
 
		Turnera. 
 r iac cs   par  la  plupart  des botanistes  dans  une  famille distincte,  les  T u r nera  
 se  rapprocbent  beaucoup  des  types  précédents,  entre  autres  par  leur  
 placentation  pariétale,  et  nous  en  avons  fait  (Hist.  des p la n t . ,   lY ,   280)  
 une  série  de  la  lamille  des  Bixacées,  voisine  des  Samydées,  sans  tonte-  
 fois,  bien  entendu,  contester leurs  affinités  avec  les Passifloracces  dont  les  
 Samydées  sont aussi  très  voisines  pa r   les  Ryania  et  autres  genres  analogues. 
   Les  llenrs  des  Turnera  ont  un  tube  dont  la  gorge  se  dilate  en  un  
 limbe  à  cinq  lames  qiiinconciales,  avec  lesquelles  alternent  un  même  
 nombre  de  pétales  tordus,  assez  souvent  remplacés  par  des  langncttes  
 courtes  et  étroites  qui  ne  se  toncbent  même  pas  dans  le  bouton.  Les  étamines  
 sont  au  nombre  de  cinq,  alternes  avec  les  pétales  et  s’insérant  à  
 leur  niveau  ou  plus  bas  sur  le  tnbc.  Le  gynécée  est  libre.  Les  placentas  
 pariétaux  sont  au  nombre  de  3  et  portent  cbacun  2  ovules  ana-  
 tiopes,  et  le  style  est  représenté  par  3  b ran d ie s   simples  ou  bifides,  
 stigmalifères  au  sommet.  Le  fruit  est  une  capsule  trivalve,  quelquefois  
 allongée  et siliquiforme,  et les graines  nombreuses,  arillées et  albuminées,  
 renferment  un  embryon  axile,  à  peu  près'  cylindrique.  Les  Turne ra  sont  
 des  plantes  berbacées,  siiiiriitescentes  ou  frutescentes,  à  feuilles  alternes,  
 entières,  dentées  ou  pinnatifides.  Leur  limbe  porte  parfois  à  sa  base  deux  
 reiitlemcnts  glanduleux,  et  leur  pétiole  est  souvent  accompagné  de  stipules  
 latérales.  Leurs  fleurs,  de  couleur  très  variable,  sont  solitaires,  
 axillaires,  ou  réunies  en  grappes,  en  cymes,  ou  en  faux-capitnles. 
 1 IG.  -,500-2i)02.  lu rn era ,  ubnifolict.  Fleur;  fruil  déhiscent;  graine  arillée. 
 Ce  sont  quelquefois des plantes  africaines ;  mais la plupart appartiennent  
 a l ’Amerique  tropicale.  Parmi  ces  dernières signalons  les  T.  angus t i fol ia  
 CuRT.  d  ulmi fol ia L .   (fig. 2500-2502),  qui  s ’emploient  comme  toniques  et  
 expectorants,  et  le  T.  opifera  Ma r t . ,   espèce  astringenle  qui  se  prescrit  
 au  Brésil  contre  les  dyspepsies.  Mais  l ’espèce  dont  on  fait  le  plus  de  
 bruB  depuis  quelques  années,  est  le  T.  aphrodisiaca L.-F .  W a r d ,  petite  
 espèce  à  fleurs  dimorpbes, qui  croît  dans la  chaîne  des Andes  occidentales  
 du  Mexique,  qui  est  préconisée,  sous  le  nom  de  ü am i a n a ,   comme  un 
 tonique  et  aphrodisiaque  puisssant,  et  qui  est  elle-même  très  voisine  du  
 T.  diffusa  W .   {T.  microphylla  D e s v x ) ,   espèce  des  Anlilles  et  du  
 Mexique,  cà  laquelle  on  attribue  des propriétés  cTmalogues.  Les  parties  employées  
 sont  les  branches  fleuries,  et  notamment  les  feuilles,  (pii  sont  
 obovales  ou  oblongues-lancéolées,  alténuées  à  la  b ase,  incisées-crénelées  
 ou  serrées  (longues  au  plus  de  1-4  1 /2  c entimè tre,  sur  1/2-1  cent,  de  
 large).  Dès  1099,  le  missionnaire  espagnol  J.  de  Salvatierra  avait  préconisé  
 comme  aphrodisiaque  le  Damiana,   dont  on  prépare  aux  États-Unis  
 un  extrait  actuellement  fort  vanté.  Quoique  ces  plantes  aient  peu  de  
 vogue  jusqu’ici  en Europe,  il  est vraisemblable  qu  il  n  en  est  pas de  même  
 aux États-Unis,  puisqu’on  les  falsifie  déjà  avec  d’autres  plantes,  notamment  
 avec  des  Composées  telles  que  des  Bigclowia. 
