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910 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
variable; mais l’une d ’elles, qui est antérieure, recouvre constamment
les deux latérales dans le bouton, tandis que les deux postérieures sont
ordinairement, l ’une tout à fait enveloppante, et l ’autre complètemem
enveloppée. Il n ’y a cependant le plus souvent que 4 sépales : l ’antérieur
toujours enveloppant les latéraux, et le postérieur les recouvrant aussi ;
c’est donc le cinquième sépale, tout à fait intérieur, qui disparaît. La
corolle n ’esl représentée qu’au côté postérieur de la fleur, soit par
3 pétales, dont un médian est dans le bouton recouvert par les deux latéraux,
soit par deux folioles seulement. Elles sont ou f ib re s ,’ou unies par un
support commun, de longueur variable. Les étamines occupent également
le côté postérieur de la ileur. Il y en a quelquefois 5, dont une médiane
et deux latérales, ou trois seulement, dont une médiane, un peu plus
courte que les autres, ou encore quatre, dont deux antérieures , plus
longues à l ’âge adulte que les postérieures. De même que les pétales, les
étamines sont ou libres, ou unies par une portion basilaire commune,
également unie à la corolle. Cbaque étamine se compose d ’un filet et
d ’une antbère basifixe, à deux loges latérales, débiscente au sommet
comme celle d’un grand nombre de Polygala. Le gynécée est supère.
L’ovaire a primitivement deux loges; mais la postérieure s’arrête de très
bonne heure dans son évolution. En avant de l ’ovaire se trouvent deux
grosses glandes bypogynes latérales, souvent considérées à tort comme
deux' pétales modifiés.' Le style a la forme d ’un cône creux, à extrémité
stigmatifère à peine renflée; et la loge ovarienne développée possède un
placenta postérieur qui supporte deux ovules collatéraux, descendants,
anatropes, à micropyle tourné en haut et en dehors. Le fruit est sec,
court, à peu près spbérique, indéhiscent, hérissé d’aiguillons rigides à
sommet garni, comme un harpon, de petites pointes réfléchies. La graine
unique renferme un embryon charnu dont la base forme un étui incomplet
autour de la radicule supère, et qui est dépourvu d’albumen ou
entouré d ’un albumen mince et membraneux. Les Krame r ia sont tons
américains, frutescents, à racine épaisse et dure, riche en matière colorante,
et à tige ramifiée dès sa base, avec des branches cbargées de feuilles
alternes, duveteuses ou soyeuses, blanchâtres , ordinairement simples et
entières, toujours dépourvues de stipules. Elles peuvent être quelquefois
trifoliolées, à folioles articulées. Les fleurs sont solitaires, axillaires, et
leur pédoncule porte deux bractéoles latérales. On a admis ju sq u ’à
25 espèces de Krame r ia; leur nombre doit être réd u it de moitié. Les
deux principales sont les K. t r ia n d r a et i x in a .
Le K. triandra R. et P a v . (fig. 2 6 2 6 - 2 6 3 3 ) est un humble arbuste (d e
15 à 30 centimètres), à branches décombantes, à rameaux nombreux,
plus ou moins étalés, finalement glabres, à écorce brune plus ou moins
grisâtre, et dans leur jeune âge tout chargés, comme les feuilles, d ’un
duvet soyeux et blanchâtre. Les feuilles sont presque sessiles, oblongues-
lancéolées ou obovales-lancéolées, atténuées à leur base, le plus souvent
un peu insymétriques, apiculées, entières, rigides, assez épaisses. Le
(kivet qui recouvre absolument leurs deux faces et leurs bords est
finalement blanc, mais assez souvent roussâtre sur les jeunes pousses.
Les fleurs, disposées en une sorte de grappe terminale, mais en réalité
te rminant chacune un petit rameau qui occupe l’aisselle des feuilles supérieures
et porte plus bas deux ou quelques feuilles étroites, sont assez
grandes, triandres , rougeâtres, avec un calice soyeux-blanchâtre. Nous
F i g . 2 6 2 6 -2 6 3 1 .— K rame ria triandra. Fleui- entière et coupe longitudinale; fleur,
le périanthe enlevé; diagramme; fruit entier et coupe longitudinale.
connaissons le reste de leur organisation. Le fruit globuleux est chargé
de soies blancbes et de longs aiguillons barbelés, rougeâtres. (Dimensions ;
feuilles, 1 i / 2 centimètre de lo n g ,su r 1/2 cent, de la rge ; fleur, 1 -1 /2 cent,
environ de diamètre ; fruit, environ 1 cent.)
Cette espèce habite les Andes du Pérou et de la Bolivie, entre 1000 et
3000 mètres d’altitude ; elle se plaît sur les pentes arides et sablonneuses,
où elle est parfois très commune, formant des tapis argentés et pointillés
d’étoiles rouges. On la récolte surtout aujourd’hui au nord du Pérou pour
l ’exporter par Payta; mais elle est aussi exploitée au nord et à l’est de
Lima, notamment à Huanuco où Ruiz et Dombey l’ont trouvée à la fin du
siècle dernier, et ont vu les Péruviennes l’employer pour les soins de la