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Angleterre et en France viennent souvent de Smyrne. En Allemagne, on
en tire des monts Taunus, Westervvald, Odenwald, etc. Ils sont riches en
mucilage (48 pour 100) qui se développe surtout au contact de l’eau et la
rend susceptible de bleuir par l’iode. On les prescrit comme analeptiques
et reconstituants ; en Orient, ils passent même pour aphrodisiaques.
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Vanille
Le Vanüla clavicúlala Sw. (V.p la n i fo l ia Andr. — V. viridiflora B l .
- V. sat iva S chied. — ? F. sijlvestris S chied. — Ep id en d rum Vanil
la L., part. — Myrobroma f ragrans S al.) (fig. 3 4 7 2 ,3 4 7 3 ) , la princi -
Fjg. 3472, 3473. — V a n ü la clavicúlala. Fleur entière et coupe longitudinale .
pale espèce utile de ce genre, est une Orchidacée-Aréthusée, dont la tige,
cylindrique, grêle, grimpante, verte, s’attache aux arbres par des racines
adventives, cylindriques et blanchâtres, nées au niveau des noeuds et qui
parfois, s’allongeant beaucoup, descendent dans l’ai r jusqu’au sol. Ses
feuilles sont alternes, subsessiles, ovales-lancéolées, atténuées à leur base
en une sorte de court pétiole, concave et subengainant, aigu-acuminées au
sommet, entières, glabres, épaisses, charnues, coriaces, d’un beau vert, un
peu plus pâles en dessous, à nervures longitudinales peu visibles, sinon par
T
.t ransparence. Les fleurs sont disposées, dans l ’aisselle des feuilles, en épis
courts et épais, dont l ’axe porte des bractées alternes, avec une fleur sessile
dans l’aisselle de chacune d ’elles. Leur réceptacle, qui simule un pédicelle
épais, un peu comprimé, loge l’ovaire dans sa cavité tubuleuse. Son
orifice supér ieur porte 6 sépales subar ticulés, allongés, un peu charnus
d’un jaune un peu verdâtre, imbriqués, peu différents les uns des autres^
sauf l’un de ceux du périanthe interne, le labelle, qui a la forme d’un
cornet à orifice dilaté et frangé. Il est uni d’un côté avec le gynostème ; et
de l’autre, sur sa ligne médiane, il présente en dedans, vers le milieu de
sa hauteur , une sorte de saillie poilue et blanchâtre qui regarde le gynostème;
elle est formée d écaillés, au nombre d’une douzaine, obliquement
descendantes les unes sur les autres et découpées sur les bords en franges,
dont les phytocystes renferment beaucoup de fécule. Il y a d’ailleurs dans
la fleur, comme dans la plante entière, un grand nombré de phytocystes
à rapbides. L’ovaire infère a sur ses parois 3 paires de placentas pariétaux,
multiovulés, et chaque placenta est lui-même plus ou moins net tement
bilobé suivant sa longueur. Le gynostème représente une colonne
stylaire creuse, à orifice stigmatique en forme de bouche saillante antér
ieure, bordée de lèvres proéminentes qui empêchent toute communication
directe entre lui et le contenu de l ’anthère logée au-dessus. Gelle-ci est
comme pendante du sommet du gynostème incurvé, recouverte d ’une sorte
de capuchon et protégée par deux oreillettes latérales du gynostème ; elle
renferme 2 masses polliniques bilobées, céracées. Le fruit, dont la forme
et la longueur varient suivant les variétés, est allongé, étroit, obtusément
3-gone, plus ou moins arqué, surmonté d’une cicatrice, charnu,
finement strié en long, déhiscent incomplètement, à par t i r du sommet, en
2 valves inégales, répondant à des intervalles placentaires. Il est vert
d’abord et devient ul tér ieurement blet, brun et odorant. Sa cavité,
obtusément triangulaire, renferme de nombreuses graines, insérées sur
les lobes proéminents des placentas, et des phytocystes tubuleux, nés des
parois et sécrétant un liquide oléagineux. Les graines, ovoïdes, lenticulaires,
ont des téguments épais, noirâtres, réticulé s, et une masse parenchymateuse
intér ieure représentant l’embryon. (Dimensions : tige, jus q
u ’à 30 mètres de long, sur 1, 2 cent, de diamèt re; feuilles, 10-15 cent,
de long, sur 3, 4 cent, de largeur et 2, 3 millim. d’épaisseur ; inflorescence,
10-12 cent.; fleur, 10 cent.; ovaire, 5 cent.; f rui t , 15-20 cent.,
sur 1 cent, environ de la rge; gra ine , environ 1/2 millim.).
Cette remarquable plante se trouve à l ’état sauvage dans les forêts
chaudes et humides du Mexique austro-occidental. Elle se cultive en
grand dans ce pays, principalement dans la province de Vera-Cruz; elle
a été introduite en Europe à la fin du siècle dernier et se développe bien
dans nos serres chaudes; elle y fleurit et fructifie assez souvent. On la
cultive encore dans un grand nombre de pays tropicaux : aux Antilles, en
Golombie, au Brésil, à Java, à Madagascar, aux îles Mascareignes, etc.