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 1156  TRAITÉ  DE  BOTANIQUE  MÉDICALE. 
 avoir  eu  quelque  vogue  en  France,  mais  il  y  est  aujourd’hui  peu  usité,  
 peut-être  à  cause  des  dangers  qu’entraîne  fréquemment son  emploi. 
 3.  La Cardinale  bleue  {L.  syphi l i l ica L.)  (iîg.  3010-3010)  est  une  belle  
 espèce vivace ou bisannuelle,  à  tiges  hautes  de  40-60 centimètres,  simples  
 ou  peu  ramifiées,  portant  des  feuilles  sessiles,  ovales-aiguës,  inégalement  
 dentées;  à  fleurs  réunies  en  grappes  terminales  serrées,  avec  des  corolles  
 d’un  bleu-lilas  pâle  qui  rendent  la  plante  assez  ornementale.   Ces  fleurs  
 occupent l ’aisselle  des  feuilles  ou  des  bractées  semblables  et  plus  petites  
 qui leur  font  suite.  Elle  est  d’origine  américaine,  cultivée  dans  nos  ja r dins  
 depuis  un  siècle  environ,  riche  en  latex  très  âcre.  Les  racines,  de  
 la  grosseur  du  petit  doigt,  brunes,  rugueuses  à  la  surface,  jaunâtres  à  
 l’intérieur,  ont  été vantées comme  dépuratives,  antisyphilitiques,  sudori-  
 (iques ;  elles  n’ont  été  que  rarement   employées  en  Eu ro p e ,  et  l’usage  
 immodéré  de  cette  plante  doit  être  dangereux. 
 Beaucoup  d’autres  Lobelia ont  été  signalés  comme  dépuratifs,  antirhii-  
 matismaux,  antisyphilitiques,  notamment  les  L.  cardinal is  L.,  splen-  
 dens  W. ,   decarrens  C a v . ,   pini fol ia  L .   La  plupart  sont  narcotico-âcres,  
 comme  les L.   coccinea W. ,   str ic ta  Sw.,  Feuillei  L.  (Tupa  Feuillei D o n ) . 
 GUGU R B IT AGE E S 
 On  est  peu  habitué  à  voir les Cucurbitacées  rangées  près  des  Campanulacées, 
   parce  que  les  premières  sont  ordinairement  classées  parmi  les  
 Dicotylédones-dialypétales,  et  les  derniè res  dans  la  Gamopétalie.  Mais,  
 outre  que  cette  différence  n’a  pas  la valeur   taxonomiqiie  qu’on  a  coutume  
 de  lui  accorder,  il  y  a des  Campanulacées  polypétales,  et  nous  allons  voir  
 la  corolle  hautement gamopétale  dans  les Cucurbi ta  et autre s  plantes  voisines. 
  De plus,  le fruit de  certaines Campanulacées devient une baie, comme  
 celui  de  nos  Cucurbitacées  vulgaires.  Quoi  qu’il  en  soit,  ces  dernières  ont  
 des  fleurs rarement bermaphrodites et le plus souvent unisexuées. Le réceptacle  
 est  plan  ou  peu convexe  dans  les  fleurs  mâles,  très  convexe  dans  les  
 fleurs femelles;  et comme  il  loge  l ’ovaire  adné  dans  sa  cavité,  celui-ci  est  
 infère. Les  fleurs mâles  ont  un  androcée  généralement  pentamère,  stérile  
 dans  les  fleurs  femelles,  où  il  disparaît  rarement .   Les  anthères  sont ordinairement  
 unilocnlaires  et  plus  souvent  extrorses  qu’introrses,  très  fréquemment  
 contournées,  sigmoïdes.  Dans  les  types  les  plus  parfaits de  la  
 famille,  il  y  a  une  de  ces  étamines  en  face  de  cbaque  sépale ;  mais  
 dans un  beaucoup  plus  grand  nombre  de  genres,  une  seule  des  étamines  
 conserve  sa position primitive,  alternipétale. Les quatre  autres  sont ent raînées  
 deux  à  deux  l ’une  vers  l ’autre ,  dans  le  plan  horizontal,  de  façon à 
 DICOTYLÉDONES.  ' ’  1 1 5 7 
 former  en  face de  deux  pétales  des  groupes  qu’on a souvent décrits comme  
 des  etammes  à  anthère  biloculaire.  Le  gynécée,  souvent  rudimentai re  ou  
 nul  dans  les  fleurs mâles,   est  le  plus  souvent  t r imère;   il  y  a  cependant  
 parfois un  nombre  moindre  (un  seul  même)  ou  plus  élevé  de  placentas.  
