
.Nous pourrions ©bfe-rver encore, (pie dans cet
intervalle le roi- a remis a la compagnie ,
i° . 11835 Avions qui , évaluées, feulement â
k t ïo o livres , forment un capital
de « . . . t . . . . . . . J‘14,020,0(50 I.
a®, tt ^3-5'bülers dfinprunt de 5'o61.
formant un capital de . » . • . . 5^9-17,50»
3®.. Sommes verfées du tréfor royal
»dans la caille de la compagnie pendant
la guerre • • «■.................. .... 6 5,00 0,0 00 1.
* "Cette ôbfèrvation &~les conféquences qù’on en
g>èut tirer, trouveront leur place ailleurs.
Revenu en ij6 $ .
Rente fur le roi . . £,000,000 1.}
V 57>oop,£ 4 4 1.
Effets du Canada • _ 9,944 >
A déduire ,
16 .Montant des rentes ^
'Wonftituées . . . . l /
2 9. Rentes viagères. 3, t 3 5,89 9 J
Refte revenu libre . . . . . . .3,150,435 1.
Revenu de chacune des trente - fix mille neuf cent
■vingt & une aftions . . . . . . . 85 1.. 4. f.
On doit obferver que les actionnaires ayant fourni
en 17.64 un appel de 40- livres, repréfentant 20 Bv.*
de rentes le revenu libre de chaque aâiion, fur
l ’ancien fonds de la compagnie, n’auroit été que.
de . . . . • . • . . . 65 1. 4 f
Çomparaifon des dividendes calculées furlerevenu
libre.
En 171* • . . . . . . . . . . 148 L
En 1736 . . . . . . . . . . . 1^6
En 1743 • '• • ’• • • • * . . . 135 '
En 1 7 , 6 .................. . . . . . * 8 5
En 1769 . . . . . . . ’ 65
Te l eft le tableau vrai de la. dégradation fücceflïve
d’un capital immenfe entre les-mains d’une compagnie
de commerce 3 dégradation prouvée par des
dtats inconteftables.
Nous ne croyons pas devoir rien ajouter à ces
preuves ; elles n’ont befoin que d’être expofées ; &
il eft impoffible de fe refufer aux conféquences qui
®a réfultent contre la compagnie-*
Je fais bien que quelques ^défendeurs, obftinés
du privilège exluhf, diront, que la dégradation de
fon capi tal & de fon revenu , depuis plus Je quarante
ans a eu des caufes qui n’auront plus lieu dans la
fuite ; ils citeront les diverfes dépenfes que la com*
pagnie a été obligée de faire , les pertes qu’elle a
effuyées, les guerres qu’elle a foutenues, &c. & prouveront
par beaucoup de raifons que cês circonftances
1 ne fe trouveront plus.
Nous pourrions faire voir que toutes les caufes
des pertes p a llées , vices d’adm iniftration , frais
d’établiflemmens , dépenfes exceflîves, guerres en
Europe ou dans l’Inde, &c. fo n t, ou inhérentes à la
conftitution de toute compagnie à Privilège exclufif,
ou des fuites néceffaires de la fituation politique de
l’Europe ; qu’elles exifteront toujours, & qu’elles
produiront, en plus ou moins de temps , la deftm otio
n de tout établiflement -femblable. Mais s’il falloir
répondre en détail a tous les raifonnemens de cette e fp èce j due peut faire Un' efprît p ré v e n u o n fe jetteroiç dans des difeuffions in term in ab les. ,
Il y a un point dans la route de la vérité , ou il faut
s’arrêter tout court, fi l’on ne veut pas s’égarer dans
un l’abyrinthe de fubtilités inutiles & dangereufes-
Un grand fa it, comme celui dont nous venons de
donner la preuve, fuffit à un efprit jufte n’eft pas
fufcéptible de contradiction.
§ I L
Les actionnaires ne peuvent fonderfuries bénéfices
futurs aucune efpérance raifonnable de coatis
nuer leur commerce avec plus de fu c c ls . -
Une fécondé preuve, qu’il n’eft pas dé l’intérêt des
aCtionnaites de continuer l’exploitation de leur privilège
exclufif, eft la diminution qu’ils doivent attendre
dans leurs bénéfices futurs.
