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qui peut encore être augmentée par la culture, ne pouvant jamais être confidérable, & nous difp enfant
de tirer des cires des pays étrangers autant qu'on fait
à préfent.
C i r e n o i r e d e s A n t i l l e s .
Les abeilles qui font cette cire fe trouvent principalement
dans Tifle de la Guadeloupe : elles font
de moitié plus. petites que celles d'Europe , plus
noires & plus rondes 3 & a ce qui paroît fans aiguillon
, ou du moins fi foible, qu’il n’a pas la force
de percer la peau. '
« La cire blanche paye en France de droits
» d'entrée 2.0 liv. fuivant l'arrêt du 3 février 1688 ,
» & de /ortie 4 liv. le cent pefant, conformément
» au tarif de 1664'».
« Les droits d’entrée pour la cire jaune, font
p de 5 liv ., Sc ceux de fortie de 6 liv. aufli le cent
H pefant ».
« A l'égard de la cire du L e va n t Sc de Barbarie,
» elle eft du nombre des marchandifes q u i, en
» conféquence de l'arrêt du confeil du 1? août
» 16 8 $ , doivent payer vingt pour cent de leur
» valeur ».
« Il faut remarquer, qu’en conféquence de la
» déclaration du r o i, du z$ mai 1699 , confirmée
» par l'arrêt du confeil, du 30 mai 1,713 , les
» droits d’entrée de la cire blanche ont été modérés
» à 11 liv. le cent pefant, en confidération des
i> feuls Hollandois ».
Cire d'Espagne. C’eft de la laq-e fondue &
préparée'd'une certaine façon. Il s’en fait' de rouge,
de noire ,■de jaune , &c. On la vend ordinairement
eiT petits bâtons de fîx à fept pouces de lo n g, les •
uns prefquê quarrés, les autres tout-à-fait ronds 3
pour l'ordinaire du poids d'une once. On donne
encore à la cire d'Efpagne , le nom de cire à
cacheter, parce que io n s'en fert pour cacheter les
lettres. V o y e { laque.
« La cire d'Efpagne paye de droits d'entrée
» 6 liv. du cent pefant, par le tarif de 1664, &
» par celui de la douane de Lyon, 3 liv. 5 fols le
» quintal pour l’ancienne taxation, avec les fols
?> pour livre ».
CIRIER ou CIERGIER. Qui fait commerce de
cire , qui fabrique ou qui fait fabriquer des cierges ,
de la bougie , des flambeaux & des torches. Les
ciriers font du corps de l’épicerie, qui eft le fécond des
fix corps des marchands de Paris. Voyeç épicier ,
C I R E , B O U G IE , C IE R G E S & TO R C H E S .
CIRSAKAS. Etoffes des Indes , prefque toutes
de coton, avec le mélange de très-peu de foie. La
longueur des cirfakas eft depuis huit jufqu’à quatorze
aunes ou environ, & la largeur depuis deux
tiers jufqu’à cinq fixiémes.
CIRURE. Compofition de cire & de fuif, où
l’on-mêle quelquefois un peu de falpêtre, que font
les cordonniers, pour enduire les fouliérs & les
bottés, pour empêcher que ces ouvrages ne prennent j
l ’eau. Qn dit aufli la c in tre des toiles & des ta ffeta s3 ■
c 1 T
1
& la cirure des gants. On fe fert fouvent du terme
de cirage y mais pas tout-à-fait dans le même fens 3
cirage lignifiant proprement Y art de cirer, Sc
cirure la compofition qu’on employé pour cirer.
C IS E L E R Se difioit autrefois des différentes
façons ou figures, que l'on faifoit avec la pointe
des cifeaux fur le velours plein , en découvrant une
partie du fond , fuivant le deflin qu’on vouloir
fuivre . L ’invention de faire du velours cifelé fur le
métier , a épargné cet ouvrage long & impatientant.
C IS E L É . Il ne fe dit guères que du velours
qui imite fur le métier l’ancienne cifelure avec les
cifeaux.
On fait à Paris une efpèce de velours., qu'on appelle-
improprement velours cifelé y Sc qu'on devroit plutôt
appeller velours gauffré, puilqu’il fe fait avec
des fers chauds gravés, qui applatiffant le poil du
velours aux endroits qui doivent fervir de fonds, Sc
épargnant le deflin & les façons, font une efpèce de
cifelure affez agréable. On n'esnploye à cet ufage1
que des velours qui ont déjà fervi ; ce qui leur
donne un air de fraîcheur Sc de nouveauté. Voyeç
G A U F F R É .
