
. ACCEPTER UNE LETTRE DE CHANGE.
C’eft la foufcrire, s’engager au paiement de la Tomme
y portée , dans le tems marqué , ce qui s’appelle
accepter pour éviter à protejl.
Il faut bien prendre garde a ne point accepter des
lettres que l’on n’ait provifion en main , ou qu on
ne feroit certain qu’elle fera remife dans le tems ;
car quand une fois on a accepté une lettre, on en
devient le principal débiteur , il la faut abfolument
acquitter à Ton échéance ; autrement on en feroit
pourfuivi à la requête de celui qui en eft le porteur,
après le proteft qu’il en auroit fait faire faute de
paiement : art. n du titre 5 de Vordonnance du
'mois de mars 1673.
IL eft d’ufage de biffer les lettres de change
chez ceux fur qui elles font tirées pour les accepter
, Toit lorfqu’ils ne fe rencontrent pas chez
eux , foit parce qu’ils le requièrent ainfi, pour avoir
le tems de voir leurs lettres d’avis , pour fe déterminer
fur ce qu’ils ont à faire, ou pour en prendre
des notes, Çet ufage quoiqu’établi parmi les marchands
& négocians, ne biffe pas d’être très-dangereux
, particulièrement lorfque les lettres reftent
trop long-tems chez les perfonnes qui les doivent
accepter \ il en eft même fouvent arrivé des inçonvé-
niens de eonféquence.
Quand une lettre de change eft lignée au dos
pour acquit, & qu’elle n’eft, pas encore acceptée ,
comme il peut arriver quelquefois, il ne 1a faut point
laifïèr, pour quelque raifon que ce fo it, chez celui
qui la doit accepter } parce que s’il n’étdit pas de
bonne foi, il pourroit en méfufer 3 ainfi il faut faire
en forte qu’elle foit acceptée fur le champ, c’eft-
à-dire, dans Je moment qu elle eft préfentée à celui
'fur qui elle eft tirée*
Si çefui chez qui une lettre de change a été
Jaiffée pour accepter, 1a vouloir retenir fous quelque
prétexte que ce fut 5 la difficulté qu’il feroit de
la rendre vaudroit acceptation , & il ièroit obligé
d’en payer le contenu } ce qui a été jugé par fentence
confirmée par arrêt , rapporté par du Puys de la
Serra dans fon Traité des Lettres de Change chapitre
10, On a dit à l’article précédent que ce Traité
fe trouve a 1a fin des dernières éditions de Paris du
Parfait Négociant,
Il eft à propos de faire obferver à ceux qui veulent
fe mêler du commerce des lettres de change, que
celles qui font tirées des places où le vieux ftyle eft
en ufage , comme à Stokolm, fur d’autres places
où l’on fuit le nouveau ftyle comme a Paris, la date
différé ordinairement de dix jours, e’eftrà-dire , que fi
la lettre eft datée en Suède le 11 mars, ce fera le z 1
mars a Paris} il en eft d.emême de toutes les autres dates.
Il faut remarquer que cette obfervation n’eft pas
également fôre pour tous les lieux où l’ancien ftyle
eft en ufage. En Suède , par exemple , la différence
eft toujours de dix jours, ce qui a changé en
Ruffie depuis 1700 , où elle a commencé d’être
de onze jours ? çaufe que çetçe anqçe n’a pas été
bjnêxtile.
ACCEPTEUR.: (, Celui qui accepte une lettre dé
change. ) Le terme d’acceptant eft plus en ufage.
La coutume d’Amfterdam eft , que tous ceux qui
acceptent des lettres de change fe rendent débiteurs
par le moyen de leur acceptation ; & quoique
les tireurs vinflent à devenir infolvables avant le
jour de l’échéance , les accepteur ne peuvent pas
avoir recours contre les endoffeurs des lettres.
Ordonnances dlAmjlerdam citées par Samuel
Ricard dans fo n Traité général du Commerce »
au tirre des acceptations*
* ACCISE. Droit qui fe paye à Amfterdam &
dans tous les états des Pjrovinces-Unies fur diverfes
fortes de marchandifes & denrées , comme font le
froment & autres grains, la bierre , les tourbes ,
•les charbons de terre, &c.
