Les Digitalis lutea L., f e r r u g in e a h . , Thaps i B r o t . , ochroleuca J a c q . ,
loemgataYV. et K i t . , passent pour avoir, quoique à un plus faible degré, les
mêmes propriétés que la Digitale pourprée et sont d ’ailleurs peu usités.
Véroniques.
Les Veronica sont des Scrofulariacées exceptionnelles par leur androcée
diandre, représenté seulement pa r les deux étamines latérales, et
souvent aussi par leur périantbe réd u it; car elles peuvent bien avoir
5 divisions au calice el autant à la corolle imbriquée; mais bien plus souvent
le sépale postérieur et le pétale antérieur font défaut. L’ovaire est à
2 loges pluriovulées, rarement 2-ovulées, et le fruit, capsulaire et loculicide,
renferme un nombre variable de graines albuminées à embryon droit.
Ce sont des plantes berbacées ou plus rarement ligneuses, à feuilles opposées,
verticillées ou subalternes, à fleurs le plus souvent disposées en
épis. Il y en a de nombreuses espèces berbacées dans notre pays, et b e au coup
d ’entre elles, peu actives d’ailleurs, ont été fort employées en médecine.
Citons principalement :
Le V. Beccabunga L. (Cresson de chien, Salade de chouette ), espèce
commune de nos ruisseaux, à branches couchées, radicantq?, à feuilles
opposées, ovales-oblongues, charnues, à fleurs bleues disposées en grappes
lâches, jadis vantée comme antiscorbutique, diurétique (fig. 3149-3151).
Le V. off icinalis L. (Thé d’Europe, Herbe a u x ladres) (fig. 28),
petite espèce vivace, très commune dans nos bois, à feuilles ovales-oblongues,
opposées, pubescentes et à petites grappes spiciformes de fleurs
précoces, d ’un bleu-lilas pâle. Les feuilles sont usitées dans certaines
campagnes comme stomachiques, digestives et servent à p rép a re r une
infusion tbéiforme peu agréable.
Le V .T e u c r ium h . ou Germandrée bâtarde et le V. Chamædr y s L. ou
Fausse-Germandrée, Véronique-Petit-Chêne, espèces indigènes vivaces,
sont également vantés comme stimulants, sudorifiques et digestifs.
Le Veronica vi rginica L. (F. purpur ea S t e u d . — Leptandra v i rgi nica
N u t t . — Eus tachya alba R a f i n . — Pæderota v i rginica W a l p . ) est
une espèce de la section Leptandra, caractérisée p a r de longues corolles
tubuleuses, imbriquées, et deux longues étamines exsertes. Ses fleurs sont
d ’un bleu pâle ou blancbes, disposées en longues grappes te rminales composées,
à courts pédicelles. C’est une grande berbe vivace, à rhizome
rameux, qui atteint ju sq u ’à 2 mètres de haut et qui a des feuilles verticillées
par 4-8, lancéolées, serrées. Elle habite la portion orientale des
Etats-Unis, du Vermont et du Visconsin ju sq u ’en Géorgie, dans les bois à
sol riche. On la cultive quelquefois dans nos ja rdins botaniques. Son rh izome
est officinal dans la pharmacopée américaine; on le trouve avec les
racines ou séparé d ’elles, sous forme de fragments durs, bruns à la surface,
pâles en dedans. Leur saveur est amère-âcre, désagréable. Il re n ferme
un principe mal dèŸm\,\a leptandrine, et s’emploie surtout en extrait
et en teinture alcoolique, additionnée ou non d ’eau. C’est à l’état frais un
Fig. 3149-3151. — V eronica B eccabunga. Port; fleur entière et coupe longitudinale.
évacuant violent. On l ’emploie surtout dans son pays natal comme chola-
gogue et comme stomachique. On l’a associé à la quinine contre les fièvres
intermittentes et on l’a surtout recommandé c o n t r e ie choléra infantile.
Ce médicament mériterait d’être expérimenté en Europe.
Molènes.
Les Molènes (Verbascum) ont des fleurs hermaphrodites, légèrement
irrégulières. Leur calice est formé de 5 sépales, primitivement imbriqués
et cessant souvent de bonne heure de se toucher, libres ou unis dans
leur portion inférieure. Leur corolle, au-dessus d’un tube très court, p ré sente
un limbe étalé, presque rotacé, dont les 5 lobes sont fortement im-
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