
302 B O U
fans empreinte, en fait la partie inférieure. C’eft à
cette dernière qu’eft foudée une-petite queue d’un
même métal, pour arrêter & coudre le bouton.
On joint l’une & l’autre lame, en les foudant
enfemble, après y avoir enfermé auparavant - un
moule de bois, couvert de cire ou d’une efpèce de
maftic, pour le rendre plus folide. La cire qui entre
dans tous les creux du relief de la feuille de métal,
le {obtient, l’empêche de s’applatir , & lui conferve
fa boflè & fon deifein. Quelquefois, & même le plus
fouvent, on fe contente de couvrir le moule de bois
de la coquille de métal, en en rabattant les bords
par-deflb'us 3 & pour coudre le bouton, on fe fert
alors d’une petite corde à boyau, qui traverfe en
croix le milieu du moule.
Cette nouvelle fabrique de boutons fait partie
du négoce de l’orfèvrerie , de la mercerie , des doreurs
lur métal & des martres boutonniers.
Ces derniers & les orfèvres .ont eu de longues
conteftations au fujet de cette nouvelle fabrique,
les uns prétendant être en droit de faire des boutons
d argent, & les autres non - feulement les revendiquant
, comme faifant partie de l’orfèvrerie , mais'
voulant auffi en faire des au très"métaux , dorés d’or
moulu & en feuille, ou.argentés.
L’arrêt de 1717, qui a réglé ces conteftations,
& quia confervé aux orfèvres les boutons d’argent,
& aux boutonniers ceux de cuivre doré , n’a pu empêcher
que les uns & les autres n’aient continué
leurs mutuelles entreprifes ; les orfèvres , qu’on
appelle de-la orfévres-boutonniers , en faifant toujours
de cuivre doré , ou argenté 3 & les boutonniers
n’ayant point difeontinué la fabrique des boutons
d’argent.
Il faut remarquer, pat rapport à ces derniers
boutons , que la coquille n’étant pas aflèz forte
pour fputenir la marque du poinçon , les commis
de la ferme les marquent de deux cachets , quand
ils ont été rois par douzaines fur les çarçons par
l’ouvrier.
BOUTONNERIE. Manchandifo de boutons. Il
fe dit auffi de la profeffion de ceux qui en font le
négoce. Les boutonniers - pafïèmentiérs fabriquent
la plupart de la boutoniurie de foie , de fil, de poil,
de crin , ,&c. mais ce font les marchands merciers
pour qui ces ouvriers travaillent , qui en font' le
commerce le plus ronfidérable.
BOUTONN 1ER. Ouvrier qui fait des boutons»
Les boutonniers ne font que rarement le commence
des boutons en détail 3 mais pour l’ordinaire ils les
vendent en gros aux marchands merciers, aux tailleurs
, aux tapiffiers, &c. A Paris les maîtres boutonniers
font partie de la communauté des maîtres
pafïèmentiers. Ils prennent dans leurs ftatuts la qua-r
lité de maîtres faffemintiers - boutonniers -, enjoliveurs.
1
Boutonnier. On appelle orfévres-boutonniers
ceux du corps de l’orfevrerie , qui ne s’occupent
qu’4 fabriquer & à vendre des boutons d’argent.
B O Y
B o u t o n u i e r et! émail, verre & criftalin. Artifan
qui fait des boutons à la lampe avec ces fortes de
matières. Les maîtres boutonniers en émail font une
des communautés des arcs & métiers de la ville &
fauxbourgs de Paris. Ils ont été réunis en 1 7 0 6 avec
les maîtres verriers-couvreurs' de flacons & bouteilles
en ofier. Ceux-ci font plus connus fous le nom de
fayanciers. Les autres fe nomment communément
émailleurs. Voye? é m a i l l e u r s ,
G OU TT ES . ifpèce de grands tonneaux dans
lefquels- on enferme en Guyenne les feuilles de
tabac , après qu’elles ont fué. Chaque boutte contient
environ fept quintaux de feuilles 3 ce qui n’eft
pas toujours égal , cela dépend du plus ou du
moins de foin que l’on prend de les prefler : plus
les feuilles font preffées dans la boutte 3 plus elles
fe .confervent. Voye£ l’article du t a b a c .
B o u t t e . On nomme auffi de la forte les bariques
dans lefouelles on met le caviac, ou oeufs d’eftur-
geon & de mouronne, qui viennent de la mer noire»
La boutte de caviac pefe fept quintaux & demi.
BOUVER1E. ( Terme de marchands debejliaux
& de bouchers ). C’eft proprement une étable a boeufs.
BOYAU. Conduit difpofé dans l’animal, pour
jetter au dehors les excrémens qui proviennent de
la nourriture. Il y a des boyaux de quelques animaux,
qui font utiles au commerce , après avoir\
été préparés par des ouvriers , qu’on nomme à Paris
boyaudiers. Voye{ b o y a u d i e r s .
