Ce genre doit son importance médicale à la production reconnue
depuis quelque temps (Pierre) de certains bois de Santal asiatiques.
L ’Epicliaris {Dy sox y lum) Lo u r e i r i P i e r r e {Santaluin a lb um L o u r . ,
nec L.) est le Hu in h dan, Hu in g h duong ou Bach dan des Annamites.
C’est un arbre baut de 30-35 mètres, à écorce blancbâtre ou grisâtre, à
aubier jau n â tre et à coeur jaune-brun. Ses feuilles alternes ont de 14 à
20 folioles opposées ou subalternes, pétiolulées, oblongues, acuminées ou
cuspidées, des inilorescences couvertes d’u n épais duvet, des fleurs
4-mères et 8-andres, un ovaire 3, 4-loculaire et un fruit globuleux, pubescent
ou finalement presque glabre, jau n â tre , à 3, 4 côtes, à 3, 4 graines
sphériques. Il croît dans les montagnes Duih, Deon, à Tonman dans la
Fig. 2750-2754. — Trichilia spondioides. Fleur entière et coupe longitudinale;
androcée; gynécée e t disque; fruit déhiscent.
province de Bien-boa, dans la Cochinchine française (dimensions : diamètre
du tronc, ju sq u ’à un demi-mètre ; feuilles, 28-50 cent.; inflorescence,
10-20 cent.; fruit, environ 2 cent.). Cet arbre donne le Santal citrin
de Cochinchine. Son bois a des rayons médullaires rapprochés et ondulés;
il présente de larges ponctuations vasculaires. Il est riche en huile essentielle,
utilisée par la médecine indigène. Il se trouve dans les bazars de
r in d o -Ch in e et de la Malaisie, sous forme d ’éclats longs de 15-30 centimètres.
On le brûle dans les temples et les habitations. Il répand alors
une odeur de Santal, moins forte que celle du S a n ta lum album. Le frottement
développe aussi cette odeur douce (P ie r re ) .
L’Epichar is Bai l loni P i e r r e (Sdau-phnôm, Saddu) est un arbre du
Cambodge, haut de 35-40 mètres, à écorce rouge, à bois rougeâtre ou brun
rouge, dur, odorant. Il a des bourgeons lancéolés, tomenteux ; des feuilles
alternes, imparipinnées, à 8 paires de folioles oblongues, acuminées.
arrondies supérieurement et atténuées en bas, glabres et glandulenses-
ponctuées en dessous. Ses inflorescences axillaires sont égales à la feuille
ou plus courtes qu’elle. Ses fleurs sont 5-mères, et son fruit est globuleux
et glabre. Son bois rouge-brun a les mêmes propriétés que celui de
l’espèce précédente et constitue le Santal rouge de la Cochinchine (Pierre).
Les Tr ichi l ia (fig. 2750-2754), qui ont donné leu r nom à ce groupe,
sont des médicaments évacuants; citons les T. cmetica V a h l , cathart ica
M a r t . , trifoliata L., espèces américaines. Les Guarea, genre très voisin,
peuvent être dans le même cas, comme le G. purgans A. J ., le G.Auble t i i
A. J . , etc. Il y a un Guarea colombien qui est un excellent succédané de
l’ipécacuanha. C’est peut-être le G. apiodora H. B n , dont 1 ecorce épaisse
a une odeur intense de Céleri.
Soymida.
Les S o ymid a sont des Méliacées-Swiéténiées, à fleurs 5-mères, dont les
pétales sont ordinairement tordus et dont les étamines sont unies en un
tube cupuliforme, partagé supérieurement en 10 lobes 2-dentés, avec une
anthère introrse, sessile entre les dents de chaque lobe. L’ovaire est
entouré d’un disque aplati et à 5 loges oppositipétales, multiovulées. Le
fruit est une capsule, septicide à p a r tir du sommet, avec des graines
en nombre indéfini, descendantes, bisériées, imbriquées, marginées et
prolongées aux deux extrémités en une aile dont la supérieure est la
plus longue. L’embryon charnü a des cotylédons foliacés, auriculés à la
base, et une radicule supère.
La seule espèce du genre est le S. febri fuga A. J. {Cedrela febri fuga
f^oxB. — Swietenia fe b r i fu g a R o x b . — S. Soymida D u n c . — S. r u b ra
R o t t l . ) , bel arbre, haut de 20 à 30 mètres, à écorce rugueuse, brune,
rouge intér ieurement; à feuilles alternes, composées-pennées, avec environ
6 paires de folioles ovales-oblongues, obtuses ; à inflorescence en grappe
composée de cymes, avec des fleurs très nombreuses, petites et verdâtres.
Son fruit est ovoïde-oblong. (Dimensions : feuilles, 30-50 centimètres ;
folioles, 4-10 cent.; inflorescence, 2 0 -4 0 cent.; fleur, environ I cent.; fruit,
2, 3 cent.)
Cet arbre est originaire de l ’Inde centrale et méridionale; on le nomme
au Bengale Rohn, Sohn. Il fleurit en mai; on le cultive dans plusieurs
jardins botaniques d ’Europe. Son écorce est vantée comme tonique, antidiarrhéique
et fébrifuge (Waring). On l ’emploie en guise de tannin pour
préparer des gargarismes, des injections et des lotions astringentes. Il
faisait partie des pharmacopées irlandaise et écossaise.
Le Swietenia Mahogoni L., arbre de l’Amérique tropicale, cultivé
dans nos serres , très voisin du Soymida et qui a donné son nom à
la série qui le renferme, donne le véritable bois d acajou à meubles.
Son écorce est amère, astringente, tonique, fébrifuge et antiputride.
f. !” È
riimii
m
l!
I ' :
ié h
S r i ;