secondaires qui les fixent aux arbres voisins. Les fleurs sont dioïques, et
l’axe du chaton, né sur le côté d’une feuille, est rigide, dressé ; les chatons
eux-mêmes sont cyliudro-coniques, d’un vert pâle. L’ovaire a la forme
d’une courte poire renversée, surbaissée; son sommet s’atténue en un style
court à trois branches stigmatifères, étalées, réfléchies, papilleuses, blancbes.
Le fruit est globuleux, apiculé, pédicellé, lisse. (Dimensions : pétiole,
Fig. 2416. — P ip e r Cubeba. Rameau fructifère.
1, 2 centimètres; limbe, 10-15 cent., sur 4-6 cent, de large; chaton mâle,
1 1/2-2 cent.; chaton femelle, 2, 3 cent. ; pédicelle, 1, 2 cent.; épi de
fruits, 5-10 cent .; fruit, 1/2-2/3 cent.)
Le Cubèbe croît spontanément à Bornéo, à Java et à Sumat ra; on le
cultive dans ces deux derniè res îles et principalement dans les intervalles
des pieds de Caféiers. Il est cultivé dans nos serres, où il fleurit f réquemment.
A Java, on récolte les fruits avant leur maturité et on les sèche
lentement avant de les exporter; ils viennent en grande parlie par Singapour.
Ils sont assez semblables à ceux du Poivre noir, mais pourvus d’un
long pédicelle; d’où leur nom de poivre à queue. Leur saveur est amère
et ¿ r e chaude et camphrée; leur odeur, très aromatique, non désagréable.
Ils renferment une huile volatile verdâtre qu’on én reti re par
dislillation avec de l ’eau et qui laisse, dans certaines circonstances, cristalliser
un stéaroptène inodore en lui-même. Son principe actif paraît être le
cubébin, résine incolore, âcre, non azotée (C=*'‘ H ” 0 ^®), non volatile et
à peine soluble dans l’eau.
Le Cubèbe se cultive surtout à Java, dans le district méridional de
Danjoencas et aussi dans l’est, le nord-ouest et clans le pays de Lampong.
Ce sont surtout des marchands chinois c[ui l’acbètent et l’expédient à Batavia,
d’où on l’envoie en Europe et en Amérique.
On substitue parfois au cubèbe les fruits, fort inférieurs en qualité, du
Piper caniiiuin D i e t r . {Cubeba canina Miq . ) , du P . crassipes K o r t h .
(Cubeba crassipes Miq . ) , du P. ribesioides W a l l . {Cubeba Wal l ich i i
Miq .) et du P. Lowong B l . {Cubeba Lowong Miq . ) . Il y a aussi des cubèbes
africains, fruits du P. Clusii C. DC. {Cubeba Clusii Miq . ) , qui étaient
déjà importés en Europe dès le milieu du quatorzième siècle.
3" Poivre long (Piper longum L. — Chavica Roxburghi i L.). Cette
espèce, qui est loin de donner tout le poivre long employé, comme nous le
verrons à propos du P. of f icinarum, est grimpante, avec les feuilles pétiolées,
les inférieures longuement. Elles sont cordées-acuminées, sauf
les supérieures qui sont en partie oblongues-ovales et
atténuées au sommet, 5-7-nerves, avec les nervures légèrement
pubescentes en dessous. Les fleurs sont dioïques
: les mâles diandres; dans les lemelles, l ’ovaire est
surmonté d’un style à 3, 4 divisions stigmatifères; les
fruits en chaton, ovoïdes-obpyramidaux, avec les bractées
courtes et épaissies étroitement appliquées contre
eux. Cette espèce croît dans l’Inde, à Timor, aux Philippines
; elle est cultivée pour son fruit sur les côtes orientale
et occidentale de l’Inde, et assez souvent aussi dans
nos serres. On la rencontre quelquefois dans le commerce
sous le nom de poivre long; mais son fruit composé
est beaucoup plus petit et surtout plus court que
celui de l’espèce suivante, dont nous allons main tenant
parler, et ses propriétés sont les mêmes.
F ig. 2417. — P i -
M Poivre des boutiques. Nous ne pouvons que t ra- p e r officinarum.
diiire par ces mots celui de Piper of f ic inarum C. DG. composé.
{P. longum R u m p h . — Piso. — P. Amalago L. (part.)
— P. ma r i t imum B l . — Chavica of f icinarum Miq . ) , c’est-à-dire de la
plante qui donne aujourd’hui le poivre long de Java et des régions voisines
(fig. 2417). C’est une espèce à feuilles très courtement pétiolées,