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en ce cas le dommage doit être réparé par lui feul.
On peut voir toutes ces avaries dans l'ordonnance
de la marine du mois d’août 1681 , au titre 7 du
livre |i
A v a r ie . Signifie encore un droit qui fe paye
pour l’entretien d’un p o rt, par chaque vaifîèau qui
y vient mouiller.
AVARIÉ. AVARIÉE. Ils fe difent des marchan-
difes & effets, qui ont été endommagés dans les
vaiffeaux marchands , pendant leur voyage , foit par
tempête, naufrage, échouement, ou autrement. Du
caffe avarié : de la cochenille avariée.
AUBAN. On appelle droit d'auban, un droit
qui fe paye au feigneur ou aux officiers de police ,
pour avoir permiluon d’ouvrir boutique. Il s’entend
auffi de la permiffion meme,
Il faut fans doute une ordonnance bien précife
pour autorifer une pareille perception. Car enfin
le droit de travailler & de vendre en boutique eft certainement
général par la nature , jufqu’à ce que
l’autorité vraiment légiflative y mette obftacle de
fait.
AUBER ou AUBERE. Cheval qui a le poil
blanc , femé par tout le corps de poil alezan &
bay. ■ î - ’
Cette forte de poil eft peu eftimée ; & rarement
les chevaux qui en fo n t, réuffifîènt-ils. Voyeç
CHEVAL.
AUBIER , qu’on nommoit anciennement AU-
BOUR. Se dit de cette partie molle & blanchâtre,
qui fe rencontre autour de l’arbre , entre l’écorce
& le bois vif.
L’aubier peut être auffi regardé comme une manière
de fécondé écorce , dont les fibres font plus
ferrées que ceux de la première : c’eft proprement
le lard du bois. L’aubier fe durcit par le moyen
du fuc qui s’y décharge , & de la feve qui y coule ;
en forte qu’il devient petit à petit , & comme imperceptiblement
, une partie de la fubftance ligneufè
de l’arbïë ; c’eft-à-dire, qu’il fe transforme en bois
vif.
Il y a peu d’arbres qui n’ayent de l’aubier }
mais il s’y rencontre plus pu moins épais, fuivant
la fituation où les arbres fe trouvent plantés : car
plus ils font expofés aux rayons ardens du foleil,
& moins s’y en trouve-t-il. L’aubier du chêne ne
paffe guères un pouce ou un pouce & demi d’é-
paifleur.
On a remarqué que lorfqu’un arbre eft abattu,
ou qu’il meurt fur pied, Y aubier demeure toujours
d e fa même épaifîeur , fans qu’il puiffe jamais fe
foimer en bois vif.
L’aubier eft très-fujet à fe corrompre ; e’eft pourquoi
les marchands qui font éqûarrir des bois,
doivent bien prendre gardé qu’on y en laifîe le
moins qu’il eft poffible.
Par les ftatuts des maîtres charpentiers & des
maîtres menuifiers, il leur eft abfolument défendu
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d’employer aucuns bois où il y ait de Y aubier $
ftatut qui s’obferve comme les autres.
AVELANEDE ou VALANEDE. C’eft la coffe
du gland , c’eft-à-dire , ce petit vafe ou coque,
auquel tient la queue du fruit, & qui eft ornée d’une
efpèce de cizelure naturelle. On s’en fert pour
paller les cuirs.
Comme il y a beaucoup de chênes en France ,
il n’eft pas néceffaire d’en faire venir des pays
étrangers : les François en font néanmoins un allez
grand négoce daus le Levant, particulièrement a
Smyme, d’où l’on en peut enlever chaque année
jufqu’à cinquante mille quintaux : on en faille perdre
cent fois davantage dans nos bois faute d’en con-
noître l’utilité & peut-être faute d’avoir la liberté
de les recueillir.
AVELINE. ( Efpèce de fr u it femblable à la
noifette , mais plus rond & dont la coque eft plus
j dure. )
Il y en a de deux fortes , les’laçadières & les
communes ; les lacadières font großes & fort liftées j
les communes approchent davantage de la noifette,
■étant un peu longuettes. Les unes &les autres viennent
de Provence.
