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leur t conformément à Varrêt du confeil du 15
août 168$ , avec les fo ls pour livres.
ALYPON-MONTIS-CETI, autrement TUR-
BIT BLANC.(P lante) qui vient en plufieurs endroits
en France, particulièrement en Provence & en
Languedoc. C’eft une efpèce de fené. Voyeç séné.
a M
AMADOU. ( Efpèce de mèche noire qui vient
£ Allemagne ). Elle le fait avec cette forte ae grands
champignons , ou d’excroiffances fongueufès , qui
viennent ordinairement fin: les vieux arbres , particulièrement
liir les chênes , les frênes & les fapins.
Cette matière étant cuite dans de Peau commune,
puis féchée & bien battue, fe remet enfuite dans une
forte leflive préparée avec du falpêtre x au fortir de
laquelle onia met de nouveau fécher au four. Les
épiciers vendent cette mèche en gros , & plufieurs
petits merciers en font le.détail. Elle fert à mettre
dans les fiifils pour recevoir ' & entretenir le fe u ,
qu’on excite avec l’acier & le caillou frappés l’un
contre l’autre.
Quelques-uns nomment Xamadou, éponge pyrotechnique
3 à caufe de la facilité qu’il a de prendre
feu.L
'amadou paye en "France quinze fo ls du cent
p éfant, de droits d'entrée.
AMADOUR1 . ( Sorte de coton ) qui vient d’Alexandrie
par la voie de Maifeiile.
L'ejiimation de ce coton ,■ fuivant le ta r i f de
2706, pour la levée du droit de vingt pour cent,
ejl de cinquante-fept livres dou\e fo ls le quintal.
AMANBLUCÉE. ( Sorte de toile de coton ) que
l ’on tire du levant par la voie d’Aiep. Voye{ l’article
pES TOILES DE COTON,
AMANDES, Ces fortes de fruits , & les arbres
qui les portent, font trop connus , pour avoir befoin
d’être décrits.
Le commerce qui s’en fait en France , eft trçs-
confidérable , tant à caufe des huiles qu’on.en tire,
que parce qu’il s’en confomme quantité en carême,
foit de çafîees, foit ave.c leurs coques; & qu’on
en emploie aufli beaucoup de douces en dragées de
toutes fortes d’amères en bifeuits & mafîèpins, &c.
Les marchands épiciers & droguiftes de Paris, les
font venir les unes & les autres des provinces du
royaume, ou du voifinage, comme 'Provence, Languedoc,
Touraîhe, le eomtat Venaifîn, Avignon,-&c.
I l leur en vient aufli de Barbarie.
L ’on tire deux fortes d’huiles des amandes, foit
douces , foit amères ; l’une par le moyen du feu ,
& l’autre fans feu. Celle que l’on tire avec le feu,
n’eft bonne qu’à brûler ; mais l’huile S amandes
douces tirée fans feu, eft employée à bien des ufages
différens , foit dans la médecine , foit par les parfumeurs
& perruquiers.
Il en eft de même de l’huile S amandes amlres,
qui entr’autres vertus qu’on lui attribue , eft eftimee
Souveraine pour les maux d’oreilles.
Qn fçaic ^lfbz que les pâtes pour laver les maiiis >
A M A
fe font avec des amandes douces ou amères , &
quelques autres ingrédiens ; on dira feulement que
celle, S amandes amères eft la meilleure.
Les amandes de toutes fortes payent en France
les droits de fortie fu r le pied de fruits fe c s ,
c'ef-â-dire , dow{t fo ls du cent péfant.
Les droits d'entrée fo n t de quinze fo ls pour les
amandes non cajfées , & dix-huit fo ls pour les
amandes douces & amères de toutes fo r te s, aufli le
cent péfant.
A m a n de s . C’eft aufli un fruit qui fert de baffe
monnoie dans plufieurs endroits des Indes orientales
, particulièrement où les cauris , ce$ petites coquilles
qui viennent des Maldives, ii’ont point de
cours.
Ces amandes croiflènt dans les défertsdu royaume
de L a r , autrement dans la Caramanie deferte ;
d’où elles font tranfportées à Ormus , ifle de Sein
Perfique , autrefois occupée par les Portugais, 8c
ue les Perfans ont repris fur eux vers le milieu du
ix-feptiéme fiécle , avec le fecours des Anglois.
