
de vignaigre, dont on fe fert en Suiffe , particulière- j
tnent à Griers & a Berne , pour faire le fécond
fromage, qui fe tire du’ petit lait du premier. Voye\
f r o m a g e , où il e f i parlé des fromages de Suiffe.
AZUR. ( Pierre minérale 9 qu’on appelle communément
lapis ou lapis la^uli. )
Sa couleur eft d’un bleu allez foncé , mais qui
ne laiffè pas d’être très-beau & très-vif.
Il fe trouve de Yaçur dans plufieurs endroits de
l ’Europe ; mais le plus beau & fe plus précieux vient
de Perfe, & des Indes orientales.
Les orfèvres, les lapidaires & les ouvriers qui
travaillent eu marqueterie, & pièces de rapport de
pierres précieufes, s’en fervent à faire divers ouvrages;
mais fon emploi le plus ordinaire eft pouf
taire ce bleu fi eftimé des Peintres, que l’on appelle
outremer, & que les marchands épiciers vendent fi
cher. Voyeç o u t r e m e r .
Pour quç la pierre à’açur, ou lapis la^uli, foit
de bonne qualité, & propre à faire l’outremer, elle
doit être péfante, peu remplie de roche & de veines
de cuivre, d’un bleu foncé tirant fur celui du bel
Inde. Il faut prendre garde qu’elle n’ait été frotée
avec de l’huile d’olive ; ce qui la fait pafoître d’un
bleu plus foncé & turquin qu’elle ne le feroit
naturellement. Cette tromperie peut fe découvrir
en la caftant. Si la douleur fe trouve plus foible
en dedans qu’au dehors, c’eft une marque qu’elle
a été falfifiée. On peut encore connoître fi la pierre
d’açur eft de Jjonne qualité , en la faifant rougir au j
feu , ce qui ne la doit point faire changer de cou- !
leur ; au contraire elle doit tirer de cette épreuve
un nouvel éclat.
Il y a une autre forte d’a^&r, ou lapis laçuli,
qui eft très-commun en France , dont la couleur
tire fur le verd. Il s’en trouve particulièrement en
Provence, aux environs de Toulon : il eft d’une
qualité beaucoup inférieure à celui qui vient de
P e rfe 8c des I n d e s , & n ’eft n u llem en t p ïo p r e à
faire le b o n o u trem e r.
L ’ a z u r en p i e r r e , ou s m a l t e , autrement
faux lapis, ou lapis compofé, eft une vitrification
ou émail fait d’étain, de loude d’Alicante , de cendre
gravelée, de fablon & de fafre ; 8c c’eft ce
dernier ingrédient qui lui donne cette couleur bleue, *
approchante de celle de la véritable pierre iïa{ur.
L ’ a z j j r e n p o u d r e , o u a p o u d r e r , auquel
on donne auffi le nom de cendre d'azur, ou d'émail,
n’eft autre chofe que de Ya^ur en pierre, ou
fmalte pulvérifë, qu’on tire de divers endroits ,
particulièrement d’Allemagne & de Hollande. Ce
dernier eft le plus cher & le plus eftimé, parce
que dans l’emploi que l’on en fait, fon bleu approche
le plus de celui de l’outremer; auffi lui donne-t-on
le nom d’outremer commun, ou de Hollande.
Pour bien choifir Y azur en poudre, il faut que
celui d’Allemagne foit lableux , bien grenu , & le
plus foncé en couleur qu’il fera poflible. Pour ce
qui eft de celui de Hollande , plus il eft fin &'pale,
& plus il eft eftimé : car quoique fa couleur paroifte
comme perdue, à force d’être broyé, néanmoins
lorfqu’il eft employé par le peintre , elle revient
d’un très-beau bleu.
Il y a une autre forte à'a^ur d’Allemagne , qui
eft une teinture qu’on cueille & ramafle proprement
au-defius des pierres , qui font dans les mines
d’argent.
i f y a auffi un a z u r f a c t i c e , qui fe fâit avec de
l’indigo ou du fuc de violette broyé avec certaine
craye : l’ordinaire fe fait avec du lel armoniac , &
des lames d’argent ; ou bien avec du foufre, du
vif-argent & du fel armoniac.
i/azur de roche fin paye en France des droits
(Ventrée, quarante livres du cent péfant : /’azur
d!émail, ou a\ur gros & commun , ne paye que
trois livres aufli le cent péfant, avec les fois
pour livre.
BAAT
B
B a-AT .en Siamois, en Chinois'TICAL. Poids
tout enfcmblc & monnoie , qui ont cours., & dont on
fe* fert dans ces deux royaumes. L e baat pefè environ
demi-once. Voyeç la t a b l e d e s p o i d s e t m e s
u r e s ET CELLE DES MÇNNOIES. i- • $
BABIOLE. Chofe puérile , & de peu de- valeur.
