
des charnières, & autres ouvrages de ferrurerie de I
gros volume.
« Toutes fortes de clous de f e r , & de clouteries
paient en France,.les droits d’entrée à raifon de
»11 fols du cencpqfant ; & ceux de fortie, furie
» pied de 8 fols, fuivant le tarif de 1.664 ».
« Les droits de la douane de L y o n , pour la
» clouterie, font de 2 fols par quintal d’ancienne
» taxation, & 6 fols de nouvelle réappréciation, avec
» les fols pour livre ».
Clous a trois têtes, ou clous a cordonnier.
Ce font des clous de deux ou trois pouces de long,
dont les cordonniers & favetiers fe fervent pour monter
les talons des fouliers. La tête de ce clou, qui
eft platte par-deifus, & de quatre ou cinq lignes
d’épaiffeur, eft partagée en trois dans fa hauteur ,
par deux efpèces de rainures, ce qui forme ces
trois têtes. Ces entailles circulaires font faites, afin
que la pince ou les tenailles allongées , les mordent
plus fortement, pour retirer le clou, quand le talon
eft chevillé. Ces artifans ont encore d’autres
clous à brocher : ils n’ont qu’un pouce de long, &
une tête très-platte; c’ell avec quoi ils montent le
foulier fur la forme, quand l’empeigne & le quartier
font coufiis, ce qu’ils appellent brocher un loulier.
Ce font les marchands de Crefpin qui vendent les uns
& les autres.
Clous a sellier. Ce font desrclous à-peu-près
femblables à ceux des cordonniers, hors qu’ils font
ordinairement plus petits. Ils fervent à ces ouvriers
à monter & établir leurs cuirs fur les bois des car-
roffes, chaifes, berlines, & autres tels ouvrages
de leur métier, avant que deles arrêter avec la bro-
quette , ou de les clouer avec les clous dorés.
« Les clous à cordonnier b à fellier9 paient en
» France les droits d’entrée & de fortie , fur le pied
» de mercerie ; feavoir, 1 o liv. à l’entrée, confor-
» mément à l’arrêt du confeil du 3 juillet 16512 , &
» 3 liv. à la fortie , du cent pelant, à moins qu’ils
» ne foient deftinés & déclarés pour être envoyés à
» l’étranger, auquel cas les droits de fortie ont
» été modérés à 2 liv. par-le même arrêt, le tout
» avec les fols pour livre ».
Clous de chauderonnier. Ce font de petites
lames de cuivre , coupées en lozange, que les çhau-
deronniers tournent en fer d’aiguillettes, & à laquelle
ils font une efpèce de tête, dans ce qu’ils appellent
une cloutiere. Ils fe fervent de ces clous de cuivre.
pour clouer tous les ouvrages de même métal qu’ils
font, & leur rivure eft 11 jufee, que jamais l’eau
dont on remplit les vafes & vaifleaux qui en font
cloués , n’y peut trouver le moindre pafïage pour
s’écouler. Voyez cloutière.
CLOUTIER. Celui qui fait & vend dés clous.
Les cloutiers font une des communautés des arts
& métiers de la ville* & fauxbourgs de Paris. Ils fe
nomment dans leurs ftàtuts, & dans les lettres-
patentes des rois qui les confirment, maîtres clou-
tiers , lormiers 9 EJÏameurs, & marchands ferronniers.
c o
CO ou COS. Herbe qui croît dans la province de
Fokin, à la Chine , dont on fait une toile appellée
copou y qui eft fort eftimée dans le pays.
CO AGIS ( Terme en ufage dans le Le va n t,
parmi les négocions. ) Il fignifie commijjionnaire.
Il y a des François , Hollandois, Anglois & Italiens,
qui font établis dans les échelles du Levant en qualité
de coagis, ou commijjionnaires : ils font
commerce par commiffion , Chacun pour le compte
des marchands & négocians de leur nation.
CO AILLE, ou QUOAILLE. La laine la plus
groflière qui fe lève de deffus la brebis. Comme c’eft
ordinairement la laine de la queue qui eft la plus
mauvaife , & qu’autrefois au lieu de queue, on difoit
quoue, quelques-uns croyent qu’on a d’abord d it,
quouaille , puis quoaille àoni on a fait coaille.
