
du livre, où eft placé ce compte , afin de le pouvoir
trouver plus facilement.
Les marchands qui font en compte, ouvert, doivent
acquitter les lettres de change qu’ils le tirent l’un
Juti l’autre.
^ C oucher u n e s o m m e s u r u n c o m p t e . G’eft en-
rëgiftrer fuir le grand livre , foit en crédit, foit en
débit, lés parties dont les particuliers deviennent
débiteurs ou créditeurs.
P o in t e r l é s p a r t i e s d ’u n c o m p t e . C’eft mettre
un point à côté de chaque partie , que le teneur
. de livres vérifie , pour juftifier que la rencontre eft
jufte.
C o n t r e p a r t i e d ’u n c o m p t e , C’eft, en terme de
banque & dé commis aux bureaux des fermes du
roi , le regiftre que tient le contrôleur, fur lequel
il couche & enregiftre toutes les parties dont le
teneur 4e livres, fi c’éft pour la banque ; ou le receveur
, fi c’eft pour les fermes du r o i, charge le
fien. • . . ° .
O r d r e d ’u n c o m p t e . C’eft fa divifion, dans les
trois chapitres de la recette, de la dépenfë, & de la
reprife.
E x a m in e r u n c o m p t e . C’eft le lire exa&ement,
en pointer les articles, & en vérifier le calcul, pour
conuoître s’il n’y a point d’erreur , fi la folde en eft
bonne. J ’ai examiné votre compte; il eft jufte; il
n’y a rien à redire.
S o l d e r u n c o m p t e . C’eft le calculer, le régler,
l’arrêter , etrfaire la balance. On dit dans le même
feus , fo u d e r , fermer , balancer > ou clore un
compte. Quelques- uns-fe fervent encore du mot
étranger folver , qui a la même lignification que
Joldcr.
On folde les comptes fur le grand livre en deux
oeçafions : l’une, lorfqu’il s’agit de terminer entièrement
d’affaire avec quelques débiteurs ou créditeurs
pour cçnnoître ce qu’ils doivent, ou ce qui leur
eft dû ; l’autre, quand il eft néceflaire de porter
les comptes fur le même livre à de nouveaux folios
ou fur un autre livre , pour les continuer, faute de
place ou de papier.
Les habiles marchands & négocians doivent Polder
leurs comptes à la fin de chacune année , pour
en ouvrir de nouveaux au commencement de la
fui vante. On dit aufii dans le même fen's yfolde rle s
livres.
P a s s e r e ?j c o m p t e . C’eft tenir compte à quel- I
qu’un d’une Pomme qu’on a reçue , ou de lui,.ou.
pour lui.
A p p u r e r u n c o m p t e . Ç’eft en faire juger tous
les débats & en faire lever toutes les fouffrances.
On appelle les fouffrances d'an compte, les
conditions mifes en apoftilles , fous lefquelles on
confent de paffer quelque article : comme , alloué,
en rapportant quitance, ou enjujlifiant de Vemploi.
B o r d e r e a u d e coMPTE.C’eft l’extrait d’un compte,
dans lequel on comprend toutes les femmes tirées hors
ligne, tant delà recette que de la dépenfe , afin de
c o n n o itr e l e t o t a l d e l ’u n e & de l ’a u t r e , p o u r fç a v o ir
s i l e ft d û p a r l é c o m p ta b le , o u fi o n lu i d o it. .
D e b e t d e coM P T E . C’eft l a f em m e d o n t l a recette
. e x c è d e l a d é p e n fe .
S o l d e , s o u t e , o u s o u d e d e c o m p t e . C ’eft la.
femm e d o n t le débit excède le crédit , o u l é c ré d it'
le d é b it, q u an d le compte eft bien vérifié & a r r ê té ,
q u e la balance en eft faite. J e vous dois 300 1. p a r
l a fo ld e de n o tre compte. P o u r folde de compte il
me revient tant. Q u e lq u e s-u n s d ife n t, reliquat, o u
debet de compte, q u i lignifie la même chofe q u e
folde de compte. Mais ces term e s font p lu s en u fa g e
au p a l a is , & p a rm i les gen s d’affa ire s, q u e dans le
com m erce , o u l ’ori fe fe rt aulfi q u elq u e fo is du m o t
^ ra n g e r fpecia , q u i v eu t d ire la même chofe q u e
folde. <
L ig n e d e c o m p t e . Eft la femme qu’on tire à la
marge blanche , qu’on lailfe à côté d’un compte,
fur la droite : elle contient en chiffres la femme cou-
^chee en toutes lettres dans le corps ou texte de l’article
qui y répond. Je n’ai pas oublié de tirer en
ligne de compte , les cent francs que je vous aï-
donnes- au mois de mai dernier fur votre billet.
