f
t r a it é d e b o t a n iq u e m é d ic a l e .
Cette plante est cultivée dans nos ser res ; on emploie généralement ses
feuilles ou leur extrait, qui, depuis 1877,sont appliqués au traitement de
Fig. 3121-3125. — D uboisia m yoporoides. Rameau florifère; fleur entière et coupe
longitudinale; fruit; graine entière et coupe longitudinale.
certaines affections oculaires (Bancroft, Fortescue). Leurs propriétés sont
dues a un alcaloïde, la duboisine, usitée surtout comme mydriatique et,
d’une façon générale, là où agit la Belladone : ce qui n ’a pas lieu de surprendre,
puisque la duboisine est identique (Ladenburg) à 1 hyosciamine,
qu’on sait aujourd’bui être Vatropine (J. Regnauld), si abondante dans
la Belladone, qu’elle constitue les deux tiers environ de Vatropine cristallisée
dü Codex.
Une autre espèce de Duboisia a élé depuis peu de temps l’objet d’études
extrêmement curieuses pour les médecins australiens (Bancroft). C’est le
P i tu r i (D. Hopwoodii F. Mu e l l . — D. Pi tu r i B a n c r . — Anthocercis
Hopwoodii F. Mu e l l . ) , plante ligneuse, baute de 8 mètres, voisine de la
précédente, à feuilles plus étroites relativement à leur longueur
(8-10 centimètres), à corolle un peu plus longue et moins ir régulière, à
lobes indupliqués, blancbe avec des stries rougeâtres. Son fruit globuleux,
noirâtre, cbarnu, renferme un petit nombre de graines arquées. Originaire
de la Nouvelle-Galles du Sud et de l’Australie occidentale, celte
espèce joue un grand rôle cbez les indigènes. Iis la mâcbent et la
fument, non seulement pour se procurer une sorte d’ivresse, mais pour
se donner une grande résistance musculaire au moment de la cbasse ou
du combat (Bancroft). Son principe actif ne serait autre que la nicotine
(Petit).
Vomiquiers.
Les Vomiquiers (St r y chnos ) , ordinairement rapportés à une famille
bétérogène des L o g a n iâ c é e s , qui ne nous paraît pas devoir être conservée,
donnent leu r nom, dans celle des Solanacées, à une série des Strychnéès ,
dont le principal caractère est d’avoir un fruit cbarnu, comme celui des
Solanées vraies et des Atropées. Les fleurs des Strychnos sont régulières,
avec un réceptacle convexe, portant un calice à 4, 5 divisions, et une
corolle gamopétale, de forme variable, à 4, 5 lobes valvaires. L androcée
est formé d’un pareil nombre d’étamines, insérées sur la gorge de la
corolle ou plus bas, et formées d ’un filet de longueur variable et d une
antbère biloculaire, introrse, incluse ou exserte. Le gynécée est su p è re ;
son ovaire, accompagné ou non d ’un disque bypogyne, est surmonté d’un
style à 2 lobes stigmatifères de forme variable ou à peu près n u ls ; et ses
2 loges, complètes on incomplètes, renferment des ovules en nombre indéfini,
insérés sur un placenta axile. Le fruit est une baie, souvent cortiquée,
dont la pulpe loge une ou plusieurs graines, globuleuses, polyédriques
ou nummiformes, à embryon cbarnu ou corné, contenant un embryon,
souvent peu volumineux, à cotylédons d ’ordinaire foliacés et digitinerves
à la base. Ge sont des arbres ou arbustes, souvent grimpants à l’aide de
crocs qui représentent des axes avortés et parfois spinescents. Leurs
feuilles sont opposées, sans stipules, 3-7-nerves à la base ou au-dessus.
Leurs fleurs, ordinairement blanches, sont groupées en cymes terminales
ou axillaires, disposées sur des axes allongés ou contractés et plus ou