
fait pafler aofïi annuellement au liège de la foi
Mufulmane , des fommes immenfes que partagent.
entr’cux les defcendans de Mahomet.
> De tous les animaux, le cheval eft le plus eftimé ,
fur-tout refpèce de ceux que l’on appelle kocklani,
dont la hoblefte eft juridiquement prouvée , & que
les Bédouins élèvent entre Bafl'ora, Mérdin & la
frontière de la Syrie : ils ne font remarquables ni
par leur grandeur ni par leur beauté j une agilité
extraordinaire, une douceur extrême, un attachement
ûngulier pour leurs maîtres, voilà ce qui en
fait le prix. L’ancien commerce du beaume & des
aromates , détruit par des impôts"exceffifs, ne pâlie
pas aujourd’hui la valeur de huit cent mille livres.
ARABIQUE. ( Ce qui appartient à VArabie ou
qui en vient. )
G om m e A r a b iq u e , eft une gomme qui vient
d’une plante épineulè qui croît en Arabie, & dans
quelques lieux de l’Egypte, Vbyeç g o m m e .
ARAIGNÉE. ( Petit infecte venimeux, qui
fait un merveilleux tifîu de filets avec une elpèce de
foie qu’il dévidé par l’anus. ) '
Il n’a pas tenu à un fçavant affoeié de la fociété
royale des fciences de Montpellier , que cet infeéte,
jufqu’ici l’horreur prelque univerfelle de tout le
monde , n’ait été élevé au même degré d’eftime &
d’utilité que les vers à foie j & l’on peut dire que
l’excellente diflërtation de M. Bon , pour lors premier
préfident en fitrvivance de la chambre des
comptes, aides & finances de Montpellier, donna
en 1710, fur l’utilité des foies d’araignées, les a
jju moins tirées^du mépris où elles avoient toujours
é té , fi elle ne les a pu égaler aux véritables vers
4 foie.
Il préfenta à la fociété royale des bas & des
mitaines faits de cette foie d’araignée, & on en vit
plafieurs à Paris, dont il avoit fait préfent à des
princes & à des miniftres. d’état : mais cette idée n’a
pas eu de fiiite j ce qui provient fans doute du
défaut de méthode pour nourrir & multiplier ces
araignées.
AF, AINS. ( Armoisins ou taffetas rayés & à
carreaux, qui viennent des Indes. ) Voyeç armoi-
s in s des I n d es.
AK AK. ( Efpèce deau-de-vie que font les
Tartares Tungutes, lujets du grand duc de Mofcovie. )
Cette eau-de-vie fe fait avec du lait de cavale
que l’on laifie aigrir, & qu’enfuite on diftile à deux
ou trois reprifes entre deux pots de terre bien bouchés
, d’où la liqueur fort par un petit tuyau de bois.
Cette eau-de-vie -eft très-forte & enyvre plus que
pelle de vin.
ARANNEA. ( Minerai d argent qui ne fe
trouve que dans les mines de Potofi, & encore dans
la féule mine de Catamito. ) Son nom lui vient de
quelque reflemblance qu’il a avec la toile d’araignée,
étant compofé de fils d’argent pur , qui paroiflent à
la vue comme un galon d’argent qu’on auroit brûlé
pour en ôter la foie, C’eft le plus riche de tous les
jouerais.
ARARES. ( Nom que les Indiens donnent à
cette forte de fruits , qu’on appelle en Europe
mirobolans ci tri ns.) Cette elpèce demirobolanseft
eftimée propre à purger la bile. Voyeç mirobolans.
ARATE. ( Poids de Portugal, qui eft aufli en
ufage à Goa & dans le Brefil. ) On le nomme-aflez
fouvent arobe, qui eft le nom qu’il a en Efpagne. U ara te ou arobe Portugaife eft de beaucoup plus
forte que l’arobe Elpagnole ; celle-ci ne péfant
que vingt-cinq livres, & celle là trente-deux ; ce
qui revient, poids de Paris, à près de vingt-neuf
livres celle de Lifbonne, & celle de Madrid feulement
à vingt-trois & un quart. Voyez arobe.
ARBITRAGE. ( Jurifdiclipn qu’on choisit
volontairement , & qui s’exerce en vertu d’un
pouvoir qui eft donné par les parties. ) Il fe dit aufti
de la difcuffïon d’une affaire & du jugement qui
eft porté par les arbitres. Ces marchands fe font mis
en arbitrage ; ce négociant eft fort occupé aux
arbitrages i ce procès a été jugé par arbitrage.
