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l ’ordonne le marchand de vin qui en a befoin, ou
le tonnelier qui les fabrique.
BROCANTER. Ce terme , qui n’eft guères en
lifage que dans Paris, & particulièrement chez les
curieux & les peintres , ou parmi quelques marchands
merciers, lignifie acheter, revendre ou troquer des
tableaux , des cabinets , des bureaux , des bronzes ,
des tables & figures de marbre, des porcelaines ,
des pendules , des tapifferies , des paravens , &
autres femblables marchandifes , meubles ou cu-
riofités.
BROCANTEUR. Celui qui fe mêle de brocanter.
BROCARD, BROCART & BROCAT. Etoffe
ou drap d 'o r , d’argent ou de f o i e , relevée de
fleurs, de feuillages ou d’autres ornemens, fui vaut
le caprice des marchands ou des ouvriers qui inventent
les modes.
Autrefois , par ce terme , on entendoit feulement
une étoffe toute tiflue d’or , tant en chaîne qu’en
trème, ou d’argent, ou des deux enlèmble : enfuite
il a paffé aux étoffes oti l’on mêloit de la foie ,
pour relever & profiler lés fleurs d’or & d’argent.
Mais préfentement toute étoffe de pure foie, foit
quelle foit gros de Tours & de Naples, fat in 8c
même fimple taffetas , lorfqu’eile eft enrichie &
ouvragée de quelques fleurs, ou autres figures, fe
nomme brocard.
Le brocard d’or ou d’argent eft du nombre des
quatre draps, fur l’un defquels ceux qui veulent fe
faire recevoir marchands & maîtres ouvriers en
draps d’o r, d’argent & de foie en la ville de Paris ,
doivent faire leur chef-d’oeuvre. Article 25 , réglement
de 166y ■> fa i t fa r la manufacture de ces
fortes de draps.
Les articles 49 & 50 du même réglement, &
l ’article 16 de celui ' de Lyon de la même année ,
enjoignent de faire les chaînes & poils des brocards,
d’organcin filé & tordu ; & les trèmes doublées &
montées au moujin , dans un peigne^ de onze-
yingt-quatriémes d’aune entre les deux lifières, 8ç
de pure & fine foie crué, à peine de foixante livres
d’amende, & de confifeation contreles contrevenans
pour Ja première fois , 8ç de plus grande s’il y
échet.
Les droits et entrée & de fo r tie f e payent fu r le
pied des draps d’or & d’argent, & des draps de
fo ie . Voyez d r a p s d’o r & d’a r g e n t .
BROCARDEL. Efpèee d’étoffe propre à faire
des tapifferies & autres ameublemens* C’eft ce
qu’on appelle communément brocatelle.
Le ta r if de la douane de Lyon , où on lui
donne le nom de -brocardel, en fix e les droits,
lorfqitelle eft mélée de f i l ' & de f o i e , à onçe
fo ls f i x deniers pour la première taxe, 6t à deux
fo ls s ix deniers pour la réappréciation,, Voyef
B R O C A T E L L E .
BROCATELLE. Petite étoffe faite de coton ou
de groffe foie, à l’imitation du brocard. Il y en
a aufli de tout foie Sç de tout laine. La brocatelle
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qui fe fait a Venife , a toujours été la plus eftimée.
On donne encore le nom de brocatelle à une
autre efpece de petite étoffe , que l’on nomme autrement
ligature ou mepelipe. Voye\ l ig a t u r e .
On appelle auflî brocatelle, une certaine efpèee
de marbre.
BROCHÉ , ÉE. ( Terme de manufacture. ) Il
fe dit d’ une étoffe, d’un ruban, d’une gaze , &c.
où il y a de la brochure.
Dans les gazes à fleurs , la brochure n’excède
point la fuperfîcie ou le fond de l’étoffe, mais eft
toute enfermée entre les foies de la chaîne & celles
de la trème. Dans le brocard , au contraire,. la
brochure des fleurs s’élève au-deffus du fond. Voyeç
GAZE fir BROCARD.
