
point une communauté particulière, mais font du
corps des marchands merciers , & ne font appellés
bouquetiers, que parce qu’ils font principalement
le commerce des bouquets ou des fleurs artificielles
dont on les compofè. Le négoce des fleurs artifi-^
cielles eft considérable , non-feulement par les grands
envois dans les pays étrangers, mais encore p arla
confommation qui s’en fait en France, & particulièrement
à Paris , foit pour l’ornement des autels ,
foit pour la parure des femmes , qui emploient les
plus belles, ou dans les bouquets qu’elles mettent
devant elles , ou dans leur coeffiire , ou même dans
leur habillement, fur - tput fur leurs palatines &
fichus.
Bouquetier. Les maîtres plumaffiers de Paris
fe qualifient aufli dans leurs ftatuts, marchands maîtres
plumaffiers, panacher s , bouquetiers & enjoliveurs
; parce que par le fixiéme article de ces
mêmes ftatuts, il leur eft permis , privativement à
tous autres marchands, ou ouvriers , de faire toutes
fortes de bouquets de plumes peintes , ou naturelles
, même enrichies & enjolivées d’or & d’argent
, poux les autels des églifes & les buffets des
maifons.
BOUQUETIÈRE. Celle qui fait des bouquets.
On appelle ainfî à Paris cès femmes établies dans
les halles & marchés de la ville , ou aux portes des
principales églifes , qui agencent , font & vendent
des bouquets de fleurs naturelles pour la parure
des dames.
Ces bouquetières étoient du nombre des petites
communautés de Paris, q u i, fans être érigées en
corps de jurande , & fans avoir de jurés , ni de ftatuts
, ne laifloient pas ctobferver des efpèces de
réglemens fous l’autorité & jurifdiction du prévôt de
Paris , ou de fon lieutenant-général de police.
On ne' met pas néanmoins de ce nombre les
bouquetières ambulantes , qui offrent aux pafians
quelques fleurs , bien différentes de celles qui font un
commerce réglé de leurs fleurs & de leurs bouquets,
où elles trouvent un gain confidérable.
BAURA. Sorte d’étoffe foie & laine. Voye{ moh-
c a h ia r d .
BOURACAN ou BARRACAN. Etoffe non croi-
jfee , qui eft une efpèce de camelot d’un grain beaucoup
plus gros que l’ordinaire. On s’en fert à faire
des manteaux , des furtouts & autres femblables
vêtemens , pour fo garantir de la pluie.
Les bouracans fe tifîènt & fe travaillent for un
métier a deux branches, avec la navette, de même
que les camelots & les toiles. Le fil de la trème en
eft fimple , retors & fin filé ; & celui de la chaîne
en eft double , ou triple , c’eft-à-dire que chaque
brin de chaîne eft compofé'de deux ou trois fils
bien tors enfemble. La matière la plus ordinaire ,
dont on fe- fert pour les fabriques , eft la laine ;
quelquefois on y fait entrer du chanvre.
Il y -a des bouracans dont la laine e f t teinte,
avant que d’être travaillée fur le métier ; ce font
ceux-là que l’on nomme bouracans teints en laine.
Il y en a d’autres qui fe. fabriquent en blanc , & que
l’on teint enfuite en rouge , noir , bleu, brun , &c.
Ces derniers font appellés bouracans teints en piece}
parce qu’ils n’ont été teints, qu’après que les pièces
ont été levées de défias le métier.
Les bouracans ne fe foulent point ; on les fait
feulement bouillir deux ou trois fois dans 1 eau
claire, au fortir du métier, pour empêcher qu’ils
ne godent ou ne gripent ; ce qui s’appelle , les
faire paffer par le bouillon : enfuite on les met fous
la calandre , pour les bien unir ; puis on en forme
des manières de rouleaux applatis , que l’on emprunte
par les deux bouts , avec de la menue ficelle.
Ce font ces rouleaux, que^d’ou nomme pièces
de bouracans•
Les bonnes qualités du bouracan font,, d’être
bien u n i, d’un grain rond , & fi ferré , quë 1 eau
ne fafle que couler deflus , fans pouvoir paffer a
travers.
