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tféfîne ; l’atifre eft un peu plus dorée, C’eft un remède
admirable pour les plaies,
L è baume d e tolu eft une refîne liquide , qui en
vieilliffant, devient en confiftance & de la couleur
de la colle de Flandre ^nouvellement faite. Elle coule
suffi par incifion de quelques arbres , qui croiftenc
dans la nouvelle Efpagne, ou les habitans la reçoivent
dans de petits vafes de cire noire. Ce baume
eft rare en France 3 mais on en peut faire venir
d’Angleterre. Le bon doit être nouveau, d’une odeur
agréable & pénétrante, approchant du baume de
Judée , En vieilliffant il prend la confiftance du
baume fc c .
Le baume liquid-ambar eft une réfîne claire &
rougeâtre , que produifent certains arbres de la
nouvelle Efpagne § nommés par les originaires
acocol. L’écorce de ces arbres eft fort épaiffe , &
leurs feuilles font femblables à celles du lierre.
On appelle ce baume, liquid-ambar, c’eft-à-dire,
ambre liquide , parce qu’ii a beaucoup de rapport
avec l’ambre gris, auquel le meilleur doit reflembler
pour l’odeur. Il faut outre cela qu’il foit clair , &
d’un blanc doré quand il eft nouveau, mais rougeâtre
quand il eft vieux.
Le baume nouveau eft liquide, & s’appelle huile
de liquid-ambar, & celui qui eft vieux eft épais,
St fe nomme baume de liquid-ambar. Ils viennent
l ’un & l’autre d’Efpagne, dans des barils. Il eft
préfentement auffi rare >en France , qu’il-y étoit
autrefois commun. Ce baume eft fouverain pour
la guérifon des plaies-, fur-tout on l’emploie heu-
teufement pour les fiftules à l’anus.
On fubftitue quelquefois à l’huile de liquid-ambar,
celle .de millepertuis, ou celle de camomille. On
parle de cette dernière à l’article des- huiles. Pour
celle de millepertuis, qu’on peut appeller un véritable
baume, quand elle eft vieille faite, elle eft
eompofee avec les fleurs de millepertuis & l’huile
d’olive , qu’on expofe au foleil dans les grandes
chaleurs de la canicule, La meilleure eft celle où
l ’on ajoute de la térébenthine fine & du fàfran.
Le baume nouveau, qui eft fi rare en France,
qu’on n’y connoît quafi que fon nom , & qui ne fe
trouve .que chez quelques droguiftes curieux, Approche
allez du baume de to lu , pour l’odeur & pour
la couleur. Ce baume s’exprime de la même manière
que l’huile de laurier, & fe tire de petits fruits
rouges , qu’on trouve allez ordinairement dans l’ifle
-de laint-Domingue. Ils y viennent en grappes fur
-des arbres , dont les feuilles font tres-iarges &
très-longues, fort vertes deffiis, & feulement verdâtres
deffous. On en dit des merveilles ; peut-
•çtre eft-ee la rareté qui lui donne cette réputation.
Le baume, fuivant le ta r if de 1664 > Pay e de
droits d'entrée en France, fept fo ls la livre.
Le baume blanc ejl du nombre des marchandifes
venant du levant, Barbant & autres pays &
terres de la domination du grand feigfieur, du
roi de Perfe & d’I ta lie , fu r lefquelles i l ejl ordonné
être levé vingt pour cent de leur valeur,
B A Ÿ
conformément à l'arrêt du con fe il, du 75 aoil%
16 8 5 , & les nouveaux fo ls pour livre.
BAVOIS ouBAVOUER. ( Terme de monnoie,)
On appelle ainfî la feuille de compte où eft contenue
l’évaluation dés droits de feigneuriage, foiblage,
écharceté & brafftge, litivant le prix courant que
l’ordonnance attribue à l’o r, argent & billon , é»
oeuvre & hors d’oeuvre.
I BAY. C’eft une des couleurs du poil des che*
vaux , tirant fur le rouge , & approchant de la
couleur d’une châtaigne. Le bay a , pour ainfî dire ,
cinq nuances , qui font bay châtaigne, bay c lair,
bay doré \> bay fanguin ? qu’on nomme auffi bay
d ’écarlate & bay brun. On en parle ailléurs ,
auffi-bien que de la connoifïànce qu’on prétend que
ces couleurs peuvent donner, des bonnes & mau-
vaifes qualités des chevaux. Voyeç l'article dit
CHEVAL.
