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leures efpèces de thé de la Chine. Il y en a de trois 1
fortes : la première s'acheté à Canton 80 taëls le
pic ; la fécondé , 45 ; & la troifiéme 25. Les Hol- ;
landois les revendent l'une 180 pataquès 5 l'autre
120 j & la dernière 75.
BOFE. Efpèce de revêche ’, qui fe fabrique par
les fayetteurs-drapans d'Amiens. Il y en a de trois
largeurs : les larges , qui ont trois quartiers de large .
fur vingt aunes & demie de long : les moyennes , qui
ont moins de trois quartiers , fur la même longueur
: & les petites , qui n’ont que demi-aune , fur
vingt aunes de long. ■
BOILIAMINI. Les Lyonnois nomment ainfi ces
efpèces de bols que les marchands épiciërs-dro-
guiftes de Paris appellent, brouitliamini. Voye{
jBROUILLIAMINI.
BOIRE. Donner pour boire aux ouvriers , c'eft
leur donner quelque gracieufeté par-deffus leur fa-
lai re ou le prix dont on eft convenu pour leur
ouvrage.
Boi r e le vin du marché. C’eft quand le vendeur
& l'acheteur boivent enfemble en confidération du
marche qu ils ont fait. Ce terme & cette coutume
lie font guères d'ufage que parmi les petites gens &
le peuple de la campagne.
B o i r e . Les papetiers & les maîtres écrivains dirent
, que du papier boit , lorfque- faute d’être
fuffifamment cole , l'encre s'y étend ou pénétre a
travers.
BOIQUETEAU ou BOQUETEAU. ( Terme
^exploitation & de marchandife de bois») C'eft
un petit canton de bois planté en futaie ou en taillis,
qui n'excéde pas la quantité de yo arpens. Le boi-
ueteau eft moindre que le buiffon comme le
uiffon eft moindre que la forêt.
BOIS. Subftance lolide , qui forme la tige & les
Branches des arbres j qui reçoit fa nourriture, &
prend fon accroiffement de l'humide radical ou fuc
de la terre.
Bois ARSiNSfc Terme cTeaux & forêts , qui fe
dit des bois où le feu a été , foit qu’il y ait pris par
cas fortuit, ou qu'il y ait été mis exprès par méchanceté.
Ce mot vient du latin , ardere.
Bois b l a n c . Se dit des bois légers & peu foli-
des , Comme bouleau , tremble , peuplier & autres
fèmblables.
Bois b o m b e . Terme de marchand de bois quarré
& de charpentier, qui fe dit des bois qui font naturellement
un peu courbes.
Bois a b r ü s l e r , qu'on nomme aufli b o i s d e
c h a u f f a g e . C’eft du bois qui fe débite ou fe
.coupe dans les forêts, d'une certaine manière, qui
le rend propre à faire du feu , & a être commodément
brûlé dans des fours , fourneaux, cheminées
, &c.
Lès meilleurs bois à brûler font le hêtre , le
charme , & le chêne : les bois blancs, légers, &
peu folides , comme le bouleau , le tremble, le
.peuplier 3 &c. étant fipeu eftimés ; qu'il eft défendu
b o r
à P a ris d'en m e ttre dans les m em b ru re s a u - d e là
d 'u n tie rs.
L e s endroits q u i fourniffent le p lu s de bois k
b r û le r , p o u r la provifibn de P a ris , font la L o rrain
e , la C h am p ag n e , la B o u rg o g n e , l a Brie , la
P ic a rd ie & la N o rm an d ie .
L e s bois à b rû le r fe diftinguent en bois n e u f , -èfr
bois flotté , & e n bois demi-flotté. L e s uns & l e j
au tre s d o iv en t av o ir tro is p ied s & d em i de lo n g u e u r r
com p ris l a taille.
L e bois n e u f e ft celui q u i v ien t dans des b a te a u x ,•
o u p a r c h a r r o i , fans a v o ir trem p é dans l’e au . L e ?
marchands q u i fo n t a rriv e r des bois neufs de différentes
q u a lités dans u n m êm e b a te a u , fo n t tenus
de les y fa ire m e ttre p a r p ile s féparées.
L e bois flotté eft d u bois q u e l ’o n am è n e en tra in s,.
& lié a v e c des p e rc h e s & des ro u ettes fu r les rivières ••
11 y en a u n e f o r te , q u e l’o n n omme bois d e tra—
v e r f e , q ui eft to u t de h ê tr e , fans é co rc e , d o n t la def—
tin a tio n eft p o u r les b o u lan g e rs & pâtiftiers , q u i
s’en ferv en t à chauffer le u r fo u r.