Il fe dit particulièrement des, jo u e ts & poupées ,
qu’on donne aux enfans pour les amufer. Ce font
les petits merciers & les bimbelotiers , qui font ce
commerce. Vo j ^ b im b e lo t b im b e l o t i e r . ^
BAC. C’eft un grand bateau plat , qui n a ni
poupe , ni proue ; mais qui eft ouvert par le devant
& le.derrière, avec une efpèce de bafcule.ou
de p o n t, qui s’abaifte fur le rivage, pour faire entrer
ou fortir les charettes 8c. autres voitures. Ces-
fortes de bateaux fervent à traverfer les rivières ,
par le moyen d’un long, cable ., attache a terre des
deux côtés , qu’on fait rouler fur un treuil place au
milieu du bac. -
Le d ro it de bac , eft u n d ro it f e ig n e u r ia l, qu i
fe p a y e p a r les v o itu rie rs , à moins qu’il n e foit a u tre m
en t p o rté dans les; marchés faits avec eux p o u r le
tran sp o rt des h ardes & marchandife s. V. v o it u r ie r .
BACALIAU. C’eft ainfi que les Bafques nomment
le poiflon que plus communément nous appelions
morue. Ils nomment ainfi l’ifle de Terre-neuve,
fide de Bacaliau eu de la morue, à caufe de la
morue qui s’y pêche & qui s’y apprête. Il y a cependant
à une lieue à l’oueft de cette grande ifle,
une autre petite ifle plus fpécifiquement appelles
bacaliau. Voyez m o r u e . :
BACCHAS. Lie qui fe trouve au fond des tonneaux
, où l’on a mis repofer le fuc ou jus de citron.
Voye{ c i t r o n .
. BACHE. Grande couverture faite de grofle toile,
que tes rouliers & voituriers mettent par - delïus
leurs charrettes , avec du foin deffous , pour couvrir
les marchandifes dont elles font, chargeas, & empêcher
qu’elles ne foient mouillées. & gâtées par la
pluye, ou autres intempéries de l’air. On 1 appelle
auffi banne. ;
BACHELIER. Nom qu’on donne dans quelques-
uns des fix corps des marchands de Paris, aux anciens
& à ceux qui ont pafîe par les charges &
qui ont droit d-’être appelles par les maîtres &: gardes
, pour être préfens avec eux , & les affifter en
quelques-unes de leurs fondions particulièrement
en ce qui regarde le chef-d’oeuvre des afpirans a la
maîtrife. -
Dans le corps des marchands pelletiers-haubaniers-
. fourreurs , le chef-d’oeuvre doit être fait en préfence:
de quatre gardes , qui font tenus d’appeller avec
£ux quatre bacheliers dudit çtat ; fçavoir , deux
Commerce• Tome I.
B A C
bacheliers marchands pelletiers - haubanniers , 8c
deuxdechef-d’oeuvre. ' '
D?_ns le corps des marchands bonnetiers-aumul-
eiers & mitonniers, le chef-d’oeuvre doit etre fait eu-
préfence de quatre gardes , & anciens bacheliers de
la communauté.
Le terme de bacheliers eft auffi en ufage dans
la même lignification , dans la plupart des.communautés
des arts & métiers de la ville & fauxbourgs de
Paris. Voyeç communauté. . BACHER une charette. C’eft mettre la bâche avec
du foin par-deffiis les marchandifes. On dit auffi.
débâcher une charette ; pour dire, en ôter la bâche.
V o y e z BACHE, . BACHOT. Petit bateau leger, ordinairement lans
bordage, dont les pêcheurs à engins fe fervent pour
aller à la pêche fur ies rivières & étangs*
Les grands bateaux de* commercé , comme lés
coches d’eau, les fonces, les chalants , 8cc. ont toujours
quelque b a c h o t, pour porter leurs cordages
à terre & taire les autres fervices néceffaires , ou a
leur navigation,. ou à leur négoce» V o y e \ bateau
& VOITURE PAR EAU. ' v ■■
BACLAGE. ( Terme de commerce de rivière
p a rticulièrement en ufage f u r les ports de la v ille
de P aris. ) Il fignifîe l’arrangement des bateaux dans
un port, que l’on y fait; entrer les uns après les autres’
pour y ouvrir & y faire la vente des marchandifes
dont ils font chargés. On le dit aiiffi du d ro it qui
fe paye à ceux qui font chargés de cet arrangement.
BACLER un bateau. C’eft le placer dans un
p o rt, le mettre en lieu commode & sûr^ pour -la
charge & décharge des marchandifes, & l’y arrêter
avec des cables & cordages aux anneaux de fer del-
tinés à cet ufage ; en forte qu il n en arrive aucun
accident. , ;
A Paris il y a de petits officiers de ville, établis
fur les ports , pour bâcler & debacler les bateaux.
Ils fe nomment débacleurs , & dépendent pour la
jurifdiction & la police , des prévôt des marchands
& échevins. Leurs droits & fonctions font réglés par
l’ordonnance de la ville de 16 7 z .V o y e ç débaclage,
DÉBACLER & DEBACLEUR. .
B â c l e r . Veut dire auffi , boucher, .embarajfer
u n port p a r le mauvais arrangement des bateaux
qui y fo n t . On dit quelquefois en termes de commerce :
qu'une affaire efl b â c l é e q u 'u n marché efi bâclé,
pour dire qu'ils fo n t fin is , arrêtés & tei m in é s .
mais ce mot n’eft guèies d’ufage que parmi les petits
maBrcAhaCnOdsN. . , V ie u x m o t , encore en ulage dans
quelques provinces de Françe , où il fignific du