
leurs droits comme affranchis , 5c-du refpeft qu’ils
doivent à leurs anciens maîtres.
Le loixantiéme 8c dernier article , qu’on pourroit
regarder comme un huitième titre , eft de la defti-
nation des amendes & confîfcations , qui n’en ont
point de particulière, & qui n’a point été réglée
par aucun article des autres titres.
COEFFE. Léger habillement , ou coeffure de
tête , dont le fervent les hommes & les femmes.
Les hommes ont les coëjfes de. chapeau & les coè'ffes
de nuit y les femmes en ont de taffetas , de velours ,
de gaz e, &c.
» Les droits qui fe payent à la douane de Lyon
» pour les coè'ffes âl’ufage des femmes, font, lavoir ;
» Pour les coiffes de foie , 14 fols la livre pelant
» d’ancienne taxation, & 2 fols de nouvelle réapré^
» ciation.
» Et pour les coè’ffes avec or & argent, dont c’é-
y> toit autrefois la mode , pareille fomme pour l’un
» & l’autre droit, avec les nouveaux fols pour livre ».
C o e f f e . La coeffe d’une perruque eft un léger
réfeau de foie , dont les mailles font très-petites
& qui fert pour attacher & étager les treflès de
cheveux dont la perruque eft compofee. Voye£
P E R R U Q U E .
Coeffe. Drap bien coiffé. ( Terme de m a n u f
a c t u r e de l a i n a g e ). Il fe dit des draps dont les li-
Sères font bienraites & bien unies , d’une largeur
proportionnée à l’étoffe, & d’une couleur agréable
â la vue. Voyeq d r a p .
COEUR FLEURY. C’eft ainfî qu’on appelle une
efpèce de lin g e ouvré qui fe fait en Picardie. V o y .
L IN G E .,
COFFILA. C’eft un des poids dont on fè fert à
Mochapour pefer les marcHandifes. Dix c o f f l a font
un tuckea ; quarante tuckea fout un mann j dix
manns font un traffel; quinze traffels font un ba-
hars , qui pèfe 420 livres. V o y . la t a b l e d e s p o id s
& MESURES.
COFFRETIER. Celui qui fait ou vend des coffres.
On diftingue les coffretiers-malletie rs d’avec
les coffretiers-bahutiers. Les malletiers font & vendent
les coffres d’armées malles, valifes, fourreaux
.de piftolets., & autres femblables ouvrages , propres
aux gens de guerre, ou à ceux qui yont en campagne.
Les bahutiers font des coffres qui fervent
dans le ménage & à la ville.
Il eft défendu à tout coffretier-malletier de commencer
fon ouvrage avant cinq heures du matin ,
ou de finir plus tard que huit heures du foir , pour
que le voifinage ne foit point incommodé .du bruit
inféparable 'de ce métier,
COGMORIA. Moufleline trèsrfîne que les An-
glois apportent des rlndes Orientales ; elles opt feize
aunes de long fur fept-huit de large.
COHI. Grande mefure.de continence, dont l’on
fe fert dans le royaume de Siarn , pour mefurer les
grains, graines & légumes fecs. L e cohi. .çentient
4 0 feftes , & le fefte 40 fats ; enforte que faifant
l’évaluation du faç 4 3 liv, un peu plus, poids de
marc, 8c le refte à 100 catis, ou 11 5 livres du même
poids, le cohi doit pefer 5000 livres jufte. Voycç
l a TABLE DES PO ID S & M E SU R E S .
COIANG. Poids & tout enfemble mefùre de
Cambaye , dans les Indes Orientales. Cinq coiangs
font 4 lafts. Voy. la table des poids & mesures.
COIGNASSIER. Arbre qui produit les coins*
» Les coins confits payent en France les droits
» d’entree & de fortie fur le pied des confitures j
» favoir , pour ceux d’entrée, 7 liv. 10 fols du cenç
» pefant ; & pour ceux de fortie , feulement 5 liv. »,
Coin; Se dit encore du poinçon ou marque qui
fe met fur les vaiffelles & ouvrages d’or , dargent
& d etain, fqit pour faire reconnoître le lieu de
leur fabrique , foit pour défigner l’ouvrier qui les a
faits, foit afin qu’il apparoifïe que les droits de
contrôle & de marque , impofés en France fur cette
forte de marchandifè depuis le milieu du dix-feptiémp
fiécle , ont été payés.
