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P é ro u , est un petit arbuste de 1/2 à 1 i / 2 mètre, fort rameux, cà écorce
d’un brun plus ou moins rougeâtre, à feuilles a lte rn e s , rapprocbées,
courtement pétiolées, ovales ou ovales-lancéolées, graduellement atténuées
vers la base où elles sont aiguës ou légèrement obtuses, à sommet
obtus, ou aigu, ou émarginé, avec un petit apiculé, entières,- caduques,
membraneuses, d’un vert clair en dessus, plus pâle et plus opaque ou un
peu glauque en dessous, gbabres, avec la côte proéminente en dessous et
des veines fines et nombreuses, anastomosées. Les stipules rapprocbées
forment entre la feuille et le rameau un petit appendice triangulaire,
cTign, pers is tant, durcissant et brunissant sur la b ran d ie après la cbute
de la feuille, présentant souvent en dehors une concavité qui répond â
l’impression du pétiole. Les fleurs, disposées en petites cymes à l’aisselle
des feuilles ou de leur cicatrice, ont un pédicelle grêle et de petites
bractées à sa base. Leur calice est glabre, à sépales triangulaires. Leur
corolle est d ’un blanc un pen jaunâtre, formée de pétales ovales-oblongs,
conccTves, obtus. L’appendice, de même couleur et de même tissu, qui les
double intérieurement, de forme assez compliquée, représente inférieurement
une sorte de cuilleron irrégulier, à concavité tournée en dedans et
dont le bord serait glanduleux en bas. Supérieurement, il est surmonté
de deux prolongements dressés, situés l’un à droite et l’autre à gauche de
la ligne médiane, symétriques l ’un par rapport à l’autre et émarginés vers
le sommet. Le tube formé par la base des étamines est suburcéolé, blanc,
un peu cbarnu ; les anthères sont un peu oblongues, jaunes. Le gynécée a
ses trois styles surmontés d’une extrémité capitée. Le fruit est ovoïde-
oblong, souvent un peu insymétrique, rouge et lisse. La graine remplit
la cavité du péricarpe. Son embryon a des cotylédons épais, plans ou un
peu arqués, et un albumen cartilagineux. (Dimensions : feuille, 5-7 centimètres,
sur 2-3 de la rg e ; pétiole, 1 /4 -1 /2 c en t.; pédicelles, 1 cent.;
fruit, environ 1 cent. ; graine, environ 1/2 cent.)
Cette plante paraît originaire des contrées mêmes où elle est actuellement
cultivée ; mais on ne peut affirmer qu’elle s’y rencontre véritablement
à l’état sauvage. Elle abonde dans certaines localités des Andes du
Pérou, de la Bolivie, de la Nouvelle-Grenade, dans les régions à climat
doux et humide comprises entre 700 et 2000 mètres d ’altitude. On la
rencontre aussi dans la République Argentine, au Brésil et dans d’autre s
portions de l ’Amérique du Sud. Les plantations se nomment cocals; elles
se trouvent surtout dans d’anciennes forêts défrichées. Le plus grand
centre de culture se trouve dans la province de La Paz en Bolivie. La
plante est cultivée dans nos serres, où elle fleurit presque constamment.
C’est la feuille (fig. 2620) de VE. Coca qui est la partie employée. Elle
est caractérisée, à l ’état sec, bien plus que sur le frais, outre sa forme et
sa nervation, par la zone médiane plus ou moins brunâtre et terne que
présente sa face inférieure. Cette zone, qui a à peu près, dans son point le
plus large, le quart de la largeur de la feiiillé elle-même, est séparée du
reste du limbe par deux lignes courbes, à peu près parallèles aux bords et
qui de loin ressemblent à deux nervures ; ce sont en réalité les empreintes
des bords de la feuille, empreintes disposées de cette façon à cause du
mode de préfoliaison. Aucune antre feuille employée en médecine ne présente
ce caractère. Quant à son tissu, cette feuille a un épiderme dont les
éléments sont polygonaux. Ceux de la face inférieure portent une saillie
conique. Le parencbyme supérieur est formé de phytocystes verticalement
allongés, dits en palissade, à coupe presque rectangula ire; et 1 inférieur,
de pbytocystes rameux à quatre branches.
Au niveau de la nervure principale le parencbyme
sous-jacent à l’épiderme est formé
de phytocystes polygonaux dont quelques-
uns contiennent des cristaux d’oxalale de
chaux. Les éléments libériens de la côte
sont disposés en îlots séparés les uns des
autres par des phytocystes à paroi assez
épaisse et ponctuée. Il y a aussi des éléments
analogues, quant aux ponctuations et
à l’épaisseur de leur paroi, dans la concavité
que présente supérieurement la portion
ligneuse de la côte. Telle qu’elle se
trouve dans le commerce, la feuille est
légèrement aromatique et amère. Elle doit
surtout ses qualtés à son mode de récolte
et de préparation. La cueillette se fait quand
les feuilles sont bien développées, de deux
Fig. 2620. — E r y th r o x y lo n
à quatre fois par an. On a soin de ne pas
Coca. Feuille.
les briser, et on les fait sécher lentement
en les étalant au soleil sur des planches ou sur des couvertures
de laine. On en forme ensuite des balles ou cestos, pesant de 12 à
75 kilogrammes. La plupart sont exportées par Lima. Le Pérou et
les pays voisins en produisent annuellement plus de 20 millions de kilogrammes.
On a trouvé dans la Coca : un alcaloïde cristallisable, la cocaïne, un
principe volatil odorant, huileux, Vliygrine, et de Vacide cocatannique.
La réaction de l’hygrine est alcaline, et son odeur est celle de la triraéthyl-
amine. Les Indiens connaissaient les propriétés de la Coca avant 1 époque
de la conquête. Au Pérou, ils avaient l’habitude de chiquer les feuilles de
Coca lorsqu’ils voulaient accomplir des travaux pénibles ou un voyage fatigant
sans prendre de nourriture. Encore aujourd’hui, tout Indien qui se
livre à la marche ou au travail, qui franchit les Andes ou qui porte de
lourds fardeaux, est muni de son cliuspa ou hual lqui , sorte de sac qui
contient sa Coca, et aussi d’une bouteille ou d’une calebasse qui renferme
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