BA YE . Les Anglais donnent ce nom à une
étoffe de laine , que l’on appelle en France h
bayette ou baguette. Voye\ ci-après bayette.
B a y e . Se d it, en termes de marchandife’de d r o g
u e s médicinales , des goulîès & fruits de plufieurs
arbres.
Baye de laurier. Efpèce de fr u i t ou de
graine , que produit le laurier franc , dont le»
épiciers font quelque négoce. Voye{ laurier.
Les Bayes de laurier payent en France de
droits d’entrée 10f . du cent gefant & les fo ls pour-
livre.
BAYETTE , que l’on nomme auffi quelquefois
BAGUETTE. Étoffe de laine non croifee, fore
lâche & tirée à poil d’un côté. C’eft une efpèce
de revêche ou de flanelle très - groffière & très*
large.
Il fe fabrique quantité de bayettes à Colcefte»
en Angleterre, ou elles font appellées bayes. Om
en fait auffi en Flandres allez confîdérablement ÿ
particulièrement à Tournay, â Lille & à Neuf*
Églifes, auxquelles les gens du pays donnent le non?
de baiques.
Les ouvriers François fe font avifés d’en mafhtsî
faélurer 5 & ils y ont parfaitement bien r é u f f i , fîn*ï
g u l i è r e m e n t ceux de Beauvais, de Caftres, de Mon®
pellier & de Nifmes.
.. Les largeurs ordinaires des bayettes font , un®
aune, une aune & un quart, une aune & demie j
& une aune trois quarts , fur vingt-huit â trente-un©
aunes de longueur , mefure de Paris.
Le débit en eft très-grand en Efpagne , & eïa
Portugal, où elles fe nomment baetas. Il s’en con*
fomme auffi un allez grand nombre en Italie. Les
marchands de France y en envoyent beaucoup en
blanç., en n o ir, & de toutes fortes de couleurs ,
ainfî que font depuis long-temps les Anglois & les
Flamands. Celles d’une aune & demie font les plus
propres pour le commerce d’Efpagne.
II le fabrique auffi à Alby , & aux environs dft
cette ville , une forte d’étoffe de laine , que l’on
appelle bayette, dont le prix eft des plus médioçrgu,
B A Z
‘Elle n’a que deux pans deux quarts de large, me-
fure du pays 3 ce qui revient à demi-aune moins
un feize , mefure de Paris. Cette largeur a ete ainfî
«réglée par arrêt du confeil du 15 juillet 1673 , non-
obftant l’article 30 du réglement général des manufactures
du mois d’aout 16651, qui porte : qu’il
•ne fera fait aucunes, étoffes , de fi petit prix quelles
puiffent être , par les drapants , ou fergers & par
qui que ce fo it, quelles n’ayent une demi-aune
de largpi, mefure de Paris.
Les bayettes payent les droits de fortie du
royaume & des provinces réputées étrangères , fu r
le pied de 3 liv. du cent pefant, comme draps
petits ; & pour V entrée à raijon, fça v o ir , celles
4 'Angleterre ,,de 20 liv. la pièce de vingt-cinq
aunes ; & les doubles de 60 liv. la pièce de cinquante
aunes , fuivant Varrêt du 20 décembre
j 68/ ; avec défenfes d'entrer dans le royaume
par d'autres ports que ceux de Calais & fa in t
Valéry,
Les bayettes ou revêches de Flandres, & autres
femblables, ne payent d’ entrée que 4 liv. la pièce
de vingt aunes , conformément au ta r if de 1664,
le tout avec les fo ls pour livre.
BAYLES. On appelle ainfî à Bordeaux ces officiers,
qui font à la tête des communautés , qu’on
nomme ailleurs ju ré s . V o y e \ jurés.
BAZAC. Coton f i é -y très-beau & très-fin qui vient
dé Jérùfalem ; ce qui le fait, auffi appeller coto n de
Jé ru fa lem . Le demi-ba.[ac & le moyen ba\ac font
des cotons qui viennent du même énefroit, mais
d’une qualité Beaucoup inférieure. Voyeç coton.
BAZANE. Cuir préparé, & paffé au ta n , o u en
re d o n . Voyeç ba za n e.