C o m p t e en banque'. C ’eft u n fonds q u e les-
m a rc h a n d s , négoc ians & b an q u ie rs , o u autre s p a rticu
lie rs ,' s ils le veu lén t , d ép o fen t à-la caille com m
u n e d u n e ban q u e , p o u r s’en fe rv ir au p aiement
des le ttre s & b ille ts de ch a n g e , prom elfes & o b lig
atio n s , acquifitions de fonds & au tre s dettes , foie,
de le u r n é g o c e , fo it co n tra ctée s d’a illéu rs 3 ce q u i
fe fa it p a r viremens de p a rtie s 3 c’eft-a-dire , en cédant
& tran fp o rtan t une p a rtie o u le to u t du fonds
d epofé à la b an q u e , à fe n cré an c ie r , q u i eft mis
au c réd it de la b a n q u e , au lie u & p la c e du c é d a n t,
p o u r les femmes q u i lu i fo n t transporté es. Voyeç
v ir em e n t d e p a r t ie s .-'
On fe fert ordinairement dans les écritures mercantiles
, de certains, caractères, ou lettres initiales,
pour fignifier en abrégé les différentes fortes de-
comptes , qui fe font entre les marchands & négo-.
cians. C. fignifie compte : C. O. compte ouverte
C. C. compte courant : M. C. mon compte : S. C.
ffon compte : L. C. leur compte £ N. C. notre
compte. '
On dit qu’un homme montre à tenir les livres de
comptes , lorfqu’il enfeigne la manière de les tenir
avec ordre , feit en parties fimples , foit en parties,
doubles.
Les marchands & négocians font obligés de représenter
leurs livres dc comptes en bonne forme,
lorfqu’ils en font requis judiciairement.
A f f i r m e r u n c o m p t e . C’eft jurer & aftiirer
qu’il eft véritable. Lés Comptables, quand ils pré- .
Tentent leurs comptes , pour être examinés, ont
coutume de mettre à la marge de la première page ,
ces mots: préfenté le tel jo u r , & affirmé véritable.'
D é b a t t r e u n c o m p t e . C’eftfaire des remarques
fur les divers articles d’un compte, feit pour en
faire augmenter la recette, feit pour en faire diminuer
la dépenfe. On appelle débats & foutenemens
dé comptes 9 les écritures qu’on fournit refpe&ive-
n ien t, pour défendre ou combattre les articles d un
Compte.
A p o s t i l l e r u n c o m p t e . C’eft mettre à la marge
de chaque article , de certains termes qui marquent
ou qu’il n’y a aucun débat à faire , & qu’ils doivent
paffer tels qu’ils ont été portés 3 ou les raifons du
débat , & les conditions fous lefquelles 011 les
paffe. Les termes les plus ordinaires font 3 pour la
recette , fa i t bonne recette S & pour la dépenfe ,
alloué 9 lorfque l’on ne trouve rien à redire aux
articles.
On appelle les apoftilles d'un compte 9 les
remarques que l’oyant-compte met à côté de chaque
article, pour l’approuver, ou défapprouyer.
C o m p t e en p a r t i c i p a t io n . Eft une efpèce de
compte, qui fe fait entre deux marchands ou négocians
, pour raifon d’une forte de fociété anonyme,
que l’on appelle focié té participe ou fo c ié té par
participation.
C o m p t e . Eft aufii un terme relatif , qui concerne
une fociété, quand deux , ou plufieurs perfonnes ,
font des recettes pu des dépenfes les unes pour les
autres , ou lorfqu’elles ont été faites par leur ordre.
xEn ce fens on dit , qu’un homme eft de bon
compte ; pour faire entendre , qu’il eft équitable ,
qu’il ne trompe point fes affociés , ou fes maîtres.
C o m p t e . Se dit encore d’un calcul, ou dénombrement
qui fe fait de plufieurs chofes , ou quantités
fëparées , qui font d’une même elpèce. C’eft
en ce fens qu’on d it', du bois de compte ; pour
d ire, du bois à brûler, dont chaque voie eu com-
pofée d’un certain nombre de bûches d’une certaine
grofleuf. ' *
G r a n d c o m p t e , ou c o m p t e m a r c h a n d . Terme
dont on fe fert dans le commerce de la morue,
pour fignifier un certain nombre de morues , ou,
comme on d it, des poignées de morues.
