Gochlearias.
Les Cochlearia sont des Crucifères-Lunariées, à petites fleurs pourvues
de quatre sépales imbriqués, égaux ou peu dissemblables, et de quatre
pétales en croix, imbriqués, le plus souvent blancs, à onglet court. L’androcée
est tétradyname, et les étamines ont un filet droit ou géniculé et
une anthère introrse. Quatre petites glandes indépendantes constituent
d’ordinaire le disque. L ’ovaire a deux placentas pauciovulés, et il est sur monté
d ’un style à sommet stigmatifère entier ou peu profondément divisé.
Il devient une silicuie, parfois courtement stipitée,globuleuse ou oblongue,
rarement allongée, quelquefois comprimée latéralement et exceptionnellement
très aplatie. Ses valves sont f réquemment renflées (ventricosoe), couvertes
d’un fin réseau de nervures, rarement costulées ; et le style persistant,
tantôt court et tantôt allongé, se termine par une tête stigmatifère renflée
ou à peine dilatée. Les graines sont en nombre variable, quelquefois peu
considérable, disposées sur une et , plus rarement , sur deux séries verticales,
dépourvues d’aile marginale. Leurs téguments sont en dehors lisses
ou tuberculeux, et leur embryon charnu, sans albumen, a des cotylédons
accornbants ou, bien plus rarement, incombants à la radicule. Les Cochlearia,
berbes ordinai rement vivaces, plus rarement annuelles ou bisannuelles,
ont un port et des dimensions très variables et des surfaces tout à
fait glabres dans le plus grand nombre de cas. Leurs feuilles sont alternes,
distantes dans nos espèces indigènes, quelquefois rapprochées en rosettes
qui rappellent celles des Joubarbes (comme il arrive dans plusieurs
espèces orientales). Leur limbe est ent ier ou pinnalipartite. Leurs grappes
florales, quelquefois très allongées, sont, dans certains cas, terminales
sur des hampes aphylles ou à peu près et qui peuvent même porter des
fleurs solitaires. Les vingt-cinq espèces environ qui constituent ce genre
sont originaires des régions froides et tempérées de l’hémisphère boréal.
Toutes leurs parties sont très piquantes, à saveur fraîche ou légèrement
âcre. Ce sont des plantes difficiles, dans certains cas, à distinguer des
Na s tu r t ium, dont elles ont d’ailleurs les propriétés. Cette distinction se
fait surtout avec peine pour les espèces à fruit dépourvu de nervures réticulées
sur les valves renflées et comme vésiculeuses, et à pétales jaunes.
On considère actuellement comme congénères des Cochlearia : les Ker-
nera Me d i k . , qui ont de longues étamines arquées, une silique turgide,
des cotylédons accornbants ou incombants; les Tap h ro sp e rmum C.-A. M e y . ,
qui ont une silique courte et oligosperme, <à valves gonflées, lâchement réticulées,
et enfin les Armo r a c ia , dont il sera question tout à l ’heure à
propos du Raifort sauvage.
Ainsi conçu, ce genre se divise en deux sections, comprenant l’une et
l’autre des Crucifères antiscorbutiques très usitées, et qui sont celle des
Cochlearia proprement dits et celle des Raiforts.
a. — Section des Cochlearia vrais.
Te type de ce aronpe est le C. off icinalis L. (fig. 2383-2386) ou
llerhe a u x cuilÎers, H. au scorbut. C’est une petite espèce annuelle,
dont les feuilles dites radicales forment d’abord une petite rosette assez
serrée. Elles sont alternes, quoique très rapprochées sur une. tige tort
Fig. 2383-2386. - Cochlearia officinalis. Port; fleur entière et coupe longitudinale
diagramme.
courte ; leur pétiole est long et grêle, relativement à leur limbe qui est
ovale ou presque orbiculaire, arrondi ou obtus au sommet, coi e a a
base, plus ou moins concave en dedans, entier, un peu charnu,^ isse,
luisant, d’un vert foncé en dessus. La racine est un petit pivot, p n e r a
lement simple, fusiforme, allongé, gros environ comme une plume a
écrire. La lige montée est ramifiée presque dès- sa base; elle n a guere
qu’un, deux ou trois décimètres de hauteur ; elle est cylindiique, avec