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1306 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
sauvage, et un noyau fusiforme, très épais, très dur , renfermant une
graine dont les téguments mous et minces sont parcourus par un épais
raphé et quelques autres faisceaux vasculaires avec lesquels il s ’anastomose.
L’albumen cbarnu entoure un embryon à radicule supère, à cotylédons
elliptiques ou oblongs, souvent assez cbarnus. (Dimensions : feuille,
4-8 centimètres de long, sur 1-1 1/2 de la rg e ; pétiole, 3, 4 mill.; inflorescence,
3 cent.; fleur, 4, 5 mill.; fruit, 2-4 cent.; noyau, 1 1/2-2 1/2 cent.,
sur 1 de la rg e ; graine, 1 1 /2 cent., sur 3, 4 mill. de large.)
Cette espèce paraît être originaire de l ’Asie Mineure et de la Syrie ;
elle s’est répandue dès longtemps dans toute la région méditerranéenne ;
elle a même été introduite dans l’Amérique méridionale. Elle est cultivée
dans nos orangeries et y fleurit quelquefois ; elle peut même fructifier là
où le Grenadier supporte cbez nous la pleine terre.
L ’olive renferme ju sq u ’à 70 pour, 100 de matière grasse et 25 pour 100
d’ean. Cette huile est la plus importante de toutes pour l’alimentation, la
fabrication des savons et divers usages médicaux. Elle peut être vierge;
c’est le nom qu’on lui donne quand elle est séparée de la pâte même des
olives mûres écrasées au moulin. Si cette pâte est mélangée d ’eau bouillante,
puis soumise à la presse, elle donne de l’buile ordinaire. La pâte
faite avec des olives fermentées donne, en Espagne surtout, une huile un
peu âcre, dite fermentée. Enfin les tourteaux des opérations précédentes,
traités par l ’eau et pressés de nouveau, donnent l’imile d’enfe r , qui sert
dans l’industrie. Les olives nqn mûres, conservées dans la saumure ou
dans l ’buile, sont très usitées comme aliment et condiment. L ’Olivier
donne encore une sorte de gomme, dite de Lecca, employée comme médicament
par les anciens. On a beaucoup vanté les vertus fébrifuges des
décoctions aqueuses des feuilles de l ’Olivier.
Beaucoup d’autres Olea sont utiles. En Asie, les 0. microcarpa V a h l
et malabar ica K o s t l . sont réputés astringents, toniques. L’O. f ra g ra n s L.
{Osmanthus f ragrans Loun.) est une des plantes les plus employées en
Chine pour parfumer l e thé. En Abyssinie, l’O. chrysophijlla L amk est
usité comme ténifuge.
Les Troènes (Ligus t rum) sont à peine génériquernent distincts des Oliviers;
ils ont seulement leur noyau beaucoup moins épais et moins dur.
Leur sarcocarpe fournit de l’iiuile et leurs feuilles sont souvent as tringentes
; dans le L. vulgare L., elles sont d’une âcreté dangereuse.
F r ê n e s .
On distingue vulgairement parmi les Frênes (Fra x in u s ) deux sortes
d’espèces ; les unes sont des F. à fleurs; ils sont pourvus d ’une corolle;
les autres, comme nos F. ordinaires, sont dépourvus de périanthe. Les
premiers sont surtout, mais non exclusivement, nous le verrons, les Frênes
â manne. Le plus connu de ces Frênes est le F r a x i n u s Ornus L. (Ornus
DICOTYLÉDONES. 1 3 0 7
europæa P e r s . ) , type pour les uns d’un genre, et pour les autres d ’une
section de genre Fr a x in u s . Les fleurs du F. Ornus sont polygames-
dioïques. Dans celles qui sont bermapbrodites et le plus souvent tétramères,
on observe un court calice gamosépale, â dents égales ou inégales,
et une corolle de 4 pétales, étroits, linéaires, allongés, libres ou â
peine unis à la base, de couleur blancbe. L’androcée est représenté par
2 étamines dont les filets sont allongés, tout à fait libres ou unis inférieurement
avec la base d ’un ou de deux pétales, et dont les anthères dor-.
sifixes, biloculaires s’ouvrent par des fentes marginales ou légèrement
extrorses. Le gynécée est formé d ’un ovaire libre, à 2 loges alternes avec
les étamines, c’est-à-dire antérieure et postérieure, surmonté d’un style
dont l ’extrémité stigmatifère est partagée en 2 lobes. Dans l’angle interne
de chaque loge ovarienne s’insèrent 2 ovules descendants, anatropes, à
raphé dorsal, à micropyle in té r ieu r et supérieur. Dans les fleurs mâles,
le gynécée avorte en totalité ou en partie ; dans les fleurs femelles, les
étamines sont stériles ou disparaissent, et il y a très souvent des fleurs
dans lesquelles le nombre des pétales est supérieur à 4, et celui des
étamines supérieur à 2. L e f ru it est une samare pendante, présentant d ’un
côté une aile linéaire-obovale et obtuse. La graine fertile, descendante,
accompagnée des restes des 3 graines avortées, renferme un embryon
axile, entouré d ’un albumen cbarnu. (Dimensions : feuille, 15-20 centimètres
; folioles, 8-10 cent., sur 2 , 3 de la rge ; corolle, 1/2 c en t.; fruit,
avec l ’aile, 2-2 1/2 cent, de long, sur 1/2 cent, environ de large.)
Le F. Ornus L. (fig. 3273-3275) est un petit arbre, baut souvent de
5 à 7 mètres, à tronc couvert d ’une écorce grise et lisse, portant les cicatrices
des feuilles. Celles-ci sont, comme les branches, opposées, composées
pennées, avec impaire, sans stipules. Leurs folioles sont au nombre
de 7 ou 9, très courtement pétiolulées, ou sessiles, oblongues-lancéolées ou
oblongues-obovales, surtout la terminale, souvent acuminées au sommet,
les latérales ordinairement insymétriques à la base, finement serrées,
pennivéniées, glabres, ou garnies d ’un duvet laineux peu abondant en
dessous, de cbaque côté de la base de la nervure médiane et sur le
pétiolule. Les inflorescences sont des grappes terminales ou axillaires,
composées, â divisions opposées, à bractées très petites ou subnulles,
dans l’aisselle desquelles sont groupés les pédicelles floraux en petit
nombre. Cette espèce est d ’origine principalement orientale, croissant
spontanément, à ce qu’on pense, en Asie Mineure et dans l ’Europe austro-
orientale. Elle s’étend dans la région méditerranéenne ju sq u ’.à l’Espagne.
Elle est cultivée dans n o s ja rd in s comme ornementale, et en grand, pour
l’exploitation de la manne, en Calabre et en Sicile. C’est même dans ce
dernier pays à peu près seul que S e fait aujourd’hui cette récolte. Les tiges
sont exploitées à par tir de l’âge de 8 ans, ju sq u ’à 10 ou 12 ans. On y pratique
des incisions transversales peu étendues (3 à 6 centimètres). La
première se fait près du sol, en juillet ou août ; une deuxième, le jo u r