quelques côtes longitudinales saillantes, glabre, lisse et verte. Ses
rameaux sont épars, avec des feuilles alternes. Les inférieures sont
obtuses, à peu près réniformes, entières, et leur pétiole est caiialiculé.
Plus liant elles deviennent plus allongées, se prolongent inférieurement
à leur base en deux petites languettes, ont un pétiole de plus en plus
court ou nul, et un limbe plus ou moins aigu, découpé sur les bords en
un petit nombre de grandes dents inégales. Les fleurs sont disposées au
sommet des rameaux en grappes simples ou peu ramifiées, corymbiformes
d’abord au sommet. Les pédicelles sont alternes, dépourvus de bractées
axillantes, longs d’environ un centimètre, ascendants. Le calice a quatre
petits sépales obtus, convexes en dehors, concaves en dedans; et les
quatre pétales, deux ou trois fois plus longs, à peu près égaux entre eux,
ont un limbe ovale ou obovale, subitement rétréci en un onglet assez
court. Ils sont blancs. Quatre glandes indépendantes constituent le
disque. Les six étamines à antbère courte et le gynécée sessile sont plus
courts que la corolle. Il y a un petit nombre d’ovules descendants sur
chacune des lèvres du placenta, et le style, court et dressé, est terminé
par une petite tète stigmatifère globuleuse. Le fruit est siliculeux, arrondi
et légèrement ovoïde, à peine comprimé, à péricarpe mince et veiné, à
fausse cloison ovale, translucide, avec un petit nombre de semences de
couleur brun clair, très finement rugueuses-ponctuées. Cette plante croît
spontanément sur le rivage de la mer dans l’Europe tempérée. Ou a
cultive dans nos jardins à peu près uniquement pour l ’usage médical ,
et 1 on peut la semer, soit à la fin de l’année, soit au commencement de
la belle saison. Elle fleurit pour la première fois au printemps. C’est
elle que Blackwell {Herb., I, 227) nomme C. hatava et que Park appelait
C. major ro tu n d i fo l ia sive Ba ta vo rum.
Le Cocliiéaria officinal et les petites espèces qui s’en rapprochent sont
gorgées de suc âcre et piquant. Écrasées, elles dégagent une substance
volatile fort irritante. C’est un antiscorbutique et un dépurat if très vanté.
L’huile essentielle âcre et slimulante qui s’en dégage est de l’oxysulfure
d’allyle (Guibourt). Le C. offic inalis fait parlie de nombreuses eaux et
alcoolats dentifrices, du sirop et du vin antiscorbutiques, etc.
b. — Section des Raiforts.
Le type de cette section est le R a i fo r t sauvage (fig. 2387), Grand-
R a i fo r t ou Cranson, encore vulgairement désigné sous le nom de Cran
de Bretagne et qui est le Horse-Radish des Anglais. On le rapporte généralement
au genre Cochlearia, et c’était le C. Armorac ia de Linné.
Pour nous, il n ’y a pas lieu de placer cette plante dans un aut re genre,
parce qu il y a, quant au port, à la taille, aux caractères des fruits, etc.,
des transitions entre le C. Armo ra c ia et le C. officinalis, si dissemblables
qu’ils soient au premier aspect. Mais si l’on partage l’avis de plusieurs
botanistes modernes sur l’opportunité de faire un genre distinct pour le
Raifort sauvage, nous avons fait voir (Adansonia, X, lOI ) que le nom qu’il
doit recevoir de préférence est celui A Armorac ia lapathifol ia, qui est
de Gilibert et date de 1785, et non celui de l î o n p a rus t icana, (\ne \ni
donnent MM. Grenier et Godron (FI. de Fr . , I, 127). Les autres noms de
Fig. 2387. — Cochlearia A rm o r a c ia . Port. f
cette espèce sont : Hederaceum, Thla spi L o b . ( I58I ) , Cochlearia Armo -
rica T. (1700), Ra p h a n u s sylvestris B l a c k w . i ìTò l ) , Cochlearia R u s t i cana
L amk (1786), Baphani s ma g n a M oe n c h (1794) , Cochlearia
macrocarpa W a l d s t . et K i t a i b . (1802) et Armo ra c ia Ru s t icana B a um g .
(1816). Cette espèce est vivace. Sa racine est épaisse, allongée, rameuse.