71 eft e njoint au x m archands de bois flotté d®
Pa ris d e fa ire triq u e r le u rs bois , & d e les f a ir e
em p ile r dans leu rs chantiers fép a rém e n t , félo n leu r?
differentes q u a lités , & c h a q u e p ile d o it ê tre m ile
a te lle d ifta n c e , q u 'e lle p u ifle ê tre e n tiè rem e n t vue
& vifitée p a r le s officiers a ce p rép o fé s.
L e bois d em i-flo tté , q u e l'o n a p p e lle auflï bois
de gravier, p a rc e q u ’il c ro ît dans des endroits g r a veleux
& p ie rre u x , eft d u bois q u i a refté la m o itié
moins dans l'eau*, q u e les au tre s bois flottés.
L ’in v en tio n de flotte r le bo is, & d’en compofer-
des trains , n ’e ft p a s ex trêm em e n t ~ancienne. J e a n
R o u v e t, b o u rg eo is & m arch an d de P a ris , c om m e n ç a
le -p r em ie r à s 'en ferv ir e n 1549 , p o u r faire d e s c
en d re dans c e tte ville , p a r l a rivière de Seine
les bois du M o rv a n s , p e tite p ro v in c e , q u i fait p a rtie ,
d e c elles d e B o u rg o g n e & du N iv e rn o is.
J e a n T o u r n o u e r & N ic o la s G o b e lin en fire n t
a u ta n t d o u z e o u q u in z e ans après p o u r la riviè re
d e M a r n e , en ren d a n t flottables & commodes p o u r
l a co n d u ite des trains les p e tite s - rivières d’O rn e &
d e S a u lx , & les ruifleaux de L ifle & de L o u p y ,
p o u r co n d u ire 1 es b o i s - de L o r ra in e , Barrois- êc
C h am p a g n e . E n fin o n a en co re depuis eu x re n d it
flottables q u e lq u e s a u tre s pe tites rivières & r u iS
féaux , p o u r les bois de la fo rê t de C om p ie g n e . w
C e u x -c i n e fo n t q u e demi-flottés , n 'a rriv a n t p a s à
flot jufqu’à P a ris ; mais étant débardés à Co n flan s-
S a in te -H o n o r in e , p o u r ê tre c h a rg é s fu r des bateaux*
& con d u its au p o r t de l ’E c o le .
L o r fq u e les bois n e fo n t p a s é lo ig n é s des riv iè re s
flottables , o n les y v o itu re fu r des c h a rre tte s & des
b ê te s de fom m e , & l’on en comp o fe des tra in s „
q u e l ’o n met enfuite à l’e au . Mais s’il n 'y a q u e de
p e tits ruifleaux , on* les y jette à bois p e rd u , c h a q u e
m arch an d m a rq u a n t les bûche s au x deux bouts ,
q u i n 'o n t p o in t a e ta ille , mais q u i fo n t unis & co u p é »
à la foie.
B O I
À mefure que le bois arrive à l’embouchure des
Xinfieaüx , dans les rivières de flot, où il eft arrête,
par des perches , ou des cordages , on le retiré' de
l’eau , & l’on en fait le triage fuivant les marques
qu’on y trouve j après q u o i, lorfqu’il y en a allez
d’amaiïe , on en forme des trains de diverfes-force ,
profondeur ou grandeur.
Toutes les fortes de bois à brûler fe diftinguent
encore en bois de moule & en bois de corde.
~Le'bois de moule, que l’on-nomme autrement
bois de compte , fe mefure avec un anneau , oir
moule , chaque voye devant être compofée de trois
anneaux, & de quatre morceaux au-delà de ce que
peut contenir chaque anneau. La groffeurde chaque
Bûche , ou morceau de bois , doit être au moins de
dix-huit pouces.
Il y a deux fortes de bois de corde , l’un appelle
bois de quartier , qui doit avoir au moins dix-huit
pouces de grofleur , ainfi que celui de^moule ; &
l ’autre nommé bois taillis , ordinairement en rondins
, qui n’en doit avoir que fix aufli au moins.
L’un .& l’autre de ces bois de corde fè vendent
& fe mefurent , dans les forêts, à la corde j & dans
les chantiers & fur les ports de Paris , à la membrure
, qui eft une demi-corde faifant une voye.
Il y a encore une troifiéme efpèce de bois de
corde , qui eft du jeune chêneau , menu .& rond ,
auquel on donne le nom de bois pelard , parce
qu’il a été pelé, ou que l’écorce en a été ôtée pour
faire du tan ; il fe vend & fe mefure de même que
les deux autres. 11 eft défendu aux marchands de
peler les bois de leurs ventes , étant debout & fur
pied.
