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791 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
SOUS le nom de bacosse, on extrait les semences entourées de leur pulpe
F ig. 2447-2452. — Theobroma Cacao. Branche florifère et fructifère; fleur entière
et coupe longitudinale; diagramme; graine entière et coupe longitudinale.
charnue, que l’on fait fermente r, soit en les enfouissant sous terre, soit en
les brassant dans des auges de bois. La pulpe se liquéfiant perme t
l’extraction facile des semences dont l ’enveloppe s’est colorée et qu’on
sècbe au soleil sur des nattes. Ces graines renferment une matière colorante,
un principe tanniqiie, une substance azotée, amère, peu soluble,
inallérable à l ’ai r et qui représente l ’aliment azoté du Cacao; c’est la
ihéobromine. L’embryon sert principalement à la préparat ion du cbo-
colat, quoiqu’il se consomme aussi en nature; et l’infusion des coques
constitue dans certains pays une boisson populaire.
Il y a d’autres Theobroma qui fournissent à la consommation publique
des semences de Cacao; ce sont principalement les T. bicolor l l . B. K.
{Cacao bicolor Poiii.), g la u c um K a r s t . , g u i a n e n s e V i o v a l i f o l i um S e s s .
et Moç., sy k e s t re {Cacao sylvestris A u b l . ) , angus t i fol ium S e s s . et Moç.,
subincanum Yihm. , s p e c i o s um Y im i c r o c a r p umM kW T . On consomme
chaque année plùsde 50 millions de kilogrammes de Cacao, qui vient sur tout
de la côte de Caracas (C. Caraque), de la Trinité, de Saint-Domingue,
de la Martinique, de Guatémala {C. Soconusco), de Maragnan, du
Para, etc.
Le G u a z uma u lmi fol ia L amk {Theobroma u lmi fo l ia L.) est VOrme
des bois de la Guadeloupe. Il appaidient à un genre très voisin des Cacaoiers.
Son fruit est alimentaire, rnucilagineux, ast r ingent ; son écorce
divisée et macérée servait jadis à clarifier le sucre aux Antilles.
Mauves.
Les Mauves {Malva) ont des fleurs régulières et bermaphrodites. Leur
réceptacle, légèrement convexe, porte de bas en liant ; un calicnlc, un
calice, une corolle, de nombreuses étamines et un nombre indéfini de
carpelles. Le calice est gamosépale, à cinq divisions valvaires ou souvent
légèrement rédupliquées. Les 5 pétales sont à leur base unis entre eux
et avec la portion inférieure de l ’androcée. Ils tombent d’une seule pièce,
comme font les corolles gamopétales, et ils sont tordus dans la préilorai-
son. Les étamines sont en nombre indéfini et monadelphes. Leurs filets
forment un tube qui entoure le gynécée, et qui, dans sa portion supérieure
et jusqu’à son sommet, se partage en autant de languettes ténues qu’il y
a d’anthères. Celles-ci sont réniformes, unilocnlaires, extrorses, déhiscentes
par une fente longitudinale. L’ovaire est supère. Ses loges sont
verticillées tout autour de la portion supér ieure du réceptacle floral ; et
elles sont surmontées d’un style plus ou moins gynobasique, qui se partage
en autant de branches grêles, filiformes, qu’il y a de loges ovariennes.
Gn dedans de chaque branche stylaire, il y a un sillon longitudinal plus
ou moins prononcé, à lèvres garnies de papilles stigmatifères. Il y a dans
chaque loge, vers la base de l ’angle interne, un placenta qui supporte un
seul ovule, ascendant, anatrope, avec le micropyle dirigé en bas et en
dehors. Le fruit, accompagné du calice persistant, est sec, formé d’un
verticille d’achaines qui, à la matu r ité, se séparent les uns des autre s et