A r b itr a g e , en matière de change. Veut dire
une combinaifon ou ajfemblage-, que l’on fait de
plufieurs changes, pour connoître quelle place eft
plus avantageufe pour tirer & remettre. Voyez
CHANGE.
ARBITRAL. Se dit du n jugement ou d’une
fentence prononcée par les arbitres. Ce négociant
a été condamné par un jugement arbitral ,
par une fentence arbitrale.
i Les fentences arbitrales entre affociés pour négoce,
marchandifè ou banque., doivent être homologuées
en la jurifdi&ion confulaire des lieux, s-il y en a ,
1 finon ès fièges ordinaires des juges royaux, ou de
ceux des feigneurs. Article 13 du. titre 4 de Vordonnance
de i6 j3 .
L’homologation des fentences arbitrales fe doit
faire pour deux raifons; la première, afin d’établir
l’hypothèque fur les immeubles" du condamné ,
laquelle ne peut fe compter que du jour de la fentence
d’homologation : la leconde , pour faire
confirmer en juftice ce qui a été ordonné par les
arbitres. M. Savary, Parfait Négociant.
ARBITRALEMENT. ( Terme qui ne f e dit
ordinairement qu’en cette phrafe : c’eft une choie
jugée arbitralement, c’eft-à-dire, par des arbitres ).
A F B IT R AT EU R . La différence qu’il y a
entre Yarbitrateur & Y arbitre, confifte en ce que
Y arbitre eft choifi par les parties comme juge, pour
décider leurs caufes .& procès, la forme de droit ,
coutume & ftyle gardés ; & que Yarbitrateur eft élu
pour les appointer, accorder & juger par amiable
com p o fitio n & félon qu’il fe trouve jufte & équitable.
Voye\ l’article fuivant.
ARBITRE. Eft un juge nommé par le magistrat
, ou choifi volontairement par les parties,
auquel elles donnent pouvoir par un compromis de
juger de leur différend.
Les arbitres compromiflionnaires doivent juger à
la rigueur, aufti bien que les autres juges , & font
obligés de rendre leur jugement dans le temps qui
t
A R C
leur eft limité, fans pouvoir excéder les bornes du
pouvoir qui leur, eft preferit par le compromis.
Quoiqu’il vienne d’être dit que lés arbitres doivent
juger à la rigueur, de même que les autres juges,
cela doit s’entendre lorfque cela eft ainfi ftipulé par
le compromis : car files parties les ont autorués- a
prononcer félon la bonne foi, & fuivant 1 équité
naturelle , fans les aftreindre a la rigueur de la lo i$
alors ils ont la liberté de retrancher quelque chofe
du bon droit de l’une des parties, pour raccorder .
à l’autre, & de prendre un milieu équitable entre
la bonne foi , & l’extrême rigueur de la loi. De
Launay, Traité des Defcentes.
Les aftes de fociétés doivent contenir la claule
de fe foumettre aux arbitres, pour les conteftations
qui peuvent furvenir entre affocies j & fi cette
claufe étoit omife , un des affocies en peut nommer,
ce que les autres font pareillement tenus de faire ;
autrement il en doit être nommé par le juge,. pour
ceux qui en font refus.
Lorlqu’il arrive le décès, ou une longue abfence
d’un des arbitres', les affociés en peuvent nommer
d’autres, finon il doit être pourvu par le juge pour
les refufans.
Quand les arbitres font partagés en opinions, ils
peuvent convenir de fur-arbitres fans le confente-
ment des partiesj & s’ils n en conviennent, il en
eft nommé un par le juge.
Pour parvenir à faire nommer d’office un fu r -
arbitre , il faut préfenter requête au juge, en expo-
fant que les arbitres nommés ne fe trouvant pas
d’accord dans leurs opinions , & ne pouvant Convenir
entr’eux de fuf-arbitres, pour juger avec eux le
différend des affociés, qui eft pendant pardevant
eux ; qu’il plaife leur en nommer un d’office, pour
le juger conjointement avec eux , fuivant & au defir
de l’ordonnance du juge ; laquelle ordonnance doit
être fignifîée à la diligence de l’une des parties aux
arbitres , en les priant de vouloir procéder au
jugement de leur différend.