L’empreinte des coins , Pu poinçons particuliers
des maîtres orfèvres de Paris, fe conferve au greffe
de la cour des monnoies $ & celle des çoins des
maîtres potiers d’étain , au greffe du châtelet , ou
dans le cabinet du procureur du roi.
Les fermiers des droits de la marque d’or & d’argent
& d’étain , font dépofïtaires des coins de cette
marque 9 dont néanmoins il eft dépofé une empreinte
, ou dans la cour des monnoies pour l’or &
l’argent, ou au châtelet pour l’étain.
Enfin les coins , ou poinçons du lieu de fabrique ,
font entre les mains , ou des maîtres 8c gardes dev'
l’orfèvrerie, pour ceux des orfèvres 5 ou dans celles
des gardes & jurés de la communauté des potiers
d’étain, s’il s’agit de cette marchandifè ; a la charge
, du dépôt des empreintes,. ou à la cour des moiv
j noies, ou au châtelet.
Coin. S’entend pareillement des marques que
doivent avoir les maîtres des communautés de certains
arts & métiers , pour diftinguer leurs ouvrages.
Tek font, entr’autres , les couteliers, les arque-
bufîers, les tablettiers-pgigniers , & quantité d’autres
qui font obligés par leurs ftatuts à avoir de
ces fortes de marques , dont l’empreinte doit être
fur une table de pfomb , dépofép dans la chambre
du.procureur du roi au châtelet.
Coin. Les marchandes beurrières des environs de
Paris , & les regrattières de cette ville, qui fè mêlent
du commerce des beurres en détail, appellent
coins de beurre, des morçeaux de beurre du poids
d’une livre , .ou demi-livre, qui font pointus.par les
deux bouts, en.forme de navette.
Quelques-uns de ces coins font ronds , & n’ont
aucune façon j d’autres font plats , 8c font ornés ,de
divers fleurons , qii’on leur fait avec des mo.ul.es
de bois.
.Coins , en terme de monnayage d’efpèçes de médailles
, de jettons , 8cc. font des moiç'-aux d’acier
bien .trempés, hauts de quatre ou cinq pouces , 'de
figure cariée .par le bas., 8c ronde par lé haut , fur
I lesquelles font gravées en creux avec des poinçons
& autres iriftrumens les différentes empreintes '&
figures que doivent avoir les monnoies, les médailles
, ou les jettons. Ils s’appellent aufli matrices
8c carrés.
Coins. Sont âuffi les poinçons d’acier , gravés'
en creux , ou en relief > dont les infpeCleurs & com-
mifïaires des manufacture* , & les vifiteurs des douanes
, fe fervent pour frapper & imprimer les plombs ,
que les uns mettent â certaines marchandifes, fuivant
les ordres du confeil, &que les autres appliquent finies
ballots & paquets qui doivent fortir du royaume.
Il eft dû à ces derniers un certain droit pour chaque
co in qu’ils frappent 3 les autres appliquent leurs
plombs g ratis.
Il y a aufli plufieurs manufacturiers , ouvriers •&
jurés des communautés qui fe fervent de coins pour
frapper & appliquer leurs plombs de fabrique.
COLCOTAR. Efpèce de vitriol rouge naturel,
que l’on nomme autrement c h a lc itis 9 ou chalcite.
COLERET ou CELERET. Filet de pêcheur ,
dont on fe fert fur les côtes de Normandie.
COLETTES. Sortes de toiles qu’on tire de Hollande
& de Hambourg ; elles font propres, pour les
ifles Canaries , où les Anglois en portent beaucoup.
COLIFICHET. Se dit de tous les jouets d’en-
fans, d’étoffe , ’ de plomb , ou de carte , que font
& vendent les marchands qui s’appellent bimblo-
tiers 9 dont il y en a plufieurs qui ont des boutiques
au palais à Paris , 8c quantité d’autres qui fréquentent
les foires de S. Germain & de S. Laurent de la
même ville, ou qui étalent leurs boutiques portatives
dans les foires de campagne.
COLIS. Terme de nég o c e , particu lièrem en t en
ufage â Lyon. Il fignifie une balle , b a llo t , ou
caiffe. Ainfî quand un marchand Lyonnois écrit ; ;
Je vous envoie fix colis , cela doit s’entendre qu’il
envoie fix balles , fix ballots, ou fix caiffes de mar-
chandifes. L’on prétend que les Lyonnois, ont emprunté
ce mot . des Italiens.
