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Cneorum tricoccum L . (Chameloea tricoccos L amk) , passe dans nos provinces
du Midi pour amer, drastique et antisyphilitique. Ses noms vulgaires
sont Olivier n a in et Caroupe. Le C. pulv e rulentum V e n t . , des
Canaries, est plus amer encore et a servi de succédané au quinquina pour
couper les fièvres.
Gaiacs.
Les Gaïacs (Cuaiacuni) sont, au point de vue médical, les plus importants
représentants de la série des Zygophyllées. Ils ont des fleurs 4-
5-mères, à réceptacle convexe. Leur calice est formé de sépales imbriqués
et caducs, et leur corolle, de 4-5 pétales, pourvus d’un onglet plus ou
moins long, imbriqués et également caducs. L’androcée diplostémoné
est formé de 8-10 étamines, à filets nus dans les Gaïacs proprement dits
(Euguaiacum) , et munis dans d ’autres sections du genre, d’une écaille
basilaire intérieure, simple ou déchiquetée, et à anthères biloculaires,
introrses, déhiscentes par deux fentes longitudinales. Le gynécée s’insère
sur le réceptacle, immédiatement au-dessus des étamines, ou bien, comme
dans les Eu g u a ia c um, sur un prolongement plus ou moins long du
réceptacle surmontant l ’androcée. L’ovaire peut avoir 5 loges oppositipétales,
ou plus souvent de 2 à 4 ; il est surmonté d’un style à extrémité
stigmatifère entière ou 2-5-lobée. Dans chaque loge se trouvent, ou un
seul ovule, ou 2- oo, descendants avec le micropyle extérieur et supérieur.
Lefruit est coriace ou légèrement drupacé, à 2 -5 loges dont le dos est obtus,
caréné ou même ailé, suivant les espèces. Ces loges se séparent les unes
des autres et d’une columelle centrale, et sont indéhiscentes ou bien s’ouvrent
par leur bord ventral. Les graines ont un embryon et un albumen
de consistance variable. Les Gaïacs sont américains ; ce sont des arbres ou
des arbustes, à suc résineux ou balsamique, à feuilles opposées, accompagnées
de stipules, 2 - oo-foliolées. Les folioles sont entières, insymétriques,
parfois sensibles, et les fleurs sont solitaires ou disposées en cymes
panciflores, latérales par rapport aux feuilles.
Le plus usité des Gaïacs est le Guaiacum officinale L. (fig. 2571,
2572), parfois encore appelé J a smin d'Amér ique et J. d'Af r ique. G’est
un petit arbre de 6 à 10 mètres de haut, qui a des branches et des r a meaux
à entre-noeuds le plus souvent inclinés les uns sur les autres, ar ticulés
et renflés au niveau des articulations, recouverts d’une écorce lisse
et cendrée sur les axes âgés. Les feuilles sont opposées, persistantes, étalées,
pourvues de stipules très caduques. Elles sont composées-paripin-
nées, avec 2-3 paires de folioles articulées sur le rachis, ainsi que le ra-
cbis lui-même au niveau de l’insertion des folioles. Celles-ci sont opposées,
d’autant plus grandes qu’elles appartiennent à une paire plus élevée, ir ré gulièrement
obovales ou subtrapézoïdales, à angles arrondis, obtuses,
arrondies au sommet, très insymétriquement atténuées à la base, la moilié
tournée du côté du rachis étant cunéiforme, et l’autre plus arrondie, d’un
vert pâle, jaunâtre vers les bords et sur les veines peu visibles à la face
supérieure, glabres d ’ailleurs. Le rachis est aussi d’un jaune plus ou
moins rougeâtre. Les fleurs sont disposées, au nombre de 2-12, en cymes
naissant de renflements nodiformes qui occupent la base des feuilles.
Leurs pédicelles sont grêles, rigides. Leur calice est formé de pièces inégales,
Fig. 2571.— Gwaiacum
officinale. Fruit.
amincies sur les bords; et les pétales, deux
fois plus longs, ovales-oblongs, membraneux, sont
d’une belle couleur bleu de ciel. Les 10 étamines ont
des filets dilatés et des anthères subsagittées, de
couleur jaune-orangé. L’ovaire est formé de 2-3
loges. Le style est grêle, subulé, indivis. Le fruit,
courtement stipité, est obovale-obcordé, apiculé au
sommet qui a la forme d ’un angle très largement
ouvert, atténué en coin à la base, biloculaire, avec le
dos des deux loges anguleux, c a rén é ; par suite fortement
comprimé perpendiculairement aux deux loges,
glabre, coriace, d’un jaune b ru n â t r e , parfois clair,
déhiscent en deux coques septicides, coques qui présentent
en dedans deux moitiés pâles de cloison, béantes et laissant voir
la graine. Celle-ci est irrégulièrement ovoïde-oblongue, comprimée en
dedans, glabre, à tégument d’un jaune pâle, amer et développant an contact
de l’eau une certaine quantité de mucilage qui se gonfle fortement.
L’albumen est corné, et l’embryon droit, vert, à cotylédons foliacés. (Dimensions
: feuilles, 8-15 centimètres; folioles, 2-4 c e n t .; pédicelles,
2-3 c e n t.; f leu r s , 2 cent, de la rge ; p é ta le s , I cent, environ; fruit,
1/2 cent, de long, sur 2 cent, environ de large et 1 /2 cent, d ’ép a is s eu r ;
graine, I cent, de long, sur 1 /2 cent, de large.)
Cette espèce est commune à Cuba, à la Jamaïque, surtout dans les
plaines arides de la région méridionale, aux îles Gonaïves, à la Trinité, à
Sainte-Lucie, à Porto-Rico, à Saint-Vincent, à la Martinique, aux îles
Bahama et sur la côte ferme du nord de l’Amérique du Sud, en Colombie
et au Vénézuéla. Elle a été introduite en Europe à la fin du dix-septième
siècle et se cultive dans nos serres , mais elle y prend peu de développement
et n’y fleurit que très rarement. Ses fleurs bleues sont cependant très
ornementales; aux Antilles, elles se montrent en février.
C’est le bois de cette espèce qu’on emploie. Il a été célèbre dès le commencement
du quinzième siècle, sous le nom de L ig n um vitoe, et a joué
un grand rôle dès cette époque dans le traitement des affections goutteuses
et syphilitiques. Celui qu’on estime aujourd’hui le plus s’exporte de Saint-
Domingue, qui en fournit ju sq u ’à près [de 1500 tonnes par an. Les autres
centres de production expédient la moitié environ de cette quantité en
Europe et aux États-Unis. Le bois, d ’une grande dureté, est fort estimé
pour ses usages industriels, et la médecine n ’emploie souvent que les petits