Les villes où il fe- fabrique le plus de bouracans
, font Valenciennes, Lifte , Abbeville, Amiens
& Rouen.
Ceux de Valenciennes font les plus eftimés : ils
font compofés tout de laine, tant enchaîne, qu’en
tréme. Leur largeur ordinaire eft de deux tiers
d’aune-; & la pièce a vingt-trois aunes de longueur,
'mefure de Paris.
Ceux de Lifte font aufli fabriqués tout de la ine,
& ont' la même longueur & largeur que ceux de
Valenciennes ; mais ils leur font inférieurs en
qualité.
Ceux d’Abbeville font à peu près femblables à
ceux de Valenciennes , foit pour la matière dont
' ils font compofés , foit pour leur largeur & longueur;
aufli les appelle-t-on ordinairement , bouracans
façon de Valenciennes, quoiqu’ils ne foient
ni fi fins , ni fi bons.
Ceux qui fe fabriquent à Amiens , font pareillement
tout de laine & font de deux largeurs &
longeurs.
Les premiers , qui font appellés étroits-, n’ont
que demi-aune dç large & vingt-une aunes de longueur.
Ceux-là ont du rapport à des gros camelots
, ce qui les fait nommer quelquefois camelots
fils retors ou camelots à gros grains.
Les féconds , qui font nommés larges , ont
trois quarts de largeur, & la pièce vingt -trois aunes
de long. La plupart des baracans d’Amiens fe font
en blanc, & font enfuite teints én diverfes couleurs.
Ceux de demi-aune fe dégorgent ordinairement dans
l’eau avec les pieds, avaint que de les faire paficr
p a rle bouillon & p a rla teinture.
Les bouracans de la manufacture de Rouen font
les moindres de tous. Il s’en fait de deux fortes 3
les uns tout de lame, tant en chaîne qu en treme
& les autres dont la chaîne eft def chanvre & la
tréme de laine ; la largeur des uns & des autres eft
3e fieux tiers 5 & la longueur des pièces, de vingt-1
trois aunes. , / , c
L'article 19 du réglement général des manufactures
, du mois d’août 1669 , & l’arrêt dn confeil du |
19 Février 1671, ont réglé les longueurs & largeurs
des bouracans. Quoiqu’il paroifle par ces réglemens
que les longueurs des pièces de bouracans.
n’ayent été fixées qu à vingt-une & vingt-trois aunes,;
néanmoins les ouvriers font dans 1 ufage • d en fabriquer
depuis vingt-une aunes , jafqua quarante-
Bouracans t eints en lain e. Ce font les bouracans
dont la laine eft teinte avant de la travailler
fur le métier. I _ r
Bouracans t e in t s en p i è c e . . Ce lont^ ceux
qu’on ne met à la teinture qu’au fortir du métier.
R ouleau d e bouracan. G’eft une piece de
bouracan qui a tous fes apprêts , & qui eft roulée &
empointéë. _
fe s droits d'entrée qui f e payent en France
pour les bouracans , fo n t différens fu iv a n t le s
lieux d’où ils viennent & ceux qui les fo n t
Les bouracans, fabrique de Hollande, payent
< liv. la pièce de 22 aunes , £> ne peuvent en-
trer que par Calais & Saint-Valéry , fuivant
les arrêts des 8 novembre 1687 & 5 ju ille t
1692. . .
Les autres bouracans étrangers , la puce ae 22
aunes , payent 30 pour cent de leur valeur, &
doivent entrer par les ports ci-de [jus. ’
Les bouracans de fabrique Françoije , feulement
3 liv» la pièce , auJJi de 22 aunes , en rapportant
certificat en bonne & due fo rm e, du lieu
où ils auront été fabriqués. Cette derniere fixation
ceux que l’ordonnance met parmi les mort-bois.
Son charbon eft extrêmement ieger. &.fec , cette
dernière qualité le fait préférer dans la fabrique
de la poudre, a celui de chenevote qui eft plus léger,
mais plus humide.
