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TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
Les feuilles des Orties sont souvent parsemées de cystolithes et aussi de
poils irritants ou s t imu l i (fig. 122) qui font redouter leur piqûre et qui
les ont fait employer à produire Vurlication. Il y a dans nos Orties communes
trois sortes de poils (D.-Jouve) : 1“ des poils courts, non urticants,
non visibles à l’oeil nu, à tige cylindrique, unicellulée, à lète renflée et
formée de 2, 3 pbytocystes ; 2" des poils allongés, coniques, unicellulés.
Fig. 2426-2431. — Urtica p ilu lifera . Rameau florifère; fleur mâle; diagramme de la fleur
mâle; fleur femelle et coupe longitudiuale; diagramme de la fleur femelle.
non urticants, à paroi finement ponctuée; 3“ des s t imul i ou poils urticants,
simples, longuement coniques, unicellulés, formés d’un bulbe basilaire
renflé, d’un poinçon conique qui lui fait suite, et d’un petit sommet incliné
plus ou moins renflé en boule. Le tout est creux et rempli d ’un liquide
acide, irritant, qui produit une sensation douloureuse de brûlure quand
le poil se brise dans sa portion supérieure et qu’il y a inoculation du
liquide par suite de la pénétration de la portion basilaire dans le derme.
La base du s t imu lu s est entourée d’une gaine de cellules saillantes, appartenant
au parenchyme sous-épidermique, et c’est à cet ensemble de
DICOTYLEDONES.
pbytocystes qu’on a théoriquement attribué la sécrétion du suc irritant,
lequel passerait ensuite dans la cavité du poil, comme en un réservoir.
Celui-ci n’est autre chose qu’un phytocyste épidermique allongé. Sa paroi
est creusée de fines vacuoles interstitielles qui y dessinent des lignes spirales
plus ou moins nettes, in ter rompues, brillantes.
On pratique cbez nous l ’urtication médicale avec VU. dioica L., notre
espèce vivace commune, ou avec VU. ur ens L., espèce annuelle, ou avec
VU. p i lul i fe ra L. (fig. 2426-2431). Certaines Urticacées des pays chauds
Fig. 2432. — B oe hm e ria nivea. Rameau florifère.
ontdes propriétés analogues, mais bien plus énergiques. Décrites autrefois
comme des Urtica, la plupart sont des Lapor tea. Le L. crenulata Gau-
üic ï i . (L. lat ifol ia Ga u d ich. — L. gigantea Ga ud ich. — Urtica javensis L
- U. crenulata R o x b . — Urera ja vanens i s Gaud ich. — Dendrocnide
crenulata Miq.) est demeuré célèbre par la relation que publia jadis Les-
ebenault -de-la-Tour , d’une piqûre qu’il se fit dans le jardin botanique de
Calcutta avec cette plante que les Indiens nomment Mealum-ma et q u ’ils
redoutent extrêmement. La blessure de trois doigts seulement amena des
accidents graves, tels qu’une douleur intense, des symptômes inflammatoires
et tétaniques qui ne disparurent qu’au bout de huit jours. Ailleurs,
BAILLON. 5 6
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