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 1050  TRAITÉ  DE  BOTANIQUE  MÉDICALE. 
 Tous les  Fenouils  employés en  médecine  nous  paraissent  n ’être  que  des  
 formes  ou  des  variétés  du  F.   capillaceum  Gi l i b .  (F.  vulgare  Gæ r t n .  — 
 F.   dulce  C.  B a u h .  —   F.   officinale  A l l .  —   F.  sat ivum  B e r t o l .  — 
 F.  Pa nmo r ium  DC. — F . p ip e r i tum  DC. —  A n e th um F c eniculumL.  —  
 Me umFoen ic u lumS pREm. ) { t ig .   2 8 5 8 ) ,qui  paraît  spontané  dans  l’Europe  
 méditerranéenne  et  occidentale,  en Asie Mineure, en Perse et  dans  l ’Dide.  
 On  emploie  uniquement  en  médecine  les  fruits  de  la  forme  dite  Fenoui l   
 ■doux  majeur ,   souvent  cultivée  dans  le  Midi,  fruits  qui  sont  elliptiques,  
 légèrement  arqués,  gros  (10-15  millimètres,  su r  3, 4 de  large),  parfois un  
 peu  renflés  en  haut,  pourvus  d ’un  pédicelle  souvent  incliné  sur  l ’axe  du  
 fruit;  cylindroïdes ,  carénés,  cannelés,  à  8  côtes, dont  2  doubles,  carénées  
 au  sommet  et  élargies  à  la  base.  Ces  fruits  doivent  être  choisis  d ’un  vert  
 très  pâle  et  blanchâtre,  à  odeur  douce,  se  développant  par  le  frottement,  
 à  saveur  agréable,  aromatique  et  sucrée.  Ils  donnent  à  la  distillation  de  
 3  à  4  pour  100  d’une  essence  à  laquelle  ils  doivent  le u r s   propriétés  aro matiques, 
   stimulantes,  carminatives.  On  emploie  et  l’essence  en  nature,  
 ■et  une  eau  aromatique  préparée  avec  les  fruits.  La  racine du  Fenouil  est,  
 •comme  celle  de  l ’Ache,  une  des  cinq  racines  apéritives.  Cette  racine  
 prend  un  grand  développement  dans  le  Fenouil  doux  d ’Italie,  où  on  la  
 mange,  de  même  que  la  base  renflée  de  la  tige  dont  les  feuilles  épaissies  
 sont  disposées  dans  1  ordre  distique  et  donnent  une  forme  aplatie  à  cette  
 portion  de  la  tige.  Celle-ci  s ’emploie  blanchie  comme  légume  en  Italie,  
 sous  le nom de Finocchi.  Les  feuilles  du  Fenouil font  partie  de  la  teinture  
 -et  de  l ’alcoolat  vulnéraires  et,  pa r   conséquent,  du  vin  aromatique. 
 Garvis. 
 Les  Carvis {Carum) ,   qui ont donné leu r  nom  à  la série des  Ombellifères-  
 Carées,  ont  des  fleurs  hermaphrodites  ou  polygames,  avec ou sans sépales;  
 des  pétales inégaux;  des  stylopodes déprimés  ou  coniques,  à  bords  entiers,  
 et  un  fruit  ovoïde,  ou  oblong-ovoïde,  non  ailé,  plus  ou  moins  comprimé  
 perpendiculairement  à  la  cloison.  Les  bandelettes sont,  dans  chaque  vallécule, 
   solitaires,  géminées  ou  en  nombre  indéfini,  parfois  même  nulles,  et  
 il  y  a  quelquefois des  bandelettes  ténues  dans  les  côtes  primaires   qui  sont  
 à  peu  près  égales  et  peu  saillantes.  La  graine  a  la  face  plane,  ou  légèrement  
 convexe  et  concave.  Les  Carum,   auxquels  nous  avons  réuni  comme  
 sections  les Ptychot is,   Pet rosel inum,   Ægopodium,   Bulbocas tanum,   Si -   
 saruni ,   Pimpinel la,   etc.,  sont  des  berbes  annuelles  ou vivaces,  à  feuilles  
 pennées  on  décomposées-pennées  ou  ternées ,  parfois  simples,  à  ombelles  
 composées,  avec  des  involucres  et  involucelles  formés  de  bractées  nombreuses, 
   parfois  peu  nombreuses  ou  nulles.  Les  principales  espèces  employées  
 en  médecine  sont  au  nombre  de  quatre ;  la première  seule  sera  
 •décrite  ici  avec  quelques  détails;  les  autres  le  seront  sommairement. 
 1.  Carvi   of f icinal   {Carum  Carvi   L.)  (fig.  2861,  2862)  ou  Cumin   des 
 ■lE 
 d i c o t y l é d o n e s . 
 prés,  de  montagne,   est  une  herbe  dicarpienne,  qui  accomplit  son  évolution  
 en une  ou  deux années.  Sa  racine  est un  long  pivot  de  couleur pâle,  
 à   écorce  épaisse,  molle  et  blanche  iptérieurement,  souvent  ramifié  au  
 sommet.  Ses  premières  feuilles,  disposées  en  rosette  contre  le  sol,  sont  
 longuement  pétiolées;  el  leu r   pétiole,  anguleux  et  cannelé,  est  en  bas  
 graduellement  dilaté  en  gaine blanchâtre.  Le  limbe  est  bi-  on  tripinné,  à  
 divisions  opposées.  Dans  chaque  paire,  les  inférieures  sont  sessiles  et  
 placées  tout  contre  le  rachis,  de  façon  à  former  autour  de  lui  comme une  
 manchette.  Plus  haut,  elles  sont  stipitées.  Toutes  sont longuement  tr ia n gulaires  
 ou  linéaires-acuminées,  glabres.  La  plante  montée  a  une  tige  
 dressée,  cylindrique,  très  finement  striée,  glabre,  non  fistuleuse,  ramifiée 
 Fig  2861,  2862.  —  Ca rum   Carvi.  Fruit  entier  et  coupe  transversale. 
 dès  la  base,  à  branches  et  rameaux  ascendants,  réunis   à  angles  aigus,  
 avec  des  entre-noeuds   très  longs  et  des  feuilles dont le limbe  est  plus  court  
 que  celui  des  feuilles  basilaires,  le  pétiole  réduit  ou  nul,  les  divisions  
 inférieures  des  pinnules  souvent  un  peu  plus  larges  et  plus  triangulaires  
 que  les  autres ;  et  tout à  fait à la  base  de  la gaine  se  trouve  une  fausse  stipule  
 oppositifoliée,  en  réalité  formée  de  deux  petits  lobes  foliaires  basilaires, 
   découpés  en  segments  linéaires  ou  filiformes.  Toutes  ces  parties  
 ont  une  odeur  faible.  Les  ombelles  sont  nombreuses,  terminant  les  ra meaux, 
   longuement  stipitées,  souvent  ir rég u liè re s ,  à  rayons  inégaux,  
 divergeant  suivant un  angle  aigu,  au  nombre  de  8  à  12,  avec un  involucre  
 régulier  ou  unilatéral,  formé  de  quelques  bractées  linéaires,  analogues  
 aux  lobes  foliaires,  ou  d’une  seule,  ou même  tout  à  fait  nul.  Ces  bractées  
 sont  étalées  ou  réfléchies.  Les  pédicelles  sont  aussi  inégaux,  souvent  au  
 nombre  d ’une  dizaine,  ascendants,  sans  involucelle  ou  avec  une  ou  deux