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 est odorant,  très  aromatique,  à saveur  chaude,  insecticide,  vermicide. 
 Les Soucis (Calendula)  ont aussi eu leur heure de célébrité comme médicaments. 
  Le  C.  officinalis  L., ou  Souci  des  jardins ,   et  le  C.  arvensis   L.,  
 ou  Souci des  vignes,  étaient  usités  comme  stimulants,  résolutifs, antispasmodiques, 
   emménagogues.  Leurs  corolles  ligulées  ont  servi  à  falsifier  le  
 Safran  et  se  substituent encore  quelquefois  à  celles  de  l ’Arnica. 
 Dans  la  série  des  Composées-Ambrosiées,  il  y  avait  aussi  beaucoup  de  
 plantes  employées  :  VAmbrosia  ma r i t ima   L., ou Herbe vineuse,  tonique,  
 slomacbique  et  ant ibys tér ique;  VA.   artemisiæfolia  L. ,   vanté  contre  la  
 goutte,  les vers,  les  flux;  VIva  frute sc ens   L.,  préconisé  comme  fébrifuge  
 dans  l’Amérique  du  Nord;  les  Xa n th ium  orientale  L.  f .  (lig.  448),  
 s t r um a r i um   L . ,   echinatum  M u r r . ,   astringents,  amers,  antiscrofuleux,  
 et  le  X.   spinosum  L.,  tonique,  fébrifuge,  qui  revient  périodiquement,  
 pour  ainsi  dire,  proposé  comme  remède  soi-disant  infaillible  de  la  rage. 
 G AMP A N U L AG E E S 
 Les  plantes  de  cette  famille  ont  beaucoup  de  caractères  communs  avec  
 celles  de  la  série  des Cichoriées  de  la  famille  des  Composées.  Leur   ovaire  
 infère  a  plus  d’une  loge,  et  ces  loges  renferment  d’ordinaire  un  placenta  
 axile  et  multiovulé.  Le  style  a  souvent  plus  de  2  divisions,  et  les  anthères  
 sont  rarement   unies  en  tube.  Le  fruit  est  souvent  sec  et  capsulaire,   s’ouvrant  
 par  des  fentes,  des  panneaux,  et  quelquefois  charnu;   et les  graines,  
 ordinai rement  en  nombre  indéfini,  ont  un  albumen  charnu  autour   de  leur  
 embryon  axile.  Ce  sont  souvent  des  herbes,   plus  rarement   des  plantes  
 ligneuses.  Leurs  feuilles  sont  généralement  alternes,  et  leurs  organes  
 sont  assez  souvent,  comme  dans  les  Cichoriées,  gorgés  d’un  latex  âcre  et  
 irr i tant,  qui  leur   donne  des  propriétés  parfois  très  accentuées. 
 Il  y  a  des  Campanulacées  à  fleurs  régulières,  comme  les  Campanula,   
 qui  n ’intéressent  guère  la  médecine,  et  des  Campanulacées  ir réguliè res,  
 comme  les L o b é l i é e s ,  qui  doivent  leur nom  au  genre  Lobelia,  le  seul  qui  
 doive  nous  occuper  ici. 
 Les  Lobélies  ont  des  fleurs  ir réguliè res  et  ordinai rement  résupinées.  
 Leur  ovaire  est  logé  suivant une  étendue  variable  dans un réceptacle  concave, 
   de  sorte  que  sa  portion  libre  est  nulle  ou  plus  ou  moins  considérable. 
