l’ovaire. Chacune d ’elles est formée d ’un filet grêle, d ’abord incurvé, et
d’une petite anthère biloculaire, introrse, versatile et débiscente par deux
fentes longitudinales. L’ovaire infère e.st surmonté d’un style qui, d ’abord
llexueux, renflé en cône à sa base, se termine par une tête chargée de
Fig. 2841-2845. — P u n ic a G ra n a tum. Rameau llorifère; fleur, coupe longitudinale;
fruit de la plante à l’état sauvage; graine entière e l coupe longitudinale.
papilles stigmatiques. Il y a dans l ’ovaire deux étages de loges supe r posés
: celles de l’étage supérieur, au nombre de cinq, ont leur placenta
pariétal ; et celles de l ’étage inférieur, au nombre de trois ou plus ra re ment
de cinq, l’ont dans leur angle interne. Les ovules sont, sur chaque
placenta, nombreux, mullisériés, anatropes. Le fruit est une baie coriace
et cortiquée, surmontée du calice persistant et divisée par des cloisons
membraneuses en un nombre variable de loges irrégulières etpolyspermes.
Les graines, sessiles ou supportées par un funicule mou, se compriment
entre elles: ce qui déforme leur tégument extérieur, épais, charnu, pulpeux,
et qui est la seule portion comestible. Plus intérieurement se trouve
un tégument très dur. L’embryon, dépourvu d ’albumen, a une courte r a dicule
et deux larges cotylédons foliacés, auriculés à la base, enroulés l ’un
sur l ’autre en spirale. Les Grenadiers, dont on a décrit plusieurs espèces,
mais dont il n ’y a probablement q u ’une seule, sont des arbustes de l ’Afrique
boréale et, dit-on, de l’Asie occidentale, introduits dans les régions
chaudes et tempérées du monde presque entier. Leurs rameaux, parfois
épineux, sont cbargés de feuilles alternes ou presque opposées, ou fasci-
Fig. 2846. P u n ic a G ra n a tum. Écorce, coupe transversale, présentait de haut en bas :
le suber, le parenchyme cortical et le liber en bandes.
culées au niveau des noeuds, obovales-oblongues, entières, penninerves,
sans stipules. Leurs fleurs sont axillaires, solitaires, ou groupées en cymes
panciflores, avec de courts pédicelles. On cultive dans nos jardins et nos
orangeries un grand nombre de variétés de cette plante, à fleurs simples
ou doubles, rouges, plus rarement jaunes ou blanches, à fruits également
très variables de forme et de taille.
On mange dans les Grenades le tégument extérieur de la graine, épais,
charnu, pulpeux, sucré, aigrelet, rosé ou blanc, et l’on en préparé des
boissons rafraîchissantes, souvent données aux fébricitants dans le Midi.
Les autres parties de la plante sont éminemment astringentes : le péricarpe
d ’abord, ou Ma l i co r ium, qui sert à tan n e r et à faire de l ’encre.
L’écorce de la tige, les boutons et les fleurs, ou Balaustes , étaient au tre fois
aussi usités comme astringents en médecine humaine et vétérinaire.
La racine est surtout réputée comme tænifuge, et l ’on emploie presque
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