
la verge du côté du fo rt, foit qu’on la tourne du
côté du foible : c’eft fur ce crochet que l’on charge
où qu’on attache les marchandifes que l’on veut
pefer. '
3 °. D’une garde forte, qu’on appelle auflî membrure
, qui eft placée proche la gardé du crochet,
en rétrogradant du côté droit. Cette garde eft appelée
forte , parce qu’elle fert à pefer les marchandifes
d’un poids conhdérable.
4°. D’un anneau ou' crochet attaché par un touret
au haut de la garde-Forte , qui fert à fufpendrè , ou
à foutenir en l’air la romaine.
5°. D’une garde foiblé , qui eft auflî nommée
membrure , laquelle eft attachée auprès cle la garde
force, j enforte que cette garde forte fe trouve placée
entre la garde du crochet & la garde foible ; mais
plus éloignée de la ,garde foiblë, d’une fois & demie, :
qu’elle, ne l’efr de la garde du crochet.
6°. D’un anneau, ou crochet attaché au haut de'
la garde foible , qui y eft joint par un touret.
L ’ufage de cet anneau eft femblable celui de la
garde forte.
7°. D’une broche , clou ou p iv o t, qui paffe au
travers de "la verge & qui foutient la garde du
crochet, c
8°. D’une autre broche , qui paiTe auflî au travers
de la verge & qui foutient la garde forte.- -:
9°. D’une troifiéme broche, qui paflé pareillement
au travers de lajverge, pour foutenir la garde
foible.
io°. De deux aiguilles ou languettes-, placées fur
la branche; l’une au-defîus de la broche qui porte
la garde forte * & l’autre au-deffus de celle qui porte
la garde foible.
ii ° . D’un anneau , ou bec de corbin mobile , fur
lequel on fait courir la verge , le long de fon plus
long côté , qui eft vefsla droite.
12.°..Enfin , d’une maffe , poire , bouillon, ou
contrepoids , qui eft attaché à Tanneau mobile par
une S , lequel fert pour trouver l’équilibre de la
marchandife & en connoître le poids.
Il y a des romaines de plufieurs grandeurs.
Celles dont on fe fert dans les boucheries , marchés,
& foires, font lés plus petites , parce qu’elles
doivent être portatives. Ce font celies-là que l’on
appelle ordinairement, pefons ou crochets : depuis
quelques années , il eft défendu par un réglement
de police de fe fervir de pefons ou romaines dans
les boucheries dé Paris.
Les romaines , dont on fe fert dans les bureaux
des douanes , dans les arfenaux de France, & dans
d’autres endroits, pour pefer les gros fardeaux, font
très-grandes & très-fortes , y en ayant avec lefquel-
les on peut pefer jufqu’à douze milliers , comme font
celles des arfenaux ; & ce font celles-ci, qu’on appelle
précifément romaines.
A Rouen , il y a un lieu que l’on nomme bureau
de la romaine , ainfî appellé , parce que l’on fo
fert .dans cç bureau d’une romaine , pour pefer les
marchandifes qui y acquittent les droits du roi. C’eft
proprement le bureau de là douane.
L a balance c o m m u n e ou ordinaire , fe fait
avec un fléau fufpendu également par le milieu ,
aux extrémités duquel y a des plateaux , badins ou
j plats attachés ,avec des cordes. Les parties de cette
balance font , le fléau , que l’on nomme auflî
flayau ou traversin ; l’aiguille ou languette , les
deux pivots, les deux plateaux, le brayé & la chaflè,
au haut de laquelle eft un touret en forme d’anneau,
qui fert à fufpendre la balance en l’air. Il y a à
chaque bout du fléau, un crochet ou anneau, auquel
on attache les cordes qui tiennent aux plateaux.
Les balances communes font de différentes grandeurs
, félon les fardeaux ou marchandifes que l’on
a à pefer.
L es balances fines, appellées autrement tre-
buchets , font de petites balances , dont on fe fert
pour pefer les monnoies d’or & d’argent , les matières
8c chofes précieufes, qui font èn petite quantité.
Les trébuchets , dont on fe fert ordinairement
en France , fo font à Paris , à Lyon & en Forez j
mais ceux de Paris font les plus eftimés.
