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B l e d barbu » en Latin, melica. Efpèce de millet
, dont les tiges s’élèvent à la hauteur de huit à
neuf pieds. Voyeç m i l l e t .
B l e d l o c u l a r d , autrement, f r o m e n t l o c a r ,
f r o m e n t r o u g e , & plus communément s p a u t r e
ou é pautre, Efpèce d’orge, dont le grain eft menu,
& d’un rouge-brun. Voyeç l o c u l a r .
• B l e d s e i g l e . Il diffère du froment, en ce que
fès feuilles font plus étroites , fes épies plus longs ,
plus fermes & plus applatis. VoyeÇ s e i g l e .
BLEREAU , que l’on écrit plus ordinairement
BLAIREAU, & que l’on appelle quelquefois TESSON
, ou TAISSON. Animal fauvage à quatre
pieds, qui fournit plufieurs çhofes pour le commerce.
Voyt{ BLAIREAU.
BLEU. Ce qui eft de couleur bleue , c’eft-à-
dire i de couleur d’azur.
Le bleu eft une des cinq couleurs (impies, & matrices
, dont les teinturiers fe fervent pour la compo-
fition des autres.
Le bleu des teinturiers fe fait avec le paftel, qui
croît dans le haut-Languedoc ; le vouede ou petit
paftel, qui vient de Normandie , Sâ l’indigo qu’on
apporte des Indes.
De ces trois drogues , le paftel eft la meilleure ,
& la plus néceffàire à la teinture. Le vouede, quoique.
moindre en qualité, en force & en fubftance,
fait auffi une afiez bonne couleur : mais l’indigo ne
fait qu’une fauffe couleur, qu’on peut néanmoins
employer, fi on n’en mêle pas au-delà de fix livres
fur chaque groffè balle de paftel, & fi-on ne l’emr
ploie qu’après être apprêté dans la bonne cuve, &
dansles deux premiers réchaux : auffi eft-il défendu
de l’employer autrement qu?avec le paftel, & fans
être apprêté avec la cendre gravelée.
Le vouede , qui a fort peu de fubftance, ne peut
être employé fèul, ni corriger le défaut de l’indigo
à moins qu’il ne foit aidé du paftel ; mais fi on l’emploie
feul avec l’indigo , il ne faut gu ères plus- d’une
livre d’indigo fur un cent pefant de vouede.
Quelques teinturiers, pour augmenter la couleur
du bleu j fe fervent du bois d’Inde, Brefî.1, & Oiv
feiîle ; mais l’ordonnance de 1669 , article 5 , leur
a défendu de s’en fervir, ni d’en avoir chez eux.
Le bleu fe pent aviver, en paffant l’étoffe, après
être teinte & bien lavée fur de l’eau tiède ; & il s’avive
encore beaucoup mieux en faifant fouler l’étoffe
teinte avec du fayqp fondu, & I4 faifant eofilite bien
dégorger.
Les bleus Turquins , & au-deffùs, s’avivent en
les paflant fur un bouillon , & enfuite fur un coche-
nillage ; mais les bleus célefles , & au-deftous, gri-
feroient, & perdroient leurs couleurs, fi on les y
pafloit.
Les nuances du. bleu font, bleu blanc, bleu
n aiffant, bleu pâle , bleu mourant, bleu mignon,
bleu cèle fie , bleurei ne , bleu turquin, bleu de roi,
fleur de guede ? bleu perj , aide go , & bleu d’enfer.
Les étoffes qu’on teint en bleu 9 fe font de^ blanc
B LO
en bleu , fans autre préparation que celle qu’elles
reçoivent du foulon,
Ann de fçav'oir fi le fond , ou pied de bleu a été-
effectivement donné aux étoffes , les teinturiers font
tenus de laiffer au bout de chaque pièce , une rofe
bleue delà grandeur d’un écu d’argent. Réglement
de 16699 art. 34.
Le chef-d’oeuvre des teinturiers du bon teint ,
confifte à tirer la teinture bleue du paftel, depuis
la nuance la’ plus brune jufquM la plus claire, &
l’appliquer fur les étoffes de draperie. Réglement,
de 1669, art? 50.
Le bleu ne manque jamais , fi la couleur en eft
bonne.
Le bleu des peintres eft différent, fuivant les
différentes efpèces de peintures où l’on veut travailler.