 Ceux-ci  sont  par iétaux,   mais  généralement  épais  et  triangulaires  sur   une  
 coupe  transversale;  ils  arr ivent  assez  souvent,  dans  ce  cas,  au  contact  les  
 uns  des  autres  ou  à  peu  près,  et  leurs  bords  réfléchis  portent  les  ovules,  
 qui  sont  en  nombre  très  variable.  L ’ovaire  peut même  être  uniovnlé.  Le  
 fruit  est  une  baie,  plus  rarement   une  capsule ;  et  les  graines,  fréquemment  
 nichées  dans  une  pulpe  que  forment  les  placentas  épaissis,  ont  un  
 embryon  charnu,  sans  albumen. 
 Les  Cucurbitacées  sont  ligneuses  ou  plus  souvent  herbacées,  f réquemment  
 grimpantes et s’accrochant aux plantes voisines par  des vrilles qui  sont  
 des  rameaux,  Ibliifères  ou  non,  ou  des  axes  d’inflorescence  modifiés.  Ces  
 vrilles  se  détachent  des  axes  au  niveau  des  feuilles)  mais  le  plus  souvent  
 sur  le  côté. La  plupart  sont  des  pays  chauds ;  mais  les  espèces  annuelles  
 se  cultivent  bien  dans  nos  contrées  pendant  la saison  chaude.  La pulpe  de  
 leurs  fruits  est  souvent  douce,  sucrée,   comestible;  mais  assez  souvent  
 aussi  le  suc  dont  elle  est  gorgée  devient  plus  ou  moins  amer ,  âcre,  pur gatif; 
   ce  qui  lui  donne  des  propriétés médicinales  toutes  particulières.  
 Cette  iamille  se partage,  de  la  façon  suivante,  en  cinq  séries  : 
 T.  F e u i l l é e s   ou  N h a n d i r o b é e s .  —  Périanthe  double,  imbriqué.  Étamines  
 en  même  nombre  que  les  pétales  et  généralement  alternes  avec  
 eux.  Frui t   charnu  ou  sec  et  déhiscent  d’une  façon  variable. 
 Genres  :  Feu i l lca{Nhandi roba) ,  A l somi t ra ,Z a n o n ia ,Ce r ra r d a n th u s ,   
 Comphogyne, A c t inos temma,  Cynos temma. 
 II.  P é r i a n t h o p o d é e s   ou  Ca y a p o n i é e s .  —   Périanthe  double;  corolle  
 valvaire  ou  indupliquée.  Étamines  5,  dont  4  entraînées  2  par   2  en  face 
 un  pétale.  Ovaire  1-3-loculaire.  Ovules  l-oo,   ascendants. 
 Genres  :  Pcrianthopodus,   Selysia,  Dicoelosperma. 
 I I I .   S é c h i é e s   ou  S i c y o id é e s .— Fleurs et étamines d&Périanthopodées.  
 Uvaire  uniloculaire.  Ovule  solitaire,  descendant. 
 Genres  :  Sechium,   Sicyos, Microsechium,   Sechiopsis,  Sic ydium. 
 IV.  Gy c l a n t h é r é e s .  -   Fleurs  1-3-andres,  à  androcée  annulaire  ou  
 lexueux. Ovaire  oblique,  1-4-loculaire.  Ovules  ascendants  ou  horizontaux. 
 Genres  :  Cyclanthera,   Flate r ium,   Hanbur ia,  Fchinocyst is. 
 V.  Gu c ü r b i t é e s .  Fleurs  2-5-andres,   à   étamines  le  plus  souvent  au  
 nombre de  5,  et  dans  ce  cas  entraînées  horizontalement  2  par  2  en  face  
 d’un  pétale,  libres ou  unies  dans  une  étendue  variable,  à  anthères  verti- 
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