COBALT, ou COBOLT. Minéral ,• qui eft
une forte de cadmie naturelle , de laquelle on tire
le bifmuth, l’arfenic & cette efpèce d azur que les.
peintres emploient avec du blanc de plomb , pour
peindre en bleu, 6c qui fert à donner à l’empois, la
couleur bleue qui fui eft néceflàire. Ce minéral
tient ordinairement quelque peu d’argent. Il y en a
plufieurs mines en Allemagne, particulièrement en
Saxe5 on en trouve auflî en Àlface, & dans le
Dauphiné.
COBIT. Mefure pour les longueurs , dont on fè
fert en plufieurs endroits des Indes orientales. Le.
cobit n’eft pas par-tout égal, & il varie à proportion
comme l’aune, dont on fe fert au même ufage
en plufieurs lieux de l’Europe.
Le cobit de fu ra te , ville du plus grand commerce
dans les états du mogol, duquel le fieur Tavernier
a donné la longueur & la divifion dans fes ôbforvà-
tions fur le commerce des Indes , eft de deux pieds-
de-roi, & feize lignes. Il fe divife en vingt-quatre
tafots0 chaque tafot d’un peu plus d’un pouce. C’eft
à cettemefure que s’achettent & fe vendent toutes les
toiles de coton, les taffetas , les cotonis & autres
étoffes femblables, que les vaiffeaux d’Europe apportent
des Indes en fi grande quantité.
CO-BOURGEOIS. ( Terme de commerce de
marine. ) Celui à qui un vaiffeau appartient en
commun, avec un ou plufieurs propriétaires, & qtii
en eft bourgeois avec eux.
COBRE. Sorte de mefure étendue, dont on fe
fort à la Chine, particulièrement du côté de Canton ,
pour mefurer les étoffes, les toiles, & autres femblables
aaarchandifes, ainfi qùe nous faifons" de l’aune
en France. Les dix cobreS font trois aunes de
Paris.
On fe fert auffi du cobre dans divers endroits dés
, Indes orientales, particulièrement fur là côte de Coromandel,
mais il eft plus grand que celui de la
Chine , & revient à dix - fept pouces & demi de
France. Les Anglois de Madras fe fervent de -ce
dernier pour mefurer leurs étoffes & leurs toiles.
I Voye? LES TABLES.
COBRISSO. Nom que l’on donne à la mine !
d'argent, dans le Chily & au Pérou, lorfqu’eile
tient du cuivre , & que par cette raifon elle eft
teinte d’une couleur verte ; cette forte de mine eft
difficile à traiter, c’eft-à-dire, à en tirer l’argent, à ,
caufe du cuivre dont elle eft mêlée.
COCA. P la n te du Pérou, dont les fruits , quand
ils fo>nt fecs , y fervent de petite monnoie, de même
que le cacao dans le Mexique.
La plante qui produit Je co ca , ne s’élève guères
que de trois & quatre pieds : fes feuilles font molles,
d’un verd pâle , un peu plus grandes que celles du
myrte : fpn fruit vient en grappe, dont les grains
rougiflent eu muriflant, & deviennent parfaitement
noirs , quand ils ont toute leur maturité. C’eft en
cet état qu’on les cueille, les laiflant entièrement
fécher avant que de les mettre dans le commerce.
C’eft avec cette monnoie que les Indiens montagnards
font leur plus grand trafic, s’en forvant pour acheter
ou échanger des habits, des beftiaux , & autres femblables
marchandifos.
COCAIGNES. C’eft ainfi qu’on appelle les boules
, ou p a in s de p a ft e l, avant qu’on l’ait pilé &
réduit en poudre : on les nomme auffi cocs.
La culture de la coçaigne, ou p a j l e l , avoir
autrefois établi un fi grand commerce dans le Languedoc
, & cette belle province déjà fi fertile & fi
riche d’elle-même, ayoit tellement vu augmenter fes
richeffosr & l’abondance de toutes choies, par le
grand négoce qui s’en faifoit , qu’on l’appelloit
vulgairement le p a y s de Coçaigne , par une efpèce
de reçonnoifïance des avantages que lui avoit attiré
une drogue fi utile : ce qui depuis eft pafle en proverbe,
& l’on dit ordinairement: c eft u n v ra i pays
de Coçaigne , pour faire entendre qu’on eft dans un
lieu o u i’on a de tout en abondance.
COCCUS. C’eft le nom que la plupart des bota-
-niftes donnent à Yarbriffeau qui porte la graine d’é-
çarlatte. Voyer cochenille.