Les droits Saccife du froment fe paient à Amfterdam
a raifon de trente fols le laft , foit que les
grains foient chers, foit qu’ils foient à bon marché,
outre les droits d’entrée qui font de dix florins, &
non compris ce que les boulangers & les bourgeois
paient pour le mefurage , le courtage , & le port à
leurs maifons.
Malgré ces droits, 1a Hollande qui ne recueille
prefque point de grains, n’a jamais eu de difette &
n’a même nulle crainte de manquer de pain , quoiqu’elle
foit couverte de tant de villes & de gros bourgs.
Pourquoi? c’eft que le commerce des grains y eft
abfolument libre, fans gêne , ni reftri&ions, & fur-
tout e’èft que les administrateurs publics ne fe mêlent
jamais d’aucun approvifîonnementc’eft que les ma-
giftrats n’ufent en aucun cas d’aucune injonction ni
prohibition envers les négocians. Auffi bien loin de
1 manquer jamais d’une denrée qui ne naît pas chez
eux , ils en fourniftent très-fouvent aux nations agri.-»
coles , que les réglements , les prohibitions , les per*,
millions réduifènt à manquer du néceflàire.
ACCOLER. Signifie faire un certain trait de
plume en marge d’un livre , d’un compte , d’un
mémoire , d’un inventaire , qui marque que plufieurs
articles font çojnpris dans une même fupputation an
dans une feule fomme , laquelle eft tirée à la marge
du côté oufont les chifres dont qn doit faire l’addition
à la fin de la page.
E x e m p l e .
Dettes aCtives tant bonnes que douteufes , d moi
dues par les ci-après.
Bonnes•
Par Jacques. . ■ • 3 °°» t Par Pierre. , 500,
Douteufes.
Par Jean. . .£00.
Par Nicolas. | . • 5 oo. J
T otal. . . 1400.
ACC-ORD. ( Accommodement•) Contrat que faiç
ïm négociant avec fes créanciers. Voyc{ contrat
d’accord & d’atermoyement.
ACHALANDER. Attirer les marchands > accre-
ffiter , mettre une.boutique , un magafin en reputation,
y faire venir les chalands.
Achalandé, Achalandee.(Ôw a des chalands.)
Il fe dit également du marchand & de la boutique.
,Un marchand achalandé, celui qui fait un grand
débit Une boutique achalandée , celle ou il vient
quantité de marchands pour acheter des roarchandiles.
ï ACHAT. Contrat ou traité , foit verbal, loit par
ïc rit, par lequel on convient du prix d’une choie
que l’on, paye comptant , ou qu’on prend a crédit.
Faire achat de marchandife , c eft acheter des, marchandifes
, en-faire emplette. O n dit aller aux achats,
envoyer aux achats > il a fait un bon . achat , un
mauvais achat. Il eft plus avantageux à un marchand
de faire fes achats lui-même que de les faire par
autrui : ce n’eft pas le tout d?être habile a 1 achat,
U le faut être auffi à la vente.
On appelle livre S achat, un livre particulier dont
les marchands fe fervent pour écrire journellement
toutes les marchandifes qu’ils achètent. Voyc{ livres.
M. Savary dans fon Parfait' Négociant, donne
d’excellentes maximes polir fe bien conduire dans ;
Xachat des marchandifes. Voye\ chap* 6 du liv . 4
de la. première partie 9 & chap. 5 du liv • premier
de la fécondé.
ACHETER DES MARCHANDISES. G’eft en
faire l’achat pour un prix dont on convient, moyennant
quoi on s’en rend le propriétaire. Il ne fuffit
pas de bien acheter , il faut bien vendre , & bien
payer. Il y a différentes manières S acheter qui vont
être expliquées.
Acheter comptant. C’eft payer fur le champ en
monnoie réelleles marchandifes qu’on vient acheter.
