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1238 TRAITÉ DE ROTANIQÜE MÉDÍCALE.
divariqués. Les étamines sont didynames et toutes ont une anthère à deu.x
loges divariquées, déhiscentes en dedans par une fente oblique. L’ovaire,
entouré à sa base d ’un disque dont les lobes s’avancent dans l’intervalle de
ses quatre demi-loges, est surmonté d ’un style gynobasique, dilaté d’nn
coté immédiatement au-dessus de sa base et partagé en baut en deux b ran ches
stigmatifères subulées. Les achaines qui forment le fruit sont ovoïdes-
triquètres et à peu près lisses. Cette plante croît dans la région méditerranéenne
et l’Asie moyenne ; on la trouve jusque dans les environs de
Paris, mais on l ’y considère comme un reste des cultures du moyen âge,
et cela parce q u ’elle se voit surtout sur les murs des vieux châteaux. Elle
a un rbizome traçant, des feuilles oblongues-lancéolées et des glomérules
axillaires, rejetés d’un même côté de Taxe. Ses feuilles et ses sommités
fleuries, très odorantes, sont employées comme slimulantes, pectorales,
sudorifiques et détersives; on les adjoint à certains mélanges purgatifs
pour leur donner de l ’arome. G’est un condiment pour quelques personnes.
L’idée que cette plante est purifiante repose sur ce fait que ses branches
rameuses servaient de goupillons pour répandre les eaux lustrales.
Fig. 3165, 3166. — P o g o stem o n P a lch o u ly. Fleur entière et coupe longitudinale.
Les Sarriettes {Satureia) appartiennent, comme la plante précédente,
à la série des Saturéiées. Elles ont des fleurs disposées en cymes axillaires,
ordinairement panciflores et stipitées. Leur corolle a une lèvre
supérieure dressée, représentant deux lobes, et une lèvre inférieure à
lobe médian obtus ou émarginé. Les 4 étamines didynames ont des an thères
à 2 loges en majeure partie libres et finalement divariquées. On en
cultive surtout deux espèces ; le S a tur e ia montana L., vivace, et le
S. hortensis L., annuel, plantes peu élevées, à saveur piquante, à propriétés
stimulantes, et employées, surtout la dernière, comme condiment.
Les Pogostemon {ñg. 3165, 3166) appartiennent à la même s é r ie ; ils
DICOTYLÉDONES. 1239-
babilent l’Asie tropicale et ont leurs glomérules disposés sur les branches
d’épis composés, avec une corolle à 4 lobes dont les 3 antérieurs forment
uñe lèvre étalée. Leurs étamines exsertes ont des anthères presque globuleuses
à loges confluentes. Le P. Patchouly P e l l . (P. in te rmed ium
B e n t h . ) est extrêmement odorant; ce qu’il doit à une essence qui, abandonnée
à elle-même, laisse déposer un camphre de patchoul i , homologue
du bornéol. On emploie surtout le patchouli en parfumerie ; c est
un stimulant énergique. On le tire en abondance de l ’Inde et des pays
voisins par la voie de Penang; la plante est fréquemment cultivée dans
nos serres , et son parfum ne se développe bien que par la dessiccation.
Menthes.
Les Menthes {Mentha) sont des Lahiées-Saturéiées , dont les fleurs
sont hermapbrodites et peu ir régulières . Elles ont un calice tubuleux ou
campanulé, 10-nervé, à cinq divisions aiguës, presque égales ou groupées
en deux lèvres. Sa gorge est nue ou fermée par des poils. La corolle est
tubuleuse, avec un limbe plus ou moins campanulé, à quatre divisions
imbriquées. La postérieure, qui dans le bouton enveloppe les latérales, est
entière ou émarginée et représente une paire de lobes.^ Les étamines,
alternes avec les divisions de la corolle, sont presque égales, formées
d ’un filet exsert et d’une anthère introrse, à deux loges distinctes, déhiscentes
par des fentes longitudinales. Le gynécée se compose d’un ovaire
à 4 logettes, entouré à sa base d’un disque peu irrégulier, et surmonté
d’un style gynobasique à 2 branches stigmatifères presque égales. Le fruit
est formé de 4 ou d’un nombre moindre, à la maturité, d ’achaines nus,
monospermes. Les Menthes sont des herbes, ordinairement vivaces, à
tiges dressées ou couchées, à feuilles opposées, à fleurs disposées dans
l ’aisselle des feuilles en cymes contractées à pédicelles cour ts ; ou bien,
groupées au sommet des branches, en épis, simples ou rameux, cylindriques
ou subglobuleux, de glomérules. Elles sont originaires des r e gions
tempérées des deux mondes et manquent dans l’Amérique tropicale.
La plupart sont très odorantes et ont une saveur chaude et piquante.
Les espèces les plus importantes au point de vue médical sont les suivantes
:
I. La Menthe poivrée (fig. 3167-3169) {Mentha piperi ta Sm., nec L.
M. off icinalis H u l l . — M. hi rcina H u l l ) , ou Menthe anglaise, est^ une
espèce vivace, à souche pourvue de longs stolons. Ses rameaux aériens,
hauts de 60 centimètres à 1“ ,20, sont verts ou rougeâtres, rameux des la
base, et portent des feuilles toutes pétiolées, ovales-lancéolées, découpées
sur les bords en dents de scie acérées, arrondies ou aiguës à la base,
lisses ou à peu près. Les glomérules sont disposés en faux-verticilles, eux-
mêmes réunis en une inflorescence spiciforme qui termine la branche et
les rameaux nés dans l’aisselle de ses feuilles supérieures. La corolle, d un
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