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les graines nummiformes, à bord mousse, à faces plus ou moins déprimées
au centre, ou la ventrale légèrement convexe, à tégument extérieur
gris, blancbâtre, jau n â tre ou d’un brun clair, luisant et irisé : ce
qui est dû à la présence de poils soyeux nombreux, rayonnants et couchés
sur la surface de la semence. Le bile est central, légèrement proéminent
et se joint à l ’un des points du bord pa r un court raphé. L ’albumen
est corné et se sépare en deux moitiés, entre lesquelles est l’embryon dont
la radicule claviforme touche au bord de l’albumen, et dont les cotylédons
sont ovales-cordés, 3-5-nerves à la base. (Dimensions : pétiole, 1, 2 centimètres
; limbe de la feuille, 8-12 cent., sur 5-8 cent, de la rge ; inflorescence,
4-6 cent.; fleur, 1-1 1/2 cent.; fruit, 4-6 cent, de diamètre ;
graine, 2-2 1 /2 cent, de diamètre, sur 1/2 cent, d ’épaisseur.)
Cette plante est commune dans l’Asie tropicale, dans l’Hindoustan, a
Ceylan, en Cochinchine, à Java, à Timor, dans l’Australie tropicale.
Introduite vivante en Europe vers la fin du dix-huitième siècle, elle est
cultivée dans nos serres chaudes, mais n ’y fleurit pas. C’est surtout la
graine qui s’emploie en médecine, en poudre, en extrait ou en te inture,
etc., sous le nom de noix vomique. Son amertume et ses propriétés
vénéneuses sont dues à la s t r y ch n in e (C'^^H^^^z^O) et à la brucine
(C23H20Az^OQ. La graine renferme de 0,25 à 0,5 pour 100 de la première,
et de 0,12 (Merck) à 1,01 (Mages) pour 100. L ’igasur ine, découverte
aussi dans les graines du S. N u x vomica (Desnoix), est formée, dit-on,
de neuf bases distinctes. On croit ces bases combinées à Vacide s trych-
nique ou igasurique.
Le bois du S. N u x vomica est employé comme médicament dans l’Inde,
topiquement surtout, contre les rhumatismes, avec addition d ’une portion
du fruit d’un palmier, le Lodoicea Seychel larum. Son écorce, connue en
Europe sous le nom de Faus se-Angus ture, sert beaucoup dans l ’Asie tropicale,
comme ailleurs la strychnine et la poudre des graines, au tra ite ment
des affections cutanées rebelles. Elle est très vénéneuse, et c’est
pour cela qu’il y a le plus grand intérêt à la distinguer de celle de l’Angusture
vraie (p. 850). Elle est plus épaisse, pesante et compacte, à cassure
droite et nette. Sa surface intérieure est blanche ou grise, et sa surface
intérieure est couleur de rouille claire ou d ’un jaune plus ou moins
orangé, souvent marquée de taches blanches irrégulières , saillantes, verruqueuses
. Touchée intérieurement avec une goutte d ’acide azotique, elle
se colore en rouge de sang, et non en ja u n e ; touchée extérieurement,
elle devient d’un vert noirâtre. Mais les réactifs ne sont pas indispensables
pour établir ce diagnostic, même dans l’obscurité. Non odorante, l’écorce
de Fausse-Angustnre a à peine touché la langue, qu’on éprouve une saveur
amère, très intense et très persistante.
II. Fève de Saint - Ignace {Strychnos Ignat i i B e r g . — S. phi l ippi nensis
B lanc . — Ignat ia ama ra L. ( p a r t . ) . — Ig n a t ia n a phi l ippinica
L o u r .). — Cet te e s p è c e n ’es t pa s b i e n c o n n u e q u a n t à se s o r g a n e s d e végé -
kiii.
DICOTYLEDONES. 1215
tation et de floraison. C’est, dit-on, un petit arbre, à tige dressée, â feuilles
opposées, courtement pétiolées, largement ovales-aiguës ou acuminées,
trinerves à la base, assez semblables, en un mot, à celles de l’espèce précédente.
Ses fleurs sont décrites comme étant groupées en grappes axillaires
de cymes opposées et sub-4-flores, avec une corolle blanche à long
tube et à limbe court, 5-lobé. Les étamines paraissent être, suiv-ant les
fleurs étudiées, pourvues ou dépourvues de filet. Le fruit peut être observé
dans les collections du Muséum de Paris. Il est épaissement cortiqué,
sphérique et noirâtre, mais il peut aussi (Camelli) présenter une forme
ovoïde, et son plus grand diamètre peut atteindre 15 à 18 centimètres. Ses
graines, qui sont les fèves de S a in t -
Ignace du commerce (fig. 3133-
3134), sont très irrégulières et
dissemblables de forme, souvent
inégalement ovoïdes-oblongues, à
facettes dues à une mutuelle compression;
celles qui occupent la périphérie
du fruit, plus ou moins convexes
en dehors, à tégument extér
ieu r mince, d’un gris b ru n â tre et fig. 3133-3134. — S f n j c / m o s G r a i n e
chargé de poils courts et jaunâtres entière et coupe longitudinale,
qui s’enlèvent facilement et qui divergent
à par tir du bile. L’albumen esl corné, d ’un gris b ru n â tre ; il peut
se partager en deux moitiés et limite une cavité dans laquelle se trouve
l’embryon, à radicule claviforme, à cotylédons ovales ou lancéolés, digitinerves
à la base. (Dimensions des graine s : 2 1/2, 3 c e n t . , s u r 2, 2 1/2 de
large et 1 1/2, 2 d’épaisseur; embryon, 12-24 millimètres.)
Cette espèce croît dans plusieurs des Philippines, notamment à Catba-
logan et à Bohol. Elle est employée en médecine aux mêmes usages à peu
près que la noix vomique, c’est-à-dire comme tétanisante ; elle sert à
l’extraction de la strychnine et de la b ru c in e , et renferme ju sq u ’à
1,5 pour 100 de la première et 0,5 pour 100 de la dernière.
Le genre Ig n a t ia avait été établi par Linné fils pour la graine de cette
plante et les feuilles d ’une Rubiacée américaine du genre Posoqueria.
I I I . S. Tieute L e s c h . •— Cette espèce javanaise, qui passe pour un des
poisons les plus violents que l’on connaisse, mais qui n ’est pas employée
en médecine, est té tanisante , comme les précédentes. Elle est caractérisée
pa r des tiges g r imp an te s , inermes, à écorce amère ; des feuilles
elliptiques ou oblongues, aiguës à la base, acuminées, triplinerves; des
crocs renflés supérieurement, et des cymes axillaires corymbiformes. C’est
le Jettek et VUpas Tieute des Javanais, observé surtout à Blanbargang, où
il est cependant ra re . On a dit (Pelletier et Caventou) qu’il renferme de la
strychnine) sans brucine.
IV. S. colubr ina L. (nec W ight ) . — Originaire de l’Inde orientale,
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