CISELET. Petit cifeau d'acier bien trempé. dont
l'on fe fert pour cifeler. Il y en a de plufîeurs fortes,,
de ronds, de carrés, de pointus , &c. Les ouvriers
qui s’en fervent le plus- communément j font les
orfèvres , les arquebufiers, les four biffe urs , les
éperonniers , les armuriers , les doreurs fur métal »
les graveurs fur acier, &c.
Plufieurs de ces cifelets font dès efpèces de-
poinçons- gravés en creux, avec Iefquels l'ouvrier
grave en relief la figure qui y eft repréfentéé. Ils
prennent, leur nom de ces figurés , comme le
perloir, parce qu'on s'en fert pour faire des perles j
la rofette, la feuille, le mafque, qui font des
rofes, des feuilles de laurier & des têtes d'hommes,
de femmes ou d’animaux. Il y a aufli des frailons ,
des couteaux a refendre, des couteaux à tracer,
des matoirs , &c. Voye-ç tous ces cifelets aux
articles qui leur fo n t propres.
CISELURE. Ouvrage qui fe fait avec le cifeletv
Il fe dit aufli de la façon d'ùn velours cifelé , &
encore de l’ébauche que font les tailleurs de pierre ,
avec le cifèau & le maillet, autour du bloc qu’ils
veulent tailler au marteau.
CISOIRES. Efpèces de grands cifeaux , qu’on,
appelle autrement cifailles.
CITOUART ou ZEDOUART , que quelques-
uns écrivent ZEDOIRE. Graine aromatique , qui
reffemble beaucoup au gingembre , mais qui eft
dé meilleure odeur & d’un goût moins âcre.
« Le citouqrt paye en France les droits d’entrée
» fur le pied de cinq liv. le cent pefant ».
CI T RI N. Sorte de couleur jaune tirant fur le
citron. Il y a un bois médicinal , que l’on nomme
fentai citrin, à caufe de fa couleur.
CITRON. Fruit qui vient des pays chauds , dont
l’écorce eft jaune', ridée & d'une odeur agréable.
! On né parlera ici des citrons ? que par rapport
ïtu commerce qui s’en fait, & des marchandifes que
leur jus ou leur écorce fourniffent.
La plupart des citrons , foit doux , foit aigres,
que l'on vend en France, font tirés par les marchands
droguiftes Sc épiciers du royaume, de quelques
endroits de la rivière de Gènes, entr autres de
faint-Reme, ou de quelques villes des états du duc
de Savoye, comme Nice Sc Menton, d’où ils font
tranfportés par mer jufqu'à Marfeille , & enfiiite
envoyés à Paris & ailleurs.'
A faint-Reme & à Menton, la vente des citrons
ne fe fait que par délibération du confeil de ville ,
& cela deux lois l’année, au plus trois , fuivant
l’abondance & la récolte, mais pour l’ordinaire aux
mois de mai Sc de feptembre. ’
L ’on ne vend que ceux qui ne peuvent paffer
par un anneau de fer, dont la groüeur eft reglee
par autorité publique : pour leà autres , ils font
rebutés comme trop petits , Sc ne fervent cfue pour
en exprimer le fu c , ou jus , qu on tranfporte a
Avignon & à Lyon dans des barils, pour lès teinturiers
du grand teint.
A l’égard des citrons que l'on tire de Nice , on
n’y fait pas tant de façon ; en acheté qui veut &
quand il veut , foit gros, foit petits. ^ ^
L’on vend deux fortes d huile de citron 3 1 une
qui eft fort eftimée, Sc qü'on appelle effence de
citron y qui n'eft faite que des zeftcs de citrons ,
ou de leur écorce râpée 3 1 autre qui eft une huile
commune , verdâtre, claire & odorante , qui fe
fait de la lie qu’on trouve au fond des tonneaux ,
où l’on a mis repofer & épurer le jus de citron.
Cinquante livres de cette lie , .qu'on nomme aufli
bacchas, ne rendent ordinairement que trois livres
de cette huile. Les parfumeurs fe fervent de ces
huiles., fur-tout de l'effence de cedre.