B o y a u . On appelle c o r d e d e b o y a u certaines
cordes faites de boyaux de mouton , ou d’agneau ç
dont il fe fait un aflez grand négoce a Rome, a
Touloufe, à Lyon, à' Marfeille & à Paris. Voyéç
CORDES DE B O Y A U .
B o y a u . On nomme , en termes dé pêcheurs, ver -
veux eh boyau , un verveux qui n’eft point monté,
& qui n’a ni fes enlarmes , ni fon archelet ; enfin ,
qui eft tel qu’il fort de la main du pêcheür qui en
a fait les mailles...»
BOYAUD1ER. M. Furetière dit BOYAUTIER;
mais le rôle du confeil de' 1691 fe. fert du premier, &
c’eft lenom que ces ouvriers fe donnent eux-mêmes ,
& qu’ils ont par leurs ftatuts.
Les boyaudiers font des artifaûs qui préparent
& .filent les cordes à boyau:, qui fervent pour les
' inftrumens. de mufique, les raquettes , & quantité
d’autres ouvrages.
Ces maîcres . comppfent une des communautés des
arts & métiers de la ville & fauxbourgs .de Paris. ,
BOYEl ( Terme de marine ), C’eft. un© marque
ou enfeignement que l ’on met dans les ports de mer ,
ou dans les rades , aux endroits dangeréux. On
s’en fert auffi pour marquer les lieux ou lesvaiffeaux'
ont jetté leurs ancres, & les ancres qu’on n’a pu
enlever.
BOYER. Efpèce de bateau, ou chaloupe Flamande,
qui fert à tranfporter les marchandifes , pour
charger les . vàiffeaux en rade. On s’en fert plus
communément fur les rivières, canaux autres çaux
! internes», que pour la mer,
B R A
B R
B R A B A N T E S o u P R E X IL L A S - C R U D O S .
Sortes de toiles d’é toupe s de lin * q u i fe fab riq u en t
a u x environs de G a n d , Bruges , C o u rtra y & Ypre s. -
B R A C E L E T . O rn em e n t q u ’o n m et au to u r du
p o ig n e t ; o n en fait de r u b a n s , de tiffiis de cheveux , j
de c rin , de p e rle s & de p ie rre rie s ; & c’eft auffi a u '
bracelet q u ’o n attache les pe tits p o rtra its de m iniatu
re q u ’on p o rte au bras.
L e s bracelets font également, en u fage p a rm i les
p e u p le s les p lu s po lic é s & les nations, les p lu s b a rba
re s, L e s habitans de Madagafcar en fo n t de m e -
nilie s de m é t a l , q u i font en fo rm e de c arcan. Ceux
des fauvages de l’Am é riq u e font de raflad e & de
v e ro te rie . L e s n o irs des cotes - de G u in é e en o n t de
ces c o q u illag e s , q u ’o n n omme cauris en- A f ie , &
bouges en A friq u e ; & c’e ft p o u r av o ir de ces vains
o rn em e n s , qu’ils donnent les uns & les a u tre s leu rs
p lu s riches marchandifes , & même qu e lq u e fo is la
lib e rté de leu rs p è r e s , de leu rs femmes & de le u rs '
enfans.
B R A IL L E R . ( Terme de fa la ifo n de hareng).
C ’eft a p rè s q u ’o n a mis le fel a u p o iflo n , le remuer
ave c des p e lle s , q u ’on a p p e lle brailles , p o u r q u ’il
p re n n e m ieux l a faleu re . C e tte façon ne fe donne au
h a re n g , q u e lo rfq u ’o n le fale à te rre . Q u a n d il
s’en c aq u e a b o rd , o n le tient fu r des p a n ie rs p lats j
& en le p la ç a n t dans là c a q u e , on le fau p o u d re
de fel à ch aq u e ran g é e q u ’on en fait. I l y a des
endroits , o ù , p o u r lu i mieu x faire p re n d re le f e l ,
011 le faflè dans de g ran d s p an ie rs à anfes , en le fe-
c o ix a n t, & le faifant faute r à p lu fieu rs rep rife s. Voy.
H A R EN G .
B R A IS E . Bois , o u ch a rb o n très-allumé , & q u i
n e ren d p lu s de fumée. O n a p p e lle auffi braije , ce
ch a rb o n q u e les bo u lan g e rs & pâtifliers tire n t de
leu rs fo u rs , a p rè s qu’ils les o n t fuffifamment chauff
é s , & q u ’ils é teignent dans ce q u ’ils ap p e lle n t
Vétouffoir. L e nég o c e de cette braije é teinte eft
t r ès-cqnfidé rab le ; b e au co u p de gens , q u i craignent*
les mauvais effets du charbon n o i r , s’en fervant à
p lufieurs ufàges. E lle fe vend au b oi fléau ras.