C'eft d’Ormus que ces amandes fe répandent dans
une grande partie des Indes.
La bonne ou mauvaife récolte de ce fruit en
augmente ou fait baiflèr la valeur. Année commune,
on donne quarante ou quarante - quatre amandes
pour un pécha, petite monnoie de cuivre , q u i,
fuivant les lieux , vaut tantôt fîx , & tantôt fept
deniers , monnoie de France.
Ce fruit eft fi amer , qu’il n’eft pas poflible d’en
manger; & d’ailleurs la coquille en eft fi dure, que
pour l’une & l’autre raifon, cette monnoie eft à
couvert de la friandife des enfans, qui fans cela ne
manqueroient pas d’en faire une grande confom-
mation.
A m a n de s . Les lapidaires & miroitiers appellent
aufli amandes , les morceaux de criftal de roche,
ou de criftal fondu , qu’ils ont taillés au rouet, d’une
figure approchante de ce fruit. On s’en fert dans
la monture des luftres de criftal, à en faire des
pendans qu’on mêle avec les boules.
AMARQUE, autrement BOUÉE , ou BALISE.
( Terme de marine, & de commerce de mer). C’eft
une marque ou lignai que l’on met aux endroits
dangereux pour la navigation , afin d’avertir les
vaiffeaux qui font route , de s’en éloigner. On fe
fert ordinairement, ou de tonneaux flottans, ou de
mâts élevés à l’endrojt qu’il faut éviter. Voye{
balise & bouée. 4
AMATELOTER. On dit aux ifles Françoîfes
de l’Amérique , s amateloter , pour dire s ajfoçier
deux ou trois perfonnes enfemble , pour entreprendre
le défrichement de quelque nouvelle habitation
, lorfque l’on ne fe fent pas affèz riche & allez
fort pour le faire tout feul.
AMATHYSTE. ( Sorte de pierre précieufe ,
que l’on appelle plus ordinairement améthyjle. )
Voye7 AMETHYSTE. . "
A M A Z O N E . ( Tabac d'Amazone») C’eft
ui>e des quatre efpèees de tabac que l’on cultive
Sans l’Amérique. Voyc{ l'article t>v t a b a c .
A^IBRE GRIS. ( F.fpèce de gomme grife , qui a
une odeur agréable & douce. ) '
Autant que cette gomme précreufe. eft connue
par le grand ufage & par l’eftrme fmguliere quon
en fait partout .autant H l -elle peu par rapport
à fon origine. Ce quon fçait fixement c eft qu elle
fe trouve fur les côtes d e là mer en plufieurs endroits
; furtout lorfqu’après quelque,tempete I lagi-
tation des vagues l’a poufTée fur le rivage. ^
Les lieux où il y en a le plus communément,
fo n t, cette partie de la côte d’Afrique & des 1 es
voifines, qui s’étendent depuis Mozambique, juiqu a
la mer rouge ; l’ifle Sainte-Marie & celle de Diego
Ruis près de Madagafcar ; l’ifle Maurice , qui n en
eft pas fort éloignée ; & la côte au de-la du Cap de
Bonne Efpérance.
U ambre gris des Indes Occidentales eft ordinairement
jette fur ies côtes des ifles Barmudes ,
dans le détroit de Bahama , & dans les ifles Sim-
bales, qui tiennent prefqué à la Peninfule^ de Juca-
tam. L'on en trouve aufli fur quelques côtes de la
Méditerranée.
''Les Indiens de$ ifles Simbales le vont pecher ou
recueillir- d’dne manière affèz curieüfe.
Quand la mer a été agitée d’une tempête, & qu’il
y a apparence que Xambre gris aura ete jetté a
la côte, ces Indiens, tributaires des Efpagnols, y
coulent, pour prévenir certains oifeaux qui le mangent
& qui en font fort friands. Ils vont contre le
vent jufqu a ce qu’ils fentent l’odeur del'ambre ^ qui
étant récent, en exhale beaucoup ; 8c lorfqu ils le
perdent , ils retournent fur leurs pas , 8c j^iofi
- découvrent enfin fur le fable ; & fouvent meme les
oifeaux qui y font appellés par l’odeur , le leur
montrent, en piquant où il eft.
Vambre gris paye en France les droits d'entrée
fu r le pied de huit francs la livre.