Il y a enfin une dernière forte de bois à brûler ,
extraordinaire & bien différent des 'autres par fa
beauté, fa bonté & longueur ; on le nomme Bois
SAndelle , nom d’une petite rivière du Vexin-
Normand, aux environs de laquelle il s’en façonne
une très-grande quantité. Ge bois eft une efpèce
de bois de compte ou de moule, très-droit & fans
noeuds , ordinairement tout de hêtre , & quelquefois
mêlé d’un peu de charme. Sa longueur ordinaire
eft de deux pieds quatre pouces 5 fa grofleur n’eft'
pas déterminée , y en ayant de gros, de moyen &
de plus menu ; il fe mefure à l’anneau , ainfi que
le bois de compte ordinaire. Les quatre anneaux &
quatre morceaux fur chaque anneau compofent une
voye de Paris-.
Les cotterets & les fagots font aufli du nombre
des bois à brûler.
Les marchands de bois à brûler, de Paris , font
obligés, aufli-tôc après l'arrivée de leurs bois, d’aller
aux bureaux des jurés mouleurs de bois , pour leur
xepréfenter leurs lettres de voiture , dont iL doit être
tenu regiftre.
Ils font aufli tenus, avant que de les mettre en
vente , de faire porter au bureau de la ville des
fnontres de chaque efpèce 7 pour y être mis prix
b o r
par les prévôt des marchands & échevlns , étant
expreflemenr défendu à tous marchands de bois de
les vendre au-delà de la taxe , qui doit être marquée
fur une banderole appofée à chaque pile , ou bateau
de bois.
Tous les réglemens imaginés par Colbert fu r
les b o is , qu’on exécute depuis plus d’un fiècle ,
n’ont pas empêché la pleine dégradation de tou»
nos bois en France.
En 1723 & 1724 le confeil du Roi fe plaignoitf
amèrement de cette dégradation générale, dans fes?
arrêts du 9 août & du 25 janvier. Une expérience-
de plus de cent années consécutives prouve évidemment
que les auteurs de ces inftitutions avoienc em-1
ployé, pour parvenir au but qu’ils s’étoient pro»
pofé , des moyens infuffifans j c’eft bien là le cas-
de s’écrier : quo ufque eadem ?
Bois canards. Ce font les bois qui reffent dans
le fond de l’eau, ou qui s’arrêtent le long des rivières *
ruifleaux ou canaux-, où les marchands ont fait jetter'
: un flot de bois à bois perdu. Voy. bois perdu.
Les marchands font en droit de faire pêcher du»-
rant quarante jours , après que leur flot a pafle , les?
bois qui ont été au fond de l’eau ; & fi pendant ces'
quarante jours , d’autres marchands viennent à jetter
un autre flot, les quarante jours ne doivent commencer
à courir , pour les marchands , que du jour
que le dernier flot aura entièrement pafle.
Les feigneurs des rivières & ruifleaux ne peuvent-
fe faire payer aucune chofe , fous prétexte de dédommagement
de la pêche , ou autrementdes boi&
canards. Cependant lorfque les marchands négligent
de les faire pêcher durant les quarante jours
les feigneurs & autres ayant droit fur les rivières ^
le peuvent faire , après les quarante jours , à la
charge toutefois de laiffer les bois fur les bords desrivières
; pour les frais de laquelle pêche & occupation
des terres , leur doit être payé , par les marchands
à qui le Bois appartient, ce qui aura été arbitré'
par- gens à ce connoiïïans , dont les parties
auront convenu , étant défendu aux feigneurs & autres
de faire porter dans leurs châteaux & maifons
aucuns bois canards, Tous peine d’être déchus de*
tour rembourfement de pèche , & de reflitution dix
quadruple du prix des bois qu’ils ont enlevés, dontr
les marchands peuvent faire faire recherche. Ordonnance
de la ville de Varis y du mois de décembre
1672 , chap• 175 & IO*
Bois chablis , caable , ou bois versé. ( Terme
â*eàux & forêts ) , qui fignifie toutes fortes de bois-
rompus , abattus , ou renverfés par la force des
vents , foit par le pied, foit ailleurs , au corps, ou
aux branches , ou déracinés. L’on comprend auflï
parmi: les bois chablis les arbres de condamnation
pour délit, ou forfaiture.
Bois d e c h a r r o n â g e . Eft celui- dont les charrons
fe fervent à faire des roues , des trains de car—
roflès , des brancards de chaifes roulantes, des char—
xiots j, chaiïetîes * hàquets 3 &ç» Les bois les- glu»