B R À N C f ÎE . ( Terme de ihanufaclure d’étoffe s
de laine) y en ufage dans q u e lq u e s endroits de P icardie
, p a rm i les ferge rs & b a racaniers , p a rticu liè
rem en t à Abbeville. L a branche eft u n e p o rté e
d e fils dont font compofées les p o rté e s q u i font la
la rg e u r de la chaîne -d’une étoffe.
L article V I des rég lemen s de 167 0 p o u r la Comm
u n au té desfo rg e rs & b a ra c an ie rs d’Ab beville p o rte .,
q u e les f e rg e s , façon de L o n d r e s , a u ro n t foixante
p o rté e s à vingt fils ch aq u e branche, c’e ft-à -d ire , à
vingt fils cliaque demi-portée.
B R A N C P IE D E CYPRjES. C ’e ft u n e efpèce de
d ro it de balife q u i fe p a ie au b u re a u des ferm es du
r o i , établi à Blaye. Ce d ro it eft de 4 f. 6. den. p a r
ch aq u e vaifleau venant de Bo rd e au x , L ib o u rn e &
B o u rg . L e tie rs de ce d r o it , mo n tan t à 1 fo l 6 denie rs,,
B R A 303
appartient au fermier, les deux autres tiers font au
duc de Duras, par conceffion de fa majefté.
BRANDERiE. On nomme ainfien Hollande, &
particulièrement à Amfterdam, les lieux où i’on fait
les eaux-dé-vie de grain.
BRAN-DE-VIN. C’eft ce qu’on nommé autrement
eau-de-vie. -
Ce terme n’eft guère d’ufage que parmi le peuple
& le foldat. A Paris, où les petits marchands en débitent
à petites mefures , depuis quatre deniers juf-
qu’âun fol 3 & dans lès armées , où les vivandiers- -,
qui en font le négoce en détail, difent plus ordinairement
bran de-vin , qu eau-de-vie. Ailleurs
on ne dit qu’eau-de-vie , x moins que cela ne foie en
plaifantaftt. Voyef e a u - d e - v i e .
BRAN-DE-SON. C’eft le plus gros fon dés
grains qu’on a fait moudre, ' qu’on en tire par le
bluteau.
BRAND-HARING ou HARENG DE BR AND.
Sorte de hareng qui fe pêche par les Hollandois.
Cette forte de hareng eft franc à l’entrée , & paye‘à
la forcie z. florins 10 fols du laft de douze tonnes,
fuivant la nouvelle lifte ou tarif de Hollande de
1 7 1 5 . . " ' :-x • ; '• _ '
Il y a encore quelques fortes de harengs qui fo
nomment brand, comme jacobi-brand, barthelomi
ou kruigs-brand-gos , ou rouananche brand. Ces
derniers payent quatre florins ,du même laft de
douze tonnes. Voye\ la nouvelle lifte ou tarif, à
l ’article l i s t e .
BRANLE. ( Terme de marine ). C’eft une forte
toile longue de fept à huit pieds, qu’on fufpend
dans un vaifleau par les quatre coins, pour faire
coucher un homme deflus. C’eft une diftinéHon dans
un vaifleau marchand ordinaire, que de pouvoir
avoir un branle ; il n’y en a point dans les heües ,
ni dans les barques, encore moins dans les tartanes.-
BRANLER. Se dit d’un marchand ou d’un banquier
qui fait prefenter fes billets par-tout pour avoir
de l’argent, & qui donne par-là à connoître qu’il eft
prêt àfaire faillite. On entendra bientôt parler de plufieurs
mauvaifes affaires 3 je connois deux ou trois
gros marchands qui branlent.
BRAS. On appelle les bras d’une baleine, ce
que dans les autres poiffons on nomme des nageoires.
Voye1 b a l e i n e .
Bras. Les bras d’un ancre font les deux portions
de la pièce de bois , qui le travetfent par en hSüt,
chaque bras faifant la moitié de la croifée. On dit
auffi les branches d’un ancr Voyeç a n c r e .
BRASSAGE. ( Terme de monnoie ).. C’eft le droit
accordé par le prince aux maîtres des monnpies pour
les frais de la fabrication des efpècès.
Ce droit, appelle dans la bafle Latinité brafea-
gium, du mot François braffer, n’a commencé de
lé payer en France , que fous la troifiéme race , la
monnoie s’y- fabriquant auparavant aux dépens du
public 3 ce qui la rendoit d’un même prix en oeuvre ,
& hors.d’oeuvre.
Le droit de braffage n’a pas toujours été égal 3 il