 P a n g i u m . 
 Ce  genre,  qui  a  donné  son  nom  à  la  série  des BixcTcées-Pangiées,  a  des  
 fleurs  polygames.  Leur  calice  est  gamosépale,  VcalvcTire  et  se  déchire  iné-  
 gcTlement  lors  de l’épanouissement  des  fleurs.  Plus  intérieurement,  le  r é ceptacle  
 convexe  porte  5-8  pétales.  Ils  sont  imbriqués  dcuns  le  bouton  et  
 doublés  intérieurement  d’une  assez  grande  écaille  aplatie.  Le  nombre  des  
 étamines  est  indéfini  dans  la  fleur  mâle,  et  chacune  d’elles  se  compose  
 d’nn  filet  épais,  renflé,  chcTrnu,  et  d’une  anthère  biloculaire,  introrse  et  
 déhiscente  par  deux  fentes  longitudinales.  La  fleur  femelle  a  le  môme  
 périanthe  et  des  étamines  stériles.  Le  gynécée  est  formé  d’iin  ovaire  
 sessile,  que  surmonte  une  sorte  de  large  plaque  glanduleuse,  siigmati-  
 fère  et  irrégulièrement partagée  en 2-4  lobes  par des  sillons  peu  profonds.  
 L’ovaire  est  uniloculaire, avec  2, 3  placentas  pariétaux, pluriovulés;  et  les  
 ovules  sont  disposés  sur  deux  rangées  verticales,  horizontaux  ou  un  peu  
 obliques.  Le  fruit  est  une  grosse  baie  globuleuse,  indéhiscente,  dont  la  
 pulpe  intérieure  loge  un  grand  nombre de  graines  (fig.  711)  irrégulières,  
 comprimées,  présentant  sur  un  des bords  une  longue cicatrice  ombilicale.  
 Leur  tégument  ligneux  porte  un  ricbe  réseau  de  nervures  saillantes.  Leur  
 albumen  est  cbarnu,  huileux  et  enveloppe  un  grés  embryon  a  radicale  
 conique,  oblique  et  à  larges  cotylédons  foliacés ,  cordés,  digitinerves  â  
 leur base.  Le sm \  Pa n g ium  connu,  le P .  edule  R e in w .  (fig.  2503,  2504),  
 le  Pa n g i   de Rumpliius  et  le  Cloak  ou  Kloback  de  Radermacber,  est  un  
 arbre javanais,  à  feuilles  alternes,  pétiolées,  accompagnées  de  deux  stipules  
 latérales,  plus ou moins  unies  au  pétiole,  souvent  persistantes.  Leur  
 limbe  est  cordé,  digitinerve  â  la  base,  entier  ou  trilobé.  Ses  fleurs  sont  
 axillaires  ;  les  femelles,  solitaires;  les  mâles,  disposées  en  grappes  ramifiées  
 de cymes.  Cet  arbre  se  cultive dans  tout  l’archipel In d ien ;  il renferme  
 un  alcalo'ide  analogue  â  la  ménispermine  et  aussi  une  matière  extractive  
 visqueuse  (Blnme).  Toutes  ses  parties  sont  anthelmintliiques.  L’écorce,  
 les  feuilles,  le  fruit  et  les  graines  sont  narcotiques.  Toutes  ces  parties 
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