Il avoit été défendu par l’ordonnance de 1669 ,
fur le fait des eaux & forêts,.. article X I I I , du titre
le la police des bois , de faire aucune délivrance
'e bois verd ou fec 2iux poudriers &' falpétriers ,
ibus prétexte d’en faire du charbon propre a la
fabrique de la poudre a canon. ^
Cette défenfe avoit depuis été levée par arrêt
du 11 janvier 1689, & fa majefté âvoit accordé
permifliori au commiffaire général des poudres & a
fes commis feulement, de faire féparer dans les ventes
qui auroient été. adjugées aux marchands, le^ûo/s
de bourdaine d’avec toute, autre, efpece de . bois ,
lequel leur feroit délivré' en payant le prix dudit
bois,, fiir le prix de la valeur des autres bois , aVec^
une augmentation de deux fols pour livre , qui
feroit payée aux adjudicataires^, & qu au furplus
‘’ordonnance de 16 69 feroit executee.
eft tirée du ta r i f de 1667 , les deux autres
du ta r i f de 1699. A _ _ 1 . , TTt- t> B O U R A C A N I E R o u B A R R A C A N I E P
Artifan qui fabrique des bouracans.
Il eft défendu à tous maîtres bouracaniers de
couper aucune pièce de bouracan & de la lever
de deflus le métier , quelle n’ait été auparavant
vifitée par les efgards ou jurés dé leur communauté
& que le plomb n’y ait été par eux applique <
marqué fur l’érille.
BOURACHER. C’eft le nom que 1 on donne
Amiens aux ouvriers qui travaillent a certaines
étoffes , comme raz de Gênes, &c. La communauté
des bourachers eft jointe à celle des auteliffeurs **
ont leurs efgards & jurés particuliers.
Mais comme les officiers des eaux & forêts ne
vouloient pas fouffrir que la délivrance de ce bois-
fe fît autrement que dans le temps des coupes ,
qui ne fe faifant qu’à l’âge de dix , de vingt, &
de trente ans , rendoit absolument inutile la per—
miffion accordée aux poudriers & falpétriers , attendu
BOURDAIGNE. Efpèce de pafiel-batard
qu’on nomme autrement paftel-bourg.
BOURDAINE. Sorte de petit bois avec lequ I
on fait- -le charbon qui entre dans la compofition
de la poudre à canon. ~ J
Ce bois qui ne. fe trouve gueres que dans les
taillis, dure a peine r-cinq ou nx an s, & ne devient
jamais plus gros que deux pouces. On 1 appelle
quelquefois mort-bois, à caufe de fon peu de vie,
_ !__-,.,-nmonr nVranf na c /-lu nnnihrP. de.
que la bourdaine n’eft bonne que dans fa
jeunefle , & lorfqu elle n’a que neuf ou dix lignes
de diamètre; fa majefté par un dernier arrêt du 2y
août 1701 ,' ordonna qu’il feroit permis au com-
miflaire général des poudres & à fes commis, de
prendre & couper avec des ferpettes , tant dans
les'foois de fa majefté , que ceux appartenans aux
eccléfiaftiques & communautés , la quantité de bois
de bourdaine , de l’âge de trois a quatre ans , dont
ils auroient befoin , après en avoir obtenu la per-
miflion des officiers des eaux & forêts , a la charge
que les gardes feroient préfens pour drefler des
procès-verbaux de la quantité des bourées qu’ils y
prendront , lefquelles feroient payées fur le pied
des bourées marchandes , ou à fadite majefté ou.
auxdites communautés, enfemble les falaires défaits
gardes , avec défenfes aux poudriers & falpétriers
de fe fervir d’autres outils & ferremens
que des ferpettes, ni de faire de nouvelles toutes,
à peine de confifcàtion des outils & de 5 00 1.
d’amende pour la première fois & du double en
cas de récidive
BOURDALOUE. Efpèce de linge o u v r i, qui
fe fabrique en bafle Normandie , particulièrement
à Caen & aux environs.
BOURDE. Sorte de fonde qui eft très-mauvaife.
Voye{ s o l d e .
BOURDELAGE. Droit qui fe paye au feigneur
dans quelques coutumes. Ce droit fe paye quelquefois
en argent, mais plus ordinairement . X 1 . ‘Il . "n__ „ niialnm>c 1 ifMTV eInP bilHedrrt l,f