et la déhiscence est septicide; les valves, couronnées des bases indurées
des styles, s’écartent pour donner passage à de nombreuses graines ailées.
Celles-ci sont aplaties et renferment un embryon à cotylédons ellipsoïdes,
trinerves à la base, à radicule cylindro-coniqne supérieure. La région
micropylaire de la graine est dilatée en aile membraneuse.
Les L iq u id amb a r sont des arbres gorgés de suc résineux balsamique.
On en counait quatre espèces: l’une de l ’Amérique du Nord, l’autre de
l’Asie Mineure, la troisième de l ’Inde batave, la quatrième de la Cliine.
Leurs feuilles sont alternes, pétiolées, palmatilobées, à dents glanduleuses,
caduques, à stipules également caduques. Leurs inflorescences
femelles sont pédonculées, solitaires au sommet des rameaux ou dans
l’aisselle des feuilles supér ieures; leurs inflorescences mâles sont ordinai
rement disposées en épis ou en grappes. A la base des capitules se
trouvent trois ou quatre bractées inégales, formant involucre.
Le L iq u id amb a r orientalisMihL. {L.ïmberbe A n . — Platanus orienialis
Poe.) (iig. 2401-2403) est un bel arbre qui rappelle le Platane et qui atteint
jusqu’à quinze ou vingt mètres de haut. Son tronc très ramifié a une écorce
épaisse, d’un gris pourpré, ne s’exfoliant pas. Ses feuilles alternes, pétio-
lées, sont accompagnées de stipules latérales, et ont un limbe digitinerve,
écbancré-cordé â la base, profondément partagé en cinq lobes inégaux, le
médian plus long, les deux latéraux plus courts et plus étroits, à bords
i r régul ièrement serrés, les serratiires elles-môme finement crénelées;
glabre, vert, un peu plus pâle en dessous qu’en dessus et portant parfois
de petites touffes de poils dans l ’aisselle des nervures qui sont proéminentes
et pâles en dessous. Les feuilles ont une odeur résineuse, légèrement bal samique.
Les inflorescences sont globuleuses ou oblongues, longuement
pédonculées, et occupent l ’aisselle de feuilles très jeunes. La base de
chaque inflorescence femelle est garnie de quatre bractées oblongues-
obovales, réfléchies, velues en dehors et glabres en dedans. Les fleurs
sont jaunâtres. Les fruits composés sont pendants, durs et ligneux. Autour
des bourgeons, les stipules élargies, membraneuses, forment des écailles
protectrices qui se détachent de bonne heure. (Dimensions : pétioles,
’ 3-5 centimètres ; limbe, 5, 6 cent, sur 5-8 de large; inflorescences mâles,
I cent, envi ron; inflorescences femelles, 1, 50 â 2 cent, de lo’ng ; fruit,
3 cent, de diamèt re; son pédoncule, de 2 à 4 cent.)
Cette espèce est originaire de l ’Asie Mineure, où elle forme des forêts,
dans une portion sud-ouest très restreinte, notamment près de 1 ancienne
llalicarnasse et aux environs de Marmoriza et Isgengak, en face de Rhodes
(Hanbury). Elle croît aussi près de l’ancienne Oronte et aux environs
d’Alexandrette. Elle est cultivée depuis longtemps dans nos jardins, en
pleine terre. C’est dans les forêts susmentionnées de l’Asie Mineure
q u ’une tribu de Turcomans nommés Y u r u k se livre à l’exploitation du
L. orientalis et â rexlraclion du baume s torax liquide ou rouge qui
existe à l ’éta tde produit accumulé dans des canaux sécréteurs du parenchyme
cortical, du parenchyme libérien et des couches extérieures de la
moelle. Ils enlèvent d’abord les couches extérieures de l ’écorce; puis ils
raclent avec une sorte de couteau les couches plus profondes, et les copeaux
sont placés clans une marmite de cuivre où on les fait bouillir dans l ’eau,
ce qui en sépare la résine ; après quoi elle est recueillie par des procédés
particuliers en une masse visqueuse, de la consistance du miel, opaque et
Fig. 2401-2403. — Liquidambar orientalis. Rameau florifère; fleurs mâles, coupe
longiludinale; fleurs femelles, coupe trausversale.
d’un brun grisâtre, d’une saveur aromatique et brûlante, d’une odeur
bitumineuse peu agréable. Elle est expédiée, en tonneaux ou dans des peaux
de chèvre, â Smyrne, Constantinople, Syra et Alexandrie, d’où on l’envoie
soit à Trieste, soit surtout dans l ’Inde et en Chine. En Europe, on la
purifie à l ’aide de l ’alcool. Elle fait encore partie de certaines préparations
pharmaceutiques, bien qu’elle ait beaucoup perdu de son ancienne réputa -
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