COLLE. Matière tenace & gluante, qui fert à
joindre & à attacher diverfes chofes enfemble , &
q u i, lorfqu’elle eft féchée , fernble n’en faire plus
qu un même corps.
Les colles les -plus ordinaires dont fe fervent les
artifans dans leurs divers ouvrages , font la colle
de farine , lacollé de.gants , la colle-forte , la colle
;de poiffon , la colle de parchemin , la colle de m iel,
& quelques autres.
Colle de farine. La farine la meilleure pour
faire cette c o lle , eft la farine de feigle. Les ouvriers
qui s’en fervent, font les tiflerans , pour encoller
les trames de leurs toiles ; les cartonniers-colleurs
de feuilles , pour faire leurs cartons j .les felliers,
pour nerver leurs ouvrages ÿ les relieurs de livres , pou r coller les couvertures de leurs livres ; les
cordonniers, les vitrierL, lés imagers, & quantité
d’autres.
C olle de gants. C’eft la colle qui fe fait avec
des rogneures de gants. Elle eft en ufage chez les
imprimeurs, ou peintres en détrempe , aufli-bien
que chez les doreurs , qui , au défaut de celle-ci ,
fe fervent de c o l l e de parchemin , de velin , ou
d’une autre faite avec de la gomme d’Arabie, difî-
foute dans de l’eau bouillante. V o y e ç rasure de
PARCHEMIN j GOMME ARABIQUE , & RO'GNEURE
DE gants.
Colle- forte. La colle qu’on appelle colle-
forte , eft ainfî nommée , parce qu’elle unit & joint
plus fortement qu’aucune autre. Il feroit difficile
de marquer en détail tous les ouvriers qui fe fervent
de colle - forte. Les menuifiers , ébéniftes , gaî-
niers & autres femblables, font ceux qui en ufent
davantage , aufli-bien que les chapeliers , relieurs
de livres & plufieurs autres $ ce qui produit le négoce
confidérable , & la grande confommation qui
fe fait de cette càlle.
1 Les meilleures colles - fortes qui viennent en
France , font apportées d’Angleterre & de Flandre*
| Celles d’Angleterre font les plus eftimées.
La colle. d’Angleterre eft par feuilles quarrées »
d’un verd tirant fur le noir : mais comme elle eft
tranfparente, elle paroît rouge. -, quand on la regarde
a travers.'
La colle de Flandre eft par petites feuilles ,
minces & longues, de la largeur de trois doigts,
d’une couleur jaunâtre. Cette dernière eft ordinairement
employée dans les manufactures de
! lamages.
Il y a quelques endroits de France;, fur-tout dans
les villes & lieux où il y a des tanneries ., dans
lefquels font établies des fabriques de colle-forte ,
dont quelques - unes réuflîfTent allez bien. De ce
nombre font celles de Chaud es-aigues en Auvergne.
On en avoit aufli établi une dans un des faux bourgs
de Paris, qui n’a pas réulfi, moins par le défaut
des ouvriers, que parce que celui qui l’avoit en-
treprife ne l’a pu foutenir , faute de- fonds afTez
çonfidérables.
La colle-forte fe fait de la peau de toutes fones
d’animaux à quatre pieds , comme boeuf« , vaches,
veaux , moutons, &c. Plus les bêtes font vieilles ,
plus la colle qu’p n . fait de leur peau eft excellente.
On n’emploie néanmoins que rarement des peaux
entières , qui peuvent être mifes à de meilleurs
ufag.es ; mais l’on fe fert de leurs rognures , autrement
appellées Grillons. ; quelquefois même la
colle-forte ne fe fait qu’avec les pieds & les nerfs
des boeufs. :
Aufli comme la colle faite de peaux vaut mieux
que celle des rognures, celle- des rognures vaut
mieux que celle des. nerfs & des pieds , & c’eft fans
doute ce qui fidc toute la différence des colles d’Angleterre
& de Flandre , d’avec celles qui fe font
jufqu’ici fabriquées en France 5 les tanneurs An-
glois & Flamands , qui font eux-mêmes leurs colles >
n’épargnant pas les rognures , qu’ils n’achetant
point ; an lieu que nos facturiers de colles v qui qe
font point tanneurs , ou n’emploient point , p at