Acheter au comptant, (pourcomptant.) C’eft
une manière de parler de négociants , qui femble
lignifier qu’on devroit payer comptant ; cependant
elle peut avoir une autre lignification, d’autant que
quand on acheté de cette façon, on a quelquefois
jufques à trois mois de terme pour payer.
Acheter a crédit ou à terme , c’eft-à-dire,
acheter à condition de payer dans un certain temps
dont on convient.
A cheter partie comptant, & partie à tems, ou
a crédit. C’eft payer une partie fur le champ , &
prendre du temps pour l’autre.
A cheter à crédit pour un temps, à charge d’ef-
compte , ou de difeompte, ou à tant pour cent par
mois pour le prompt paiement. C’eft une convention
par laquelle le vendeur s’oblige de faire une
diminution ou rabais fur le paiement des marchandifes
qu’il a vendues , fuppofé que l’acheteur veuille
les lui payer avant le tems, & cela à proportion de
cè qui en reftera a expirer à compter du jour du
paiement.
A cheter, a propit. C’eft acheter fuivant le
livre jourtlal d’achat du vendeur, à tant pour cent
de bénéfice.
A cheter pour payer d’une foire à l’autre , ou
pour payer de foire en foire. C’eft proprement
acheter à crédit pour un temps.
A cheter pour fon compte. C’eft acheter pour
foi-même.
A cheter pour commiffion. C’eft acheter pour
le compte d’autrui-, moyennant un droit que l’on
appelle de commiffion.
A cheter partie comptant, partie en lettres de
change, & partie à terme ou à crédit. C’eft payer
en argent comptant une partie , une autre en lettres
j de change, & s’obliger a payer l’autre partie dans
un certain temps dont on convient.
A cheter partie comptant, partie en promefïes,
& partie en troc. C’eft payer une partie en monnoie
réelle & fur le champ, une autre en promeffes ou
billets payables dans des temps, & donner pour
l’autre partie des marchandifes dont on convient de
prix 5 ce qui s’appelle marchandife en 'troc.
La manière la plus avantageufe d3acheter t
eft celle qui fe fait à crédit pour un temps a charge
d’efeompte , :.ou de difeompte.
ACHETEUR. Marchand qui acheté des marchandifes
pour faire fon commerce, pour les revendre
en gros ou en détail, en magafin, en boutique, en
foire , &c. Voye{ assortiment , assortir , &
ASSORTI.
ACHEVEMENT. ( Terme de teinture ). Il fe dit
particulièrement des étoffes teintes en noir qui font
commencées par les teinturiers du grand teint , &
achevées par ceux du petit teint. On fait' des def-
bouillis pour bien juger du bon achèvement des
noirs* . / ,. . ■ :
ACHIA. Sorte de canne qui croît dans les Indes
orientales , que l’on, confit en verd dans le pays
avec de fort vinaigre, du poivre, quelques epiceries
& autres ingrédiens.
Cette confiture vient en Europe dans des efpèces
d’urnes de terre d’environ un pied de hauteur, 8c
autant de largeur, dont l’embouchure fe refferre
& eft affez étroite.
Les morceaux de canne ont un pouce & demi
de diamètre, & un peu plus de deux pouces de
long , de la confiftance à peu près des cornichons
qu’on confit en France} étant auffi fermes , & fe-
coupant auffi nettement. Leur couleur eft d un jaune
pâle, & au lieu de pulpe, ce n’eft qu’un compofe
de fibres affez Hfeés, comme celui qu’on trouve,
au dedans de nos cannes ordinaires quand on en a. ®
enlevé la pelure.
Les HollandÔis apportent beaucoup. de cette
confiture, que la froideur de leur climat leur faie
trouver excellente. Ils en mangent ordinairement à
la fin du repas, la croyant très-propre a reveilier
l’appétit & à fortifier l’eftomach, a caufe du fort'
vinaigre , du citron, du poivre & des épiceries ,,
dont eft compofée la faumure où il faut que l achia^
trempe toujours pour le confeiver, qui lui donné