Balance sourde. Sorte de balance dont on fe
fert dans les monnoies , qui a les deux bouts de
fon fléau plus bas que fon clou , & fa chape qui
eftfoutenue en l’air par le moyen d’une guindoie,
que les ouvriers appellent gui noie. Voyeç mgn-
noies.
Balance d’essais. Autre terme de monnoyeurs.
” C’eft une balance de la plus grande jufteffe ,‘ & de
'la plus parfaite^ précifion, que l’on enferme encore
dans une grande lanterne de verre, afin que l’air n’y
puifïe caufer aucune agitation. Voyeç comme dejfus.
A la Chine, l’on fe fert d’une forte de petite
balance, qui a affez de rapport à la balance Romaine
, étant çompofée d’un petit plat* d’un bras
ou branche , & d’un poids- courant. Le bras eft
d’êbéne ou d’yvoire, ordinairement de la longueur
& grofîeur d’une plume à écrire, divifé en de
très-petites parties fur trois faces différentes, &
fufpendu par des fils de foie à l’un des bouts , en
trois différens points , afin de pouvoir pefer avec
plus de facilité, toutes fortes de poids, fi petits qu’ils
foient.
Quand cette balance a une longueur un peu
confidérable , elle eft d’une précifion fi grande , que
le moindre poids fait pencher fenfiblement le baflïn.
Pour la rendre plus portative , on la renferme ordinairement
dans un. étui de bois vernîffé , fort léger
& très-propre.'
Tous les marchands , manufacturiers, ouvriers &
artifans , qui vendent leurs marchandifes au poids ,
fe fervent de l’une ou l’autre balance, c’eft-à-dire ,
de la balance commune , ou de la romaine 8c
pefon. Il feroit trop long & affez inutile, de raf-
fombler ici tous ceux qui en font ufage dans leur
négoce, fur-tout l’ayant indiqué à l’article de chacun
de ceux à qui elles font néceflaires. On parlera
feulement. Ici f i a n c e s , a «
. __ J.-'.CL.-------- L ou elles font un, peu différentes des autres. , u « . , “v r . . . 1 „" > • ^rLi ninffnnppnft'-perr lIpefsJ
^ Les balances dont on fe fert pour le commerce j- confiftant précifement dans le
de la chandelle,font de deux fortes; de grandes poulies
groffes pefées , & de petites pour le detail. Ces
d. ernKi»è res o1n t il eurs tb af/»l’i ns e. .n. fCo__r_m_ e„ d.4e« npoe ttiirtes rcLhaanu-drons,
de quatre ou cinq pouces de profondeur , &
font ainfi faites , pour que les chandelles qu on y 1
pefe, puiffènt s’y mettre , & y tenir toutes droites.
Les grandes balances font à-peu-près comme celles
dont fe fervent les autres marchands, qui vendent
au poids , avec cette différence , que les baflins en
font plus plats, & prefque" point concaves , .afin
qu’en y mettant la chandelle couchée en pile 1 une
defîus l’autre , elle ne porte point a faux , & ne fe
puîné cafter. ./ , , | ^ - .
Balance ,. en terme de teneur de livres a parties
doubles, fignifie l ’état fin a l, ou lafolde du grand
livre, ou. livre de rai f o n , ou dû un compte particulier.
■ . 1 i>-
Balance. Se dit encofe.de la clôture de 1 inventaire
d’un marchand, qui fe fait en débit & crédit j
dans lequel il met en débit d un cote , qui eft la
gauche , l’argent qu’il a en caiffe, fes marchandifes,
les dettes aélives , - fes meubles & fes immeubles
en crédit, du côté de la droite , fes dettes paffives ,
St ,ce qu’il doit payer en argent; & quand il a
.défalqué, ce qu’il doit d’un côté , de ce qu il a d-effets
d’un autre, il connoît, tout étant coropenfe 8c balancé,
ce qui lui doit refter de net & de clair, ou
ce qu’il a.perdu ou gagné.
On fe fert quelquefois du mot de bilan , au lieu
de balance , mais c’eft improprettient, d autant que
bilan s une autre lignification plus précife. Voye\
b i l a n . .
Balance fignifie auflî la; déclaration que font
les maîtres des vai (féaux , des effets & marchandifes
poids & mefùres, les monnoies , & de punir avec
une égale févérité ceux qui les falfifîent. Le fceau
du prince qu’on imprime -aux poids, aux mefores ,
aux monnoies; eft un certificat juridique aiix acheteurs
dont ils fon t chargés. Ce terme eft en ufage
dans .ee fens parmi les marchands qui trafiquent en
Hollande par les rivières du Rhin 8c de la Meufe.