A Orléans & én Normandie , le cent de morues,
grand compte, ou compte marchand, eft com-
po'fé de 132 morues, ou 66 poignées.
A Nantes & dans plufieurs ports de France , fe
cent de morues , grand compte 3 ou compte marchand
9 n’eft que de 1x4 morues, ou 6i poignées.
P e t i t .c o m p t e . Se dit dans le même commerce
des morues , du plus petit nombre de ce poiflon ,
que les marchands donnent au cent.
A Paris , le cent de morues n’eft que de 108
poilfons , ou Ç4 poignées 3 ce qui s’appelle petit
Compte.
C o m p t e s f a i t s . Se dit de certaines tables, ou
tarifs, dans lefquels on trouve des réductions toutes
faites , de poids , de mefures , de changes , d’ef-
comptes 9 d’intérêts , de monnoîes, &c. Tels font
ceux' que Barrême, ce fameux arithméticien , a donnés
au public , en deux petits volumes , intitulés 3
l ’un, les Tarifs & Comptes fa it s du grand commerce
; & l’autre , livre des Comptes f a i t s , ou le
T a r if général des monnoîes*
Compte. Signifie encore, gain , profit, avantage
, bon marché.
Voici les exprellions les plus communes , où l’on
fe fert de ce terme en fait de marchandifes & de
commerce. Les marchands ont bien fait leur compte
fur les marchandifes qu’ils ont achetées cette année de
la compagnie des Indes Orientales de France , à la
vente de Nantes. Il y a des ouvriers qui travaillent
à meilleur compte que les autres. On trouve fen
compte à acheter les marchandifes de la première
main dans les lieux de fabrique. Enfin , on dit ,
qu’un marchand a fait fen petit compte, quand il a
gagné raifonnablement bien dans le négoce dont il
s’eft mêlé.
CoMPTE.Se dit encore des débourles & frais volontaires
, qui doivent tomber en pure perte, Sc qu’on
ne pourra pas faire paffer en compte. On dît : s’il
dépenfe au-delà de fes ordres , ce fera fur fen
compte : s’il fe trompe dans fen calcul, s’il fe laiffe
voler , ce fera pour fen compte , c’eft-à-dire , on
ne lui en tiendra pas compte ; ce fera en pure perte
pour lui.
Compte. Se dit aufii de plufieurs petites chofes,
qui fe prennent à la main., ou. qu’on jette enfem-
ble , pour compter avec plus de promptitude. Les
efpèces d’or & d’argent fe comptent, ou fe jettent
I fur le comptoir deux à deux , trois à trois , quatre
à quatre j & chaque jet fe nomme un compte.
Le hareng blanc, le hareng fer , les oranges, les
citrons , les noix, les marons, les oeufs, & plufieurs
| autres femblabies marchandifes, ou menues denrées,
qui fe vendent au cent , fe comptent par cinq , &
chaque fois cinq s’appelle un compte ; enforte que
vingt de ces comptes fontun cent5 & il eft de l’ufage
de donner quatre pouf cent par-defîiis 3 ce qui fait
que chaque cent, de l’une de ces fortes de chofes
que l’on vend , ou qu’on acheté , eft toujours com-
pofé de cent quatre.
Compte. Recevoir à bon compte , c’eft. recevoir
à condition d’en faire déduction fur ce qui eft du.
Payer à bon compte , c’eft payer fur & tant moins
de ce qu’on doit.
Compte. Se dit encore en plufieurs phrafes mercantiles
, ou proverbiales, mais dans differentes lignifications.
On dit : il en a pour fen compte ; pour dire ,
eft trompé, il eft pris pour dupe , il eft attrapé.
Il prend la chofe fur fen compte /-pour faire
entendre, qu’une perfenné fe charge d’une chofe , &
qu’elle s’en rend garante.
Les bons comptes font les bons amis 3 pour dire ,
qu’on ne peut être ami , fans fe garder réciproquement
la foi & la juftice.
On dit encore : à tout bon compte revenir 3 pour
faire comprendre , qu’on ne doit point craindré de
recompter une deuxième fois , quand on n’a point
trompé la premièré.
Compte borgne. Se dit en arithmétique , lorsqu’une
femme efteompofee de nombres rompus, ou
fractions, qui ne viennent pas fi fouvenc à la bouche