L yaigre de cedre, qu'employeat aufli les parfumeurs,
Sc qui eft fort eftimée en France, eft le
« A l’égard des- droits de fortie , les citrons
» doux ou aigres payent également 10 fols du cent
» en nombre ». -
« Les droits de la douane de Lyon fe payent
» à raifon de $ fols du quintal, avec les fols pour
» livre ».
CITROUILLE. Le plus gros de tous les fruits
qui rampent fur la terré. Sa graine eft une de celles
qu'on met au nombre des quatre femences, que
les apothicaires , épiciers Sc droguiftes appellent
froides , à caufe de leur qualité. Voye^ s e m e n c e s -.
fuc qu'on exprime d'une certaine elpece de citrons
à demi murs, qui viennent de Borghere , proche
de faint-Reme.
L'on envoyé de Madere de petits citrons confits,
fecs Sc liquides, Sc de grandes écorces de citron
aufli confits. Les petits citrons doivent être tendres,
verds & nouveaux. Les grandes écorces doivent fe
choifir nouvelles , en petites côtes , claires & tranf-
parentes , vertes par - deffus , bien glacées par-
deffous , charnues , faciles à couper Sc fans etre
piquées.
Le citronnât eft de l'écorce de citron confite,
& coupée par tailladins.
Le forbec eft fait de jus de citron Sc de fucre.
Le meilleur vient d’Alexandrie.
Le fy ro p de limon eft la même chofe que le
fy ro p de citron. Chez les droguiftes, il eft Amplement
fy ro p de citron ; chez les apothicaires, il fe
vend déguifé fous le nom de fy ro p de limon.
« Les citrons aigres payent en France les droits
n d’entrée à raifon de 5 lois le ’cent en nombre,
n Sc les citrons doux fur le pied de 15 fols ».
« Les citrouilles payent en France les droits
» d'entrée fur le pied de 10 f. le cent en nombre ».
CIVETTE. Efpèce de parfum qui porte le nom
de l'animal dont on le tire.
Le parfum que cet animal produit, s'engendre
comme une efpèce de graiffe, ou d’écume graffe ,
dans une ouverture q u il a fous la queue. On la
tire de temps en temps, & elle ne foifonne qu autant
que la civette eft bien nourrie. _
Il fe fait un grand trafic de civette a Cal eu t , a
Baffora, & en d’autres lieux des Indes , de l'Orient
Sc de l'Afrique, où fe trouve l’animal qui produit
çe.parfum. On voit aufli des civettes vivantes en
France Sc en Hollande 3 mais elles y ont été apportées
du Levant. Les François ne les confervent
guères que par rareté. Pour les Hollandois, qui
en nourriffent en affez grande quantité , ils en tirent
la civette pour en faire commerce ; Sc c'eft ce
qui fournit une partie de celle qu’on apporte de
Hollande.
Il faut choifir la civette nouvelle”, d’une bonne
confîftence , c’eft-à-dire , ni trop d u re, ni trop
molle , d’une couleur blanche, & dune odeur forte
& affez défagréable. Au refte , puifque^dans le
Levant, à moins que de la voir tirer foi-meme , on
court rifque de n'avoir que de la civette fophifiiquée ;
on juge bien qu’on ne doit pas s'attendre de l'avoir
plus pure en Europe : aufli il ne faut que' médiocre*
ment fe fier aux petits écritaux , foit imprimes,
foit écrits à la main, qué; les Hollandois mettent
ordinairement fur les pots de- civette, comme pour
certifier leur bonne foi & la pureté du parfum j &
comme d’ailleurs il eft bien difficile de connoître la
tromperie, le plus fur eft de ne 1 acheter que de
marchands connus & fidèles.
Outre la civette des Indes Sc de Hollande , il y
a encore celle de Bréfil,' autrement de Guinée, qui
eft affez femblable à celle du Levant. Ce qu on
appelle civette occidentale, ne lui reffemble en rien.
On employé peu de civette en médecine 3 mais
elle eft d’un plus grand ufage pour les confifeiirs Sc
parfumeurs , qui ne doivent cependant s'en fervir
qu'avec modération , puifqu'autrement au lieu d une
odeur agréable , ils n'en produiroient qu une très—
mauvaife.
« Les droits d’entrée que la civette paye en
» France, conformément au tarif de 1664, font
» à laifon de 5 liv. la livre pefant ».
« Et ceux qui fe payent à la douane de Lyon