées font de huit c r a v a tte s à la pièce ;
chaque c r a v a tte longue d’une, aune trois huit,. &
large dé fept. feize.
Les rayées" font, de dix c r a v a tte s à la pièce ; chaque
c r a v a tte d’une , aune un tiers , d’une aune un
quart , & d’une aune trois huit de long, furdiverf^s
largeurs, depuis fix feize jufqu’â demi-aune un feize,.
ou neuf feize.
CRAVO DE MARENHAN. Les Portugais ont
donné ce nom à l’arbre qui fournit la canelle giroflée.
CRAYE. P ie r re blanche & très-tendre-, qui fert
î£ blanchir la- vaiffelle , les cuirs, les étoffes de laines.
Quantité d’ouvriers l’emploient auffî à marquer'
ou 'à .deffîner leuTs ouvrages.
Cette c ra y e vient de Champagne , dont elle porte
le nom , n’étant connue chez les marchands épiciers,
& autres qui la vendent, que fous celui à e^ cra ye
de' C h am p a g n e .
La c ra y e des anciens venoit de l’ifle de Crète,.
o\v Candie ; d?ôù le nom de c r e ta , que cette ifle porte
en latin, avoit été donné à cette forte de pierre. Ils 1
en diftinguoient de trois fortes, de blanche, de verdâtre
& de noire ; mais ils ne fé fervoienr que de
la blanche en médecine.
Les modernes en font auffî quelque ufage pour la
gueriftm des maladies-, foit appliquée en remède topique,
foit intérieurement, &-prife avec le véhicule
de quelque liqueur. On l’éftime» au,dehors deiîe-
c^iante, détërfîve , & propre-1 à ci'castricer- les plaies
W los uléèi-es au dedans elle eft’bonne contre ies-
ardeurs’ dé< l’eft^nvaGli»
. Cpm ib D£> Efpèee. de p ie r r e allez
C R A
approchante de la nature du talc ; à'la- réferve qu’elle
n eft pas fi écailleufe, & qu’elle eft plus duré.
Il y a deux fortes dé craye de Briançon , la
blanche & la verte. T ornes deux fervent à ôter les
taches de graille de deflus les- étoffes de foie.
Les tailleurs ,- tapiffîers, couturières & autres
femblablësi ouvriers & ouvrières travaillant en couture
, s’en fervent auffî pour marquer leur ouvrage#
Cette craye fe tire de quelques carrières dés- environs
de Briançon , ville de Dauphiné, d’où elle
a pris fort nom.
C r a y e r o u g e . Efpèee de bol Arménien commua,
mais en tout inférieur au véritable bol d’Arménie t
étant très-frêle , & ti\ès-aifé à- rompre-. La meilleure
croît en Egypte, & autour de Carthage : on en-trouve
auffî aux I ndes occidentales ; niais la plupart de celle
jqui en v ien t, n’eft que l’ocre brûlé & converti en
1 craye.
Les charpentiers, & autres ouvriers en bois fe
fervoient anciennement de craye rouge , pour marquer
les différentes pièces des affemblages , auxquels
ifs travailloient ; & c’eft de-la que cette craye s’ap-
pelloit en latin rubriqua f abri lis. , Préfentenlent ces
| ouvriers n’employent plus à cet ufage que la pierre
| noire & la Craye blanche.
« La craye blanche & autres ,_que le tarif de Lyoti-
!» appelle croyes, paient les droits de- la douane de
» cette ville fur le pied de z fi 6 den. d’ancienne ta-
» xation , & 1 f. pour la nouvelle réapréciation»^
CRAYON. O11 appelle ainfi toutes les pierres^
terres- 8c. minéraux de couleurs , dont on fe fér-t ,
.ou a deffîner , ou à peindre en paftel, foit qu’elles
aient été broyées-&• réduites- en pâte , foit qu’on lea
emploie dans- leur confïftance de pierre, après les
avoir feulement fciées , ou coupées en petits morceaux
longs & étroits'.
' On- fe fert de la pierre de mine , de la fànguiney
& de la pierre noire, de cette dernière manière.
Les crayons de toutes les autres couleurs font au*
contraire des- çompofîcion's de- terre : il en vient dd
Hollande &• d’Angleterre.'
Crayon. Se dit plus particulièrement de la mine
de plomb, & c’eft ainfi que cette pierre minérale
s’appelle chez les marchands épiciers droguiftes, &
dans les tarifs des entrées. Voyeç Mine de plomb.
« Les crayons paient en France les droits d’en-
»trée fur le pied de 20 fi le cent pefant».
Crayon. On appelle marchands de crayons
des petits marchands étallés a- Paris fur les parapets*
du pont neuf, qui achètent en-gros-des épiciers la
craye, la fanguine, la pierre noire & la mine dé-
plomb , & qui les- revendent en détail aux- peintres-
&. de/Snateurs-,. après- les-avoir fciées, coupées &-
aigüifées par le bout.
Ce font aufft eùx qui' préparent & qui compo-'
J ifent les divers crayonsr, qui fervent à peindre en
paftel-, qui ne- font autre chofe que divers b oie s ,•
jou> terre de couleurs' puIvérifées , & réduites en»
•pâte, avec un peu d’eau gommée,
i Ces petits.* marchands vendent pareillement de&