
» montée dé dix pièces de canon & autres munitions :
» de guerre à proportionj fi quelqu’un veut lui
» donner quelques marchandifês ou outrés effets, il
• » les recevra & les délivrera fidèlement ».
I l f a u t s'adreffer à Theunis B lo k C o u r tie r ,
& à P ie te r Fleyms.
« N. P. On ne chargera rien fans en avoir parlé
» aux cargadors, ni fans être d’accord pour le
» fret, & l’on envoyera les connoiffèmens avec la
fe marchandife ».
Quand un marchand eft convenu du fret de fes
marchandifês avec les deux cargadors, ou l’un
d’eux, il prend un'pafTe-port & les envoyé à bord
-par fon batelier qui lui en rapporte un récif,
c’eft-â-dire , un billet du pilote qui les a reçues.
Par ce récif, il déclare qu’il a reçu à bord d’un tel
navire, tant de balles, tant de tonneaux , ou tant,
de pièces de marchandifês d’une telle marque-, après
quoi le marchand en drefle trois ou quatre connoifle-
mens qu’il donne au cargador avec le. récif, qui
les fait figner par le capitaine du navire, qui en
garde un pour lui, & rend les autres pour être
remis au marchand.
Quand c’eft pour retirer des marchandifês qui
arrivent par mer a Amfterdam ; ce font auffi les
cargadors qui ont coutume d’avertir les marchands ;
de l’arrivée des navires ; & alors, celui à qui quelque
marchandife eft adreffée, en. fait faire la déclaration
par fon convooy-looper, qui lui en fournit
le pafie-port que le marchand n’a qu’a donner a fon
batelier ou à Ion tonnelier avec le connoiffement,
qui vont retirer la marchandife & la portent, ou
font conduire où il fouhaite.
Lorfque perfonne ne fe préfente pour retirer
quelque marchandife chargée fur un vaiffeau, ou
que celui a qui elle eft adreffée, eft inconnu aux
cargadors , on fait crier a la bourfe pendant plu-
fieurs jours par un des valets 'de la bourfe, qu’il y
a une telle partie de marchandife, d’une telle marque
, dans un tel navire, venu d’un tel endroit,
' chargée par un te l, & adreffée à un te l, & que
celui qui en a 1 ordre ou le connoiflement ait a la
venir retirer , faute de quoi elle fera mife en maga-
fin aux dépens du proprietaire.
Il faut remarquer que lorfqu’un marchand reçoit
par quelque navire , - des marchandifês fujettes au
coulage , s’il s’en trouve quelques pièces vuides', ou
prefque vuides , en forte qu’elles ne vaillent pas le
fret qu’il en doit payer, il n’eft pas obligé de les
recevoir-g & les peut laiffer pour le fret qu’il de'duit
• de la partie entière.
Mais .fî ce font des marchandifês lèches qui ont
été chargées bien conditionnées, & qui fe font gâtées
par quelqu’accident arrivé en chemin, le marchand
qui les reçoit ne doit pas manquer en les
déchargeant, de protefter ou faire un procès-verbal
de 1 état où il les reçoit, afin de les faire entrer dans
h s groffes avaries, ce qu’il ne pourroit obtenir s’il
ïuanqaoità eetteformali.é- .
Enfin, :â l’égard des marchandifês fujettes a fe
gâter, pour ainfî dire, d ’ e l l e s - m ê m e s . , comme foilt
les raifîns , les figues , les châtaignes, &c. fi elles
fe trouvent gâtées fans aucun accident extérieur, on
eft obligé d en payer le fret, tout de même que fi
elles étoient bien conditionnées.
CARGAISON. Ce terme lignifie diverfes chofes
par rapport au. commerce de mer.
Quelquefois il s’entend de la charge entière d’un
vaiffeau. Souvent on le dit de la facture des marchan-
difes, dont un navire eft chargé ; & l’on s’eri fert
encore pour exprimer le temps propre à charger
les vaiffeaux de diverfes marchandifês. En ce dernier
fens, on dit : ce m o i s eft le temps de la cargaifon
des vins, des huiles, des morues , &c.
CARGAMON. Sorte d’épicerie très-rare , &
très-précieufe qui ne croît que dans les terrés dé
: Vifapour, royaurfte des Indes orientales. Son prix
ordinaire eft depuis cent jufqu’à cent dix réales les
cinq cent livres pefant.
CARGUE, ou CHARGE. Mefure des grains
dont on fe fert à Marfeille & dans le refte de la Provence.
