I
', r!ií 'Ij: ■/ J
colonne dite gynostème avec une portion du gynécée : de sorte qu’il y a,
dans les Orchis, gynandrie (p. 147).
Leur réceptacle floral est concave, en forme de sac généralement claviforme.
Sur ses bords s’insèrent deux périantbes tr imères, pétaloïdes :
l ’extérieur, peu irrégul ier , a une foliole primitivement antérieure, et les
deux antres postérieures. Dans le périantbe in térieur, dont les folioles
alternent avec les précédentes, il y en a deux plus petites, d’abord a n t é rieures,
et un labelle, bien plus grand, de couleur souvenl différente,
diversement lobé ou découpé et primitivement placé en ar r iè re ; il est
inférieurement prolongé en un éperon creux, nectarifère, descendant, et il
Fig. 3469, 3470. — Orchis mascula. Fleur entière et coupe longitudinale.
est recouvert dans le bouton par les deux folioles latérales du même ver ticille.
L’androcée, formé au début de deux verticilles d’étamines, est
réduit à une seule antbère fertile qui regarde le labelle et lui est diamétralement
opposée. Elle est unie en une colonne, le gynostème, avec le style
qui présente au-dessous d’elle une ouverture stigmatifère, conduisant
dans la cavité unique de l ’ovaire infère. Celle-ci est tapissée de 3 placentas
pariétaux, cbargés de nombreux petits ovules anatropes. L’anthère
est biloculaire ; et chacune de ses loges, déhiscente par une fente longitudinale,
renferme un gros bloc claviforme de pollen, dit en masses (fig. 363-
364). Une sorte de tige commune réuni t toutes les masses secondaires de
ce pollen, et a reçu le nom de caudicule . Celui-ci s’unit par son extrémité
inférieure, à une époque relativement tardive, avec une glande molle,
empruntée au tissu du gynostème, et qui se nomme rétinacle . Lors donc
que les masses de pollen sont sorties de leurs loges respect ives, elles
représentent comme deux poires, inégalement lobées, atténuées infér ieurement
en queues pour lesquelles il y a tantôt un rétinacle commun, et
? :
tantôt deux rétinacles distincts. C’est grâce à la viscosité du rétinacle que
ces masses peuvent se fixer au corps des insectes qui visitent les fleurs et
être ensuite portées par eux jusque dans la cavité stigmatique d ’autres
fleurs qui pourront ainsi être fécondées. Le fruit est capsulaire, membraneux;
il renferme de nombreuses graines, très iines, dont l ’embryon
et l ’albumen sont rudimenta ires. Les Orchis sont des berbes vivaces et
terrest res; leur tige porte inférieurement des racines adventives, des reniflements
souterrains qu’on nomme pseudo-bulbes, et plus haut, dans leur
portion aérienne, des feuilles alternes et rectinerves. Leur inflorescence
est un épi dans lequel les feuilles sont remplacées par des bractées
alternes dont 1 aisselle renlerme une fleur; celle-ci se tord sur son ovaire
au moment de l ’anthèse, de façon que le côté postérieur de la fleur et
par conséquent le labelle et l ’éperon deviennent flnalement antérieurs.
Un grand nombre de nos Orchis indigènes, notamment les 0. mas cula
(flg. 3468-3470), Morio L., p u rp u r e a H u d s . {fusca J a c q . ) , mili taris
L., u s tu la ta L., coriophora L., py ramidal i s L., latifolia L. (fig. 3471),
maculata L., conopsea L., sont
employés en Europe à l’extraction
de la fécule analeptique
dite salep. Ce sont leurs
pseudo-bulbes (fig. 62, 63) qui
constituent cette substance, et
ils sont entiers, ovoïdes ou
subglobuleux dans les six p r e mières
espèces, lobés ou palmés
dans les trois dernières.
La signification de ces organes
a été fort discutée : ce sont les
bourgeons axillaires des feuilles
souterraines et réduites de
la plante, bourgeons dont la
base se renfle en un réser voir
de sucs, tantôt entier et
Fig. 3471. — Orchis la tifolia. Fleur.
arrondi, tantôt lobé et se prolongeant plus ou moins en racines. Leur
abondant parenchyme est gorgé de matière gommeuse, mucilagineuse et
de fécule, dont les grains, dans les 0. lat ifol ia et mascula, par exemple,
sont petits et presque sphériques. Certains de leurs phytocystes renferment,
en outre, des paquets de rapbides d’oxalate de chaux.
Les 0. longicruris L in k et sacci fera Bu. sont aussi indiqués comme
produisant du salep. Celui qui se vend dans les bazars de l ’Inde et se
nomme Salîb-miseri , le plus cher et le plus estimé de tous, est produit
par plusieurs Orchidacées indiennes du genre Eulophia, principalement
les E. campestr is L i n d l . et herbácea L i n d l .
Les meilleurs saleps se récoltent en Orient; ceux qui se vendent en