L outremer, les cendres bleues & l’émail s’emploient
également en huile à frefque, en détrempe, & en
miniature. Ces trois fortes de bleus , dont on traite-
a leur article particulier, font naturelles , fi l’on en
excepte l’émail , qui tient prefqu’autant de l’art que
de la nature. Il y a auffi un .outremer, qui eft. tout
faétiçe, dont - on donne la recette à fon article.
L’inde ou indigo préparé, eft encore une
couleur bleue , dont l’on fe fert en huile & en mi niature.
Ce font les marchands droguiftes-épiciers, qui
vendent ces fortes de couleurs , foit en poudre ,
foie broyées à l ’huile.
Le bleu des peintres-émailleurs & des peintres
fur verre , fe prépare par ceux mêmes qui les emploient;
chacun ayant fa manière de le faire.
On appelle a[ur de Hollande , Y émail qui fe
prépare à Amfterdam & en quelques autres en-i
droits des provinces-unies. Il .eft plus propre pour
le linge, que pour la peinture.
B leu d e to u r n e so l . G’eft un bleu propre
peindre fur le bois , qui fe fait avec la graine de
cette plante. On employé quatre onces de tourne-
f o l , que l’on fait bouillir pendant une heure dans
trois çhopines d’e a u , où l’on a auparavant éteint de
la chaux vive.
B leu d e F la n d r e s , .C’eft un bleu tirant fur le
verd , que l’on n’employe guères que dans les
payfages. On l ’a p p e lle autrement, cendre verte,
B leu . Les cu ran d iers ou blanchiffeurs de toiles
fines , difent, donner le bleu à une toile ; pour fi-
gnifiçr, la faire pajfer dans une eau , où ils ont
fait diffoudre un peu d’amidon , avec de l’émail ,
ou azur de Hollande. On donne ordinairement deux
bleus aux batiftes ; l’un , qui eft le bleu du b lan ch
im en t , par les curandiers 5 & l’autre , le bleu
de l’apprêt, par les marchands,
Bleu , L’on fe fert auffi de bleu dans le blanchiment
des foies, pour leur donner cet oeil bleuâtre,
qui en relève la, blancheur & l’éclat. Le bleu des
foies fe donne à froid dans une cuve d’eau claire ,
où l’on a détrempé un peu de favon & d’indigo. '
BLOC , (en termes de commerce. ) Se prend
pour plufieurs pièces ou fortes de marchandées, ■
considérées
B o D
confidérées & eftimées toutes eqfcmble. Ainfi l’on
dit , ce marchand a acheté toutes les marchandifes
de cette boutique , de ce magafin , en bloc. .
On dit auffi , faire un marché en bloc & en
tâche ; lorfque , fans entrer dans le détail de ce
que chaque chofe doit coûter en particulier , on
convient d’un certain prix pour un ouvrage ou
pour une entreprife. J ’ai fait un marché en bloc &
en tâche avec un voiturier , pour m’amener mes
marchandifes franches de tous droits.-
BLUETTE DU RHIN. Efpèce de laine , qui
vient d’Allemagne.
BLUTEAU. Nom que l’on donne à une forte
d’étamine , ainfi nommée , parce qu’entre autres
ufages on s*en fert pour bluter la farine. B o
BOCAGE. Nom qu’on donne en général, à
toutes les efpèces de linge ouvré, quife font en baffe
Normandie ,‘ particulièrement aux environs de
Caen. Voyez l i n g e .
JSOCAL , en Italien BOCCALE. Mefure des I
liquides , en ufage à Rome. Le bocal eft proprement
ce qu’on appelle en France une bouteille.
I l contient un peu plus que la pinte de Paris. Il
faut fept bocals & demi pour la rubbe ou rubbia V
& treize rubbes & demi pour la brante , qui ainfi
contient quatre-vingt-feize bocals.
BOCKING, On nomme en Hollande haring
bocking, ce qu’on appelle en France hareng fumé
ou forel. Le tarif de Hollande de 1715 , en dif-
tingue de trois fortes ; fçavoir les bockings en général
, ceux pêchés les -treize jours après la Chandeleur
& ceux de mars , qu’on nomme auffi meybockings.
Ces trois fortes de harengs font francs d’entrée
, à l’égard de la fortie ils en payent les droits
diverfeinent.
