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racine pivotante noirâtre, blanche en dedans. Ses feuilles sont opposées,
ovales-oblongues, et celles qui précèdent l’inflorescence sont verticillées
par 4. Les fleurs sont disposées en cymes dont le rapprochement simule
des épis latéraux, situés, au nombre de 1-4, dans l ’aisselle des feuilles
supérieures. Leur corolle est petite et d ’un blanc sale, plus ou moins
teinté de pourpre. Le fruit a des petites coques muriquées. Cette espèce
est commune dans une grande partie de l’Amérique équinoxiale; elle est
assez souvent cultivée dans nos serres. On emploie toutes les parties de la
plante comme vermicides, surtout contre les Ascarides. A haute dose, c’est
un poison dangereux, employé, dit-on, parfois dans un but criminel.
Parmi les Solanacées d ’un intérêt actuellement secondaire au point de
vue médical, nous avons à citer :
Les Mandragores, de la série des Atropées, qui ont une fleur à calice
foliacé, 5-fide, accrescent sous le f ru it, à corolle campanulée, et un gros
fruit charnu, odorant, à graines nombreuses, avec un embryon fortement
incurvé. Ce sont des herbes vivaces, à grosse racine pivotante, simple ou
peu ramifiée, à feuilles rapprochées en rosettes; à fleurs souvent précoces,
solilaires ou disposées en cymes panciflores. L’ancienne unique espèce du
genre, le Mandragora of f icinarum L. (Atropa Mandragora L.), a été subdivisée
en plusieurs autres, notamment l e s 4 7 . mic rocarpa B e r t . , awiwm-
nalisBER.r.,vernalisBER.T., d ’après la taille du fruit et l ’époque de la floraison
; mais il y a des intermédiaires entre ces divers types secondaires,
originaires surtout de la région méditerranéenne. Leurs feuilles faisaient
partie du baume tranquil le. Nous n ’insisterons pas sur les propriétés
stupéfiantes et narcotiques de leurs diverses parties, sur le rôle historique
que ces plantes ont joué comme poisons, ni sur les vertus surnaturelles
qui ont été attribuées à leur racine anth ropomorphe.
Les Cestrum, notamment les C. nocturnum L., Pa r qui L h é r . , a u r ic u -
latum K e r , sont vantés en Amérique comme astringents et fébrifuges.
Les L y c i um europoeum L. et barbarum L., remarquables par leurs
tiges ligneuses el épineuses, étaient employés jadis en médecine.
Le Nicandra physalodes Gæ r t n . (At ropa physalodes L .), qui peut avoir
ju sq u ’à 5 loges à l’ovaire et dont le péricarpe indéhiscent est mince et sec,
se prescrit, dit-on, en Amérique contre les rétentions d ’urine.
S C R O F U L A R IA C É E S
Cette famille se différencie théoriquement de celle des Solanacées pa r
1 irrégularité de ses corolles imbriquées et la didynamie de son androcée.
Mais nous avons vu ces caractères se rencontrer dans les Düboisia. Il faut
ajouter que les Scrofulariacées peuvent avoir des feuilles opposées; que
leur inflorescence est souvent centripète ; que leur corolle n ’est ni valvaire,
ni plissée dans le b o u to n , et que leur embryon est souvent droit ou
peu arqué. Mais, ces caractères ne présentant rien d’absolu, il est aujourd’hui
bien difficile de considérer les Solanacées et les Scrofulariacées
autrement que comme deux membres d ’un même goupe naturel.
Les principaux genres actuellement utiles à la médecine sont les Digi -
ta lis et les Verbascum, et secondairement les Veronica, Gratiola,
A n t i r r h i n um , L in a r ia , Caprar ia, Ange lonia, etc.
Digitale.
La médecine n ’emploie guère dans nos pays que la D. pourprée (Digi-
talis p u r p u r e a L.) (fig. 3145-3148), ou Gant de Notre-Dame, Gantelet,
Doigtier. Ses fleurs hermaphrodites et irrégulières ont un réceptacle
convexe sur lequel s’insèrent ; un calice de 5 sépales, presque libres, inégaux,
le supérieur le plus petit de tous,- imbriqués en quinconce; une
corolle gamopétale, irrégulièrement tubuleuse, contractée â sa base et
immédiatement un peu dilatée au-des sus de ce tube res ser ré, à limbe par tagé
en 2 lèvres inégales, imbriquées : la supérieure entière ou obscuré-
mentbilobée; l’inférieure, plus grande, à 3 lobes dont le médian est le plus
développé, recouvert ordinairement dans le bouton, ainsi que la lèvre
supérieure, par les 2 latéraux ; teintée extérieurement en rose vif ou, dans
nos ja rd in s , en rose pâle ou en blanc, intérieurement d u n rose plus
pâle, garnie vers la ligne médiane de poils et de taches ocellées, d un
pourpre foncé, bordées de blanc. L’androcée est forme de 4 etamines,
■sans s taminode; elles sont fortement didynames. Les deux antérieures
sont les plus grandes ; et leurs filets, insérés sur la corolle, sont aplatis,
géniculés, puis atténués vers leu r sommet latéralement comprimé,
([ui supporte une anthère à 2 loges obliques, descendantes, indépendantes,
introrses, s’ouvrant suivant leur longueur par des fentes qui
se confondent supérieurement. Le gynécée est formé d’un ovaire libre,
chargé de poils blancs capités, légèrement épaissi à sa base en un disque
glanduleux peu épais, jau n â tre , s inueux; à 2 loges, antérieure et pos tér
ie u r e ; surmonté d’un-style creux, dont le sommet stigmatifère se p a r tage
en 2 lames stigmatifères aplaties. Dans l’angle interne de chaque
loge, un placenta axile et épais, bilobé, spongieux, porte un nombre indéfini
de petits ovules anatropes. Le f ru it, accompagné du calice persistant
•et plus ou moins longtemps surmonté du style, est une capsule conique,
acuminée, dont le péricarpe membraneux s’ouvre par une déhiscence sep ticide,
se séparant des placentas; chaque valve se divise ensuite plus ou
moins longuement en deux moitiés. Les graines, nombreuses, petites,
ovoïdes ou oblongues, d’un brun p â le , profondément alvéolées, ren ferment,
dans l ’axe d ’un albumen charnu, un petit embryon rectiligne.
G’est une berbe dicarpienne ou vivace, à racine fortement divisée et
fibreuse, à tige simple ou légèrement ramifiée, plus ou moins rougeâtre,