B r o c h é e d e ch a n delle. C’e ft, en terme de
chandelier, la quantité de chandelles que l’on peut
faire à la fois, en les plongeant dans le moule, ou
abîme rempli de fuif liquide. On l’appelle une
brochée , à caufe que les mèches qu’on veut couvrir
de fuif, font arrangées le long dune baguette de
deux pieds & demi de longueur, qu’en terme du
métier on nomme broche. Chaque brochée de chandelle
en contient plus ou moins-, fuivant que la
chandelle eft plus ou moins groffe. Aux chandelles
des huit a la livre , la brochée eft de feize , à
celles des douze, on en met jufqu’à dix-huit à la
brochée.
On dit aufli une brochée de mèche, pour fignifier
le nombre ■ de mèches que l’on met fur chaque
baguette pour les plonger dans le fuif : mais on
s’en-fert rarement en ce fens, 8c plus communément
une brochée de mèche veut dire une baguette , ou
broche à chandelle , remplie , autant qu’éllq en
peut contenir, de mèches coupées de longueur ,
très-ferrées les unes contre les autres ; ce qui peut
aller, fuivant le nombre des fils dont chaque mèche
eft compofée, depuis quinze jufqua dix-huit douzaines.
Voye% ch a n delle.
5 BROCHER, C’eft faire la brochure d'une étoffe,
ç’effc-à-dire , paffer de l’or , de l’argent, de la foie
entre les broches , ou aiguilles, ou avec une efpèee
de navette, qu’on appelle efpoulin, pour fabriquer
certaines étoffes, telles que peuvent être les brocards,
les rubans façonnés, les gazes, &c.
B r o c h e r . Eft aufli un terme de bonneterie, qui
fignifie tricoter, ou travailler avec des broches ,
ou aiguilles, des bas f des camifolles , 8cc.
B r o c h e r . Se dit quelquefois au fubftantif. Pour
lors il s’entend des façons qui ont été brochées fur
une étoffe. L’on dit en ce fens que le fimblot fert
an brocher d’un gaze, & que le brocher d’un
brocard eft bien fait. On fe fert aufli du terme de
brochure,
BROCHET, Poijfon d'eau douce, extrêmement
vorace, qui a des dents & qui dévore les autres
poiffons, ce qui fait qu’on n’en met jamais dans les
étangs qu’on veut empoiffonrier.
On appelle brochet carreau, un gros brochet
qui a au moins dix-huit pouces entre oeil & batj
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& brocheton celui qui eft de petite ou de moyenne
taille.
Les brochet« payent en France les droits d'entrée
& de fo r t ie , fu r le pied du cent en nombre ,
fça v o ir , iy f i du cent pour l'entrée, b trente-
cinq fo ls pour la fortie , avec les fo ls pour livré.
BROCHURE. ( Terme de manufacture d'étoffes
de fo ie . ) Ce font les façons que l’on fait fur le
fond d’une étoffe.
A quelques étoffes, comme aux gazes, la brochure
fe fait avec l’efpoulin j à d’autres, comme
au brocard, elle fe fait avec des efpèces de broches
ou d’aiguilles.
BRODER. Faire fur quelque étoffe divers ouvrages
à l’aiguille, pour l’enrichir & l’orner. On brode
avec de l’o r, de l’argent, de la foie , du jays, de la^
laine , du fil, des chenilles , du cordonnet, des
noeuds, quelquefois même avec des perles, pour
les ouvrages précieux.
ERODERIE, BRODEUR. Ouvrier qui travaille
en broderie.
Les maîtres brodeurs de Paris prennent la qualité
de maîtres brodeurs-chafubliers , à caufe que
les chafubles-, vêtemens dont les prêtres fe fervent
pour célébrer la mefle , font, aùfli-bien que les
autres ornemens d’églife , du nombre des ouvrages
qu’il leur eft permis de tailler, de faire & de
broder.
BRODEUSE. Outre les filles qui travaillent chez
les maîtres brodeurs, il y a de certaines ouvrières,
qu’on nomme particulièrement brçdeufes de ga^es ,
que les marchands merciers occupent à travailler
en diverfes fortes de broderies, ouvrages & embel-
liffemens fur les gazes, dont on fait les coeffes &
les écharpes. Elles paffent pour filles de boutique
des merciers , à qui il eft permis d’enjoliver les
marchandifes qu’ils vendent, & en cette qualité ne
font point fujettes aux ftatuts ni aux vifites des
maîtres brodeurs.
BRONZE. Métal faélice & compofé du mélange
de plufieurs métaux.