A mbre jaune ou karabé , que l’on nomme en
latin fuccinum. C’eft une efpèce de gomme ou de
réfine d’arbre, qui fe trouve ordinairement dans la
mer Baltique , fur les côtes de la Pruflè. Quand de
certains vents régnent, il eft jetté fur le rivage ; &
les habitans qui craignent que la mer qui «l’y a
jetté , ne le rentraine j.-le vont ramaffer au plus fort
de la tempête.
Les mouches, fourmis & autres infe&es , qui Ce
trouvent affèz communément enfermés dans des
pièces S ambre jaune / prouvent affèz que c’eft une
produ&ion delà terre 8c non pas de la mer.
C’eft de Pologne & de Hongrie que vient Yam*
bre le mieux travaillé, & où aufli il 1e vend le plus
cher.
Il a quelque ufage en médecine , pourvu qu’il
foit véritable karabé; bien des gens ayant l’art de
le contrefaire avec de la thérébentine & du coton ,
ou avec des jaunes d’oeufs & de la gomme arabique
U ambre gris doit être choifi en beaux morceaux ,
de couleur toute grife au dehors, & d un gris mar- 1
quêté de petites taches noires en dedans , d’une
odeur gréable ; & fur-tout prendre garde s’il n’eft
point lofiftique & mêlé de gomme , ou autres
drogues avec lefquelles il eft affèz facile de le
contrefaire.
JJambre gris fert aux parfumeurs dans leurs parfums
, aux médecins dans quelques remedes & aux
confifeurs dans plufieurs fortes de confitures & dragées.
I l entre aufli dans la compofition du chocolat.
On en fait des extraits, des effènees & des teintures.
La meilleure effènee S ambre gris vient de
Hollande & çle Portugal.
Outre Y ambre gris, il y a encore deux fortes
S ambres, le blanc & le noir. Le blanc fe prend
dans des bouillons, comme une efpèce de cardiar
que. Le noir s’appelle aufli ambre renardé, parce
qu’on fuppofe que cette couleur noire lui vient
d’avoir féjourné quelque tems dans les inteftins de
certains poiflons , qui en font très-friands. Il fert
aux parfumeurs , qui l’emploient volontiers à la
place du gr is, parce qu’il coûte moins.
; & d’autres vendent à fa place de la gomme
de cçpal.
On tire de Y ambre jaune une teinture, un efprit,
un fel -volatil & une huile ; cette huile fert à faire
du vernis d’efprit de vin.
En France les droits d'entrée de l'ambre jaune 9
ou karabé, fo n t de trois livres le cent péfant.
A mbre liquide , que l’on nomme aufli liquid-
ambar. Efpèce de réfine claire & rougeâtre, très-
liquide quand elle eft nouvelle , mais qui s epaiflic
beaucoup à mefiire qu’elle vieillit. On la met aufli
au nombre des baumes. Voye£ liqu id - ambar ,
BAUME & GOMME.
AMBREADE. On nomme ainfi Y ambre fa u x ou
fa c tic e , dont on fe fert pour la traitte fur quelques
côtes d'Afrique, particulièrement au Sénégal.
Il y en a de groflès rouges, dont le millier qui
eft de vino-t cordes , pefe trois livres 4 & d’autres
de petites\rouges qui ne pefent que deux livres &
demie. Voyez veroterie.
AMBRETTE ou GRAINE DE MUSC. C’eft la
femence d’une plante qui croît dans les Ifles Antilles
& en Egypte , qui approche de l’odeur du
véritable mufe. Les parfumeurs s’en fervent dans
quelques-uns de leurs parfums ; & les patenôtriers
en font des chapelets. Voye\ abel-mosc.
AMBULANT. On appelle commis ambulans
dans les fermes du roi , des commis qui n ont
point de bureau fixe , mais qui parcourent tous les
bureaux d’un certain département , pour voir s il
ne fe paffè rien contre les droits du roi , & 1 intérêt
de la ferme. Voyeç c o m m is .
. A m bu la n t , fe dit aufli à Amfterdam, des cour-
tiers ou agens de change , qui n’ont pas fait ferment
par - devant les magiftrats de la ville. Ils
travaillent comme des autres, mais ils ne font.point
crus en juftice. Voye\ agens d e ch a n ge .
AME , qui fe nomme, aufli NOYAU, •( Terme
de fondeurs de grands ouvrages.,) C eft la maffè