lift .E 1.
.hi'
DICOTYLÉDONES. 873
. .. ï r
très amer, et son bois et ses feuilles sont appelés à rendre de grands services
aux babitants de notre colonie africaine.
Le Quassia Cedrón H. B n (Simaba Cedrón P l . ) est une belle espèce
de la section Aru b a , qui croît en Colombie, au Venezuela, à Costa-Rica et
dans le nord du Brésil. C’est un arbre qui, à Costa-Rica, atteint rapidement
10 mètres de bauteur et 60 centimètres de diamètre. Sontronc est souvent
simple ou peu ramif ié , couronné
d ’un large bouquet de grandes
feuilles composées-pennées , d ’un
mètre environ de long, à folioles
oblongues , insymétriques à leur
base arrondie, courtement acuminées
(longues de 1-2 décimètres, sur
4-6 centimètres de large). Ses fleurs
sont blanches (longues de 2 centimètres),
10-andres , à réceptacle en
forme de colonne cannelée su r laquelle
se moulent les écailles de
l’androcée. Son gynécée repose sur
la plate-forme que représente le
sommet du réceptacle, et ses c a r pelles
deviennent autant de fruits
insymétriquement ovoïdes , ve rd â t
r e s , puis p o u rp ré s , g lab re s , à
cbair peu épaisse et à gros noyau
(fig. 2560) inégalement ovoïde, épais
(1/2 centimètre), fibreux et comme
feutré, renfermant une seule graine
(dimensions de la drupe : 7 centi-
timètres, sur 5 cent, de largeur et
Fig. 2o60. — Quassia (Aruba) Cedron.
Carpelle mùr, coupe longitudinale.
4 d’épaisseur). La semence, attachée en dedans au noyau par la portion
supérieure de sa face ventrale, présente à ce niveau un large bile. Ses
téguments sont minces et cependant décomposables en deux lames. Ils se
brisent aisément et laissent échapper les deux cotylédons, que ne retient
que faiblement l’un à l’autre la portion centrale de l’embryon. C’est ordinairement
un de ces cotylédons, isolé et pourvu ou non de la portion centrale,
qui porte le nom de noix de Cédron. Assez analogue, avec de plus
grandes dimensions (4, 5 centimètres, sur 2 1/2 de large e t l 1 /2 -2 d ’épaisseur),
à celui d’un haricot, ce cotylédon se rencontre assez souvent percé
d’un trou. P a r ce trou passe un lien qui sert aux Indiens à suspendre
l’objet qu’ils portent sur eux en voyage pour en râp e r une petite quantité,
qu’ils avalent dès qu’ils ont été mordus par un serpent ou quelque autre
animal réputé venimeux. C’est en effet comme alexipharmaque que le
Cédron a été le plus v an té ; et c’est pour les uns un spécifique in ap -
W
p re c ia b le , tandis que d’autres contestent absolument son efficacité, et
probablement non sans raison. Pour couper les fièvres d ’acc ès , il est
de beaucoup inférieur au quinquina et n ’agit guère que comme tonique-
amer, à la façon du Quassia ama ra et du Pic roena excelsa. On le dit
toxique à haute dose.
On vante encore comme toniques -amers et fébrifuges au Brésil les
Quassia (Aru b a ) fe r ruginea (Simaba fe r ruginea A. S . - l ì . — Picrodendron
Calunga Ma r t . ) , suaveolens (Simaba suaveolens A. S.-H.), f lori bunda
(Simaba f loribunda A. S.-H.), et à la Guyane le Q. (Aruba)
guianens i s (Simaba guianens i s A u b l . ) .
Simaruba.
Les arbres de ce nom ont les fleurs construites à peu près comme celles
des Quassia de la section A r u b a ; mais elles sont dioïques. Leur calice
est court, imbriqué, 5-denté ou 5-lobé. Leurs pétales sont tordus, étalés
au sommet; et leurs étamines, au nombre de 10, stériles dans les fleurs
femelles, sont garnies d’un appendice in té r ieu r . Leur gynécée est aussi
celui des Quassia, et leu r frùit est formé de 1-5 drupes, sessiles et
divergentes.
Ce sont des arbres de l ’Amérique tropicale ; ils ont des feuilles alternes,
imparipinnées, et des fleurs de taille moyenne ou petite, disposées en
grappes axillaires et terminales , simples ou ramifiées, dont les divisions
portent de petites cymes florales.
Le S ima r u b a ama r a A u b l . (S. off icinalis DC. — S. guianens i s Ricn.
— Quass ia S ima r u b a L. f . ) est la plus célèbre des espèces employées
en médecine. C’est un bel arbre, d ’une vingtaine de mètres et plus, à branches
nombreuses, souvent arquées, à écorce lisse et grise, à jeunes pousses
finement pubescentes. Les feuilles alternes sont longuement pétiolées,
le pétiole brusquement dilaté à sa b a s e , rapprochées au sommet des
rameaux; et leurs folioles, au nombre de 3-6 paires, sont alternes ou opposées,
brièvement pétiolulées, ovales-oblongues, un peu insymétriques, un
peu rétrécies à la base, obtuses vers le sommet, souvent avec un co u r t
acumen, entières, glabres, coriaces, avec la nervure médiane bien visible,
saillante endos sons, et de très fines veines latérales, à peine visibles. Les
fleurs sont nombreuses, petites, blanches, et les groupes secondaires
qu’elles forment sur les divisions ramifiées de l’inflorescence sont subglobuleux,
accompagnés de bractées foliacées, linéaires-subspathiilées, caduques.
Les étamines ont des filets pourprés. Dans les fleurs femelles,
elles sont réduites à des écailles velues, et le style est pourvu de 5 divisions
stigmatifères rayonnantes. Le fruit est formé de 1-5 drupes divergentes,
ovoïdes-oblongues, glabres, noirâtres, rappelant en petit celles du
Quass ia. (Dimensions : feuilles, 30-50 centimètres ; pétiolule, 1/2 c en t.;
r1i :'■
r
J . : .