La fonte eft une efpèçe de bronqe , qui ne diffère
du véritable, que par le plus ou le moins d’alliage
que l’on y mêle.
Pour les belles ftatues de bronze, l’alliage fe fait'
de moitié de cuivre rouge , & de moitié de Téton ou
cuivre jaune. Les Egyptiens, que quelques-uns
croyent les inventeurs de cet a r t, mettoient les
deux tiers de léton , & l’autre tiers de cuivre rouge. :
Le cuivre rouge en rofette eft moins propre pour
la fonte des ftatues , que celui qui eft battu.
Dans le bronze, ordinaire, l’alliage fe fait avec1
de 1 étain, & même avec du plomb , quand on va
a 1 épargné. On peut voir la proportion de l’alliage i
de ce métal, quand il eft deftiné pour être employé
a des pièces d artillerie ou à des'cloches, à l’article:
o ù il en eft parlé. Voyez fo n t e .
1 II y a un autre cuivre compofé , qu’on appelle
Amplement métal ; mais c’eft véritablement du
bronze ? avec la feule différence de la quantité qu’on
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" y mêle d’étain. La proportion de l’alliage pour le
métal, eft de douze jufqu’à vingt-cinq pour cent.
Le bronze fournit quelques remèdes à la médecine.
Sa lie , ou plutôt fon marc, qu’on appelle
diphryes, y eft de quelque ufage.
La fleur de bronze, eft la vapeur qui s’élève,
quand on jette de l’eau fur ce métal fondu, & qui
fe forme en petits grains, en manière de millet, lo rsqu’elle
fe congèle, en s’attachant à une platine de
fer , qu’on met au-deffus.
Ecailles de bronze. Ce font ce s petites parties
à demi-brûlées , qui tombent, quand o n bat l’airain
& qu’on le met en .oeuvre. ■
Le bronze fert à faire des ftatues, des médailles
, des vafës , des mortiers , des canons ,- des cloches
, &c.
Bronze. Cfeft aufli une couleur préparée par les
marchands épiciers vendeurs de couleurs, pour imiter
le bronze.
Il s’en fait de deux fortes : le bronze rouge, 8c le
bronze ja un e , où doré. Ce dernier eft fait de fimple
limaille de cuivre, la plus fine & la plus brillante
qu’il fe peut : dans l’autre il entre quelque portion
d’ocre rouge bien pulvérifé. L’un & l’autre s’emploient
-avec le vernis. Pour faire un beau bronqe,
& qui ne prenne point le verd-de-gris, il faut le
je cher avec un réchaud de feu , aufli-tôt qu’il eft
appliqué.
BRONZER. Donner à un ouvrage la couleur de
bronze.
Bronzer. Se dit aufli chez les co u rro y eu rs-p ea u ff
fiers - chamoifeurs, & les cordonniers , d’une façon
qu’on donne aux peaux de maroquin & dé mouton ,
lorfqu’au lieu d’en former le grain, on y élève fur
la fuperfîcie un velouté, ou efpèee de bourre , fem-
blable à celle qu’on voit fur les bazanes velues. Le
bronzé fe fait toujours en n o ir ; & c’eft de quoi l’on
fait les fouliers & les gants de grand deuil, fuivant
la qualité des peaux bronzées. Voyez Bazane.
On appelle fouliers bronzés, gants bronzés ,
les fouliers & les gants qui font faits de cette forte
de cuir.
BROQUETTE. C’eft la plus petite forte de tous
les clous. Il y en a depuis quatre onces jufqu’à deux
livres le millier. Cette dernière fe nomme broquette
efiampée, ou à tête emboutie. Il y a aufli une groffe
broquette eftampée de deux livres & demie & de
trois livres âu millier, qui s’achètent au cent. Tou-
tes les autres broquettes s’achètent à la fomme,qui
eft de douze milliers.
BROSSE. Efpèee de vergette , qui fert aux mêmes
ufages que les vergettes mêmes, & qui eft
faite de même matière } c’éft-àrdire , de bruyère,
de chiendent & de foie, ou poil de porc, foit do-
meftique, foit fauvage. Voyeç vergette.
Les broflès ou vergettes à nettoyer, payent en
France les droits de fortie fu r le pied de mercerie
, c'e fl-à-dire, 5 liv. du cent pefant ; b feulement
2 liv» f i c'eft pour les pays étrangers ?