V o y e f CHARGE.
CARILLON. Petite barre de f e r 9 -qui n’a. que
huit ou neuf lignes en quarré.
CARïSEL, qu’on nomme CRESEAU. Grofle
to ile très-claire , qui fert pour travailler en tapiflèf-
r i e , de même que le canevas. Il y en a de blanc
& de teint en diverfes couleurs.
CARISET, ou KAREZÉ. Etoffe de la in e croim
f é e , qui fe fabrique en Angleterre & en Ecoffe.
CARIVE. C’eft un dés treize noms que l’on donne
au p oivre de Guinée , ou corail des ja r d in s , vulgairement
connu en France fous celui de p im en t\
CARLA. Toile des Indes , qui fe fabrique dans
un village du même nom, à une lieue de Cananor,
affez près de Tilcery, ou, comme on le nomme
pins communément, Pondichéry, où la compagnie
des Indes a fon principal bureau.
CARLET. Sorte de p e tite étoffé toute de laine.
V o y e ç CARRELET.-
CARLETTE. C’eft une des fortes dardoifes qui
fe taillenr fur les ardoifières- d’Anjou, le du pays da
Maine.
CARLIN. Petite monnore d’argent qui a cours
dans le royaume de Naples, & en Sicile. Le carlin
vaut un peu moins de fêpt fols de France. Il
en faut neuf pour faire l ’ é c u de foixante fols. Voy eç
l a TABLE DES MONNOIES.
a CARLINE, ou CAROLINE , qu’on appelle
auffi CHAMELÉON. Plante médicinale , fonve-
raine , â ce qu’on d it, contre le p o i f o h & contre
la p e f t e , & qu’on employé pour la guérifon de
quantité d’autres maladies.
Il y a de deux fortes de c a r lin e , la blanche & la
noire, qui ne diffèrent guères que de couleur, & era
ce que la blanche ne pouffe point de tige, & la noire
s’élève raifonnablement haut.
Ses racines, pour être bonnes , doivent etre nouvelles
, bien nourries ? d’un goût doux, & d une
G A R
odeur aromatique. La racine de la noire ne diffère,
dé celle de la blanche, que parce quelle eft à
demi ouverte & moins, pefante.
. CARLQEK. Efpèce dz colle de poiffonyï ontire
â’Archangel. Elle eft fkite avec la vefïie de leftur-
geon. Son principal ufage.eft pour éclaircir le vin.
On s’en fert auffi pour la teinture : la meilleure
vient d’Aftracan, ville Mofcovite , à l’embouchure
du Volga , où il fe pêche quantité, .d’efturgeons.. ■
CARME. Nom que l’on donne â une efpèce* d’a-.;
«fier. Voye( acier.
r CARMELINE. Laine carmeline de vigogne,
qu’on nomme auffi laine bâtarde. C’eft la féconde-
efpèce de laine qu’on tire du vigogne. Voyeç
VIGOGNE LAINE.
CARMIN. Couleur rouge très-vive, & comme
veloutée, dont fe fervent les peintres en miniature ,
& ^quelquefois les peintres en huile, mais rarement,
â caùfé de fon prix excefllf.
•’ Le carmin eft la plus précieufe & la plus riche
mùrchandife que l’on tire de la cochenille meftèque :
c’eft ilne fécule ou poudre qui réfté au fond de PeaTx
o ù l’on a fait tremper , & bien mêlé la cochenille ,
le chouan & l’autour. On y " ajoute quelquefois le
rqcou jamais le carmin en devient trop orangé.
- Pour être excellent, il faut qu’il foit en poudre
prefqu’impalpable, haut en couleur*, proprement &
fideîlement fait.
Quelquesr-uns font le carmin avec du bois de
Bréfil & de Fernambouc, bien battus dans un mortier
j & trempés enfuite dans du vinaigre blanc ; &
récume qui en fort après, avoir bouilli, eft le carmin
; mais ce carmin n’approche en aucune ma-
nüÈjte de la beauté du premier. ■
■^Les marchands drapiers fe fervent du carmin
pour, colorer & cacher les endroits de leurs écarlates
qui font reftés blanchâtres , après qu’on les a
époùties 8jc énouées.
