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868 TRAITÉ DE BOTANIQUE âlÉDIGALE.
pas ailé. Les fleurs, le plus souvent solitaires dans l ’aisselle des feuilles,
rarement 2-3-nées, ont des pédoncules assez longs, et sont souvent u n i-
sexuées. Leurs pétales sont blancs en dedans et fortement teintés en
dehors de pourpre vineux ou rosé. Les étamines, tà peu près aussi longues
que la corolle, sont au nombre de 20 à 40. L’ovaire esl accompagné d ’un
épais disque hypogyne. Il a souvent 10-12 loges, et le style est court et
épais, obconique. Le fruit est le Citron commun, dont on connaît laforme,
les dimensions et la couleur. Son sommet porte ordinairement une saillie
conique et pleine. Sa surface est parsemée de ponctuations glanduleuses
déprimées, et sa pulpe, d ’un blanc jaunâtre, est très acide. Cette plante
est originaire du nord-ouest de l’Inde ; elle est cultivée dans toute la
région méditerranéenne, aux îles Açores el Canaries. Elle para ît n ’avoir
été introduite en Europe qu’à la fin du quinzième siècle, et elle a produit
un grand nombre de variétés, une entre autres à pulpe non acide.
La couche jaune du péricarpe du limon ou citron commun est aromatique,
stomachique, amère. On la confit au sucre et on l ’ajoute souvent en
certaine proportion aux limonades pour leur donner un peu d ’amertume
et les rendre digestives. Elle fait partie d’une foule de médicaments,
notamment de l ’eau de Mélisse des Carmes, de la thériaque, du sirop
antiscorbutique. On en extrait en Sicile, en Calabre, à Nice et à Menton,
de l ’essence de citrons qui se prépare avec les fruits verts, par distillation,
ou, comme on fait à Menton, avec Vécuelle à piquer , sorte d’entonnoir
dont le fond porte des pointes qui déchirent les parois des réservoirs
d’essence, de façon que celle-ci s’accumule dans le tube inférieur fermé
en bas ; ou comme en Sicile, par le procédé de l'éponge, suivant lequel
les fragments de zeste sont écrasés contre des morceaux d ’éponge qui
s ’imbibent de l ’essence expulsée de ses réservoirs. L’essence de citrons,
rarement pure dans le commerce, s’emploie peu en médecine. Beaucoup
d ’estomacs ne la supportent pas. Elle est surtout usitée en parfumerie.
Les citrons frais sont fréquemment employés comme antiscorbutiques. Le
suc frais de la pulpe sert à faire des boissons acidulées, des limonades.
Concentré, il s’emploie à la préparation de l ’acide citrique. On l’a vanté,
à l’intérieur et topiquement, comme antiputride et alexipharmaque.
Cédrat ier (Ci t rus medica Risso). — Cet arbuste, haut de 3-4 mètres,
ramifié dès sa base, a des jeunes pousses teintées de pourpre ou de violet.
Ses feuilles sont grandes (de 10 à 20 centimètres, sur 8 à 10 de large),
oblongues ou ovales-oblongues, plus ou moins arrondies à la base, un peu
obtuses au sommet, non épaisses, mais rigides, souvent obtusément crénelées
ou même serrées, fortement ponctuées et très odorantes. Les fleurs
sont polygames, souvent unisexuées, ordinairement assez nombreuses
(3-12) dans cbaque aisselle, les boutons de couleur pourprée en dehors,
les pétales blancs en dedans. Le fruit (cédrat ou pomme de Médie) esl
grand (20-30 centimètres), ovoïde-oblong ou plus ou moins trapu, présen-
DIGOTYLÉDONES. 869
tant une dépression au niveau de l’insertion du pédoncule, obtus et sans
mamelon au sommet, plus ou moins inégalement rugueux ou mamelonné
sur sa surface, avec sillons sinueux longitudinaux et transversaux, d ’un
jaune pâle ou doré, une écorce épaisse et résistante et une pulpe pâle.
Non observé à l ’état sauvage, le Cédratier paraît être d’origine indienne
ou indo-chinoise. Il était connu des Grecs et des Romains, cultivé en
Syrie du temps de l’historien Josèphe, et fut introduit en Italie vers le
troisième siècle. Il y est cultivé de même qu’en Corse, en Sicile, sur la
Corniche, aux Açores et à Madère, en Chine, etc. L’écorce de son fruit se
confit au sucre et sert à l’extraction d ’une essence à odeur agréable,
fort employée en parfumerie. On extrait des fleurs une autre essence,
analogue à celle de néroli. La pulpe du fruit, peu abondante relativement,
a les mêmes propriétés que celles du citron.
Près des Ci t rus se rangent les Ægle et les Fe ronia, qui ont aussi des
loges ovariennes pluriovulées. Dans les premiers , elles sont n omb reu se^
et les étamines sont libres. Dans les derniers , il n ’y a que 10-12 étamines,
libres également, et 4-0 loges à l ’ovaire. Le Feronia elephantum Co r r . ,
arbre épineux de l ’Asie tropicale, passe pour un puissant as tringent; et
VÆgle Marínelos C o r r . (Cratoeva Mar ínelos L. — C. religiosa A i n s l . ) ,
bel arbre de l’Inde, à feuilles souvent 3-foliolées, est le Bael , Bela, dont
le fruit à moitié mùr, sorte de panacée pour les Indiens, s’emploie
comme astringent énergique contre les d ia r rh é e s , la dysenterie et même
le choléra. Ses feuilles en infusion g uér is sent, as sure-t-on, la bronchite
et l’as thme; pulvérisées, elles se prescrivent contre la mélancolie, l’hypocondrie,
les palpitations. Les graines se mélangent au ciment pour donner
aux constructions une grande solidité. Admis dans la pharmacopée
indo-anglaise, ces médicaments n ’ont guère ju sq u ’ici pénétré en Europe.
^ Quassia.
Les Quassia ont donné leur nom à la série des Butacées-Quassiées ou
Simarubées, considérée par beaucoup d ’auteurs comme formant une
famille distincte, laquelle ne diffère des autres Rutacées ligneuses que
par un caractère : l’absence à peu près complète, dans toutes leurs parties,
d’essences odorantes, qui sont remplacées par une matière amère et très
soluble. De là des propriétés spéciales : toutes les Quassiées sont toniques,
stomachiques, digestives, fébrifuges à un degré variable.
Les fleurs des Quas s ia sont régulières , hermapbrodites, ordinairement
5-mères. Leur réceptacle est ordina irement obconique ou obpyramidal.
Vers sa base, il porte un calice imb r iq u é , gamosépale ou dialysépale, et
5 pétales plus ou moins épais, plus ou moins allongés, tordus ou plus
rarement imbriqués dans le bouton. Dans l’anthèse, ils peuvent ou s étaler,
ou demeurer rapprochés, connivents. Le périanthe porte ensuite
10 étamines, disposées sur deux verticilles et superposées, 5 aux sépales,
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