Il y a deux fortes de bénéfices. Celui de l’achat
à la vente, antérieur a l’évaluation des frais ; & le
bénéfice net , c’eft-à-dire, ce qui refte du bénéfice de-
l’achat à la vente, après qu’on a défalqué tous les
frais, O r pour prouver la diminution future de ces.
deux genres de bénéfices, 1°. nous mettrons fous les
yeux des lecteurs , la diminution actuelle & graduelle
des bénéfices de l’achat à la vente du commerce
de la compagnie , depuis 1 7 6 4 jufqu’à préfent ; 8C.
nousferons voir que les caufes, qui l’ont produite 5>
fubfiftent dans toute leur force,, & continueront de
produire dans la fuite les mêmes effets.
zô Noiis donnerons les états drefTés par les députés
&*les adm ihiftrâteurs dé la compagnie, dans le fq u els
ils étab lifïèn tles bénéfices que les actionnaires peuvent efp érer • de leur commercé' en le continuant ; les
bénéfices , dis-je, nets & calculés , déduCHon faite des frais ; & nous y joindrons des observations qui
feront voir , combien ces éfpérances font peu:
fondées.
3° Nous ajouterons des réfïèxiojis générales 'fur
la fituation a élu elîe de la compagnie dans l’Inde T
8c fur l’état p o litiq u e de l’Europe , qu i achèveront de
démontrer quéles actionn aires ne peuvent le flatter
d’obtenir déformais de plus grands bénéfices , & de;
continuer leur commerce ayec plus de fucces.
diminution des. bénéfices , & de Vachat à la
vente•
Comme l’objet du bénéfice de l’achat ala vente des
îmarchandifes , n’a jamais été bien connu des actionnaires
, & que les adminiftrateurs eux - mêmes ont
été d’avis très-différens fur cette fixation , nous
avons cru néceflaire d’en donner un état détaillé ,
dans lequel nous avons compris le montant des ventes
en france , & le prix d’achat dans l’Inde , d’après les
factures , le tout tiré des livres de la compagnie.
Nous avons féparé les bénéfices du commerce de
l ’Inde & ceux du commerce de Chine. Nous comprenons,
fous le nom de commerce de l’Inde, celui
de pondichery & de la côte, celui de Bengale , celui
des poivres de la côte Malabar , & celui des caffés
de Moka, ; cette diftinCtion nous a paru néçefîaire,,
parce que l’on peut vouloir confidérer féparement
ces deux commerces , qui en effet n’ont prefque rien-
de commun.
"Etat des bénéfices de l'achat à la vente du
commerce de l'Inde , depuis 2725 jufqu'en
1756-
De 1725 à 1736.
Montant des ventes en
France . . . . . . • 99,981,948 1.
Prix d’achat dans l’Inde.50,980,429
Bénéfices de Vachat à la vente du commerce
de VIq.de , depuis
1 7 6 6.
Montant de la vente des
retours de l’Inde . » . •« 5,787,181 1.
Prix d’achat • • • • 3,070,645
Bénéfice de l’achat à la
vente ........................... . 2,716,536 1. 88 \ p |
1 7 6 7 .
Montant de la vente des
retours de l’Inde . « • i 10,4673779 1.
Prix d’achat . • . . 6,571,385
Bénéfice de l’achat à la
vente . . . . . . . . ,3^,896,394 1. 59 f
1 7 6 8 .
Mentant de la vente des
retours de l’Inde 4 . • 15,880,975 1.
Prix d’achat • . . . 10,045,915
Bénéfice de l’achat à la
^ente . . . . . . . . 49,001,519 1. 96 f p f
De 1736 à 1743.
Montant des ventes en
France . . . . . . . 88,538,635 I.
Prix d’achat dans l’Inde.45,714,3 20
Bénéfice de l’achat à la
ÿente . . . . . . . . 41,824,315 & » 3 f PÏ
De 1743 à 1756.
Montant des ventes en
F ra n c e ...........................120,855,156 1.
Prix d’achat dans l’Inde.61,5 85,825
Bénéfice dé l’acnat â la
r e n t e ...................... » . jbJMUjhÿ >• 9; t,; P°
L’époque de 1756 à 1764 , étant celle de la
dernière guerre , il y a eu peu de retours de l’Inde ,
& il n’a pas été poftïble d’en calculer les bénéfices.
Il faut dire la même chofe des années 1764 &
Bénéfice de l’achat à la
■vente . . . . . . . . 5,835,060 1. 58 ■— p s
E ta t des bénéfices de Vachat à la vente du
commerce de Chine , depuis 2725 jufqu'eu
*7S&
De 1725 à 1736,
Montant des ventes en
France- . . . . . . . 18,961,448 I.
Prix d’achat . « • « 9,272,899
Bénéfice de l’achat a la
vente . . ...................... 9,688,549^ 1. 104 £ p-f
De 1736 à 1743«
Montant des ventes en
F r a n c e .................. * • 23,601,111 1.
Prix d’achat . . . . 9 ,77$>7°S
Bénéfice de l’achat à la
, , . 13,822,407 vente r • • • 1. 141 \ p |