On fait des dragées à'avelines , en les couvrant
de fucre ; mais leur plus grande eonfommation fc
fait aux deflerts & collations de carême.
Elles font une partie du négoce des épiciers
Les avelines payent en France feipe fo ls du
cent p éfant pour droits d' entrée, & feulement dou^e
fo l s pour droits de fortie , & les nouveaux fo ls
pour livre.
AVENTURE. ( Terme de commefee de mer 9
dont on. ne fe fert néanmoins, qu’en y ajoutant le mot
de grojfe. ) Mettre de l’argent à la große aventure ,
c’eitle mettre à profit fur des vaiffeaux. Voye^ contrat
ou obligation à la große aventure•
AVENT u RIER. Signifie un homme , peu ou
point connu , qui n'a peut-être ni feu ni lieu, qui
f e mêle hardiment d’affaires & qui communément
n'efl qu'un affronteur. Tous les. bons négocians
doivent bien fe garder de telles perfonnes.
A v e n t u r ie r . On appelle auffi de la forte ces
pirates hardis & entreprenans , qui s’unifient contre
les Efpagnols dans les Indes Occidentales, &
qui font fur eux des courfes fur men&. des entre-
prifes fur terre qu’on auroit peine à croise , files
aventuriers François de Saint - D ominé e ne les
avoient en quelque forte juftifiées par la prife de
Cartagêne , fous les ordres de meilleurs de Pointis
&■ du Caffe. On leur donne, plus ordinairement le
nom de boucaniers ? quoique moins honorable. Voy.
BOUCANIER,
A v e n t u r ie r s . Les Anglois appellent encore
aventuriers, ceux qui prennent des actions dans les
compagnies formées pour l’établiffement de leurs
colonies de l’Amérique ; ce qui les diftingue 'de ceux
qu’ils nomment planteurs i ceft-à-dire } des habitans
qui y onç des plantations,
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Les derniers s’occupent à planter 8c à cultiver les
terres, & les autres prêtent leur argent, & pour
ainfi dire , le mettent à l’aventure , dans l’elpérance
des profits qu’ils en doivent retirer par des dividens.
Ceux-ci font proprement ce qu’on nomme en
France , actionnaires i ceux-là , ce qu’on y appelle
habitans, colons & concefjïonnaires. Dans ce fens
on trouve dans le Recueil des Chartres d’Angleterre ,
les aventuriers & planteurs de la Virginie y les
aventuriers & planteurs de lanouvelle Angleterre,
&. ainfi des autres j les Chartres accordées pour les
nouvelles colonies y diftinguant toujours ces deux
fortes d’intéreffés, & leur accordant des privilèges
différens.
A v e n t u r ie r . On appelle vaifjeau aventurier,
un vaifîèau marchand qui va trafiquer dans l’étendue
de la conceffion d’une compagnie de commerce,
fans en avoir obtenu permiffion. Voye\ I n t e r -
l o p r e .
AVENTURINE ou ADVENTURINE. ( Lierre
p>récieufe tirant fu r i e jaune-brun , remplie de
quantité de points Aor. ) Il s’en trouve d’afîèz
beaux morceaux en Bohême & en Siléfie.
Cette pierre prend avec facilité le polimeqc,
rtlais elle eft: ailée à fe cafter. On en fait entrer
dans les plus beaux ouvrages de pierres de rapport :
on en fait auffi des tabatières, des boetes à mouches
, des boetes de montre, &c.
On contrefait Yaventurine avec la limaille de
cuivre & du verre ,~à qui l’on a donné une teinture
jaune ; Yaventurine faélice n’approche jamais dé la
véritable.
AVETTE. Les anciennes inftruétions concernant
le commerce du miel, de la cire & des mouches
qui les produifent, fe fervent toujours de ce
terme, pour fignifier abeille ou mouche à miel.
Voyez m ie l .
AVEUGLE. On nomme à Smyrne des tapis
aveugles , les grands tapis qui fe vendent au pic ,
lorfque le travail ne rend pas bien lé deffin.
AVICTUAILLEMENT. Provifion de vicluail-
les que l’on met fur un v,aiftèau , pour le mettre en
état de faire voyage. Voyez v ic t u a il l e s .
