138 TlUVITÉ DE BOTANIQUE AIÉDICALE.
Armoises.
Les Armoises (Ar temis ia) sont des Ilé lianthées-Anthémidées, dont les
(leurs sont 1-2-morphes : les extérieures femelles, fertiles, unisériées ou
nulles, à corolle tubuleuse étroite, courtement et d’ordinaire inégalement
2, 3-fide au sommet ; et celles du disque, bermapbrodites, fertiles ou
siériles, à tube de la corolle parfois renflé à la base, à limbe régulier,
campanulé ou à peine dilaté, à 5 divisions. Les antbères ont la base
entière et obtuse. Le style des fleurs bermapbrodites a ses deux brandie s
pénicillées ou obtuses au sommet non dilaté ou plus on moins élargi,
quelquefois très courtes ou à peine distinctes. Les fruits, obovoïdes ou
oblongs, subcylindriques, 2-5-costés ou oo-striés, parfois obscurément
ailés, sont droits ou .arqués, obtus ou tronqués au sommet, surmontés
d’une aigrette disciforme, annulaire, coroniforme, paléacée, laciniée, on
parfois nulle. Les Ar temi s ia sont des herbes , des plantes suffrutescentes
ou rarement frutescentes, souvent très odorantes, ordinairement duveteuses
et blancbâtres, à feuilles alternes, entières, incisées, 2, 3-fides on
une, deux ou trois fois disséqiiées-pennées; à capitules stipités, dressés
ou plus souvent pendants, disposés en grappes plus ou moins composées
ou en glomérules ramifiés. Leur involucre est subglobuleux, ovoïde ou
campanulé, formé de bractées paucisériées, imbriquées, le plus souvent
scarieuses sur les bords, les extérieures souvent tomenteuses et plus
courte s; le réceptacle est plan, convexe ou bémispbérique, nu ou hérissé
ou iibrillifère entre les fleurs. Ces plantes
babitent les régions chaudes et tempérées du
monde entier, principalement de Lbémispliére
boréal. Celles qu’on emploie le plus en médecine
sont les suivantes :
L ’Absinthe (Ar temis ia Abs inthium L. —
Ab s in th ium officinale Lamk), ou Grande-
Abs inthe, Alu in e , Absinthe-menu, est une
plante vivace dont la soucbe épaisse et l i gneuse
émet des jets stériles feuillés et des
branches aériennes hautes de 30-90 centimètres,
berbacées, très ramiiiées, anguleuses,
blanchâtres. Les feuilles al ternes, dont
la forme d ’ensemble est ovale-arrondie, ont
un pétiole d’autant plus long qu’elles sont
plus inférieures, et ce pétiole n’est pas aiiri-
culé. Les inférieures sont tripinnatiséquées,
incisées, les lanières
Fig. 2984, 2985. — A r tem is ia
A b s in th ium . Demi - fleuron ;
fleuron.
â divisions entières ou oblongues-linéaires et
obtuses au sommet; ponctuées, très aromatiques, d ’un vert blanchâtre et
finement pubescentes en dessus, entiè rement blanches en dessous. L’inflo-
DICOTYLÉDONES.
rescence est une grande grappe feuillée, ramifiée, pyramidale, de capi
tules disposés en grappes secondaires unilatérales, arquées, avec des pédi
celles courts et penchés, et des bractées entières ou trifides. Les involucres
sont hémisphériques, formés de bractées diverses de forme • les exté
rieures linéaires, blanchâtres, à sommet scarieux; les intérieures ovales”
obtuses, avec une ligne verte,dorsale et des bords largement scarieux Le
réceptacle est couvert entre les fleurs de poils longs ; les fleurs du disoue
sont hermapbrodites, et la corolle blanchâtr e s’insère en baut de l’ovaire
Les anthères ont leur sommet prolonge en un appendice étroitement lancéolé.
Le style a ses deux branches filiformes, non épaissies et non ciliées
au sommet (fig. 2984, 2985). (Dimensions : feuille, 5-10 centimètres • inflo
rescence totale, 20-30 cent. ; capitules, 1/3-1/2 cent.) ’
Gette espèce babite la plus grande partie de l ’Europe, sauf la presau’ile
scandinave, le nord de l’Afrique, l’Asie occidentale, et elle a été intro
duite dans l’Amérique du Nord ; elle croît dans les lieux incultes sur les
rocbers, assez souvent près des bords de la mer. Il y a beaucoup d’endroits
ou on la dit spontanée, mais où elle n ’a été qu’introdiiite par la culture
On la récolte â l ’époque de la floraison, et l’on n ’emploie guère que ses
feuilles et ses sommités fleuries. Toutes ces parties renferment une essence
volatile, un principe amer nommé abs inthine, imparfaitement
cristallisable, très soluble dans l ’alcool et très peu dans l ’eau, et de Vacide
abs inthique (Braconnot), ce dernie r identique, dit-on, avec^ l ’acide suc-
cinique. L ’essence, isomérique au campbre, est ordinai rement de couleur
vert foncé, parfois jaune ou brune. Comme la plante elle -même cette
essence a été admnnst rée à faible dose comme stomachique fébrifuo-e
emménagogue, anthelmintliique. L’une et l’autre ont été indiquées
comme toxiques par elles-mêmes, indépendamment de l ’alcool qu’on y
,|Oint pour fabriquer certaines liqueurs. Il est vrai que celles-ci sont
souvent sophistiquées et renferment en outre dans ce cas des sels de
cuivre, d’antimoine ou autres. Mais l ’essence d’absinthe ajoutée à l ’alcool
rend celui-ci plus nuisible que l’eau-de-vie et en fait un poison spécial du
système nerveux.
Il y a des boissons dites d’absinthe qui ne renferment pas d’Ar temi s ia
A b s in th ium et dans lesquelles on lui substitue, et d ’autres où on lui
mélange des Génipi. Ce sont des Ar temi s ia alpins, tels que les A spicata
W u L F . (G. noir) , glacialis L. (G. v r a i , G. des Savoyards), iMutel-
UnaYihh. (G. blanc), berbes vivaces et naines, dont les feuilles,’ plus ou
moins prolondément découpées, sont couvertes d’un duvet blanchâtre
quelquefois très abondant, et douées d’un arôme ordinai rement très
pénét rant; ou parfois des Ar temi s ia tels que l ’A. moschata J a c q . (A Ge-
nipi M u r r . ) , qui a été aussi nommé G. vrai , et l’A. n a n a L. (Ptarmica
n a n a DC.), ou G. bâtard. On préparait autrefois des liqueurs dites d’Ab-
sinthe suisse dans la fabrication desquelles n ’entrait certainement iamais
1 Ar temi s ia Ab s in th ium.
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