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82Ü TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
theifera G r i f f . ) , auquel nous rapportons comme simples formes ou variétés
les T. viridis L., Bohcah. , cocliinchinensis Loun., cantoniensis Lov r . ,
str icta assamica Mas t . , csl lc Tscha on Thék des Chinois, le
Tsja des Japonais. C’est un arbuste, ordinairement de petite taille dans
les cultures, mais (pii peut devenir grand à l ’état sauvage. Son écorcc est
brune, glabre, ses bourgeons pubescents; et scs feuilles, alternes, persistantes,
courtement pétiolées, articulées, ovalcs-lancéolées, aiguës aux deux
extrémités, ou obtuses, émarginéos même au sommet, sont régulièrement
on irréguliè rement serrées, épaisses, un peu coriaces, penninerves, avec
les nervures secondaires écartées et anastomosées vers les bords, d’im
vert foncé et glabres en dessus, plus pâles et souvent un peu pubescentes
en dessous. Les llenrs axillaires sont solitaires ou en petit nombre, et
F ig. 2i85-2489. — Thea chinensis. Gynécée entier et avec une des loges ovariennes
ouverte; l'ruit; graine entière et coupe longitudinale.
leurs pédicelles arqués portent une ou quelques bractées alternes. Les sépales
sont arrondis ou ovales, et les pétales, au nombre de 5, ou plus rarement
de 0-9, arrondis, concaves, blancs ou un peu jaunâtres. Le fruit es t t r ian-
gulaire-arrondi, à lobes obtus, à paroi épaisse, ligneuse, déhiscente avec
élasticité. Les graines sont ordinairement solitaires dans chaque loge,
brunes, à peu près planes en dedans, convexes en dehors, lisses, avec des
lignes imprimées par la pression de quelque partie voisine et un bile
large, circulaire ou ovale. (Dimensions : limbe des feuilles, 5-8 centimètres
sur 2 , 3 cent, de large ; pétiole , 1/ 2-1 cenl. ; pédicelles, 1 ,
2 cent. ; corolle, 2 1/ 2 , 3 cent, de large; fruit, 2 , 2 1 /2 *^ent. de large,
sur 1 1/2-2 cent, de h aut ; graines, 4 cent, environ.)
Cette plante a d’abord passé pour être d ’origine chinoise. Plus tard, on
a considéré comme probable que, sortie de l’Assam supér ieur , elle aurait
été, à une époque très reculée, introduite dans la Chine. Aujourd’biii elle
y est cultivée sur une immense échelle, ainsi que dans plusieurs parties
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de l’Inde, au Japon, â Java; elle a même été plantée dans le sud des
États-Unis et au Brésil. On commence à s’accorder sur ce pointque toutes
les plantes ainsi cultivées ne sont que des formes ou des variétés d’une
seule et même espèce. Dans nos serres, on élève prin cipalement celles
qui ont été distinguées sous les noms de Tbé vert et de Thé Bon ou Boni ;
elles supportent la pleine ter re danslc midi et l’est de la France. L’introduction
des pieds vivants en Furopc remonte au milieu du dix-lmi-
ticme siècle.
Il y a dans le commerce deux catégories principales de thés ; les verts
et les noirs. Les principales sortes de verts sont les llyson, Impérial,
poudre â canon, Songlo, Ilayswin, Cbulan et Tivankay; celles de noirs
sont les Soucbong, Peko, Gaper, Camboui, Congou et Polong. Les sorles
les plus chères, qui coûtent environ 150 francs le kilogramme, se consomment
en Russie et n’arrivent pas ordinairement en Angleterre ou en
France. On prépare indiifércmment du tlié vert ou du tlié noir avec une
même plante ; le mode de manipulation est seul dilférent. Les thés verts
sont rapidement sécbés après la récolte des feuilles, de façon â conserver
à celles-ci leur couleur et leurs principaux caractères ; tandis que les thés
noirs sont sécliés plus longtemps après le moment de la récolte, subissent
un commencement de fermentation, perdent leur couleur naturelle et
subissent certaines autres modificalions dans leurs qualités. D’ailleurs
il y a des thés verts qui sont colorés avec du gypse mélangé d’indigo, de
bleu de Prusse, etc. Leur parfum est aussi modifié par l’addition d’autres
plantes, comme le J a smin um Sambcic, le Thea S as sanqua, VOlea
f r a g ra n s , etc., etc.
Lapins grande production de thé se fait en Cliine, où 4 000000 d’acres
anglais de terres sont consacrés à sa culture et où le produit annuel de
ces cultures s’évalue à 7 9118 milliards. L’Inde en exporte annuellement
pour plus de 4 millions. L’Angleterre seule en consomme annuellement
près (le 70 millions de kilogrammes.
La feuille de ï l ié (fig. 2490), qui est la portion employée, se compose,
entre les deux épidermes, dont l’inférieur porte des stomates, des éléments
suivants : supérieurement, des pbytocystes-tubules allongés perpendiculairement
à l’épiderme et très pressés les uns contre les autres, disposés
ordinairement sur une seule rangée; inférieurement, au contraire, des
phytocystes-cellnles irrégulie rs, rameux, remplis, comme les précédents,
de chlorophylle et contenant des gouttes d’buile. Sur une coupe transversale
de la feuille, ils paraissent à peu près égaux dans tous les sens. Les
méats qui les séparent les uns des autres sont cependant fort irréguliers.
La zone de ces dernie rs pbytocystes comprend de nombreux cristaux composés.
Ils sont disposés en masses presque arrondies, occupant chacune
la cavité d’un phytocyste presque spbéri(iue, et le parenchyme irrégulie r
est parsemé de ces pbytocystes isolés. Mais le trait le plus caractéristique
de l’organisation des feuilles des Thea, c’est la présence de pbytocystes
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