AVICTUAILLEUR. ( Terme de commerce de
met> ) C’eft le marchand qui fournit les victuailles
d’un vaifîèau , & les uftenfîles nécefiaires pour en
ufer. Voyeç comme deffus•
AVILIR. ( Devenir de bas prix ou hors de
vente,') Les marchandifes s’aviliffent , quand elles
font hors de mode , ou qu’elles font devenues gar-
des-magafin.
AVILISSEMENT. Çe dit dans le même fens
<p.Y avilir.
AVIRON. ( Longue pièce de bois , plate par
un bout, & ronde par l’autre, qui fert à faire avancer
les bateaux fur les rivières. )
Les avirons s’attachent quelquefois à des chevilles
de bois , qui font à l’avant des bateaux,
avec des anneaux de fer arrêtés au tiers de leur
longueur. Quelquefois ils fe placent feulement entre
Commerce* Tome /•
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deux ■ chevilles. Les avirons des maîtres paffeur™
d’eau de la ville de Paris & des pêcheurs , ont des
anneaux j les autres en ont rarement.
Les avirons payent en France de droits d'entrée
dans le royaume, ou dans les provinces réputées
étrangères, cinquante fo ls du cent en nombre
, & huit livres de droits de fo r t ie , avec les fo ls
pour livre.
AVIS ou AD VIS. ( Avertiffement, injlrucliott
qu’on donne à quelqu’un de quelque chofe qu’il
ignore. ) Ôn dit donner avis, pour dire , fa ir e Jça-
vair ce qui f e paffe. Mon correfpondant de Nantes
m’a donné avis d’une telle banqueroute.
Parmi les négocians Provençaux j on fe fert
i quelquefois du terme advifo , qui leur vient d’Italie.
Une lettre à'avis eft une lettre miffive, par laquelle
un marchand , ou un banquier, mande i
fon correlpondant qu’il a tiré fur lui une lettre de
change, ou que fon débiteur a mal fait fes affaires,
ou bien qn’il lui a fait un envoi de marchandife.
Aux lettres à'avis pour envoi de marchandife , ôn
joint ordinairement la faélure.
A l’égard des lettres à'avis , pour payement des
lettres de change , elles doivent contenir le nom de
celui pour le compte de <jui on tire -, la date du
jour , du mois , & de l’annee ; la fomme tirée ; le
nom de celui qui en a fourni la valeur. Elle doit
auffi faire mention du nom de celui à qui elle doit
être payée , & du temps auquel elle doit l’être ; &
quand les lettres de change portent de payer à ordre,
on le doit pareillement fpécifier dans la lettre
à'avis.
On peut fe difpenfer d’accepter une lettre de
change, quand on n’a point eu à'avis.
Avis. Se prend auffi pour fentimënt ou po\ir
confeil. Cela eft mon avis : je n’ai rien fait en cela,
que par Y avis & confeil des plus habiles négocians.
M. Savary a donné au public un excellent livre
intitulé , Parères ou Avis & Confeils fu r les plus
importantes matières du commerce. V o y e f pa r
è r e s .
AVISER. ( Avertir. ) Je vous avife qu’un tel
banquier ne paroît plus fur la place de notre ville :
je vous avife qu’un te l vaiffeau eft arrivé en ce
port. Ce terme vieillit & n’eft prefque plus en ufage
parmi les négocians.
AVIVAGE. ( Terme de miroitier. ) C’eft la première
façon que l’on donne à la feuille d etain, pour
recevoir le vif-argent.
L'avivage fe fait en frottant cette feuille avec du
vif-argent, mais fans l’en charger ; en forte néanmoins
qu’elle devienne auffi vive & auffi brillante ,
que fi c’étoit un miroir. On fe fert d’une pelote de
ferge pour prendre le vif-argent dans la grande fe-
bille &en aviver la feuille. Voye\ glac e.
A v iv a g e y fe dit auffi en Touraine & dans quelques
lieux de la généralité d’Orléans, d’une efpèce
de teinte que l’on donne aux étamines, pour en cacher
les defeéluofités. Voye{ à l’article des regle-
mens, celui du 19 Janvier 17*3 *