La première1 forte, â raifon d’un florin dix fols
le .laft de 10000 ou zo paillis. La fécondé forte
15 C. du même laft. Et la dernière forte, feulement
l fols.
BODINERIE. Efpèce de contrat qui ;ft en ufage
fur les côtés de Normandie. C’eft une forte de prêt
a la grofle avanture , qui eft affigné fur la quille
ou bodine du vaiffeau , & où l’on hypotéque non-
feulement le corps du vaiffeau , mais encore les
marchandifes qui y font chargées. Voyeç g r o s s e
A v e n t u r e .
La bodinerie diffère du contrat d’affurance , en
ce qu’on ne paye point de prime, & qu’il n’eft rien
dû en cas de naufrage , prile d’armateurs,, pirates ,
corfaires, mais feulement quand il arrive heureufe-
. ment à bon port , on paye la fomme principale
avec l’intérêt ou profit maritime ûipulé dans ledit
, contrat.
Il eft encore différent du contrat d’affurance pour
la négative ou conteftation, en ce que c eft au créancier
de prouver devant les juges de l’amirauté , que
le navire eft arrivé à bon p o rt, pour déclarer l’obligation
de bodinerie exécutoire, & établir fon droit
Çpmmerçe fotne f*
b o Ë 25?
de créance ; Ce qui n’eft pas dans les polices d’afïu-
rance , où c’eft à l’afflué de juftifier la p erte, ou
naufrage dudit navire pour fon rembourfement de
la c-hofe affurée.
BODRUCHE. Voye{ b a u d r u c h e .
BOESTE. Petit vaiffeau, qui ferme avec un couvercle
, & qui fert à renfermer dîverfes fortes de
marchandifes ou autres chofes que Ton veut confer-
ver , comme rubans, confitures , fruits fecs ,, dragées
, &c.
Il y a des boetes de plufieurs matières, grandeurs,
& formes, de bois , de carton, de cuir , &c. de
petites, de moyennes , de grandes , de longues ,
dé quarrées , de rondes , d’ovales , de creufes,. de
plattes, Scc. de garnies , de ferrées , de peintes
de non peintes , &C.
Toutes ces fortes de boetes payent en France 4
les droits d’entrée & de,fortie, fuivant leurs différentes
qualités & façons.
D r ç i t s d e . s o R t i e .
Les boetes ferrées , le cent pefant, 2 6 fols.
Les boetes de fapin, de Fond ne & autres lieux,
le char, 40 fols.
Les boetes de fapin , peintes & cabinets d* Allemagne
, Flandre & autres lie u x , de peu de valeur,
comme mercerie, 3 liv.
Les boétes non peintes, le cent, pefant, 30 fols.,
E n t r é e s .
Les boetes de fapin , venant de Foncine Gr
d*ailleurs , le char, 16folSi
Les boetes blanches à mettre confitures & autres,
non peintes, le cent pefant, 16 fo ls y par le tarif
de 1664.
Et les boetes ferrées, malles & bougettes, aujji-
bien que les boétes de fapin peintes , 10 l. pareillement
du cent pefant 9 fuivant Varrêt du con-
fe il du 3 juillet 1692 , le tout avec les nouveaux
fols pour livre.
B o ETE A LA FEU ILLE , OU E O E T E - FEÜII.LE..
Efpèce de petite boîte de fapin, longue d’environ,
trois pouces & demi, fur un pouce & demi de haut
& deux pouces de large, dont le couvercle eft si.
couliffe , qui renfermé ordinairement fix petite^
feuilles quarrées de cuivre battu très-mince , qu’on
appelle paillons 9 roulées feparément, & nouées
par le milieu d’un petit brin de fil.
Ces fortes de feuilles , ou paillons , qui fonjr
colorées d’un côté , de rouge, de verd , de bleu ,
de jaune, de gris de lin , ou de quelqu’autre fembla-
ble couleur, très-vive & très-brillante , fervent à
mettre par petits morceaux dans le fond des chatons
des pierres précieufes ou criftaux, pour en relever
la couleur, ou pour leur en donner une particulière
qu elles h’ont pas.
Les boîtes à feuilles fe tirent d’Allemagne , particulièrement
de Nuremberg, & font partie du négoce
des marchands merciers-quinquailliers.
Il fe fait auffi à Paris des paillons de toutes le*
couleurs, mais en petite quantité', dont les ouvrierj