L ’article ÇXXII du placard pour l’exécution du
nouveau tarif de Hollande, de lannee 172.5» porte
due les maîtres des vai (féaux défendant le Rhin
(t la Meufe , f eront leurs déclarations, ( ou balances,
comme elles fe nomment, ) feavoir a Schen-
kensken pour ceux du R h in , & à Mafiric , &
Catwytk pour la Meufe. ■
BALANCIER. Ouvrier qui fait divers rnftru-
niens qui fervent à pefer toutes les fortes de mar-
chandifes , denrées, métaux, & autres chofes, qui
s’achètent ou fe vendent au poids , ou dont on veut
connoître lapefanteur. Ce font auflî les balanciers,
ui font & qui vendent les- divers poids de cuivré,
, qui rend le fouverain même caution de leur
juftefTe ; il feroit très-embaraflant & très-difficile aux
particuliers, de les vérifier en détail. Ainfi , la vraie
police rend un feivice effentiel a tout commercé, en
vérifiant les monnoies , les poids 8c les mefures , &
en certifiant cette vérification par l’empreinte dit
fceau de la fouveraineté. Le marchand qui refuferoit
cette légalifation , feroit juftement fufpefté de
fraude, ou tout au moins, de déraifon , puifqu’il
refuferoit un moyen- fimple , peu difpendieux , &
néanmoins très-afîuré , de. gagner la confiance publique.
Celui qui falfifie l’empreinte , eft faufiaire &
voleur. C’eft-là le vrai crime de lèze-majefté au fécond
chef, qui viole par fraude un des droits les plus
utiles d e là fouveraineté. 1 _ ' _ ^
Les ftatuts àes balanciers font enregiftrés à la-
cour des monnoies, que les maîtres reconnoifïent-
pour leur jurifdiélion, en ce qui concerne leur art &
métier. C’eft à cette cour qu ils doivent être reçus à
la m-aîcrife ; ils y prêtent le ferment, dis y font
étalonner les poids de cuivre qu’ils fabriquent, &
'ils,y prennent les petits poids matrices , fur lesquels
ils coupent ces légères feuilles de leton, dont
on fe fert dans les trébuchets , & les petites balancés
des joyailirers , épiciers-droguiftes , apothicaires ,
pour pefer les grains , les gros , les fcrupules, &
autres femblables petites parties & diminutions du
marc. ; -
Chaque balancier eft ténu d’avoir fon poinçon ,
dont l’empreinte fe conferve fur une table de cuivre ,
au greffe de la cour des monnoies-, & au bureau dé
là communauté, pour y avoir recours fi le cas y
écheoit, & pour y faire le rengrainement.
Ce poinçon, fur lequel il n’y a- Ordinairement que
la première lettré du nom de chaque maître , avec
une couronne fleurdelifée au-deffus, fert à marquer
leur ouvrage , afin que chacun en puiffe répondre ,
s’il.fe trouvoit quelqu’altération aux poids'ou aux
balances.- . ; - -
Aux balances , dont ■ les baflins font de. cuivre ,.
la marque fe met au fond des baffins : aux autres ,
c’eft au fléau. Pour les poids j s’ils font de cuivre ,
ils fe marquent par-denous, qui eft auffi l’endroit
où s’applique l’étalonnage de la cour des monnoies.
A ceux de plomb , la marque fe met fur le plomb
même : & à ceux de fer’, qui ordinairement font
qui ___— -j— . --------- - - . . | carrés, avec un anneau deftus, & une profondeur
de fer ou de plomb , dont on fe fert pour pefer. , ----- -, „ • /
On a parlé ci-deffus des ïnftrumens qui ont été j par-deflons, fur le plomb quii eft dans cette cavité ,
inventés pour cette opération , ff nêceffaite dans le ; & qui fert a la jufteffe du poids. Les gros les grains
commerce , comme font la balance , la romaine j & les autres diminutions, portent auflî 1 empreinte
ou pejon,. le trébuchet. du poinçon. , r . Alia
communauté des balanciers, établie à Paris en L’étalonnage de la cour des monnoies le fait
corps de jurande, y eft très-ancienne ; elle a. fur les | pareillement avec un poinçon, o e eu eroent