Les arbitres peuvent juger fur les pièces & mémoires
qui leur font remis, fans aucune formalité
de juftice , nonobftant l’abfence de quelqu’une des
parties.
Tout ce qui vient d’être die , a lieu à l’égard
des veuves, héritiers, & ayans-caufe des affociés ;
& eft conforme aux articles 9 , 10 ,,11 , n , & 14
du titre 4 de l’ordonnance de 1673-.
Dans les contrats ou polices d’affiirance , il doit y
avoir une claufe , par laquelle les parties fe fou-
mettent aux arbitres , en cas de conteftation, article
3 , du titre 6 , du livre 3 de l ’ordonnance de
la marine du mois d’août 1681.
ARBITRER. ( Liquider, efiimer une chofe en
gros , fans entrer en un détail. ) Les juges-confuls
ont arbitré les dépens, dommages & intérêts à une
telle fomme. Des arbitres, des amis communs ont
arbitré à quoi peut aller le dépériffèment de ces
marchand! les.
ARC ANNE. ( Minéral au efpèce de craye
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rouge , qu’oii appelle en latin rubrica fa br ilis 9
à caufe qu’elle fert aux charpentiers à teindre ieuç
cordeau, pour marquer leur bois. ) Il y a aufti
une arcanne faérice , qu’on fait avec de l’ocre
brûlé.
ARCANÇON, autrement BRAY SEC. ( Efplce
de poix-résine qui fe fait avec le galipot , ou cnc
Cens madré, en le faifant cuire jufqu’à ce qu’il foi *
prefque brûlé. )
\J arcançon que vendent les droguiftes de Paris
vient de Bordeaux & de Bayonne , & n'eft autre
chofe que ce qui eft refté dans les alambics, après
qu’on a tiré l’huile. Il doit être fec , tranlparent &
foncé en .couleur. C’eft avec Yarcançon qu’on fait
la poix noire.
Quelques-uns le confondent avec la colophane y
mais ma l-à-propos. Voye( barras.Voyeç aujji
POIX.
L ’arcancon paye en France de droits de fo r tic
feize fo ls le cent péfant , & dix fo ls de droits
d entrée avec les nouveaux fo ls pour livre•
ARCASSOUL. ( Drogue médicinale qui f e
trouve dans le royaume de la Chine. ) Les Chinois
en portent beaucoup à Batavia. Elle coûte trois
tacles deux mas le pie à Canton & fe vend neuf
pataquès à Batavia.
ARCHAL. On appelle du f i l d’archal, du f e r
paffé par la filière. Voye{ f i l , à Vendrait où 0
efi parlé du f i l de fer.
ARCHANGEL1QUE. ( Plante médicinale )
qu’on nomme autrement angelique ou racine du
St. EJ prit. Voye{ angelique.
ARCHARD. ( Fruits verds qu’on met confire
dans le vinaigre. ) Ils font extrêmement eftimés
dans toutes les Indes Orientales, & il s’en fait un,
très-grand commerce. Les meilleurs viennent de
Perfe & fe confifent dans des bouteilles, à peu près
comme l’on fait en France les petits concombres,,
. qu’on appelle vulgairement des cornichons. Chaque
fruit ne fe confit pas à part , mais dans la même
bouteille : on en met de diverfes efpèces^
ARCHINE. ( Mefure ) é’eft l’aime des Mofco-r
vites. Elle contient z6 ponces fix lignes 3fj.de
France au rapport de MM. de Lifle & de Vinsheim y
qui furent chargés en 1738 de comparer Yarchine
avec notre pied de toi.Voyeç la table des mesures.
ARCOT . (N om que les fondeurs donnent à
une forte de métal qui n’eft autre chofe qu’une
elpèce de potin. ) Voyeç potin.
A rcot. On appelle ferge d'arcot 9 une efpèce
de ferge qui fe fabrique à Arco t % & aux environs.,
Voyez SERGE.
ARDASSES & ARDASSETTES. Ce font les
plus groffieres de toutes les fo ie s de Perfe &
comme le rebut de chaque efpèce. On dit en ce
lens, des legis, des koujfets, des choufs & des payas
ardaffes, pour marquer les moindres de ces quatre
lortes de foies Perfiennes. Voyeç soie du L evant
& d’I talie.
A R D A S S I N E S , qu’on nomme en Francs