BAZAR ou BAZARI. -Lieu deftiné au' commerce
parmi les Orientaux , particulièrement chez les Per-
fans. Les uns font découverts , comme les marchés
d’Europe , & fervent aux mêmes ufàges 3 mais feulement
pour y vendre les marchandifes les moins
précieufes & de plus grand volume. Les autres font
couverts de voûtes fort élevées , & percés par des
dômes , qui y donnent du jour. C’eft dans ces derniers
, où les marchands de pierreries , de riches
étoffes , d’orfèvrerie & d’autres femblables marchandifes
, ont leurs boutiques. Quelquefois même les
efclaves s’y vendent 3 quoique ce barbare commerce
fe falie auffi dans les bazars découverts. Furetiere
dit que ce terme eft purement Arabe , & fîgnifie
achat & échange de marchandifes , & fe dit, par.
cxtenfîon, des lieux où fe fait le trafic.
Le ba^ar ou maidan d’Ifpaham eft une des plus
belles places de toute la Perfe , & furpafïè même
celles qu’on voit en Europe : mais nonobftant fa
grande magnificence , il faut avouer que le bapar
de Tauris eft la place la plus vafte que l’on con-
noiffe. On y a plufieurs fois rangé trente mille
hommes en bataille. Il contient, plus de quinze mille
boutiques , & paffe fans contredit pour le plus lu-
perbe de la Perfe, On appelle dans cette dernière
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ville le bavarde pierreries, kaiférié, c’eft-à-dire
marché royal.
BAZAT. Le coton bayxt eft une forte de coton
qu’on tire de Leyde par la voie de Marfeille. On
en diftingue de trois efpèces 3 favoir , le baqat de la
première forte , le barat ordinaire & le baqat
moyen. La première forte & l’ordinaire valent jufqu’à
quatre-vingt-dix-neuf livres quatre fols , & le moyen
feulement foixante & treize.livres douze fols.
B AZGENDGE. Efpèce de noix de galle rouge ,
dont les Turcs fe fervent pour faire l’écarlate. Voyeç
GALLE.
BAZZO. Petite monnoie d’Allemagne, qui vaut
environ deux fols de France. Voye{ la table d es
MGNNOIES. . B D
BDELIUM. Sorte de gomme aromatique , que
l’on nomme plus ordinairement bedelium• Voyeç
ci-après Bedelium.
b E
BEAUCAIRE, en Languedoc , ville fameufe pat
fa foire , la plus célèbre de toutes celles qui fe tiennent
en Europe,
BEBY. Sortes de toiles de coton qui fe fabriquent
à Alep & au x environs. Voyeç t o il e s d e coton.
BECARD. Nom que l’on donne à la femelle du,
faumon , à caufe qu’elle a le bec plus aigu : d’autres
neanmoins croient qu’on ne doit appeller ainfî ,
que les faumons du printemps, lorfqu’ils fé pêchenc
au mois d’août & de feptembre tems de toute;
l’année où ces fortes de poiffons font les moins bons.
Voyeç sa um o n .
ÊECHET. L’on nomme ainfî une des trois efpèces
de chameaux. Voyeq c h am ea u .
BECHU. Cheval qui marque toujours , & dont ,
à caufe de cela , il eft difficile de pouvoir reconnoître
aux dents l’âge qu’il peut avoir. On dit plus ordinairement
baigu. Voyeq b a ig u .
BECULO. Plante médicinale. C’eft l’ipécacuanha.
Voye{ cet article»
BEDELIN. Sorte de coton qui vient du Levant
par la voie de Marfeille. Voye^ fin bedelin.
BEDELIUM , BENDELEON ou BDELIUM.
Efpece de gomme.
Ce nom eft très-connu parmi les gens de lettres ,
quoiqu’ils ne foient pas d’accord de ce qu’il fîgnifie.
L’écriture fainte ( Gen. c. 2 , y. 12. ) en parie.3 &
Jofeph , qui veut expliquer ce que c’eft, affure que
c’eft la gomme d’un arbre , qui refïemble à l’olivier ,
qui a des feuilles comme celles du chêne J & que la
manne, dont Dieu nourrit fi long-tems fon peuple
dans le défert, reffembloit à cette drogue. Cependant
bien des fçavans ne conviennent point de cette explication
5. & Scaliger , fuivi de plufieurs autres,
avoue que l’on ne fait pas au vrai ce que c’eft que
le bedelium de la fainte écriture.
Le bedelium, que vendent les marchands épi«-