   Sur   les  bords  du  réceptacle  s’insèrent  un  calice  et  une  corolle  
 5-mères.  La  corolle  est  ir régul ière,  et  ses  pièces  peuvent  être  libres  dans  
 une  étendue  très  variable,  souvent  séparables  là  où  elles  paraissent  au  
 premier   abord  unies.  Cette  séparation  se  produit   souvent  spontanément  
 tout  en bas  de  la  corolle,  et  plus  souvent  encore  dans  toute  l ’étendue  du 
 bord  inférieur ;  de  sorte  que  les  deux  pétales  qui  occupaient  primitivement  
 ce  côté  de  la  fleur  (et  qui  peuvent  devenir  ultérieurement  supérieurs, 
   par  suite  de  torsion),  se  trouvent  séparés  l ’un  de  l’autre  par   une  
 fente  complète.  La  préfloraison  de  la  corolle  est  valvaire  ou  indupliquée ;  
 et  les  étamines,  plus  ou  moins  unies  par  les  filets,  ont  les  anthères  rapprochées  
 et  en  apparence  syngénèses,  deux  d’entre  elles  étant  généralement  
 plus  courtes  que  les  autres.  L’orifice  qu’elles  laissent  entre  elles  au  
 sommet  est destiné  au passage  du style,  dont  l ’extrémité  stigmatifère  a  plus  
 ou moins  la  forme  d’une  cupule  bordée  de  cil«.  Le  fruit  est  une  capsule  
 loculicide  qui  s’ouvre  au-dessus  du  calice,  et  les  graines  ont  un  albumen  
 charnu. Ce sont  des  herbes ou des plantes  frutescentes,  à  feuilles  alternes,  
 à  fleurs  axillaires  solitaires  ou disposées  en grappes  terminales.  Plusieurs  
 espèces  indigènes  et  exotiques  doivent  à  leur  latex  blanc  ou  jaune  pâle  
 des  propriétés  particulières. 
 1.La  Lobélie  brillante {Lobelia urens  L. )est une  espèce  abondante  dans  
 les  landes  des marais  d’une  partie  de  l ’Europe,  vivace,  haute  de 2-8  décimètres, 
   à  tiges  feuillées  anguleuses,  simples  ou  rameuses  dans  leur  portion  
 supérieure.  Ses  feuilles  sont  les  unes  basilaires,  en  rosette,  ovales-  
 allongées;  les  autres  ovales-lancéolées  et  sessiles,  toutes  dentées  et  
 chargées  d’une  fine  pnbescence. Ses  fleurs  ont  des  pédicelles  très  courts  
 et  un  réceptacle  obpyramidal,  allongé,  à  côtes  longitudinales  très  saillantes  
 et  séparées  les  unes  des  autres  par  des  sillons  étroits.  Les  sépales  
 sont  libres,  linéaires-aigus  ou  brièvement  acuminés,  un  peu  plus  courts  
 (jue  le  réceptacle,  et  n’atteignant pas  le  milieu  de  la  corolle.  Celle-ci  est  
 d’un  violet  clair.  Son  tube  est  formé  de  pétales  rapprochés  par   leurs  
 bords souvent  ondulés  et  séparables ; mais  aucun d’eux ne quitte  les  autres  
 spontanément,  si  bien  que  le  tube  de. la  corolle  demeure  clos.  Le  limbe  
 comporte  5  divisions  étroites-aiguës,  qui  se  déjettenCen  deux  lèvres  inégales  
 hors  de  l ’anthèse.  Les  étamines  ont  des  filets  libres,   quoique  
 rapprochés,  et des  anthères jaunes,   dont  deux  un  peu  plus  courtes  ont  le  
 sommet  pénicillé.  L ’ovaire  a  la  forme  du  réceptacle.  Son  sommet  atténué,  
 creux  et  sans  ovules,  se  continue  avec  le  style  presque  égal  aux  étamines.  
 (Dimensions:  feuil le,3-10  centimètres;  fleur, 2  cent.  ;  corolle,  1-1/2cent.)  
 Cette  plante  a jadis  eu  une  grande  réputa tion  comme  remède  des  fièvres  
 paludéennes;  elle  est  encore  adminis trée  dans  quelques  campagnes ,sur tout  
 dans  l’Ouest,  par   des  rebouteurs   ignorants,  et  lorsque  malheureusement  
 ils  la  prescrivent  à des  doses  trop  élevées,  elle produit  des accidents  
 terribles  et  parfois  la mort. 
 2.  Le  L.  inf lata  L.  {Ra p u n t ium  inf latum  Mi l l . )   (fig.  3009)  est  une  
 espèce  annuelle  ou  dicarpienne,  haute  de  20-60  cent imè t res ,  à  racines  
 fibreuses,  à  tige  dressée,  simple  ou  plus  ou  moins  rameuse  au  sommet.  
 Ses  feuilles  sont  alternes ;  les  inférieures  pétiolées,  les  autres  sessiles,  
 ovales-oblongues,  aiguës,  subentières  ou  finement  dentelées-serrulées.  
 L’ensemble  de  l’inflorescence  forme  une  grappe  terminale,  les  fleurs 
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