Celte variété présente deux formes secondaires. Ou elle est entièrement
glabre, à dents des feuiles peu dures et mut iques; ou bien elle devient
plus ou moins sétigère (P. set igerum DG.) sur les tiges, les pédoncules
(fig. 2312), même les calices, les nervures des feuilles, et l’extrémité ^ e s
divisions de celles-ci est surmontée d’une soie raide plus ou moins prononcée.
Cette forme se trouve spontanée en Crèce, à Chypre, aux îles
d’IIyères, en Algérie, etc., et l’on croit, nous ne savons pourquoi, qu’elle
représente le véritable type sauvage du P. somni ferum.
La plupart des parties de ces plantes renferment des réservoirs pour
le latex. Ce sont, fait relativement rare parmi les espèces dont la médecine
F ig. 2313. — Pa p a ver s om n ife r um (album). Laticifères du fruit vert, coupé tangentiel
lement, formant un réseau qui accompagne les faisceaux vasculaires ; entre les mailles
se voit le parenchyme du péricarpe.
emploie le-suc propre, des vaisseaux laticifères, formés de pbytocystes
unis bout à bout, et dont les cloisons de séparation se sont plus ou moins
complètement résorbées ; à leur niveau répond une sorte d’articulation.
Ces pbytocystes présentent des dispositions variées suivant les portions
du Pavot dans lesquelles on les observe. Dans les organes de végétation,
ils sont placés dans le tissu sous-libérien, et ils consistent en tubes parfaitement
continus, assez rarement anastomosés (Trécul). Dans l’ovaire et
le fruit, au contraire, ils s’unissent en faisceaux richement anastomosés,
formant les mailles d’un réseau très compliqué (fig. 2313) dont les branches
rayonnent sous forme d’étoiles accompagnées de vaisseaux spiraux et limitent
par leur réunion des polygones inégaux et irréguliers dans lesquels
demeurent comme encadrés les autre s tissus de l’organe. Ceux-ci renier -
ment d’abord beaucoup de fécule. ,
C’est le latex extrait par incision des fruits verts (fig. 2314), rassemble
en masses et concrété, desséché, qui constitue Vopium dont nous n avons
pas à nous occuper au point de vue chimique et pbarmacologique. La
récolte de l ’opium est possible dans Ions les pays où croît \e Papaver
somni ferum; et sur toutes ses variétés et formes. Le Pavot noir lui-meme
peut servir cà l’extraction d’un opium très actif et plus riche en alcaloïdes
que les opiums exotiques extraits du P. blanc. Le P. pourpré, cultive aux
environs de Clermont-Fer rand par M. Aubergier, et qui est une forme du
p. noir, à capsules déhiscentes et cà lobes
du style finalement un peu relevés, donne
un opium indigène dit a f f ium, qu’on assure
renfermer 10 pour 100 de morphine,
c’est-à-dire plus que certains opiums
d’Orient. L’opium indigène extrait près
d’Amiens par M. Decharme renfermait
ju squ’à 20 pour 100 et plus de morphine,
L’un des grands obstacles cà la récolte des
opiums indigènes sur les Pavots blancs ou
noirs est et sera longtemps le prix élevé de
la main-d’oeuvre.
L’opium d’As ie Mineure est le plus
usité de tous. Il s’extrait principalement
d’une forme glabre du Pavot blanc, à fleurs
blanches ou plus souvent roses ou rouges,
et à graines blanches, bleuâtres ou violacées,
dont on incise le fruit vert en travers
Fig. 2314. — Papaver somn iferu rn
(album). Capsule verte incisée
pour l’extraction de l’opium.
ou en spirale (fig. 2314), aux mois de mai,
ju in ou juillet, suivant les altitudes. Il est
le plus souvent recouvert avec des feuilles
de Pavot ou des fruits de R um e x , et il s’exporte généralement par Smyrne,
qui en reçoit chaque année pour une valeur de 15 à 20 millions.
L ’opium de Turquie ou de Constant inople est généralement de
l’opium d’Asie Mineure, recouvert de restes de fruits de R um e x ou de
feuilles de Pavot, et en partie falsifié avec du sable, de la gomme adragante,
des résines, des péricarpes de Pavot pilés, de la pulpe d’abricot, de figue,
de l’argile, des cailloux, etc., etc.
L ’opium d’Égypte se récolte en mars et avril, sur un pavot à fleur
blanche dont le gouvernement dirige la culture, et presque uniquement
pour les besoins des établissements sanitaires du pays. Il est pauvre en
morphine (3, 4 pour 100), à cause des mauvaises conditions dans lesquelles
se fait la récolte, mais il pour rait en renfermer jusqu’à 12 pour 100.
L ’o p ium de Perse s’exlrait d’un Pavot blanc à fruits arrondis ou ovoïdes,