CARNET. C’eft un des noms que les marchands
négpeians & banquiers donnent à une forte delivre
dont ils fê fervent pour cpnnoîtrç d’un coup d’cèil
les temps des échéances de leurs dettes, actives &
paffives , c’eft-àrdire , des fommes qu’ils ont à recevoir
? &. de celles qu’ils ont à payer j afin qu’en
faifant la balance ou comparaifon des paiemens qui
leur doivent être faits, avec ceux qu’ils doivent
faire , ils puiffent pourvoir aux fonds néceffaires
pour payer â point nommé , & dans les temps des
échéances.
v Le carnet eft du nombre des livres que.l’on appelle
livres auxiliaires x ou livre d’aide. Ses autres
nqms,'fqnt //y/'g des échéances, & livre des mois ,
041 des paiemens. Quelques-uns lui donnent encore
Je nom de bilan , parce qu’il fe rt, pour ainfî dire ,
à balancer ce qui .eft d u , avec' ce qùe l’on doit.
V.oye\ livre des échéances.'
Carnet* Se dit auffi d’une efpèce de petit livre
que les marchands portent dans les foires & marchés,
/ jji lequel ils .écrivent .toutes les affaires qu’ils y font,
C A R 3 <5?.
foit polir l’achat, foit pour la vente des marchandi-
fês , même leur recette & dépenfe journalière.
On appelle quelquefois c a r n e t, une forte d e .
petit livre dont les marchands & négocians de Lyon
fe fervent lorsqu’ils vont fur la place du change,
pour faire le virement des parties ; mais fon nom
le plus en ufage eft b ila n . Voyeç b i l a n .
CARNOK, ou CQMB. Mefure qui fert en Angleterre
à mefurer les grains, graines, légumes , &ç.
V o y . la TABLE DES MESURES. .
CAROBES. Sortes de fè v e s qui viennent en abondance
dans Tifle de Chypre ; la plupart des habitans
s’en nourriflènt : mais malgré cette grande confom-
mation , ces légumes , où , comme d’autres les appellent
, c&s f r u i t s , font encore une partie du commerce
de cette ifle, d’où il s’en tranfporte toùs les "
ans quantité fur des barques dans toutes les ifles d e ...
l’Archipel.
’CAROLINE. Plante médicinale. V o y . c a r l in e .
C a r o l in e . C’eft aùffi une m o n n o ie d ’a rg e n t d e
Suède , qui vaut fept marcs & demi, à. raifon de
huit rouftiques , ou fix doubles au foleil le marc,
ce qui fait vingt fols dé Suède , & revient envirçn à
dix-neuf lois de France , ou quinze fols de Hollande
, prenant le marc fur le pied de deux lois fix
deniers de France. Voy» la ta b l e d e s m o n n ô ie s .
CAROLÜS. Petite monnoie de billon, ou de
cuivré , tenant un peu d’argent ; ainfî nommée , de
ce qu’eUe a voit commencé d’être fabriquée en F ranoe
fous le régne de Charles V III/
Le carolus valoit dix deniers , lorfqu’il a celle
d’àvoir cours; il avoit été plus haut auparavant;
ce* qui s’entend néanmoins fiiivant qu il tenoit plus
ou moins de fin , .y ayant eu des carokis , entr’ûutres
ceux’de Lorraine , qui -étoient au titre depuis cinq
deniers vingt grains ,. jufqu’â trois deniers un grain*
Ceux de France & de Bourgogne ne teùoient de fin
au plus que deux deniers dix-huit grains, â la ré-
ferve des carolus frappés fous le régne de François I -,
qui étoient au titre de cinq deniers quatre grains.
Ceux qui fe mettent encore dans le commerce en
Lôrrainp , ou dans quelques provinces voifînes:, pa&
fent fous le nom & fur le piçd des fols de France
de douze y ou quinze deniers,
Les demi - carolus, font pareillement de différentes
valeurs & de divers titres , à proportion des
carolus. Ceux à trois ffeurs-de-lys en barre , qu’on
appelle dem i - carolus vieux, tiennent trois deniers
quinze grains de fin ; & les neufs, feulement deux
deniers fix grains,
CAROTTE de .tabac. On appelle ainfî dans le
commerce du tabac en corde y que les regratiers de
Paris vendent en détail, un morceau de tabac long
environ d’un pied , gros fuivant l’efpèce du tabac , &
ficelé fortement dans toute fa longueur , préparé
ainfipour être râpé , & réduit en poudre.
Il y a encore Une autre forte de tabac en carotte ,
qui fe prépare en Hollande & en Angleterre , &
qui eft fait avec du tabac de Virginie , qui s’apporte
en feuillçs en Europe. Ces carottes ne^ font pain.
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