COCHENILLE. Drpgue qui fert .à teindre en
rouge, & qu’on emploie fur-tout dans les cramoifis,
& les écarlates.
La cochenille arrive ordinairement à Cadix , en
Efpagne, fur les gallions , qui y apportent les tré-
fors du Mexique & du Pérou ; & de-là, elle eft
tranfportée en Hollande, en Angleterre & à Mar-
feille, d’où les marchands épiciers & droguiftes de
France la tirent. Voyez r o u g e .
« A l’égard des droits qui fe paient pour cette
» drogue a la douane de Lyon , ils font réglés à
» raifon de 10 liv. d’ancienne taxation, & 27 liv.
» 1 0 fols de nouvelle réappréciation, le tout avec
» les -nouveaux fols pour livre ».
COCHON. Animal domeftique, dont on tire
quelqu’utilité pour le commerce & les manufactures.
Voyez p o r c .
« Les cochons de lait paient en France les droits
» de fortie à raifon de 2 fols la pièce, conformé-
» ment au ta rif de 1664 , & les fols pour livre ».
On appelle langayeurs de cochons , certains
officiers , commis pour faire la vifice des animaux de
cette efpèce, qui fe vendent dans les marchés, oq.
qui fe tuent par les charcutiers de la ville & faux-
bourgs de Paris. Le nom de langayeurs leur vient
de ce qu’ils- vifitent les porcs , truies & cachons, fous
la langue , où à de certaines marques on peut con-
noître s’ils ne font point attaques de ladrerie; le
commerce de ceux qui ne font pas fains , étant très-
expreffément défendu par les ordonnances & les fta-
cuts des charcutiers.
COCKIEN. Efpèce de monnoie de compte, dont
on fo fo r t au japon, à-peu-près comme de lapiftolc
en p lu f ie u r s lieux de l’Europe. Voyez l a t a b l e
DES MONNOIJES. COCO. Efpèce de palmier, qui eft très-commua
dans l’une & l ’autre Inde, & qui eft d’une grande
utilité pour la vie & le commerce.
« Le tarif général de France de l’année 1664,
» diftingue diverfes fortes de cochenilles , qui
» paient les droits d’entrée dans le royaume lur
» différens pieds, fuivant leur degré de bonté.
» La cochenille mejtèque , a laquelle le tarif
1? joint la demi-meftèque &la tefclùale, paye 40 liv.
» le cent pefant.
» La cochenille cam p e fch ia n e , ou c am p z tia n e ,
>> 20 liv.
» Et la cochenille fy ly e fir e commune , comme la
» moindre de toutes, feulement iq liv. pareillement
■» du cent pefant*
COCON, qu’on nomme auffi COUCON. Coque
de ver à fo ie , que ce précieux infeéte fe file lui-
même , où il demeure enfermé 15 ou 20 jours, fur
la fin defquels il fe transforme en une efpèce de fève,
& d’où il fort en papillon, pour répandre fa graine.
« Les cocons ou coucous de fo ie , nom fous
» lequel ils font employés dans le tarif de Lyon de
» 1632 , paient les droits à la douane de cette
» ville , à raifon de 2 3 fols 6 den. la balle, pour
» l’ancienne taxation, & 12 fols 6 den. pour la non*
» velle réappréciation, avec les fols pour livre ».
COCOS, ou COCO. Arbre qui produit les noix
de cocos, dont les tabletiers, tourneurs & fculp-
teurs font tant d’agréables ouvrages.
Les Dieppois qui travaillent fi bien l’yvoire ,
font auffi de très-jpiis ouvrages de cocos, qu’ils en-
voyenc en divers lieux du royaume, mais particulièrement
aux marchands merciers de Paris , dont
quelques-uns font un allez gros débit.
Cocos. Mefure. Le fruit du cocos féché & vuidt
de fa mo'éle , fort à Siam de mefure pour les liquides
& pour les grains. Comme ces fruits ne font
pas de la même continence, & que les uns font plus
larges & les autres moins, on en mefure la capacité
avec des cauris ; ces petites coquilles des Maldives,
qui fervent de menue monnoie en plufieurs états
des Indes. Il y a tel cocos qui contient mille cauris,
& d’autres feulement cinq cent, & même beaucoup
moins ; ce qui fait une diminution ou une augmea -
ration de mefure, à- peu-près comme la chopine
& la pinte , ou le litroa & demi-litron, en France..
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